A
l'heure où l'on prétend "maitriser" la
fécondité, il est étonnant de constater que
la famille "normale" de 3 à 5 ou 6 enfants d'hier
ait été présentée à la jeunesse
depuis 20 ans comme l'image d'un passé révolu et
qu'un seul modèle présumé valable pelui du
couple (marié ou non) dont les deux conjoints sont "actifs"
avec au plus 2 enfants (voire sans enfant avec le chien) ait été
présenté comme étant l'unique modèle
à promouvoir. On a discrédité la famille
et la fonction éducatrice de la mère au foyer au
profit d'une société formée d'individus isolés.
Cette société, où man-que chaleur humaine,
solidarité et enfants ne peut durer longtemps sans amener
au vieillissement et à la libanlsation d'un pays où
dans 20 ans, faute d'enfants, les immigrés ne seront plus
assimilés, car seuls les enfants peuvent assimiler les
enfants.
Hier,
les méthodes contraceptives "douces" permettaient
à la société d'avoir dans l'ensemble la descendance
souhaitée (2,8 enfants par femme en 1960). sans l'avoir
toujours au moment voulu, l'enfant était accepté,
bien accepté même.
Il
faut dire et redire qu'aujourd'hui, à l'ère de la
pilule, du stérilet, de l'I.V.G., les couples n'ont plus,
n'auront plus la descendance qu'ils souhaitent par suite des multiples
contraintes quotidiennes, des pressions de l'entourage et du milieu
de travail. Pour une dimension idéale de 2,4 à 2,5
enfants par femme, il n'en nait que 1,8. Le désir d'enfant
n'est actualisé dans les pays qui ont mis en avant la contraception
et laché les brides à l'avortement qu'à 70 %
environ. Les jeunes qui veulent 3 ou 4 enfants n'en auront que
2 ou 3, ceux qui n'en veulent 2 n'en auront qu'un. Il faut viser
plus haut 4 ou 5 pour en avoir au moins 2 ou 3. Il faudra demain
dire cela aux jeunes et reconvertir en filles de salle ou dans
les services administratifs ceux et celles qui soumettent aujourd'hui
les accouchées, dès le lendemain de la naissance
à la prise de la pilule journalière et obligatoire,
abolir les pressions en faveur de l'avortement auxquelles sont
soumises les femmes enceintes d'un 3e (à fortiori) d'un
4e enfant.
Pour
la jeunesse, il s'agit d'élaborer un véritable programme
de réarmement moral. Une société pour être
libre doit être pluraliste, à côté de
la famille réduite doit pouvoir coexister dans l'égalité
du niveau de vie la famille élargie, allant de 3 à
6 enfants.
Que
serait une société vieillie où chaque enfant
serait la plupart du temps seul sans frère ni sur ?
Nos
dirigeants qui ont capitulé hier, face à une minorité
irresponsable ont agi en apprentis sorciers. A l'heure où
la France relevait (péniblement) ses ruines de la seconde
guerre mondiale, en 1949, chaque mère au foyer disposait
avec 3 ou 4 enfants d'une allocation de salaire unique substantielle
de l'ordre des deux tiers du SMIC et les allocations familiales
couvraient 70 % du coût de l'enfant. Depuis 1974, les
allocations familiales ne couvrent que 25 % du coût de l'enfant,
l'allocation de salaire unique a disparu, l'accouchement par césarienne
n'est remboursé qu'à 30 %, l'avortement est
remboursé à 80 % !
En
appliquant sans transition la "révolution" contraceptive,
nous avons mis le doigt dans un processus suicidaire étant
donné la lenteur qu'ont les consciences à réaliser
les conséquences d'un comportement dont les effets les
plus pervers n'apparaîtront que d'ici 20 ans.
Il
n'est pas admissible que le couple qui dispose de deux salaires,
qui n'a pas d'enfants (ou n'en a qu'un seul) dispose demain de
deux retraites payées par les enfants de celle (la mère
au foyer qui a eu plusieurs enfants) qui par une aberration des
lois n'y aura point droit.
Le
salaire parental ou maternel est la nécessaire réforme
d'un nouveau code de la famille version 1986 qui doit permettre
préci-sément aux familles d'avoir les enfants qu'elles
désirent sans être pénalisées par l'effondrement
du niveau de vie quand s'annonce le 3e enfant.
Depuis
17 ans (1968) la baisse de fécondité correspondant
à l'absence de 3 300 000 enfants et adolescents
qui par leur non-venue dépriment l'économie. (Quotas
laitiers).
Les
hommes politiques ont une triple mission :
1°)
Sensibiliser la jeunesse sur les problèmes démographiques :
adapter les programmes scolaires, faire comprendre la nécessité
du remplacement des générations pour le pays et
pour sa liberté future. Mettre hors d'état de nuire
les responsables du suicide de nos générations.
Mettre en uvre un programme de réarmement moral.
Enseigner le respect de la vie. Sans morale, point de salut! Alerter
l'oipion. Sensibiliser les Français.
2°) Ils sont les garants étant l'État de la
France de demain. Ce sont les arbitres entre les intérêts
égoïstes et à court terme des adultes d'aujourd'hui
et les intérêts à long terme du pays.
Or, la qualité de la vie demain (nos libertés) dépend
de la quantité des enfants qui naissent aujourd'hui (un
peuple vieilli et qui décroÎt ne pourrait faire face
à l'agressivité des peuples jeunes qui se multiplient).
Ce n'est pas une nation vieille qui pourra aider efficacement
le tiers monde à résoudre ses problèmes.
Nous sommes responsables de l'effectif des générations
à venir. La liberté d'aujourd'hui ne doit pas nuire
à celle de demain. Les jeunes du 21esiècle ne doivent
pas être écrasés sous le poids des vieux ("Les
ROUDY" du XXe siècle qui n'ont qu'un enfant ou pas
du tout).
3°) Ils doivent promouvoir de nouvelles lois capables d'atteindre
les objectifs précédents et expliquer par persuasion
la nécessité de ces lois, cela au plus tôt
avant qu'il soit trop tard, en cessant de privilégier fiscalement
le concubinage aux dépens de l'union légitime et
le couple volontairement stérile aux dépens du foyer
fécond.
Jean
Legrand
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, septembre 1985
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