Depuis
15 ans, la fécondité dans le quart le plus industriel
de la planète a diminué de moitié. Ce quart
monde, depuis peu suivi par les élites du tiers monde,
vieillit et ne remplace plus ses générations (Amérique
du Nord, Europe, Japon).
Depuis
1975, la France s'est alignée, elle ne renouvelle plus
ses générations.
En
temps de paix, nous avons une fécondité de temps
de guerre 1,85 enfant par femme
Pourquoi
?
En
un peu plus de 2 ans (Juillet 1973 - Octobre 1975) la fécondité
en France a diminué autant qu'au cours des 9 années
antérieures (1964 - 1973)
Pourquoi
?
Si
la fécondité était demeurée égale
à celle du début de la décennie passée
(1970 - 1972) nous aurions dû avoir chaque année
plus d'un million de nouveau-nés. Il n'y en a eu que 757 000
en 1979.
Cela
fait aujourd'hui un enfant de moins dans chacun de nos foyers
qu'il y a 15 ans et, au cours du siècle prochain, avec
les conditions actuelles de fécondité, nous compterions
en France 3 cercueils pour 2 berceaux, tandis que le poids du
3ème âge deviendrait égal à celui de
la jeunesse ; il y aurait 5 cercueils pour 3 berceaux aux
États-Unis, 5 cercueils pour 2 berceaux au Québec
si fécond autrefois, près de 4 cercueils pour 1
berceau en Allemagne Fédérale... et même 19 cercueils
pour 1 berceau à Munich !
Tel
est le constat.
Pourquoi ?
Presque
partout, des groupes néo-malthusiens puissants, bénéficiant
de la quasi totalité des moyens de communication de masse
ont uvré depuis des années pour imposer une
modification rapide des murs.
En
conséquence, la fécondité de l'Europe des
neuf est tombée aujourd'hui à 1,7 enfant par femme,
celle de la République Fédérale d'Allemagne
à 1,38, celle de la France à 1,85 et sans l'apport
des familles des travailleurs immigrés, le bilan apparaîtrait
encore plus sombre.
Chez
les neuf, un seul pays a résisté jusqu'à
présent à l'action de ces forces ; un seul : la
catholique Irlande, mais c'est le seul pays des neuf qui renouvelle
encore ses générations. Cela n'est pas l'effet du
hasard.
Car,
les phénomènes démographiques ne sont ni
aussi mystérieux, ni aussi imprévisibles et capricieux
qu'on nous l'a tant de fois dit et répété.
La
France ne renouvelle plus ses générations depuis
1975 en raison d'un ensemble de causes qui ont été
parfaitement analysées dans des ouvrages scientifiques
récents, rarement cités, et il manque désormais
à notre pays chaque année plus de 100 000 enfants,
plus d'un demi million en 5 ans, pour assurer le simple maintien
de la vie du pays et par conséquent sa liberté de
demain.
Pour
l'ensemble du monde industriel le déficit cumulé
est de l'ordre de 25 millions d'enfants.
On
apprend aux jeunes dès l'école à ne plus
avoir d'enfants, et l'on veut prévenir la grossesse à
l'instar de maladies comme jadis la tuberculose.
Les
familles nombreuses sont donc en voie d'extinction tandis que
les transferts sociaux en faveur des enfants à travers
l'institution familiale ont diminué des trois quarts par
rapport au P.N.B. depuis 1949.
L'effondrement
de la fécondité contribue à déprimer
l'économie et elle est la cause principale du chômage
structurel.
Mais
certains démographes, des hommes politiques, un Ministre
et la plupart des médias persistent à nier le lien
étroit qui existe entre les efforts déployés
contre la venue au monde des enfants (contraception mécanique
et toxique, avortement, stérilisation) et la baisse récente
de la fécondité, lien étroit qu'établissent
le bon sens, la raison et que confirme la science.
II
existe une vérité scientifique, et elle ne s'érige
pas par un décret.
La
France enregistre chaque année 150 000 naissances
de moins qu'au début de la dernière décennie
et 200 000 avortements de plus.
On
a totalisé dans le monde 160 millions d'avortements en
20 ans, on comptait 100 millions de stérilisations irréversibles
fin 1979 et 200 millions sont prévues pour 1985.
Cependant,
anxieux de ne pas déplaire, plusieurs de ceux à
qui appartenait la charge de mettre en garde l'opinion publique
et les responsables de nos nations se sont tus. Ils ont contribué
par leur silence et en laissant circuler des erreurs parfaitement
choquantes à induire en erreur nos nations sur les causes
et les effets de l'effondrement démographique.
Chaque
classe que l'on ferme aujourd'hui ou que l'on va fermer demain
est la réalité tangible qu'une parcelle de nos pays
meurt.
Pourtant,
ceux qui crient le plus fort maintenant contre ces fermetures
sont ceux-là même qui ont milité le plus efficacement
ces dernières années pour vider les classes. (Enseignants
de la déséducation nationale, collectifs contraception-avortement,
jouent sans talent la scène de l'arroseur arrosé).
A
l'heure où le pays court un grave danger, un Ministre en
exercice n'a pas le droit de dire qu'il est impossible de compenser
le coût réel de l'enfant.
Un
démographe ne peut laisser croire que toutes les femmes
décédées naguère des maladies de la
grossesse et des suites de l'accouchement étaient mortes
d'avortement, comme ce fut fait en 1966 et réitéré
depuis pour les besoins d'une mauvaise cause. Cette erreur a eu
pour conséquence d'exagérer le nombre d'avortements
autrefois et de camoufler du même coup l'augmentation considérable
de ceux-ci aujourd'hui ; tandis que dans le même temps,
l'on s'efforce de dissimuler les 500 à 600 morts incontestables
annuels de la pilule contraceptive (1) et l'on poursuit encore
Madame Demolombe Klotz et quelques pharmaciens qui refusent de
distribuer un produit toxique détourné de ses fins,
comme un vulgaire cachet d'aspirine.
La
France a payé naguère un lourd tribut à l'insuffisance
de sa fécondité.
Quelques
hommes courageux, mais isolés, par leur inlassable action
ont commencé à alerter l'opinion et ébauché
l'esquisse d'une prise de conscience.
Mais
nos pays ne savent encore qu'une part de la vérité.
C'est
la vérité toute entière qu'ils doivent connaître
aujourd'hui pour l'honneur de la Démographie Française.
(1)
Rapport du Pr MILHAUD au haut Comité de la Population.
Guillaume
Paulmier
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, octobre 1980
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