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L'AVORTEMENT ET LA DÉMOGRAPHIE



Après le recensement : rajeunir la France
Le vieillissement malthusien de la population
Les cas français
IMPRIMERConclusions

La France, qui depuis plus de deux siècles refuse les enfants est un des pays les plus affaiblis par le vieillissement malthusien.
Au fil des ans, la natalité s'y est souvent effondrée, inaugurant chaque fois un cycle de vieillissement malthusien qui dure ce qu'auraient duré les sujets qui ne sont pas nés. Ce cycle comporte d'abord un stade I où les jeunes manquent, puis un stade II où les adultes manquent, enfin un stade III, quand la génération manquante atteint l'âge de la retraite.

Schématiquement la France se trouve à la fin du stade II d'un cycle de vieillissement malthusien (elle entre dans le stade III de ce cycle en 1980) (1).

En réalité le phénomène est beaucoup plus complexe car trois cycles se développent simultanément à savoir pour nous en tenir à l'essentiel :

1) Le cycle malthusien de base ci-dessus qui est près de la fin de sa 2ème période (qui précède les deux autres et sur lequel ces deux autres se développent) ;
2) un cycle antimalthusien qui a commencé en 1946 et qui est au début de la deuxième période ;

3) un nouveau cycle malthusien quia commencé en 1965 et qui est au milieu de sa première période correspondant à la chute de natalité survenue après 1964 à partir de 1965 (2).

II faut remarquer que le cycle antimalthusien commencé en 1946, quoique important, a été insuffisant pour arrêter le vieillissement et n'a fait que le ralentir, ce dernier n'ayant donc jamais cessé de s'aggraver.

Mais ce ralentissement lui-même a cessé depuis 1965, et le vieillissement français s'exagère à nouveau de façon ultra-rapide depuis cette date par l'apparition du nouveau cycle malthusien survenu à cette date, et qui ajoute ses effets au premier, beaucoup plus avancé dans le temps (3).

L'idée très répandue que la France a rajeuni est une erreur complète. Elle a seulement fortement ralenti les progrès de son vieillissement. C'est tout. Et ce ralentissement de l'accroissement du vieillissement appartient au passé. Ce qui est vrai est que beaucoup d'États européens, plus jeunes qu'elle, ont vieilli beaucoup plus vite et sont maintenant à un degré plus accentué de vieillissement.

L'I.N.S.E.E. nous donne les chiffres :


Personnes de plus de 65 ans

1965

1978

1980

1987

5 620 000

7 454 000

7 462 000

même chiffre environ


Pour comprendre la signification de ces chiffres sur le plan de la charge subie par les adultes, il faut souligner que selon les calculs suédois, la consommation médico-pharmaceutique est cinq fois plus élevée à partir de 65 ans qu'entre 20 et 30 ans, ce qui veut dire que ces chiffres de population âgée correspondent respectivement à :

28 100 000 équivalents-adultes en 1965 (5 620 000 x 5)
37 270 000 équivalents-adultes en 1978 (7 454 000 x 5)
37 310 000 équivalents-adultes en 1980 (7 462 000 x 5)

28 100 000 équivalents-adultes en 1965 pour 19 500 000 adultes au travail représentent 1,44 équivalent-adulte à la charge d'un adulte au travail (en 1965).

Sans changement de l'âge de la retraite, nous arrivons à 1,67 équivalent-adulte en 1971, à 1,91 en 1978.

Si l'abaissement de l'âge de la retraite à 60 ans survenait brusquement ou était survenu en 1972, période où il y avait 6 500 000 plus de 65 ans et 20 500 000 adultes au travail, cet abaissement faisant passer les ayants-droit à 6 500 000 + 2 500 000 – (I.N.S.E.E. et I.N.E.D.) = 9 000 000 et les cotisants de 20 500 000 à 20 500 000 - 2 500 000 = 18 000 000, soit 45 000 000 d'équivalents-adultes (9 000 000 x 5) pour 18 000 000 d'adultes au travail, chaque adulte aurait eu alors à sa charge 2,5 équivalent adultes.

La projection en 1978 nous donnerait 2,91 équivalents-adultes à la charge de chaque adulte au travail.

Sur le plan des retraites, la retraite à 60 ans double pour chaque adulte les cotisations retraites 194,2 % et cette retraite à 60 ans avec une amélioration de 50 % du niveau des retraites triple ces cotisations (291,3 %).

Ces charges dépendront effectivement de l'effectif des adultes au travail en 1978 qu'on peut estimer à 21 600 000 avec une création d'emplois de 200 000 par an à partir de 1970.

Les pourcentages dépendront de l'effectif réel des adultes ayant un emploi et cotisant à cette époque, de l'effectif réel des plus de 60 ans, du degré du chômage.

Cette évolution est manifestement fâcheuse pour les travailleurs cotisants et on verra plus loin qu'elle l'est dans une proportion sans commune mesure avec ce que l'on pense généralement et nous verrons pourquoi.

Les chiffres de correction : a) Correction du rapport partie âgée / partie adulte

Pour mieux apprécier l'importance de l'anomalie, le mieux est de voir tout d'abord la correction à effectuer pour maintenir les charges pour chaque adulte travailleur-cotisant au niveau de 1965 ambition ultra-modeste.

Cette correction ose donnée par l'équation suivante :


Il y avait 20 300 000 emplois au début de 1972 ; de sorte que la création d'emplois en huit ans de 1972 à 1980 doit être de : 26 000 000 - 20 300 000 = 5 700 000 : 8 = 712 500 par an pendant huit ans.

Le chiffre des personnes âgées fléchissant après 1980 (arrivée à l'âge de 65 ans des générations nées pendant la guerre de 1914-1918) pour retrouver en 1987 environ le niveau de 1980, la correction peut être étalée sur une période plus longue de sept ans allant jusqu'en 1987.

Les déclarations des hommes politiques prouvent, que ces sujets leur sont intégralement étrangers et rien n'indique que nous soyons entendus avant 1975.

II y aura environ 21 millions d'emplois en 1975, sauf crise de chômage importante liée notamment à la conjoncture. En admettant ces 21 millions d'emplois en 1975, il faut d'ici 1987 : 26 000 000 - 21 000 000 = 5 000 000 : 12 = 416 000 emplois nouveaux par an.

S'il faut trois ans de plus pour être compris (en admettant toujours 200 000 emplois nouveaux par an) on arrive à 26 000 000 - 21 600 000 = 4 400 000 : 9 = 490 000 (élévation du seuil de correction).

Pour prendre conscience de l'énormité de ce chiffre, il faut rappeler que la France a fait 100 000 emplois par an pendant la décennie 1960-1970 (1 million en 10 ans). II faut donc une création d'emplois quatre à cinq fois supérieure à celle de cette période.

b) Correction du rapport âgée / partie jeune

La correction du vieillissement exige aussi la correction de ce rapport.

Sans entrer dans le détail des calculs qui sont complexes, allongeraient énormément ce chapitre et de plus ne pourraient être suivis par des nonspécialistes, disons seulement que la correction suppose l'égalité suivante :

 

compte tenu de la mortalité de 0 à 20 ans, x = 21 253 000 correspond à une natalité de 21 785 000 entre 1958 et 1978. Obtenir la correction d'ici 1978 et même 1980 étant complètement inaccessible, nous avons retenu seulement la correction d'ici 1987. Ceci exigerait à partir de 1972 inclus une natalité de 1 150 000 par art jusqu'à la fin de 1987.

Comme nous avons du début de 1972 au début de 1975 un déficit d'environ 900 000 naissances, le chiffre de correction pour 1987 à partir de 1975 inclus sera de 1 220 000 (1 219 000). Ce chiffre de 1 220 000 est le minimum indispensable pour la stabilisation du vieillissement dans la période 1975 (inclus) -1987 (inclus).

Après 1987 les chiffres de correction vont reprendre leur ascension, et il n'y a aucun intérêt à étaler davantage la correction sur une période plus longue.

Voici les chiffres nécessaires en emplois nouveaux et en natalité pour corriger le vieillissement français et le ramener au niveau de 1965. On est frappé par l'importance de ces chiffres, qui sont un véritable instrument de mesure ? et montrent seulement l'incroyable intensité et l'incroyable rapidité de la détérioration dont nous sommes victimes puisque ces chiffres énormes de correction n'ont pour but que de rétablir la situation de 1965. Voilà l'effort pour corriger les dégâts subis par la France en moins de 10 ans. Ils donnent la maure du niveau du seuil de correction qui comme on le voit est déjà particulièrement élevé et probablement aux limites des possibilités de la Nation.

Une autre notion fondamentale doit être soulignée. C'est l'élévation ultra-rapide du seuil de correction. Supposons que nous soyons entendus maintenant : les chiffres de correction sont ceux indiqués ci-dessus. Supposons qu'il faille trois ans par exemple pour que nous soyons entendus. Il faut plus de 500 000 emplois nouveaux par an, et non pas 1 220 000 naissances mais 1 330 000.

II est évident qu'on arrive très vite à un point où ces niveaux de correction sont inaccessibles et à partir duquel par conséquent le phénomène n'est plus récupérable et où ainsi s'installe le nouveau type de sous-développement décrit plus haut, dont il importe de prendre conscience sans le moindre délai. C'est un phénomène nouveau jusque là non discerné par les économistes non démographes, qui ne voient généralement du malthusianisme que son stade I,
ignorant absolument les stade II et III.

La France vit actuellement schématiquement comme on l'a vu plus haut la fin du stade II.

II n'est pas trop de dire que cette conjoncture redoutable va dominer entièrement l'histoire économique française des deux prochaines décennies.

La grande illusion des économistes purs *
L'intérêt individuel directement et massivement concerné

Beaucoup de Français ont horreur des chiffres. Dès qu'il s'agit de chiffres intéressant la collectivité, ils ne savent pas compter, mais quand il s'agit de leurs salaires et de leurs impôts, le brio intellectuel et arithmétique revient immédiatement et les chiffres ne sont plus du tout insupportables. II faudra donc qu'ils fassent l'effort de réfléchir sur ces chiffres essentiels puisqu'ils savent si bien le faire quand il s'agit de leurs affaires personnelles, et qu'il s'agit en l'occurrence de leurs affaires personnelles directes. Mais cela ils n'en ont pas encore pris conscience.

Certains lecteurs de ces lignes seront peut-être tentés de se dire et de dire : tout cela n'a pas d'incidence pratique, ne nous intéresse pas ou n'intéresse que les personnes âgées (puisqu'on parle des retraites).

Rien n'est plus faux. C'est au contraire terriblement concret et pratique, et ceci intéresse le grand public très directement et très personnellement.

Les retraites intéressent avant tout les adultes qui travaillent y compris les jeunes adultes, car si ce sont les personnes âgées qui les reçoivent, ce sont les adultes au travail qui payent les cotisations. Cela on l'oublie, et les adultes (y compris les jeunes) l'ignorent ou n'y font pas attention.

D'autre part on pense quelquefois que l'expression augmentation des charges recouvre un phénomène modeste, représentant quelques % du salaire et l'on est tenté de penser : 1 % de plus ou 1 % de moins, cela ne va pas changer grand chose à notre vie.

Ce mode réactionnel répandu est lié à l'ignorance très générale de ces questions, mais aussi à quelque chose de plus grave : la présentation fallacieuse des feuilles de paye de l'ensemble des salariés.

Avant de poursuivre voici deux feuilles de paye la fausse : celle dont vous avez connaissance, la vraie, celle que vous n'avez pas.


Voici le bulletin que les assurés reçoivent
un exemple sur un salaire de 1 000 F

BULLETIN DE PAIE établit le 31 janvier 1972
Période du 1-1-1972 au 1-2-1972
Nom : DUPONT Henri
Adresse : 1, place de la Bastille, PARIS
Cat. Prof. : Mle S.S. 1 20 107 506 0507
Emploi : O.S.2

Salaire de base............................................................ 1 000,00

RETENUES Sécurité Sociale :

Ass. Maladie...............

3,50 %

= 65

Ass. Vieillesse.............

3,00 %

 
 

6,50 %

 


AUTRES RETENUES :

Retraite Cpl.

2,00 %

= 20  
Cadres      

Ass.Chômage

3,00 %

   
 

 

0,80

 
   

85,80

85,80
  NET A PAYER : 914,20

 


Voici le bulletin qu'ils devraient recevoir
pour ce même exemple

BULLETIN DE PAIE établit le 31 janvier 1972
Période du 1-1-1972 au 1-2-1972
Nom : DUPONT Henri
Adresse : 1, place de la Bastille, PARIS
Cat. Prof. : Mle S.S. 1 20 107 506 0507
Emploi : O.S.2

Salaire "réel"............................................................ 1 404,70
Salaire de base servant au calcul des retenues : 1 000,00
RETENUES Sécurité Sociale :

Ass. Maladie...............

8,75 %

87,50  

Ass. Vieillesse.............

15,95 %

159,50

 

A.T................................

3,00 %

30,00

382,00

A.F................................ 10,50 % 105,00  
  38,20 %    


Retraite Cpl.

4,00 %

40,00

 

Ass. Chômage

0,40 %

4,00

 

Taxe App.

0,50 %

5,00

 
Aide Constr. 0,90 %

9,00

Vers. Forf.

4,25 %

42,50

 
Form. Prof.

0,80 %

8,00

 
 

49,50 %

490,50

490,50

    NET A PAYER 914,20

Tableau tiré du livre de B. SAVY, E. TREMBLAY et R. de la CROIX, La Santé un combat politique, Éditions de l'Avenir


La contemplation de la fausse feuille de paye, celle que tout le monde a dans les mains, fait croire que pour un salaire de 100 000 AF le travailleur paye en charges diverses 8,58 % et au titre maladie 3,50 %, au titre retraite 3 + 2 = 5 %, soit 8,50 pour les deux, ce qui lui laisse un salaire effectif de 91 420 AF pour 100 000 AF de salaire da base.

II se dit 1 ou 2 % sur ces 8,50, ceci ne va pas loin. Le niveau économique réel d'un salaire de base de 100 000 AF est de 140 470 AF, ce qui veut dire que pour quelqu'un qui gagne effectivement 91 420 AF il y a 49050 AF de charges, soit 28,7 % du salaire de base en charges maladie et vieillesse.

C'était la situation en 1965.

Avec le vieillissement de !a population non corrigé par /e Pouvoir politique et intégralement négligé par lui et aussi bien parla droite que parla gauche, avec la retraite à 60 ans admise en fait par les deux groupes, les charges médico-pharmaceutiques (M. P.) sont doublées et les cotisations retraites (R) (avec une amélioration des retraites de 50 % sur laquelle la droite et la gauche sont d'accord) sont triplées (elles sont seulement doublées sans cette majoration de 50 %).

La part M.P., mentionnée sur la feuille de paye passe de 3,50 à 7 %.

La part R, mentionnée sur la feuille de paye passe de 5 à 15 %.

C'est-à-dire que sur les 100 000 AF, le salarié ne touchera plus que 91 420 - 3 500 - 10 000 = 77 920 AF.

Tout le monde est d'accord pour l'amélioration des retraites de 50 % (et même plus) c'est donc ce chiffre qu'il faut retenir.

La part M.P, payée par l'employeur passe de 12,45 à 24,90 %.

La part R payée par l'employeur passe de 7,75 à 23,25 %.

Autrement dit, pour un salaire effectivement perçu de 77 920 F le poste de travail du salarié va payer au seul titre M.P. + R. : 7+ 24,90 + 15 + 23,25 = 70,15 % et pour l'ensemble des charges sociales 88,70 %.

Pour un salaire réel (charges déduites) de 77 920 F, correspondant à ce salaire de base de 100 000 AF, les charges sont de 88 700 F.

Pour rétablir le salaire effectivement perçu, sans aucun progrès, à francs constants, à 91 420 F, le poste de travail doit payer non pas 88 700 F mais 88 700 x 91 420 : 77 920 = 104 070 F. Il doit donc passer de 91 420 à 91 420 + 104 070 = 195 490 F.

Autrement dit, pour que le salarié garde son salaire sans aucune amélioration il faut que le poste de travail passe de 140 470 F à 195 490 F.

Le progrès énorme que représente cette augmentation de la valeur du poste de travail est donc absorbé entièrement par le vieillissement de la population l'abaissement de la retraite à 60 ans et l'amélioration de 50 % de la valeur des retraites.

Le salarié ne peut percevoir un progrès individuel que si le progrès du poste de travail va au-delà du progrès énorme ainsi absorbé (vieillissement non traité de la population, retraite à 60 ans, amélioration de 50 % des retraites).

II est déjà anormal économiquement qu'à cause du vieillissement non traité, les charges sociales soient supérieures au montant des salaires perçus (les impôts sont en plus et sont payés sur les salaires perçus qu'ils soient directs ou indirects).

Il ne s'agit pas d'une petite affaire.

Puisqu'un progrès économique de prés de 40 % est entièrement absorbé par le vieillissement sans aucun progrès pour les adultes payeurs, et cela dans les cinq ans à venir, il ne s'agit pas d'une vague perturbation de 2 ou 3 % et des grèves importantes ont été déclenchées pour beaucoup pour infiniment moins que cela.

Ce qui est plus grave, c'est que ce progrès économique énorme sans aucun bénéfice pour les adultes payeurs ne peut être réalisé que par des investissements énormes qui seraient prélevés par des impôts sur les salaires réels et sur l'épargne (4). Ce n'est donc qu'une très petite part du poste de travail qui peut assurer le financement de ces investissements.

Tous ces chiffres sont valables, pour toute la partie plafonnée des cotisations.

Il n'y a que pour la partie au-dessus du plafonnement que les pourcentages sont un peu moins élevés.

Carence totale du corps politique.

Autrement dit, du fait de la carence totale du corps politique, les charges qui vont être payées par le poste de travail au titre du vieillissement data population vont équivaloir presque au montant des salaires payés, la totalité des charges étant supérieure à ces salaires (5), alors qu'elles n'en représentaient en 1965 qu'environ la moitié.

Cette affaire n'est pas seulement une affaire d'intérêt national.

Comme on vient de le voir, ce n'est donc pas ,seulement l'avenir économique du pays, son niveau industriel, commercial, technologique et scientifique, mais l'intérêt très concret de chacun qui est en cause.

Si l'on se décidait à traiter le vieillissement et à revenir à la structure de population de 1965 chacun pourrait bénéficier en assez grande partie d'ici 1978-1980 du progrès de 40 % environ dont il a été question plus haut.

Sans correction du vieillissement démographique, c'est tout à fait impossible et il est possible que ce progrès de 40 % d'ici 1978 ne soit pas atteint, ce qui entraînerait non pas le statu quo du niveau individuel mais une baisse absolue de ce niveau, toutes choses égales par ailleurs.

Tous ces calculs ont été faits en tenant compte des promesses de la droite (6) et de la gauche : retraite à 60 ans et amélioration des retraites de 50 % sur 1965 à francs constants.

Si on laisse s'aggraver plus rapidement le vieillissement actuel.

II va de soi que tout ce qui est dit là se trouverait sous-estimé.

D'ores et déjà, du fait du sous-emploi (chômage) et de la diminution de l'immigration, le rapport partie âgée / partie adulte active est plus élevé que prévu à l'heure actuelle, et, du fait de la nouvelle dénatalité de 1965, ce rapport sera beaucoup plus élevé que prévu à partir de 1985.

Et si l'avortement devenu en fait entièrement libre en 1974 par la volonté du gouvernement le reste, avec une nouvelle chute de natalité importante dès 1974-1975, on assistera à une nouvelle et très importante aggravation vers 1994, c'est-à-dire avant la fin du siècle.

Tout ce qui a été dit l'a été en supposant que les choses continuent à s'aggraver comme elles le font depuis 1965, sans correction mais aussi sans nouvelle accentuation de l'aggravation.

Conclusion

Cette affaire est pour nous, Français, la très grande affaire de cette fin du XXe siècle.

Nous la traitons et nous survivons et tous les espoirs nous sont permis en fonction de notre valeur propre.

Nous ne la traitons pas et nous tombons dans le sous-développement. Les vieillards français dépendront pour survivre du bon vouloir de l'immigration étrangère quine pourra plus être européenne, l'Europe entière souffrant de la même maladie que la France (c'est-à-dire en pratique du bon vouloir du tiers monde et des arabes pour l'essentiel).

Ce problème est important. Et il nous inquiète triplement, pourrait-on dire. D'abord, parce que non résolu il sonne le glas de notre civilisation, sinon sur le plan de la littérature - et encore - du moins sur le plan économique, industriel, commercial et scientifique.

(1) Date à partir de laquelle les générations amputées par le malthusianisme entrent dans la 3ème période de la vie, atteignant 65 ans.
(2) Un 4ème cycle malthusien a commencé brusquement en. 1974 par un effondrement brusque de la natalité s'ajoutant à la chute inaugurée en 1965.
(3) Nouvelle accentuation ou vieillissement à partir de 1974.
* C'est-à-dire non démographes.
(4) Les investissements publics sont financés par l'impôt. Les investissements privés par l'épargne des personnes ou des groupes privés.
(5) Pour les salaires allant du minimum au taux de plafonnement des cotisations, soit ta très grande majorité.
(6) La droite va en effet s'efforcer de battre la gauche sur le plan de la démagogie. Ceci était évident dans la campagne présidentielle.

E. Tremblay

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, mars 1975

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