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L'EMBRYON EST UNE PERSONNE HUMAINE



IMPRIMERComplainte de l'enfant qui n'aura jamais vu le jour

Rencontres d'univers, frémissements d'aurores,
Premiers souffles laineux qu'allume le soleil,
Mystère des élans dont, la poussée des sèves
Jaillissant
Parmi les volutes dansantes des mondes,
S'en vient renouveler le geste créateur.
Imprévisibles liens qui se nouent et s'enlacent
Dans le désir inassouvi de leur tremblante éternité,
Éternité d'un soir...

Et voici que demain,
Corolles arrachés...
Pétales effeuillées...
Au souffle haletant
De l'ouragan
Qui se déchaîne,
Se défait
Le bouquet
Flétri, des vaines amours mortes,
Peut-on dire pourtant qu'il n'en restera rien,
De ces folles amours ?


Moi, moi pauvre témoin,
Petit être qui tremble,
Pauvre graine jetée aux sillons de la nuit.

Écoute, écoute en toi, ô Femme, un chant de vie
Qui ruisselle et qui pleure,
Qui palpite et qui croit...
Mais, ce chant, diras-tu, je ne veux pas l'entendre,
Et ce fruit de ma chair, je ne lai pas voulu.
Oh ! n'entends-tu donc pas trembler mon faible souffle,
Déjà frémir mon cœur, mon âme palpiter...
Regarde-moi, blotti,
Au nid de la tendresse...
Enveloppé de paix, comme en un sûr abri,
Jeune pousse frileuse brodée en tes entrailles !

Mais, quoi ? Que fais-tu là ?
Que fais-tu là, ô Femme ?
O Mère ! Quoi ? M'arracher au secret de ta chair ?
Guenille ensanglantée que l'on jette aux orties ?
Pauvre déchet perdu aux quatre vents du soir !
Pourquoi m'avoir ainsi condamné sans appel ?
Pourquoi m'avoir trahi ?
Pourquoi m'avoir tué ?
Pourquoi et de quel droit, déraciner, ô Mère,
la promesse plantée par tes soins,
– que tu le veuilles ou non –
offerte à la lumière ?
Qu'ai-je fait, après tout, pour que tu me condamnes,
Ô Toi dont j'attendais l'Amour !

Femmes, Mères, écoutez...
Entendez toutes nos voix plaintives
Et tous nos cris d'enfants qui n'ont pu voir le jour !
Nous, troupes d'innocents, vêtus de robes claires,
Qui passons en chantant parles prairies du ciel !
Le jour, le Jour viendra d'une nouvelle aurore
Qui saura rassembler nos semences éparses aux vents de l'univers.
Nous reviendrons alors, enfants qui n'ont pu naître,
Et sur nos mères,
Toutes nos mères,
Celles qui se souviendront...
Celles qui n'auront pu se consoler...
Comme aussi celles qui auront oublié...
Nous ferons descendre
– Vengeance de l'Agneau –
L'humble douceur de notre pardon.

R. de Troyon-Montalembert

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, mai 1978

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