Sauf
exceptions dues à des conditions de fortune particulières,
à des niveaux professionnels très élevés,
du mari ou de la femme, les familles se divisent socio-économiquement
en deux grandes categories :
le groupe 2 salaires 2 retraites, 0, 1 ou 2 enfants ;
et le groupe 3, 4 enfants et plus, qui n'a en général
qu'un seul salaire et une retraite, plus ou moins complétés
par des activités partielles qui ne peuvent pas se comparer
à un salaire plein avec une retraite pleine.
L'avantage
economique du 1er groupe, a été calcule par beaucoup
et notamment par les organisations familiales, est évident
et très important, le niveau de vie pouvant être
facilement le double et parfois plus, du niveau de vie du 2ème
groupe par le double mécanisme du double salaire (et plus
tard de 2 retraites) et de la faiblesse des charges.
Le
fait charnière est le 3ème enfant, car ouitre la
charge financière et le travail supplementaire, il n'est
en général plus compatible avec un 2ème salaire
plein et permanent (sauf cas particuliers bien entendu, niveau
hiérarchique très élevé qui permet
le 2ème salaire élevé mais avec l'emploi
d'une tierce personne pour la maison. Dans les classes modestes
ou moyennes, cette façon de faire n'est pas possible).
Donc,
l'avantage financier du système 2 salaires 2 retraites
(c'est toute la durée de la vie qui est concernée)
0, 1 ou 2 enfants est un fait certain et important quantativement
et par ses conséquences (nous allons y revenir).
Un
système qui comporte un avantage financier aussi important
et qui se trouve donc de fait aussi fortement favorisé
ne peut que se développer.
La
question n'est pas de savoir dans cet expose si
cette faveur est volontaire ou pas. La question est de constater
qu'un grand avantage financier existe, qu'il accroît fortement
le niveau de vie, et qu'il ne peut que pousser au développement
de cette configuration, exerçant une forte pression dans
son sens.
Ce
système ainsi favorise fortement ne peut donc que se developper.
Jusqu'ou peut-il aller ? Quelles en sont donc les perspectives
et les consequences et que faut-il preconiser ?
PERSPECTIVES
De
1975 à mai 1984 en France, la "population active occupée"
pourreprendre les termes de l'I.N.S.E.E. est passée
de 20 944 000 dont 7 676 000 femmes à
21 349 000 dont 8 806 000 femmes (1).
Autrement dit, le nombre des femmes dans la popualtion active
occupée est passée de 7 676 000 à
8 806 000 augmentant de 1 130 000 unités
(2).
Ceci
veut dire que sur les 21 349 000 emplois occupés :
12 543 000 étaient occupés par des hommes
(21 349 000 - 8 806 000 = 12 543 000).
si les femmes étaient aussi nombreuses que les hommes,
ceci voudrait dire qu'il reste 12 543 000 - 8 806 000
= 3 737 000 femmes disponibles pour l'emploi.
Comme
on sait que le nombre des femmes est légèrement
supérieur à celui des hommes, on peuyt admettre
sans grande erreur qu'au moins 3 800 000 femmes sont
potentiellement disponibles pour l'emploi pour rentrer dans la
"population active occupée".
Autrement
dit, encore, il existe un "bassin" de travail potentiel
féminin d'environ 3 800 000 femmes.
Si
le processus décrit plus haut se poursuit (comme il l'a
fait activement de 1975 à 1984), si le modèle familial
économiquement privilégié continue à
faire recette, s'il continue à être activement poussé
par les avantages materiels considérables qu'il comporte
et un niveau de vie très nettement superieur à celui
de l'autre modèle, une part importante des 3 800 000
femmes vont devenir demandeurs d'emploi, vont se présenter
sur le marché du travail et, en attendant, s'inscrire au
chômage.
Même
en admettant que la totalité des 3 800 000 femmes
potentiellement disponibles, ne suivent pas ce raisonnement et
qu'il y en ait seulement 2 à 3 000 000 par exemple,
ceci ajouterait quand même 2 à 3 000 000
de demandeurs d'emplois au chiffre actuel.
Laissez
les vivres - SOS Futures Mères à l'uvre
Mesures accessibles maintenant
Pour
eviter ces sombres perspectives, notre mouvement propose
:
son programme de Strasbourg, très élaboré
et très complet, mais qui globalement coûte
cher,
et en attendant toute une serie de mesures qui, bien
qu'étant très importantes ne posent pas de
problème financier et ne risquent donc pas d'être
rejetées pour des raisons budgétaires dans
ces temps de grandes difficultés economiques et de
souffrance des entreprises :
1)
L'indemnité de garde élevée pour les
mères gardant elles-mêmes leurs enfants à
la maison.
2) L'exonération pour les familles des accrois-sements
de cotisation-retraite et du prélèvement fiscal
sur le revenu pour financer les retraites. Cette mesure,
qui accroÎt les rentrées d'argent pour les
retraites, établit un esprit d'equité face
aux charges de l'avenir et tend à rétablir
l'équilibre entre le modèle familial privilégié
et l'autre.
3) La retraite familiale non liée au salaire, mesure
absolument capitale pour les familles, com-blant aussi le
déséquilibre ci-dessus.
4) La cotisation-retraite equivalence-enfant, autre système
de comblement du déficit des régimes de retraite,
assurant un financement lié à la famille et
à la démographie et comblant aussi le déséquilibre
ci-dessus.
LLV
- SOS FM ajoute à ces quatre mesures deux autres
visant à relancer l'économie, les investissements
et l'emploi. LLV - SOS FM s'y intéresse, car
la mauvaise situation économique est défavorable
pour le niveau de vie des familles et le respect de la vie
:*
Abolition des dispositions contre la création d'emplois,la
création et l'extension des entreprises sur l'ensemble
du territoire français à savoir abolition
de la loi du 7juillet 1971 et du décret n°85-47
du 14 janvier 1985 (p. 533 J.O. du 15 janvier 1985).
Ceci ne coûte pas un sou et rapporte de très
nombreux milliards à l'économie française
et de tres nombreux emplois et de l'argent à la sécurité
sociale.
Dégrèvements fiscaux pour les investissements
effectués par les personnes âgées. La
motivation de cette importante mesure est la suivante :
le vieillissement de la population est un drame pour la
nation française et la population adulte de demain
(les jeunes d'aujourd'hui) qui aura à en supporter
le poids économique et toutes les conséquences
et joue en particulier en diminuant la capacité d'investissement,
empêchant ainsi la création d'emplois et la
resorption du chômage, faisant perdurer celui-ci et
provoquant la défaite dans la compétition
économique internationale. La politique démographique
et familiale peut l'attenuer en partie et pourrait le corriger
si elle pouvait atteindre les niveaux suffisants. .Mais
il importe en attendant, de relancer l'investissement et
l'emploi. Or les pays en vieillissement accentue et rapidement
croissant (cas de la France) sont confrontés au probleme
majeur de l'insuffisance croissante de la capacité
d'investissement. Les adultes producteurs et les entreprises
sont écrasés par les charges et le seront
de plus en plus. Il y a des personnes âgées
pauvres, mais il y en a de riches (aux U.S.A., les plus
gros revenus sont leur fait), et les personnes âgées
ont peu tendance à investir. Il faut amener cet argent
dans l'investissement par des degrevements fiscaux speciaux
pour les sommes investies à partir d'un âge
à definir, mais concernant ces tranches d'âge.
Ces mesures très importantes et accessibles financierement,
donc immediatement realisables, peuvent renverser les conséquences
du vieillissement aggravées par le developpement
du modèle familial économiquement privilégie
et eclairer l'avenir.
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CONSÉQUENCES
Comme
pour des raisons que nous n'avons pas l'intention de développer
ici, le pouvoir ne s'oriente pas vers une augmentation sensible
de l'activité économique et que tous les experts
savaient avant la crise qu'on pouvait avoir une augmentation de
production de 5 % par la seule augmentation de la productivité,
sans augmentation de l'emploi (c'est plus de 5 % qu'il faut pour
augmenter l'emploi), ce système recèle en puissance
2 à 3 000 000 de chômeurs de plus, à
ajouter donc à l'effectif actuel qui comme on le sait en
mars 1987 atteint 2 700 000 unités + 500 000
"fin de droits", soit 3 200 000 réels,
auxquels il faut ajouter les quelques 300 000 "TUC"
qui sont de faux emplois payés au-dessous du chômage,
sans parler des retraites anticipées, des pré-retraites,
des stages et reclassement, etc...
Donc
ce modèle privilégié comporte en puissance
entre 5 et 7 millions de chômeurs.
Comme
l'a très bien expliqué Pierre CHAUNU dans Le
Figaro du 28 février 1985, il y a un enfant de moins
chez les femmes actives à l'extérieur que chez les
femmes au foyer (et le chiffre a peu baissé, 1,55 par femme
active de 30 à 34 ans en 1982 contre 1,58 pour les actives
en 1968 ; mais il y a 2 fois moins de femmes au foyer en 1982
qu'en 1968).
Donc
l'accroissement du transfert foyer vers salariat doit entraîner
une baisse de la fécondité et de la natalité
globales, donc un rétrécissement du marché
de consommation qui va accroître encore le chômage,
majorant les effets du transfert évoqués ci-dessus.
Ce
"moins un" est-il une conséquence de l'accès
à l'activité extérieure ou un moyen pour
accéder au modèle privilégié ?
Les deux sans doute, mais ce n'est pas le sujet traité
aujourd'hui.
L'important est qu'il reste là un puissant mécanisme
d'accroissement du chômage qui est loin
d'avoir donné toutes ses "espérances"
comme on le voit. Si on veut vraiment, qu'on le dise et qu'on
y aille : pensez-vous 2 salaire et 2 retraites au lieu d'1
et
presque pas de charges ? Qui dit mieux ?
Donc,
même pour l'avenir c'est bien, 2 retraites au lieu d'une.
Seulement voilà,justement, pour l'avenir les choses vont
se gâter. Dès 1985, le nombre des plus de 65 ans
reco-mence à augmenter rapidement (le nombre des plus de
60 ans a remonté des 1980 - (9 158 000) - 10 274 000
en 1987 et dès 2006 l'augmentation va subir une poussée
considérable par arrivée à l'âge de
la retraite des grandes générations nées
à partir de 1946 (1946 + 60 = 2006) et en 2020, on estime
à 16 millions au lieu de 10 le nombre des plus de 60 ans
(estimation probablement sous-estimée).
Parallèlement, le nombre des adultes en âge d'activité
va diminuer relativement dès 1993, de sorte qu'ils devront
à chiffre constant subir une augmentation des cotisations
retraite de 60 % pour maintenir le niveau de celles-ci, mais une
augmentation beaucoup plus forte et en proportion à chiffre
d'adultes abaissé. L'autre moyen qui permettra aux adultes
et à l'économie de survivre est de baisser les retraites
de 40 % en gros. Les "2" retraites ne deviennent plus
qu' 1 + 1/4 environ (soit les 3/5 environ des prévisions.
et cela au mieux), Ajouter à cela 5 à 7 millions
de chômeurs au lieu de 3 1/2 et l'économie avec un
effondrement définitif de toute capacité d'investissement
ne sera plus du tout en mesure de tenir dans la concurrence internationale.
Donc, la défaite économique est certaine, si là
encore, personne ne veut revenir à des conceptions saines
y compris sur le plan économique (en souhaitant et en réalisant
une croissance économique importante qui n'est pas du tout
inflationniste comme l'a démontré formellement le
Japon (3), puisque c'est le volume de la production qui cautionne
la valeur de la monnaie, la demande étant inflationniste
depuis que le monde est monde, l'offre déflationniste aussi
depuis que le monde est monde, alors que les monétaristes
veulent calmer l'inflation en paralysant la demande et la croissance,
en la maintenant à des taux incomoatibles avec toute solution
du problème du chômage).
Bref,
les perspectives et les conséquences du modèle "privilégié"
sont dramatiques et peuvent aboutir à un nouveau type de
sous-développement irréversible, à une défaite
économique irrécupérable et à une
situation extrêmement douloureuse.
LAISSEZ-LES-VIVRE
SOS FUTURES MÈRES s'oppose de toutes ses forces
à ce modèle et à ces perspectives, d'abord
parce que le modèle privilégié pour se réaliser
recourt de façon drastique au maltbusianisme et à
l'avortement (comme moyen), donc à l'irrespect de la vie,
ensuite parce qu'il ne veut pas laisser le pays courir à
sa perte et au malbeur de ses habitants, alors que le salut est
possible par d'autres moyens, à condition de bien vouloir
ouvrir les yeux, ne pas se complaire dans l'absurde, réfléchir
et prendre les mesures non seulement nécessaires mais indispensables.
Nous
reviendrons sur 2006 et nous rappelons par ailleurs toutes les
mesures accessibles proposees par LLV SOS FM (voir
encadré).
Nous
espérons que ces perspectives ne se réaliseront
pas. Mais pour cela il faut justement que LLV SOS FM soit
compris et suivi. Nous nous y emploierons.
(1)
La Presse Française du vendredi 12 septmebre 1986,
p. 3.
(2) Notons au passage que cette augmentation de l'emploi féminin
de 1 130 000 s'est accompagné d'une baisse de
l'emploi masculin de 725 000.
(3) Avec une expansion de 10 à 11 % par an à
la bonne période, il y a eu réévaluation
du Yen, ce qui est le contraire de l'inflation (avec dévaluation)
et même actuellement avec une expansion nettement supérieure
à celle de l'Occident, il y a réévaluation
du Yen notamment par rapport au Dollar. Pour ce qu'il n'y ait
pas inflation, il faut fondamentalement que la progression ou
la masse des signes monétaires ne soit pas supérieure
à la progression ou la masse et ou la valeur de la production
tout court, et mieux encore que celle-ci soit supérieure
à la progression de la masse des signes monétaires
(Japon, Corée du Sud, avec une expansion de 15,6 %
PNB le 1er trimestre de 1986, l'inflation n'a été
que de 1,7 %, c'est-à-dire moins qu'en France. Le
Monde du 20 mai 1987), etc.
E.Tremblay
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, juin 1987
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