Nous
sommes heureux de reproduire ici, à l'intention de nos
lecteurs, et grâce à l'obligeante autorisation de
notre confrère, un article paru dans le numéro du
21 avril 1974 de la Gazette du Palais, sous Ia signature
de M. C. Laplatte.
Nous
nous trouvons actuellement dans cette situation paradoxale : d'une
part, des femmes cherchent à se débarrasser, par
tous les moyens, du fruit qu'elles portent en elles, d'autre part,
des couples désespérés de ne pas avoir d'enfant,
multiplient les démarches pour en adopter. Or, l'on sait
qu'il y a pénurie d'enfants adoptables, de sorte que les
candidats à l'adoption doivent attendre des mois et des
mois, parfois des années.
Ne
pourrait-on pas associer ces deux catégories de personnes,
de façon que la pénurie dont souffrent celles de
la deuxième catégorie soit atténuée
grâce à celles de la première ?
Telle
est la réflexion qui a inspiré le projet dont on
va lire l'exposé succinct :
Les
candidats à l'adoption devraient trouver chez les candidates
à l'avortement (si j'ose m'exprimer ainsi) un concours
utile.
Pour
y parvenir, il suffirait d'une réforme autorisant et légalisant
l'abandon d'un enfant avant sa naissance : la femme enceinte,
qui ne veut pas être mère, devrait pouvoir déclarer
qu'elle est décidée à abandonner l'enfant
qu'elle porte.
Moyennant quoi, elle le mettra au monde, mais ne l'élèvera
pas.
Une
autre femme, mère de vocation, le recueillera à
sa naissance, de sorte que, l'une et l'autre, obtiendront le résultat
que chacune recherchait, sans qu'il y ait assassinat d'un innocent...
Cet
abandon avant terme serait, certes, une innovation. Mais qui peut
se recommander d'un précédent : la déchéance
du droit de puissance paternelle, prononcée par décision
judiciaire aussi bien en ce qui concerne les enfants déjà
nés qu'en ce qui concerne les enfants à naître.
La
réforme que nous envisageons, exigerait, nous en convenons,
une mise au point sérieuse : celle qu'on petit attendre
des travaux et des débats parlementaires.
Peut-être,
pourrait-on ménager un délai de repentir.
Nous
convenons, également, qu'elle ne suffirait pas à
supprimer le fléau de l'avortement. Provoquerait-elle une
diminution des cas, qu'elle serait déjà amplement
justifiée.
N.D.LR.
L'Adoption, depuis le début du mouvement LAISSEZ-LES
VIVRE, est un des points majeurs sur lesquels nous n'avons
jamais cessé d'accentuer noire effort (1).
Les
nombreux amis que nous comptons parmi les magistrats et le monde
judiciaire seront donc sensibles à cette attitude sympathique
de la Gazette du Palais (2), qui rejoint celle de plusieurs
organes de la presse française, au premier rang desquels
il faut cirer deux des plus importants quotidiens parisiens :
La Croix et Le Parisien Libéré.
A
Ia Gazette, et à tous les défenseurs des
plus humbles vies humaines menacées, vont notre gratitude
et nos encouragements.
(1)
LAISSEZ-LES VIVRE Mutualité 5 mars 1971 , « Une
solution positive, l'Adoption », par le Président
René Drouillat.
(2) Voir dans le même sens, la Gazette du Palais
du 20 avril 1974 - Chronique "Avortement" par Maître
Suzanne Millot, avocat à la Cour d'Appel d'Angers.
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, décembre 1974
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