Une
campagne très active est menée actuellement, pour
rendre légale l'utilisation des tissus embryonnaires recueillis
au cours des avortements. On se propose en particulier, de les
greffer aux sujets atteints de déficit immunitaire qui
meurent en bas âge, à moins de vivre confinés
dans une chambre aseptique (bébé bulle).
L'Ordre
des Médecins a émis un avis favorabIe dans Ia mesure
où l'avortement n'est pas fait à seule fin de disposer
de matériel embryonnaire.
Notre
ami JACQUINOT souhaite que le problème de l'utilisation
des embryons soit disjoint du jugemont moral pour ou contre lavortement.
Il soutient à peu près, que la personne humaine,
même à l'âge embryonnaire, ne doit pas être"utilisée"
à d'autre fin qu'elle même. Il préfère
le personnalisme à l'utilitarisme
"Laissez-les-Vivre",
de son côté, souhaite que l'accent soit mis sur l'avortement
qui est le préalable à ces greffes. Plusieurs des
membres du Comité national l'ont dit sans équivoque.
En
réponse à la question d'un adhérent, un de
nos secrétaires généraux a rédigé
la note suivante : que nous versons au dossier, encore qu'elle
n'ait pu faire l'objet d'une discussion au Comité national.
P.V.
Utiliser
un mort pour soigner un vivant nous apparaît licite. C'est
le problème général des dons d'organes.
Mais
on n'a pas le droit de commencer par tuer un innocent en bonne
santé ou non, pour soigner, et peut être sauver une
autre personne, fut-ce un enlant. C'est précisément
cela qu'on n'a pas le droit de faire.
Tuer,
c'est l'inverse de guérir. Faire d'abord l'inverse de guérir,
pour guérir ensuite n'est pas acceptable. Tuer à
coup sûr (l'avortement réussi tue dans 100 %
des cas) pour guérir peut-être n'est pas non plus
acceptable. Primum non nocere dit la médecine. Or,
ici, on tue pour commencer, on réalise d'abord la nuisance
maxima et certaine qui ne saura être compensée par
un secours secondaire et incertain donné à un autre.
Cette
pratique est en contradiction absolue avec le principe de l'égalité
des droits des êtres humains entre eux proclamé par
toutes les consti-tutions du monde.
Elle
introduit une attitude discriminatoire contraire à l'équité.
Elle
est contraire au commandement de Dieu : « tu
ne tueras pas »et Dieu n'admet pas l'injustice,
a fortiori extrême.
On
peut ajouter que c'est un argument hautement pervers. On peut
en effet accepter que le ftus tué accidentellement
soit utilisé pour guérir (organe ou tissu). On peut
à la rigueur accepter qu'un ftus tué volontairement,
mais pour d'autres raisons soit utilisé pour guérir
un autre. Mais précisément la perversité
majeure est de le tuer volontairement pour en soigner un autre,
car cette pratique organise et encourage au crime.
Les
volontaires de l'avortement qui tuent pour toute autre chose diraient
toujours que c'est pour le bien d'autrui et pour la science.
Outre
que cette pratique va donner lieu à un trafic régulier,
elle va ajouter le mensonge au crime et donner un alibi aux avorteurs
et à tous les partisans de l'avortement. Cet argument est
proprement satanique.
En
résumé, il est licite d'utiliser un organe ou des
cellules d'un enfant ou d'un ftus tué accidentellement.
c'est le problème général des dons d'organes,
mais il n'est jamais licite de commencer par tuer volontairement
un innocent, un être malade ou non, pour ensuite guérir
peut-être, ou plus exactement soigner un malade. Enfin,
il est le plus souvent faux de dire qu'il n'y a pas d'autres moyens,
et si cela était, il faudrait tout simplement chercher
ces autres moyens.
E.T.
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, octobre 1983
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