Après
que M. Poniatowski ait retiré des cotisations aux Allocations
familiales, un administrateur de la Caisse d'Allocations familiales
de la Drôme, M. Pierre TRESCOL proteste en ces termes :
A
l'heure où l'on parle de plus en plus des loisirs et de
leur organisation, est-il normal que le POUVOIR D'ACHAT DES FAMILLES
soit sans cesse rogné, grignoté d'un point tel qu'en
10 ans le pourvoir d'achat de la famille 5 enfants
a progressé de la moitié moins que celui d'un couple
sans enfant.
Cela
n'expliquerait-il pas l'attitude d'une certaine opinion publique
préconisant le refus de transmettre la vie par tous les
moyens, y compris l'avortement. Combien de ménages chargés
de famille aimeraient profiter de vacances dans des maisons familiales
mais sont obligés d'y renoncer à cause de la différence
entre le prix de ces dernières et leurs moyens financiers.
Monsieur
le Ministre a-t-il songé à l'avenir lorsqu'il enlève
1 point ½ aux familles par solidarité pour les autres
régimes déficitaires (vieillesse et maladie). Si
de ce fait nous devons avoir une baisse assez sensible, voire
très sensible, de la natalité, le problème
de la vieillesse sera alors insoluble car dans une, voire deux
générations, le manque de jeunes ne pourra plus
supporter la charge des personnes âgées.
En
ce qui concerne le déficit de la Caisse maladie nous voudrions
dire qu'à notre avis je problème est très
mal placé, ou plutôt posé par nos gouvernants.
Ceux-ci entendent faire porter leurs efforts, pour comprimer la
demande de soins, par ce qu'ils appellent le ticket modérateur,
alors que le vrai problème se situe, non dans la demande
des soins mais dans leur coût.
Le
coût des soins, aussi bien en matière de tarif de
consultation, de prix de journée d'hospitalisation ou de
produits pharmaceutiques a atteint un niveau largement supérieur
à celui du niveau de richesse de notre nation.
Est-il
normal qu'un jeune étudiant en médecine, à
qui je faisais remarquer qu'un médecin employé dans
une entreprise, était autant payé qu'un ingénieur,
m'ait répondu que cela n'était sans aucune mesure
avec les revenus d'un médecin ayant sa clientèle.
A
la C.F.T.C., nous pensons qu'il faut s'attaquer au vrai problème
si l'on veut que dans la société la famille poursuive
son rôle indispensable de transmettre la vie, il faut lui
en donner les moyens. Les ressources de la famille doivent progresser
parallèlement aux reverras des autres citoyens sans charges
de famille.
II
nous parait aberrant qu'un père de famille de 5 enfants
paye 7 fois plus de T.V.A. qu'un célibataire pour l'achat
des chaussures alors que le prix des souliers sont pratiquement
les mêmes pour adultes ou pour enfant. Cela est valable
pour tous les produits de grande consommation.
En
ce qui concerne les soins, il est préférable qu'une
mère de famille dérange un praticien pour "rien"
plutôt que d'attendre une aggravation. Par contre, nous
pensons qu'à tous les niveaux de ce que nous appelons "les
soins" les coûts facturés sont sans commune
mesure avec le coût réel. L'égalité
entre tous les citoyens ne serait-elle qu'une utopie ???
Pour
terminer, je voudrais dire qu'à la C.F.T.C. nous apprécierions
mieux les efforts du gouvernement dans le domaine social si ces
mesures n'étaient pas prises sur les fonds des familles.
Pour nous la solidarité doit pies toucher le riche que
le pauvre. Or, l'inverse est pratiqué par le ministre :
avec le système du plafond des cotisations, le pauvre est
plus frappé que le riche.
Nous
demandons un relèvement des prestations familiales :
pour que les chargés de famille ne soient plus pénalisés
;
afin que seules les familles ne payent pas les charges résultant
des ordonnances dites "sociales".
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, avril 1974
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