L'homme
ne passe d'un stade I à un stade II différent que
par une transformation. Si ce stade II est inférieur au
stade I donnant à l'homme des possibilités inférieures
en II à ce qu'il avait en I, la transformation est dite
destructrice. Quand le stade II est supérieur au stade
I, lui donnant des possibilités supérieures à
ce qu'il avait en I, la transformation est dite créatrice.
Nous
ne nous attarderons pas aujourd'hui sur la transformation destructrice
ni sur l'investissement dans cette transformation.
Transformation
destructrice
Bien
qu'aberrant ce système est cependant pratiqué dans
toute une partie de la politique française systématiquement
depuis 1960 (2 août 1960) et l'erreur a été
commise et poursuivie par tous les gouvernements de la Vème
République sans aucune exception. Elle est intégrée
dans une conception aberrante de l'Aménagement du Territoire.
Le
lecteur ne peut pas comprendre dans ces quelques lignes l'étendue
de l'erreur et l'étendue de ses conséquences, nous
y reviendrons ailleurs, mais cette affaire nous intéresse
directement dans l'action de "Laissez-les Vivre". En
effet terré aberration est responsable de la quasi-totalité
du chômage français nullement négligeable
et le chômage est responsable de réactions malthusiennes
par son existence même chez ceux qui sont frappés,
par le risque qu'il fait peser chez les autres, par l'inquiétude
qu'il entretient dans une part notable de la population. Et ces
réactions malthusiennes sont responsables d'une part appréciable
des avortements. Cette aberration est responsable aussi de l'incapacité
totale où la France se trouve actuellement de corriger
le vieillissement de sa population
précisément par le chômage induit et l'insuffisance
de l'expansion de l'emploi que cette aberration provoque et par
le malthusianisme secondaire qui l'aggrave. Énorme question
à traiter sans retard.
Investir
des capitaux pour détruire l'emploi et amoindrir l'économie
d'une région (Ile-de-France) est le type même de
l'investissement dans la transformation destructrice. Disons au
passage que c'est en outre un processus inflationniste typique
dont l'utilisation systématique par le Gouvernement français
en période inflationniste est une aberration de plus s'ajoutant
à son aberration basale
fondamentale.
Pendant
la réalisation de l'investissement dans la destruction,
il y a, par rapport à la situation antérieure, un
travail supplémentaire et de l'emploi supplémentaire
(le travail de destruction est un travail qui utilise des travailleurs),
mais à la fin de la destruction, ce travail et cet emploi
disparaissent et de plus les conséquences de la destruction
représentent une diminution de la masse économique
et si la destruction a porté sur des entreprises et des
équipements de production (c'est le cas) une diminution
de l'emploi.
Hors
ces cas d'aberration, cette technique n'est pas utilisée
en temps de paix.
Transformation
créatrice
C'est
donc l'investissement dans la transformation créatrice,
qui nous retiendra essentiellement, qui est le plus pratiqué
et qui est à l'origine de tous les progrès intellectuels,
matériels et économiques de l'humanité. Ce
mécanisme a donc un rôle décisif dans le devenir
des hommes.
L'investissement
économique dans la transformation créatrice :
conséquences démographiques
Cet
investissement est un acte économique. Il a une incidence
démographique.
Investir
veut dire consacrer et dépenser des capitaux, du travail,
de l'intelligence pour réaliser une oeuvre créatrice.
L'investissement propose ainsi à une collectivité
un travail nouveau, il offre aux travailleurs un travail nouveau,
c'est-à-dire qu'il diminue ou résorbe le chômage
quand il y en a (il assainit le marché du travail), et
quand il est suffisamment important il crée un appel à
des travailleurs nouveaux augmentant la population active.
L'augmentation
du rythme des investissements résorbe le chômage,
crée un appel à des travailleurs nouveaux, augmente
la population active, donc .la population totale, toutes choses
égales par ailleurs. Ce sont les conséquences démographiques
de l'investissement lui-même qui se produisent dans le présent,
au moment même de l'investissement et pendant sa durée.
Mais
par ses conséquences une fois réalisé l'investissement
dans la transformation créatrice a aussi des influences
démographiques.
Une
fois terminé, c'est-à-dire la transformation créatrice
réalisée, il donne des possibilités économiques
accrues, permet l'abaissement des prix de revient de la production,
offre ainsi des débouchés accrus à l'industrie
et au commerce, fournit ainsi des emplois nouveaux, et, augmentant
les moyens économiques, permet l'augmentation des investissements
et ainsi de suite (la création entraîne la création).
Un
rythme élevé d'investissements permet un rythme
élevé d'investissements. Il assure la résorption
du chômage et de ses conséquences, c'est-à-dire
le plein emploi, l'appel à de nouveaux travailleurs, donc
l'augmentation de la population active.
Nous
savons ainsi ce qu'il faut faire quand nous voulons résorber
le chômage et accroître la population active et nous
le voulons en France en raison du chômage existant et de
la nécessité de correction du vieillissement de
la population qui exige notamment une forte augmentation de la
population active.
Conséquences
économiques
L'investissement
dans la transformation créatrice injecte dans l'économie
une masse supplémentaire d'énergie financière
qui augmente son rythme. II augmente ainsi la production. II est
par là bénéfique dés le présent
et pendant toute sa durée.
La
réalisation terminée, l'investissement agit par
ses conséquences et non plus en lui-même. II permet
l'abaissement des prix de revient de la production,
en augmente la valeur, augmente la qualité des produits
pour le même prix, améliore ainsi la compétitivité
des entreprises, augmente ainsi leurs débouchés
et leurs marchés, leur permet d'augmenter leur production,
leur chiffre d'affaire et leurs moyens financiers, leur permettant
ainsi l'augmentation de leurs investissements futurs et ainsi
de suite. L'effet devient cause. Tout cela est hautement bénéfique.
L'investissement est donc bénéfique dans l'immédiat
dés son début jusqu'à la fin et dans le futur
par ses conséquences, c'est-à-dire par l'ouvre réalisée,
s'il s'agit d'un investissement créateur (investissement
dans la transformation créatrice).
Mais
l'investissement a un autre caractère économique
fondamental à ne pas oublier et dont nous verrons l'extrême
importance dans la suite de ces discussions notamment quand il
sera question des conjonctures démographico-économiques
et dans l'explication de certains faits démographico-économiques
qui ont frappé de nombreux observateurs, ont été
souvent mal interprétés et ont pu paraître
fournir des arguments au malthusianisme et en ont fourni à
tort et dans l'erreur, mais en ont fourni quand même.
Consacrer
des capitaux à un investissement, cela veut dire utiliser
des disponibilités financières, c'est-à-dire
diminuer celles-ci, et en outre éventuellement prélever
sur les dépenses courantes, c'est-à-dire diminuer
ce qui pourra être et sera consacré aux dépenses
courantes. Ceci veut dire qu'il reste mains d'argent pour la vie
courante.
Ceci
veut dire que celui qui n'investit pas a plus de disponibilités
financières que celui qui investit et peut consacrer plus
d'argent à ses dépenses courantes et peut ainsi
vivre mieux si l'on juge le niveau de vie au volume des dépenses
courantes et si l'on ne voit que le présent ou le court
terme.
Plus
tard celui qui investit augmentant sa productivité et pouvant
produire beaucoup mieux, beaucoup plus et beaucoup moins cher
le battra y compris sur le plan de ses dépenses courantes
possibles et de ses disponibilités, et sur le plan du volume
de ses investissements futurs possibles. Mais dans l'immédiat
c'est celui qui n'investit pas qui parait l'emporter et l'emporte
effectivement pour peu de temps sur les deux points considérés
: masse des disponibilités et volume des dépenses
courantes.
Ce
point est absolument capital et peut faire croire et fait croire
à ceux qui ne jugent que le présent que celui qui
n'investit pas est dans un état économique meilleur
que celui qui investit, alors que dans le devenir c'est l'inverse
et au bout du compte c'est effectivement l'inverse.
La
brillance, l'éclat d'une société qui n'investit
pas et consacre tout à sa vie courante peuvent être
plus grand que ceux d'une société qui investit (c'est
pour les sociétés comme pour les individus).
Une
autre remarque importante s'impose. Si le volume des investissements
est très important, assèche les disponibilités
et prélève beaucoup sur les dépenses de la
vie courante, celle-ci peut tomber au strict nécessaire,
au strict minimum, voire au-dessous du minimum. Et l'on peut interpréter
comme un état économique insuffisant un état
économique qui comporte en effet, et en réalité,
un investissement très important. C'est encore là
un point essentiel dont nous reparlerons plus loin. La véritable
misère, ce n'est pas cette éventualité, c'est
la vie au-dessous du minimum indispensable sans investissement,
et cela existe.
Investissement
très important ou investissement trop important ? C'est
une question d'appréciation en fonction des ambitions que
l'on a pour le futur, du niveau de vie qu'on est capable d'accepter
dans le présent pour satisfaire ses ambitions futures,
du niveau réel du minimum accepté, de la compatibilité
du niveau présent avec une activité satisfaisante.
Il ne faut pas que ce niveau entrave l'activité. Il doit
comporter au moins le nécessaire à la meilleure
activité possible. L'appréciation très ou
trop dépend aussi du degré de patience dont chacun
dispose.
II
ne faut donc pas perdre de vue que l'investissement qui accroît
la production, le rythme du travail et la création économique
(mécanisme d'enrichissement de la personne et de la société
qui investit) assainit le marché du travail, augmente l'emploi,
prépare un avenir meilleur, diminue en même temps
dans l'immédiat et tant qu'il dure les disponibilités
financières l'argent engagé dans l'investissement
étant néanmoins réinjecté dans l'économie
générale et les ressources qui peuvent être
consacrées à la vie courante présente pendant
toute sa durée.
Il
faut rappeler aussi que c'est la situation économique d'avant
la réalisation de l'investissement qui subit l'effort.
Et
il en est ainsi pour sous les types d'investissement. Ceci est
capital.
Court,
moyen et long terme
I[
faut distinguer non seulement l'importance quantitative absolue
et surtout relative de l'investissement mais la durée de
celui-ci.
Les
investissements à court, moyen et long terme qui ont en
commun les caractères ci-dessus se distinguent précisément
par leur durée, c'est-à-dire la durée nécessaire
à leur réalisation qui va du moment où les
capitaux sont réservés et engagés à
là terminaison des travaux et à la mise en fonction.
L'investissement
à court terme coûte pendant relativement peu de temps
et produit vite.
L'investissement
à long terme coûte pendant très longtemps
et ne produit qu'au bout de très longues années.
II Faut subir pendant toute sa durée la consommation des
disponibilités et l'amputation des dépenses de vie
courante.
L'investissement
à moyen terme a une situation intermédiaire.
C'est
l'appareil de production d'avant l'investissement qui subit l'effort.
Cet appareil de production d'avant ne s'accroit qu'une fois l'investissement
terminé et entré en fonction.
On
conçoit que le progrès de l'appareil de production
est plus rapide dans l'investissement à court terme que
dans l'investissement à moyen terme et a fortiori à
long terme.
On
conçoit aussi que les progrès économiques,
réalisés rapidement par des investissements à
court terme, permettent de mieux supporter l'effort imposé
par des investissements à moyen et à long terme.
On conçoit que l'amélioration de la production est
plus précoce et plus progressive et que l'état économique
devient plus vite meilleur s'il existe un mélange des trois
types d'investissements dont la proportion optimale est à
calculer dans chaque conjoncture, que par exemple s'il y a exclusivement
des investissements à long terme de même importance
globale.
Le
caractère plus séduisant des investissements à
court et moyen terme (effort plus court, rentabilité plus
rapide) ne doit cependant pas faire oublier que les investissements
à long terme du fait précisément de leur
longue durée ne doivent pas être retardés
et qu'ils ont d'autre part très souvent un caractère
absolument irremplaçable, ce qui doit conduire à
ne pas les négliger, ni les sous-estimer, ni les retarder.
II faut seulement qu'ils soient vivables, et des investissements
à court et moyen terme concomittants peuvent contribuer
à les faire supporter.
Quand
l'investissement survient dans une société à
haute productivité et ne prélève pas sur
le nécessaire, laissant à la vie courante des moyens
suffisants pour être confortable ou au moins vivable, il
y a certes des combinaisons meilleures que d'autres mais il n'y
a pas de problèmes graves.
La
natalité est un investissement à long terme
La
natalité vise à remplacer l'homme adulte qui, vieillissant,
ne sera plus en état de travailler et d'assurer par lui-même
sa survie. Elle vise à reconstituer la population active,
c'est-à-dire la population adulte qui travaille. Chaque
année une part de la population adulte passe dans la vieillesse
et, sans la natalité, la, population adulte ne serait pas
reconstituée.
L'homme
est le moteur du monde humain. Reconstituer ce moteur qui sans
cette reconstitution disparaîtrait est, au sens strict,
un investissement. Remplacer une machine usée par une machine
neuve du même type est déjà un investissement
créateur.
Remplacer
une machine usée d'un niveau donné par une machina
neuve plus perfectionnée est un investissement encore plus
créateur.
Dans
l'hypothèse qui est vraie le plus souvent où les
connaissances d'une société progressent au fur et
à mesure des années (nous savons plus de choses
au point de vue scientifique qu'il y a vingt ans), l'enfant est
d'emblée plongé dans un contexte qui a vingt ans
d'évolution de plus que celui de ses parents et il intègre
ces progrès d'emblée au cours de son éducation.
Physiologiquement aussi il bénéficie de vingt ans
de progrès médical.
La
natalité qui remplace une machine usée par une machine
neuve plus perfectionnée est ainsi par sa finalité
elle-même, un investissement hautement créateur.
Elle en a en outre, tous les caractères économiques :
Engagement de capitaux et de travail dans une réalisation
nouvelle, ce qui :
-
accroît la production pendant sa durée ;
- accroît le rythme de travail ;
- accroît la création économique, injectant
des capitaux dans le circuit de la production ;
- augmente l'emploi, assainissant le marché du travail.
Mais comme tous les investissements elle diminue les disponibilités
financières et les ressources qui peuvent être consacrées
à la vie courante.
Entré
en fonction cet investissement reconstitue en l'améliorant
et éventuellement en l'augmentant la population active,
moteur de la production.
C'est
un investissement d long terme. II faut vingt ans pour faire un
adulte avec quelques variantes en plus ou en moins ce qui est
typiquement du long terme avec toutes ses caractéristiques.
C'est
un investissement irremplaçable non interchangeable.
La
société qui ne pratique que l'investissement économique
même importante même brillante décline et meurt
en beaucoup moins d'une vie d'homme, la dernière période
étant une lente et misérable agonie, mais elle a
cessé de compter sur le plan politique et économique
bien avant.
La
société qui ne connaît que l'investissement
démographique vit indéfiniment et la nouvelle génération
assimilant avec sa croissance les progrès intellectuels
élaborés lentement en vingt ans par la génération
précédente, elle progresse même, si celle-ci
a progressé. Sinon elle ne progresse pas mais elle continue
à vivre ce qui est un avantage incalculable et indubitable
sur l'investissement économique pur qui, réduit
à lui seul, laisse mourir la société en cause.
L'investissement
démographique est ainsi absolument irremplaçable.
Conclusions
L'investissement
dans la transformation créatrice étant le mécanisme
même de l'expansion du monde humain (et même le mécanisme
même de sa simple survie, l'homme étant mortel le
monde humain ne pouvant se survivre que par une création
continue qui utilise constamment ce processus), c'est-à-dire
un mécanisme absolument fondamental, il était indispensable
d'en préciser les caractères principaux.
Il
fallait en voir à côté des aspects positifs
et du bilan final nécessairement positif (par définition
pourrait-on dire), les servitudes obligatoires et constantes qui
sont fréquemment à l'origine d'erreurs d'interprétation
sur le niveau d'une société et sur les mécanismes
en cause.
Un
des enseignements principaux de cette étude est qu'il .ne
faut pas se fier dans l'appréciation du niveau économique
d'une société, à la seule masse de ses disponibilités
et au niveau de ses dépenses courantes présentes,
mais qu'il faut absolument tenir compte du volume de ses investissements.
Les
aspects brillants (fortes disponibilités et dépenses
courantes élevées) peuvent être défavorables
en réalité du fait d'investissements faibles ou
nuls ou en tout cas insuffisants.
Des
aspects modestes (faibles disponibilités, dépenses
courantes modestes) 'sont au contraire parfaitement sains du fait
d'investissements élevés ou très élevés.
Ce
sont les multiples combinaisons de ces différents facteurs
qui réalisent les diverses conjonctures démographico-économiques
- les cas démographico-économiques-rencontrés
dans le monde et que nous analyserons prochainement. Certains
sont franchement anormaux.
Ces
conjonctures, ou au moins certaines d'entre elles, ont donné
lieu à d'importantes erreurs d'interprétation, erreurs
elles-mêmes à l'origine de raisonnements malthusiens,
raisonnements euxmêmes à l'origine de conclusions
pratiques aberrantes qui aggravent les situations su lieu de les
corriger.
II
était important aussi de savoir que l'investissement dans
la transformation créatrice augmente l'emploi et améliore
l'économie et que c'est donc à lui et à l'accroissement
de son volume qu'il faut recourir quand le chômage existe
dans un pays et qu'on veut le faire disparaître ou quand
on veut augmenter la population active ayant un emploi. En France
il existe un certain chômage et une inquiétude de
la population à propos de l'emploi et nous voulons les
faire disparaître, et d'autre part il est impératif
d'augmenter la population active, augmentation qui représente
un des deux moyens de correction du vieillissement très
élevé et croissant de la population. C'est le même
processus qui résorbe le chômage et accroît
la population active ayant un emploi. La voie est donc toute tracée.
Il
faut comprendre aussi que si nous devons lutter pour le triomphe
de nos idées et pour les faire adopter par les pouvoirs
publics - c'est l'objectif de notre Mouvement -. "Laissez-les
Vivre" est déjà une grande famille, représente
déjà un nombre important de personnes et de moyens,
qui interviennent dans de nombreuses., activités et entreprises
et qui ont déjà directement un rôle de décision
dans ces activités.
Sans
attendre donc que nos idées soient adoptées par
les autorités ayant les pouvoirs majeurs de décision,
chaque membre de a Laissez-les Vivre " peut déjà
agir dans le sens voulu. Et l'action de tous ses membres (addition
de leurs actions individuelles, personnelles et professionnelles)
a déjà une portée significative.
Et
cela peut se faire tout de suite. Il n'y a pas à attendre
l'acceptation de nos idées paries pouvoirs publics.
Nous
sommes enfin au coeur même de nos préoccupations
directes, à savoir la lutte contre l'avortement et la mise
en place d'une situation dissuasive vis-à-vis de l'avortement.
Le
chômage effectif est une cause directe du malthusianisme
pratique, lui-même cause d'avortement provoqué. Mieux,
le risque de chômage à
lui seul a pratiquement les mêmes effets. Et plus encore,
l'inquiétude créée dans la population par
la seule existence du chômage a aussi presque les mêmes
effets, ce qui finit par concerner vraiment beaucoup de monde,
plusieurs millions de personnes en France, et à avoir ainsi
une forte incidence globale. C'est l'existence de ce phénomène
et de ses phénomènes secondaires associés
(sensation de risque de chômage, inquiétude diffuse
liée à ce risque) et l'insuffisance de l'emploi
dont nous sommes les témoins qui créent des interrogations
anxieuses sur l'avenir de nos enfants. Alors qu'un climat de plein
emploi et un emploi en outre en forte expansion font disparaître
complètement tous ces phénomènes et le mauvais
climat psychologique qu'ils font régner. Tous les adhérents
de u Laissez-les Vivre " doivent en être conscients
et lutter par leurs propres moyens pour un emploi en forte expansion
et y contribuer dès maintenant par toutes leurs actions
privées, professionnelles et publiques, tout en cherchant
à faire partager leurs idées aux pouvoirs publics
et en attendant qu'ils les partagent. Ils doivent aussi lutter
contre l'investissement dans la transformation destructrice qui
sévit notamment systématiquement en ile de France
par la volonté du gouvernement.
C'est
un des aspects très importants de notre lutte et de notre
action sur l'opinion et le pays.
E.
Tremblay
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, février 1974
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