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L'AVORTEMENT ET LA DÉMOGRAPHIE



IMPRIMERCrise démographico-économique de
l'Ouest européen et Tiers Monde

Chers amis,

Nous ne mettons pas notre drapeau dans notre poche, et nous avons comme objectif final et suprême la restauration légale du respect de la Vie (RV) en France.

Mais en raison de l'état intellectuel actuel des partis politiques qui ont entre leurs mains le pouvoir de réaliser cette transformation législative, nous developpons ce que nous appelons les idées porteuses, c'est-à-dire des idées qui ont en elles-mêmes une grande force, indépendantes stricto sensu du R V, mais allant dans le même sens et qui regroupées, peuvent constituer un courant puissant, qui par sa force même peut entrainer et precisement porter le RV au succès. Non pas que le RV ne soit pas une idée force mais seul et, encore une fois, en raison de la conjoncture, il a besoin d'être aidé justement par les idées porteuses.

Nous en avons déjà développé deux :

La forte indemnité de garde pour la mère de famille, égale à ce qui est donné aux assistantes maternelles des PTT, les mères de famille faisant le même travail.
– La retraite familiale non liée au salaire, mesure essentielle de justice, qui en outre contribueraient fortement à la résorption du chômage actuel.

Il y en a un certain nombre d'autres.

Aujourd'hui, nous allons développer une idée de géopolitique fondamentale qui devrait guider l'orientation de la politique française, mais aussi de l'Ouest européen tout entier, représentant un grand dessein humanitaire, et qui est une idée porteuse du RV, car pour réussir, le RV lui est indispensable partout certes, mais pour commencer dans les pays qui ont à faire l'effort décisif.

Nous résumons cette idée par le titre : R V – crise démographico-économique de l'Ouest européen et Tiers Monde.

La démonstration détaillée est une étude importante.

Nous ne pouvons ici, en 35 minutes, que faire comprendre de quoi il s'agit, pourquoi c'est capital, pourquoi le RV est impliqué et pourquoi sa restauration est tout à fait nécessaire à la réalisation de ce dessein.

La crise du RV a des incidences profondes sur la situation démographico-économique de l'Ouest européen, et cela interfère directement sur ses possibilités d'aider le Tiers Monde à surmonter ses drames.

Pourquoi et comment ? ç'est toute la question et tout le sujet.

Si le malthusianisme historique n'agressait pas en théorie le RV et s'en défendait même, le néo-malthusianisme contemporain l'agresse directement et cette agression est l'un de ses principaux moyens pour obtenir son objectif : la dénatalité. C'est là un lien entre RV et malthusianisme et démographie, qui fait que le RV est directement impliqué dans le sujet d'aujourd'hui.

Il règne sur le sujet des idées dangereuses qui ne peuvent qu'aggraver la situation et rendre insolubles les difficultés qu'elles prétendent traiter.

Alors qu'il est évident que le Tiers Monde a besoin d'être aidé et que pour nous pour aider autrui, il faut en avoir ou s'en donner les moyens, les malthusiens affaiblissent la France et l'Occident et diminuent et mieux détruisent leurs moyens. Mieux que cela, un malthusien notoire, René DUMONT, considère que la destruction de l'Occident, y compris européen, France incluse est nécessaire pour la survie du Tiers Monde, et encore mieux est "sa condition" pour lui faire de la place, ceci au nom d'une théorie fausse inventée par le Club de Rome qui exigerait un exposé en soi pour en montrer l'inanité et la flagrante hérésie que nous n'avons pas le temps de faire aujourd'hui.

Le problème est donc posé. Et une réponse s'impose impérative, dans laquelle nous n'avons pas le droit de nous tromper, vu l'importance extrême de l'enjeu.

Avant d'entrer dans le sujet, une autre remarque liminaire s'impose.

Il est quelque peu offensant de ne pas informer ses concitoyens des problèmes pour cause de complexité. Le sujet d'aujourd'hui est certes difficile. Raison de plus pour essayer de le faire comprendre. Le "pas de politique" entre guillemets révèle une attitude qui a toujours été dépassée, qui n'a pas de sens pour nous, dans une question qui touche fondamentalement la politique, de ses aspects les plus élémentaires aux plus profonds, même si elle déborde sur d'autres sujets.

Je vous demanderai donc toute votre attention pour ce qui est si important pour la France, l'Europe et le Tiers Monde, et donc pour comprendre ce qu'il faut absolument comprendre et faire comprendre ensuite autour de vous.

Tout le courant humanitaire de volonté d'aide aux populations en perdition est condamné à l'échec par l'erreur politico-économico-démographique que les malthusiens veulent nous imposer.

Ce sentiment est fort. Si l'on parvient à faire comprendre qu'il faut changer les pensées régnantes dans l'Eutope de l'Ouest et en France même, dans notre domaine, pour parvenir à faire quelque chose de vraiment utile pour ces populations, nous aurons avancé d'un grand pas et donné une nouvelle force à nos idées, en conquérant une nouvelle partie de l'opinion qui aura besoin de porter nos propres idées pour aboutir dans les siennes. Il importe donc d'examiner ce qui va se passer si rien ne change, c'est-à-dire si l'Occident (notamment européen) continue à suivre la politique malthusienne du Club de Rome et des structures alliées (Trilatérale, Bilderberg, etc...) qui influencent fortement les gouvernements européens. Nous savons qu'il ne faut pas le dire pour respecter la discrétion à l'abri de laquelle ces structures exercent leur pouvoir puissant sur nos gouvernements et notre opinion publique. C'est pourquoi nous le disons.


Nous allons décrire comparativement deux situations :

1) L'évolution de l'Ouest Européen si rien ne change.
2) La situation du Tiers Monde dans la même période, la coïncidence dans le temps des deux situations amenant des conclusions essentielles.

C'est un peu aride. Nous vous prions de nous en excuser, mais indispensable, sans quoi, on ne peut pas comprendre.

L'OUEST EUROPÉEN

L'Ouest européen est atteint par un malthusianisme accentué qui consiste en une diminution volontaire importante de la descendance par empêchement (contraception, stérilisation) ou destruction (avortement), restreignant exclusivement pour commencer le nombre des jeunes.

L'affaire a commencé cette fois en Europe de l'Ouest dès 1960 et en France un peu plus tard en 1965.

Pour faire comprendre il faut schématiser et nous supposerons pour simplifier les calculs une chute de natalité de 112 (on note plus de 45 % de chute en RFA et pour elle, la réalité est proche du schéma).

Le phénomène évolue en 3 phases :
– Les 20 premières années.
– De 20 à 65 ans après le début.
– Et après 65 ans.

Cette première phase qui contient en puissance toute la suite ne laisse apparaître que certains symptômes seulement. Que voyons-nous dans les 20 premières années ? Seul le nombre des jeunes diminue. Si la chute de natalité est de 112, il sera la moitié de ce qu'il aurait du être à la fin de cette période. Le nombre des adultes et des personnes âgées et leur rapport restent ce qu'ils devaient être.

Ceci entraîne le rétrécissement du marché de consommation. Tous les besoins des jeunes manquants disparaissent, avec comme corollaire diminution parallèle de la production des biens économiques correspondants – d'où appauvrissement relatif – et ralentissement économique.

Il faut réduire la production agricole alimentaire, lait, viande, végétaux, d'où manque à gagner pour les agriculteurs, réduction de leur niveau de vie. Il faut dépenser de l'argent pour réduire les excédents. C'est tout le problème des décisions de Bruxelles si contestées par le monde agricole. Il faut réduire la production industrielle correspondante, textiles, vêtements, chaussures, jouets, bâtiment, écoles, appartements, médicaments, etc... Le phénomène est important, puisque dans un pays comme la R.F.A. une diminution de natalité de 500 000 par an ferait en 20 ans une perte de 10 millions de consommateurs, un peu plus que la Belgique. Pour la France, la perte depuis 1965 peut être estimée à 3 000 000 d'unités, environ.

La conjoncture population adulte productrice inchangée, marché de consommation nettement diminué entraîne obligatoirement le chômage. C'est exactement ce qu'on observe dans toute l'Europe de l'Ouest. Le chômage lié à ce phénomène de base est aggravé par le transfert de plusieurs centaines de milliers de femmes de l'activité familiale à domicile vers le salariat qui l'accroît massive-ment, réalisant un apport très important à la population active salariée, au moment même ou il y a restriction du marché de consommation.

Il y a bien entendu d'autres causes au chômage actuel, mais ces deux là dues au malthusianisme existent et sont, à elles seules, très importantes.

Les lourdes charges du chômage pesant sur les entreprises, le rétrécissement du marché de consommation, gênent leurs investissements, abaissent leur compétitivité, d'ou nouvelle cause de chômage et aggravation de celui-ci et ainsi de suite.

Mais, dans cette première phase, l'appareil humain de la production n'est pas diminué et les charges dues à la partie âgée ne sont pas modifiées par elle. Celles dues à la partie jeune sont diminuées. C'est dans la deuxième phase que des problèmes beaucoup plus graves vont se manifester, en particulier la diminution progressive, puis la chute du potentiel d'investissement.

Dans la deuxième phase, dans laquelle la plus grande partie de l'Europe de l'Ouest est déjà entrée, des faits nouveaux s'ajoutent. Les générations jeunes amputées entrent dans la phase adulte, donc le nombre des adultes producteurs va pour la première fois diminuer et dans l'hypothèse d'une dénatalité de 112, ce nombre sera à la fin de cette phase la moitié de ce qu'il était et aurait du être.

Mais la population âgée, non seulement ne diminue pas, mais au contraire, continue à s'accroître, du fait des progrès de la médecine et de la longévité sur près d'un demi-siècle. D'où une augmentation très importante de la proportion de la population âgée qui augmente par rapport à la population adulte productrice qui diminue. C'est cette dernière qui paye les retraites et les charges médico-pharmaceutiques. Dans l'exemple choisi, ces charges par adulte producteur (et par poste de travail et donc par entreprise) vont au minimum doubler et plus probablement tripler.

Ces charges sont importantes, puisqu'en France, le budget de loi Sécurité Sociale dépasse le budget total de l'État. Cette aug-mentation massive des charges pour les producteurs et les entreprises entraîne une chute de la capacité d'investissement variable, mais qui peut atteindre 80 % pour une chute de la population adulte de 112, voire plus encore, s'il y a augmentation absolue de la population âgée, ce qui est quasi-constant. Cette chute de la capacité d'investissement entraîne une chute de la compétitivité des entreprises, un recul technologique, d'où perte de marchés, nouveau rétrécissement du marché de consommation, baisse des rentrées d'argent, nouvelle hausse du chômage, donc alourdissement des charges, nouvelle baisse des investissements et ainsi de suite. C'est la spirale de la chute, qui peut être encore accélérée quand la concurrence jouant face à des pays qui investissent normalement ou accroissent leurs investissements (cas de nombreux pays asiatiques), le recul fait place à la défaite économique. Le rapetissement économique peut faire place alors à l'effrondrement.
Le ralentissement économique qui était du dans la première phase aux phénomènes ci-dessus décrits est du maintenant en outre à ces phénomènes nouveaux fondamentaux.

L'enchaînement ci-dessus est un engrenage fatal.

A ce propos, une illusion doit être dénoncée. Certains, qui ne nient pas cet engrenage disent : « Les progrès technologiques de production sauveront la situation ». C'est oublier que ces progrès technologiques exigent justement de grands investissements, et quand ces derniers s'effrondrent, ils sont inférieurs aux prévisions et à ceux des concurrents, d'où recul technologique, perte de compétitivité et l'infériorité d'abord modeste devient massive et décisive.

C'est la défaite économique face à ceux qui investissent normalement et la relé-gation au rang des pays pauvres avec des dettes et pas d'argent. Valeurs Actuelles du 16-22 septembre 1985 rappelait par exemple que dans le génie logiciel, la France prévoyait un investissement de 50 millions de francs lourds, le Japon 400, soit 8 fois plus. Ceci se passe de commentaires. C'est tout le drame du sous-investissement.

Le malthusianisme démographique avec natalité fortement au-dessous du seuil de renouvellement des générations entraîÎne un sous-développement économique d'un nouveau genre que les économistes malthusiens se gardent bien de décrire et que nous avons nous justement le devoir de décrire et de démasquer. C'est ce que nous faisons en ce moment même.

Nous n'avons pas le temps de le faire ici, mais il est très facile de démontrer que ce type de situation devient au bout d'un temps variable complètement irréversible et irrécupérable à la fois sur les plans économique et démographique. Il y a sur les deux plans un point critique à partir duquel la société en question n'a plus les moyens de s'en tirer elle-même.


La troisième phase ne nous retiendra guère : si rien ne change, si la génération suivante a eu le même comportement démographique que celle de ses parents qui a provoqué la crise, et pour changer, il lui faut faire un effort énorme, héroïque extrêmement difficile, en raison justement de la conjoncture créée, si l'on a justement laissé passer le point critique, c'est la phase finale vers la disparition totale de cette société réduite finalement essentielle-ment à des vieillards livrés à leurs propres forces, avec peu d'adultes et encore moins d'enfants, le tout nageant dans le dénuement.

Dès le dépassement du point critique, dès la deuxième phase, cette société n'a plus aucun moyen de se sauver, ni bien-sûr de sauver son indépendance, ni les autres. Le pays est évidemment occupé par d'autres peuples depuis longtemps, bien avant ce stade.

Les néo-malthusiens-avorteurs, pour propulser leurs théories font miroiter un état économique idyllique, la prospérité, le bien-être individuel, l'euphorie constante et les lendemains qui chantent.

A part la première période marquée par une augmentation des disponibilités financières euphorisante, mais aussi par un fort ralentissement économique et un chômage important, la vérité est évidemment toute autre, comme on vient de le voir, et est précisément tout le contraire.

Noircissons-nous la situation ? Nullement. D'aucuns diront : le malthusianisme n'est pas nouveau et de tels phénomènes n'ont guère été décrits. Ceci est dû :

– D'abord au fait que les économistes malthusiens ne parlaient guère que de la première période (bénéficiant des effets euphorisants du sous-investissement : augmentation des disponibilités financières, baisse des charges masquant le ralentissement économique et faisant oublier le chômage) et n'allaient pas au-delà.

–D'autre part, au fait que le néo-malthusianisme actuel est tout à fait inédit : d'abord par son intensité extrême infiniment plus grande que celle du passé (puissance décuplée), ensuite parce qu'il n'avait jamais été appliqué à des pays déjà malthusiens, assurant avant à peine le renouvellement de leurs générations. Enfin parce qu'il n'avait jamais été appliqué jusqu'à faire tomber la natalité très au-dessous de ce taux de renouvellement. Il y a une différence fondamentale entre le malthusianisme appliqué à des pays à natalité 3 à 4 fois supérieure aux taux de renouvelle-ment ou, dans la règle, la baisse n'entraîne pas la chute au-dessous de ce taux, et les pays à natalité préalablement juste au niveau de ce taux, ce qui précisément est le cas de l'Europe Occidentale.

Dans ces derniers, c'est bien l'existence même qui est en jeu, et ce sont bien ces phénomènes qui se produisent actuellement en Europe de l'Ouest, et qui vont se dérouler implacablement si rien ne change, si précisément on reste aveugle devant ce qui se passe, si on n'en comprend pas la nature, si l'on est incapable de prévoir le déroulement de faits dont la réalisation est en cours, si, pour tout dire, on nie l'évidence.

TIERS MONDE

La chronologie est capitale. L'offensive malthusienne sur l'Ouest européen a commencé en 1960. Nous sommes presque en 1986. C'est dire que l'Ouest européen dans sa plus grande part est dans la deuxième phase malthusienne décrite plus haut depuis 5-6 ans déjà. Dans 15 ans, il sera en plein milieu. Où en est le Tiers Monde et où en sera-t-il de 1986 à 2000 ?

Certes, il n'est pas homogène. Des changements importants y sont en cours. Il reste que de très nombreux pays sont encore caractérisés par une population jeune très importante (les moins de 20 ans avoisinant souvent 50 %) et une population âgée réduite. Plutôt que de rester dans les généralités, prenons deux exemples précis:  l'Algérie et l'Egypte.

En Algerie, la population de 9 millions en 1960 était à 18,5 en 1978, 20,5 en 1982, et en 1977 par exemple les moins de 18 ans représentaient 54 % de la population, soit 10 millions en chiffres ronds, et les plus de 65 ans entre 5 et 6 %, soit environ 1 million. Autrement dit, en 1978, une population adulte de 18,5 - 10 - 1 soit 7,5 millions d'adultes, soit 3 750 000 hommes devaient non seulement travailler pour elle et assurer son propre emploi, mais encore assurer la création d'emplois nécessaires à l'incorporation des jeunes dans l'emploi, soit 10 millions en 20 ans, soit 500 000 par an, et avec un emploi féminin de 50 % 375 000, ou si les femmes ne travaillent pas du tout 250 000.

En France, nous serions contents, s'il y avait une création de 375 000 emplois par an. Mais en France, ces emplois doivent être secrétés par 21 millions d'adultes actifs et non 3 750 000.

L'effort doit être ainsi par adulte 6 fois plus élevé en Algérie qu'en France. Et si l'on prend comme référence la fameuse décen-nie de la prospérité 1960-70, sans crise, ou la France a créé 100 000 emplois nouveaux par an pendant 10 ans (1 million en 10 ans), l'Algérie actuelle doit faire un effort (6 x 3,75) : 22 fois et demi plus élevé que l'effort français d'alors effectué en pleine prospérité avec des moyens entiers.

Pour l'Egypte chaque adulte égyptien doit faire un effort de création d'emploi 16 fois et demi plus élevé que l'adulte français de la décennie 1960-70.

L'Egypte n'est pas l'exemple maximum n'ayant pas la croissance la plus forte de l'Afrique, 2,2 %, contre 2,7 % pour l'Afrique entière. C'est dire qu'il y a bien d'autres pays dans ce cas.

La conclusion est limpide.

Malgré des moyens infiniment plus importants, l'Ouest européen ne parvient pas à créer le nombre d'emplois nécessaires pour résorber son chômage.

Il y a certes une différence de qualification des emplois, mais comment des pays infiment plus pauvres parviendraient-ils à créer par adulte au travail un nombre d'emplois 15 à 20 fois plus élevé que celui de la France en pleine prospérité dans la décennie 60-70 et que la France actuelle est totalement incapable de créer.

L'impasse est certaine, et sans d'énormes apports financiers et technologiques extérieurs, on ne voit pas de solution pour les nombreux pays du Tiers Monde se trouvant dans cette situation. Ces pays ne peuvent pas résoudre leurs problèmes sans une aide impor-tante, qui pour de multiples raisons ne peut venir que de l'Ouest.

Ces données de base étant clairement établies, on est maintenant en mesure de répon-dre à la question initialement posée, de mesu-rer à sa juste valeur la théorie RenéDUMONT et de comprendre une des consé-quences essentielles de l'agression contre le RV notamment en Europe Occidentale.

QUELLES CONCLUSIONS EN TIRER ?

Arrivons ou nous voulons en venir et aux conclusions découlant de la comparaison des situations se produisant dans la même période. Nous avons brossé deux types de situation coïncidant dans le temps, celle d'une grande partie du Tiers Monde qui exige une aide massive et celle de l'Ouest européen qui a d'énormes problèmes d'emploi à résoudre et qui est depuis 5-6 ans déjà dans la deuxième phase du malthusianisme draconien dans laquelle si rien ne change, on entre dans la baisse progressive de la capacité d'investissement et dans le cycle irréversible décrit plus haut (l'irréversibilité apparaissant plus ou moins vite selon l'importance de la perturbation).

Du fait de leurs énormes problèmes internes et de cette baisse de la capacité d'investissement, ces pays de l'Ouest européen n'auront plus les moyens de résoudre leurs propres problèmes et encore moins les moyens de fournir une aide sérieuse à l'extérieur, et tout est là. Il est peut-être plus tard qu'on ne pense. La France est, démographiquement, un des grands pays de l'Ouest européen les moins touchés. Et pourtant, en matière d'emplois, il faut créer 225 000 emplois par an pendant 9 ans, soit 2 025 000 en 9 ans, simplement pour incorporer dans l'emploi les générations nées en 1946 et 1973 restant à incorporer, plus pour résorber les 3 000 000 de chômeurs actuels (chômeurs inscrits : ± chômeurs en fin de droit ±: TUC payés au-dessous du chômage) 600 000 par an pendant 5 ans, si l'on se donne 5 ans pour résorber le chômage, soit au total 600 000 + 225 000 : 825 000 emplois par an pendant 5 ans (puis 225 000/an pendant les 4 années suivantes). C'est en pleine crise 8 fois plus, par an, que ce que la France a fait sans crise, en pleine expansion, en pleine prospérité dans la décennie 1960-70. Je demande qu'on réfléchisse pleinement à ce que signifie un effort nécessaire 8 fois plus grand que celui de la période évoquée. Si c'était facile, ce serait fait. On peut sans doute faire mieux. C'est vrai. Mais une chose est certaine, pour en sor-tir il faut un effort absolument énorme avec comme perspective, si rien ne change, dans la structure démographique, que la capacité d'investissement va non pas s'accroîÎtre mais diminuer jusqu'à devenir insuffisante pour fournir les moyens nécessaires. Et si la France n'est pas dans une situation économique brillante, elle est une des grandes nations les moins atteintes démographiquement et dans certains pays, la situation est sur ce plan beaucoup plus grave et l'effort à fournir demain encore plus grand.


Il est évident que les investissements actuels sont tout à fait insuffisants, sinon le problème serait résolu. Surtout il n'est déjà plus prouvé que la mobilisation de toutes les ressources disponibles y suffise, et tout est là. Si tout ce qu'ils ont 'n'est déjà plus suffi-sant ou devient vite insuffisant pour résorber leur propre crise, on ne voit pas comment ces pays pourraient investir ailleurs et sauver le Tiers Monde. C'est la notion essentielle.

Autrement dit, la situation est déjà très difficile. Quand nous serons au milieu de la deuxième phase du malthusianisme actuel – dans 15 à 20 ans – elle sera encore beaucoup plus difficile et il n'y aura vraiment plus si rien ne change tres vite, aucune possibilité de venir au secours du Tiers Monde qui ne pourra qu'être abandonné à son sort.

René DUMONT trouve que la dégradation économico-démographique de l'Ouest européen n'est pas assez rapide, puisqu'il propose l'auto-destruction. Sa théorie suicidaire pour l'Europe de l'Ouest exclut radicalement toute aide au Tiers Monde de sa part, et est donc une catastrophe pour lui.

Le non respect de la vie humaine en Europe de l'Ouest, l'incrustation dans un malthusianisme suicidaire imposé par les grandes organisations malthusiennes internationales, la non-correction de nos anomalies démographiques toutes graves, de notre vieillissement accéléré nous interdit tout grand dessein charitable, toute politique de solidarité vis-à-vis du Tiers Monde à la dérive.

Bref, les théories René DUMONT, Club de Rome, Trilatérale, Bilderherg et consorts, sont un contre-sens tragique et pour l'Europe de l'Ouest et pour le Tiers Monde, le suicide Occidental n'est donc pas le salut pour le Tiers Monde, mais au contraire pour lui une catas-trophe irréparable.

Il importe que tout le mouvement idéologique qui veut aider le Tiers Monde le comprenne, comprenne que pour aider autrui, il faut s'en donner les moyens, et mettre sa force porteuse au service du renversement du courant suicidaire européen. Il faut donc qu'un nouveau courant idéologique se joigne à n,ous, et nous soutienne en comprenant pourquoi. Il faut que les politiques qui ont conscience de la mission de la France dans le monde renversent immédiatement la vapeur pour donner a la France les moyens de cette mission. Et dans ce renversement prennent place non seulement une politique économi-que d'une toute autre envergure le plus tôt possible, non seulement une politique fami-liale et démographique assurant l'avenir, mais bien entendu le rétablissement légal du RV, car sans lui, les moyens mis en œuvre en matiere familiale et démographique ont les plus grandes chances d'être insuffisants et il s'impose le plus tôt possible, pour les raisons déja largement développées. La conscience de l'impossibilité pour la France de venir en aide aux populations désespérées du Tiers Monde si rien ne change dans les domaines essentiels qui sont les nôtres devrait inciter les politiques à opérer le redressement, le renversement de tendance et le sursaut nécessaires. Le RV trouve tout naturellement sa place dans cette nouvelle conjoncture.

Nous avons dit : si rien ne change. Il faut changer d'urgence et il faut que le pays adopte d'urgence les lignes que nous préconisons.

La situation créée dans l'Ouest européen par le malthusianisme draconien et son moyen principal, l'irrespect de la vie offre quelques autres particularités sur lesquelles il faut dire un mot pour conclure. Qui pourrait aider l'Ouest européen ?

Surement pas le Tiers Monde qui attend qu'on l'aide. Surement pas l'URSS et le monde soviétique pour des raisons évidentes. Surement pas les USA qui doivent contenir partout l'expensionnisme soviétique et ne peuvent soutenir à bout de bras des pays qui ne font aucun effort par eux-mêmes pour survivre. Ils assurent notre sécurité militaire. Ils ne peuvent pas en plus résoudre notre pro-blème économico-démographique, d'autant qu'ils ont eux aussi de lourds problèmes.

Le Japon a des moyens, mais la tâche est trop lourde pour lui et il cherche en outre à nous concurrencer victorieusement et y par-vient, ce qui ne résoud pas mais accroÎt nos difficultés.
Donc personne. L'Ouest européen ne peut compter que sur lui-même. Il a le dos au mur.

Autre particularité : Contrairement à ce qui s'est passé pour la France au XIXe siècle, seule atteinte par cette maladie dans une Europe en pleine expansion et qui a été démographiquement aidée par l'immigration européenne, aujourd'hui, à l'intérieur même de cette Europe, tous les pays sont atteints presque en même temps de la même maladie, il quelques nuances et petites exceptions près. On peut donc presque dire qu'aucun état européen ne peut aider l'autre il se sortir d'affaire sur le plan économico-démographique (sauf de façon intellectuelle et platonique).

Ainsi, à l'intérieur de l'Europe de l'Ouest, chaque pays ne peut compter que sur lui-même. Aucun ne peut fournir à l'autre une immigration pour combler ses déficits démographiques et le sous-investissement structurel profond, qui rend impossible la résorption du chômage, s'y oppose.

Ce constat a pour conséquence qu'aucun ne doit attendre que l'autre commence pour faire l'effort nécessaire (ce qui ne veut pas dire que la solidarité inter-européenne ne doit pas jouer et qu'il n'est pas tout il fait indispensable que les États européens s'aident mutuellement le plus possible, en évitant de se créer mutuel-lement des difficultés).

Mais chacun doit faire sans délai son pro-pre effort sans attendre l'autre ni d'ailleurs quoi que ce soit.

Ceci a des conséquences étonnantes. Ceci rend entière la responsabilité de l'Ouest européen dans son ensemble. Il ne peut compter que sur lui et est seul pour prendre ses décisions.

– Entière la responsabilité de chacun de ces pays en particulier, qui sont seuls pour prendre leurs décisions et ne peuvent compter que sur eux-mêmes.

– Entière la responsabilité dans chaque pays de ceux qui ont compris et sur qui tout repose.
Ceci montre :

– L'énormité des enjeux.
– L'énormité de la tâche de ceux qui nous gouvernent et nous gouverneront.

L'énormité de notre propre responsabilité car dans nos pays, nous sommes il peu près les seuls avec ceux qui nous suivent il percevoir ces réalités et nous avons il les faire comprendre et admettre. C'est donc pratiquement sur nous et vous seuls que tout repose. C'est terrifiant. Nous n'y faillirons pas et nous acceptons cette écrasante responsabilité. Mais nous avons besoin d'alliés, comme le RV a besoin de ses idées porteuses.

L'exposé d'aujourd'hui s'adresse à tous, mais plus particulièrement aux politiques et il tous ceux qui ont des idées charitables pour les populations misérables du monde, aux œuvres diverses religieuses ou non qui doivent comprendre que pour que l'Europe de l'Ouest et plus particulièrement la France puissent aider ces populations vraiment, il faut qu'elles en aient les moyens et donc qu'elles vivent et résolvent leurs propres problèmes. Ce courant charitable a une grande force. S'il associe il ses propres idées ce que nous venons d'essayer de faire comprendre, il devient un courant por-teur puissant pour nos propres idées.

Il faut que ce courant comprenne que ses propres idées ne peuvent plus être réalisées et sont ramenées au néant sans l'arrêt immédiat de la politique démographique suicidaire de l'Europe de l'Ouest. Et puisque nous devons commencer par nous-mêmes, il faut que ce courant comprenne que sans le redressement rapide de notre démographie française et de notre économie, sans la restauration légale du RV en France, il ne pourra accomplir sa propre mission ni réaliser ses objectifs.

Dans cet exposé, nous avons voulu attirer l'attention sur la contradiction radicale entre la continuation de la politique démographique actuelle en Europe de l'Ouest et une aide substantielle au Tiers Monde.

Le sucide de l'Ouest européen conduit ce dernier il abandonner le Tiers Monde.

Notre responsabilité dans cette affaire est considérable, mais notre volonté est inébranlable et avec vous, nous parviendrons, j'en suis sur il faire comprendre ce qui doit l'être impérativement.

Dr E. Tremblay

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, décembre 1985

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