Votre
député va être sollicité parle-gouvernement
et par Mme BARZACH, de mettre de l'ordre dans les procréations
artificielles. Mais notre Gouvernement matérialiste ne
vas pas se préoccuper de ce qui nous intéresse,
mais de ce qui suit :
I - Les problèmes d'argent auront la priorité. On
cherchera à réduire à 50 le nombre des centres
de fécondation in vitro qui sont maintenant au nombre
de 100. On se préoccupera, pour cela, du rapport qualité-prix
en cherchant à ne conserver que les centres qui ont beaucoup
de naissances pour une dépense égale. Ce sont souvent
les centres les plus anciens qui se verront ainsi confirmer un
monopole.
II
- On cherchera à légiférer sur les embryons
surnuméraires. On se souvient en effet que, le plus souvent,
on stimule fortement les ovaires pour, une
dizaine d'ovules ; parfois beaucoup plus, et qu'on cherche à
les féconder tous. On implante alors à la femme
trois de ces ufs, dans l'espoir qu'un d'entre eux prospère,
mais on garde, au grand froid tous les ufs surnuméraires.
Car, si l'on échoue, ce qui est fréquent, on recommence,
chacun des mois suivants, à donner leur chance à
trois ufs. Quand on finit par réussir, quelques médecins
gardent les ufs restants, qui pourraient servir 18 mois
plus tard pour donner à la mère un deuxième
enfant. Mais
bien souvent des oeufs restent en surnombre. Qu en fera-t-on ?
Les détruire ? Les conserver pour n'en rien faire ? S'en
servir ? Mais pour qui ? Pour quoi ? Les céder à
une femme stérile ? Pour de l'argent ? Sans argent ? Les
ramener à 37° pour qu'ils se développent ? La
plupart de ces issues vous choquent. Dites-le à votre député.
III - On se propose aussi d'interdire certaines pratiques qui
auraient, sur le plan scientifique, un intérêt de
curiosité, mais qui sont radicalement contre nature : féconder
un ovule par la semence animale, ou faire porter un uf humain
par un animal ou par un sujet de sexe masculin, faire deux ufs
avec un seul uf, greffer dans un uf du matériel
génétique venu d'un autre uf ou d'une bactérie.
De telles interdictions sont fort nécessaires. N'a-t-on
pas déjà, depuis plusieurs années, la regrettable
habitude, pour tester la valeur fécondante du sperme masculin,
de le déposer sur un ovule de hamster et de voir si ce
dernier est fécondé ! Mais nous dirons aussi si
nous sommes pour les mères porteuses, si nous sommes pour
les banques de sperme (que le gouvernement n'a pas envie de supprimer).
Nous
dirons surtout à nos députés d'introduire
des amendements pour protéger aussi l'uf in vivo,
c'est-à-dire dans le sein de sa mère. Nous prendrons
parti pour l'abrogation de la loi Veil, pour l'interdiction de
greffer les tissus embryonnaires, pour l'interdiction d'expérimenter
sur l'uf humain et plus généralement pour
le respect absolu de tout ce qui touche à l'amour humain,
source de vie.
P.
VIGNES
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, février 1987
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