Je
dois vous parler de la retraite de la mère de famille,
moyen de promotion de la mère et de la femme. Pourquoi
? Parce que c'est une uvre de justice pour les familles
et de justice tout court,
Parce
que c'est un moyen d'élargir l'audience de "Laissez-les
Vivre",
Parce
que c'est un grand moyen de prévention de l'avortement.
"Laissez-les
Vivre" a une doctrine philosophique précise et fortement
structurée qui est un idéal très fort, mais
l'expérience montre que cet idéal, malgré
sa valeur immense ne suffit pas à mobiliser assez l'opinion,
et qu'il faut en plus une uvre concrète et des mesures
d'accompagnement intéressant le grand public.
Celle-là
en est une et motive notre choix. Certes, il y a beaucoup d'autres
mesures intéressantes, mais elles se heurtent souvent à
de grandes résistances. Celle-là nous paraît
acceptable par la grande majorité.
C'est
pourquoi nous commençons par elle, et que nous allons vous
en expliquer l'intérêt et les caractéristiques.
Exposer
un sujet technique est une redoutable tâche après
les hauteurs philosophiques et spirituelles, mais outre sa technicité,
ce sujet a un autre écueil sur lequel il nous faut nous
expliquer d'emblée.
Quand
nous entrons dans les moyens concrets de traiter les problèmes,
un certain nombre d'esprits nous reprochent de quitter l'idéal
et de descendre dans l'action concrète, comme si cette
action avait quelque chose d'inférieur.
Quand
nous traitons l'idéal pur, d'autres nous reprochent de
ne pas descendre dans l'action concrète.
La
vérité est qu'il faut traiter tous les aspects d'un
problème, de ses aspects supérieurs (philosophiques,
idéologiques, juridiques, scientifiques, intellectuels)
idéaux à ses aspects concrets pratiques, matériels.
Et
il serait parfaitement choquant de nous livrer, sur le Respect
de la Vie à des développements de pur idéal,
en laissant les familles végéter sinon dans la misère,
du moins dans la gêne et l'injustice la plus profonde, en
les laissant donc entièrement livrées à la
tentation de la facilité et donc de l'avortement.
A
d'autres occasions, nous avons traité les problèmes
théoriques et les idéaux du Respect de la Vie. Aujourd'hui
nous traiterons des moyens concrets, certes techniques, nous nous
en excusons, mais, d'une telle importance sociale et d'une telle
importance pour la justice pour les familles qu'ils méritent
d'être expliqués, sinon dans les détails,
au moins dans leurs principes et leurs mécanismes principaux.
Nous
examinerons d'abord les divers aspects socio-économiques
généraux de cette retraite familiale nouvelle, puis
ses aspects personnels, individuels.
Justice
pour les familles
1°
Parmi ses aspects socio-économiques généraux,
il y a d'abord son action de rétablissement de la justice
pour les familles. Pour elles, en effet l'injustice est grande
dans le domaine des retraites. Nous allons en juger par deux exemples :
Première
injustice
a)
Un enfant devenu adulte actif paiera 40 ou 45 annuités
de retraite dans sa vie.
Une
mère de famille de 4 enfants par exemple, qui par sa décision
propre aura eu ces 4 enfants et les aura élevés
donnera ainsi à la société 40 à 45
annuités de retraite x 4, soit 160 à 180. Ces annuités
sortent de sa décision et de son travail de mère
de famille.
Qu'est-ce
que la société lui donne en échange pour
cela actuellement ?
Si
elle est salariée, elle aura sa retraite de salariée,
et à ce titre de salariée, mais en échange
des 180 annuités de retraite données à la
société par elle, celleci ne lui donne qu'une bonification
de deux années de cotisation par enfant, quand elle en
donne 45, donc plus de 20 fois plus. C'est dérisoire.
Et
elle, doit toujours attendre 60 à 65 ans, un peu moins
aintenant pour liquider ses droits à un taux convenable.
Si
elle n'est pas salariée, ou vit seule, la mère de
famille titulaire de la majoration de l'allocation de "salaire
unique" ou de la majoration de l'allocation de mère
au foyer ou aujourd'hui du complément familial est affiliée
obligatoirement et gratuitement à l'assurance vieillesse
(loi du 3 janvier 1972) avec faculté de s'assurer volontairement
(en payant), lorsqu'elle ne bénéficie plus de la
majoration ci-dessus. Les conditions pour bénéficier
de la "majoration" en question sont extrêmement
restrictives sur le plan familial (au moins 4 enfants,
ou un enfant de moins de 3 ans ou un handicapé de 20 ans
ou plus), et sur le plan ressources avec un plafond de
ressources imposables extrêmement bas voisin du S.M.I.G.
(avec une majoration de 25 % par enfant à charge). C'est-à-dire
que dès que vous êtes au-dessus de ce plafond, vous
n'avez plus droit à ces "avantages", c'est-à-dire
que la grande majorité des mères de famille n'y
ont pas droit.
Celles
qui n'y ont pas droit peuvent avoir une retraite, à condition
de payer une cotisation dont le taux est celui du régime
général de la sécurité sociale.
Elles
donnent à la société 45 annuités par
enfant et en échange on ne leur offre même pas leur
cotisation on leur demande de la payer. Quand le dernier enfant
atteint 20 ans, elles ont le droit de rester affiliées
à l'assurance volontaire payante, c'est-à-dire le
droit de continuer à payer leur cotisation.
Ainsi
la femme salariée ne reçoit pour son activité
de mère de famille qu'une bonification de deux années
de cotisation par enfant.
Et
parmi les femmes non salariées, seules celles qui ont des
ressources voisines du S.M.I.G. et répondant à d'autres
critères familiaux très restrictifs ont droit gratuitement
à l'assurance-vieillesse.
C'est-à-dire
qu'en dehors d'une petite minorité non salariée,
toutes les autres mères de famille, c'est-à-dire
la grande majorité sont obligées de payer pour avoir
une retraite, et cela quelque soit le nombre de leurs enfants,
autrement dit comme les femmes qui n'en ont pas et ne donnent
donc rien à la société sous cet angle.
L'iniquité
est flagrante, considérable :
Rien en retour de ce qui est donné à la société
par la mère de famille : première iniquité.
Et traitement identique pour celles qui ont donné beaucoup
et pour celles qui n'ont rien donné du tout dans ce domaine
: deuxième iniquité.
D'où
l'idée de la retraite de la mère de famille.
Ce
qui est donné là par la mère de famille n'a
pas de rapport avec le travail salarié et le salaire. Ce
qui doit être donné par la société
en remerciement de ce qu'elle reçoit ainsi ne doit pas
avoir non plus de rapport avec le travail salarié et le
salaire. D'où la notion de retraite de la mère de
famille non liée au salaire, distinct des retraites liées
au salaire.
On
remarquera que nous avons employé le terme de retraite
de la mère de famille non liée au salaire mais aussi
celui de retraite familiale non liée au salaire.
En
effet, le père a aussi un rôle à ne pas oublier
dans la création de la famille et l'éducation des
enfants (la famille n'étant pas le fait de la femme seule).
Si
les deux parents ont une activité professionnelle complète,
ce rôle du père peut-être considéré
comme voisin de celui de la mère. Si le père seul
a une activité professionnelle complète, la part
formatrice des enfants revient principalement à la mère.
Les proportions sont à étudier selon les différents
cas.
En
cas de père ou de mère célibataire, l'autre
parent se désintéressant complètement des
enfants, ou en cas de décès de l'un des parents,
cette retraite reviendrait intégralement au parent unique.
Ceci règlerait de nombreux problèmes concernant
les veuves (et les veufs).
Cette
retraite est un acte de justice vis-à-vis de l'activité
familiale et plus spécialement de la mère de famille
et une manière de rendre aux parents et principalement
à la mère une part au moins de ce qu'ils donnent
à la société.
Elle
atténue l'iniquité régnant dans l'ensemble
du régime des retraites iniquité considérable
et qui n'est pas limitée à ce qui vient d'être
dit.
Deuxième
injustice
b)
Le deuxième exemple est lui aussi particulièrement
frappant.
Imaginons
en effet un ménage de cadres sans enfants, où les
deux travaillent, il y a deux salaires et il y aura deux retraites
liées aux salaires, et un ménage de cadres avec
4 enfants où 1 seul parent travaille, il y a un seul salaire,
et une seule retraite liée au salaire.
Ainsi
pendant la vie active, le ménage avec quatre enfants n'aura
eu qu'un seul salaire au lieu de
deux, grevé des charges que représentent les quatre
enfants, c'est-à-dire un niveau de vie dépassant
à peine 35 à 40 % du niveau de vie de l'autre
ménage. Et il n'aura plus tard qu'une seule retraite, alors
que le ménage sans enfants, qui aura vécu financièrement
deux fois et demi mieux au moins aura deux retraites.
Ces
deux retraites sont payées par qui ?
Par
les enfants du ménage avec enfants qui, devenus adultes
vont payer les cotisations retraite qui serviront 1) à
payer les retraites liées au salaire (donc les deux retraites
du ménage sans enfant pris en exemple) 2) à cautionner
par leur travail la valeur de la monnaie. C'est en effet la production
réalisée par la population active qui maintient
la valeur de la monnaie avec laquelle sont payés les retraites
et aussi les salaires.
L'iniquité
est énorme et un chef d'uvre du genre.
Ce
système est une prime financière à la dénatalité,
voire à la stérilité complète par
le niveau de vie 1) pendant la vie active ; 2) pendant la retraite.
Et
cette prime est massive, puisqu'elle double ou triple le niveau
de vie pendant l'activité et donne deux retraites au lieu
d'une.
Le
qualificatif de massif n'est donc pas exagéré. La
logique interne de ce système conduit ainsi et en outre,
et il faut le dire, à la destruction du système
général des retraites, par tarissement du financement,
car elle encourage par des incitations massives à la dénatalité
intense, c'est-à-dire au non-renouvellement de la population
active, c'est-à-dire au non-renouvellement des payeurs
de cotisations et des mainteneurs de la valeur de la monnaie.
Ruine
du financement des retraites salariales
II
encourage à la ruine de son propre financement et ne comporte
aucun mécanisme encourageant ce financement, mais exactement
l'inverse, stimulant massivement le tarissement du financement.
La
retraite familiale non liée au salaire va apporter un palliatif
important à l'injustice fondamentale faite à la
mère de famille et faite aux ménages avec enfants
n'ayant qu'un seul salaire (et spécialement aux ménages
de cadres les plus lésés dans cette affaire) auxquels
elle va permettre d'avoir quand même deux retraites : la
retraite salariale du mari, plus la retraite familiale non liée
au salaire.
Elle
crée en outre un mécanisme s'opposant au tarissement
du financement du régime des retraites (mécanisme
pour le moment totalement absent).
Correctif
C'est
bien une réforme de justice sociale fondamentale, car il
est inadmissible que ceux qui assurent l'avenir du pays soient
massivement pénalisés et que ceux grâce auxquels
le pays sombrerait et est en train de sombrer dans le recul économique,
le vieillissement et la mort soient massivement favorisés.
En développant cette question, nous ne sortons pas de notre
sujet permanent. II est évident que lorsqu'un système
pousse de façon draconnienne à la stérilité
volontaire ou à la famille hyperrestreinte, il pousse de
façon draconnienne aussi à l'avortement. En agissant
sur ce mécanisme, nous agissons dont directement sur les
causes essentielles de l'avortement provoqué.
Elle
est financée nécessairement
2°
) Cette retraite familiale non liée au salaire a bien d'autres
particularités.
A
la différence des retraites salariales, elle est obligatoirement
financée et comporte dans sa conception même un principe
stimulant son financement.
S'il
n'y a pas d'enfant, elle n'existe pas, elle n'est évidemment
pas payée, mais elle n'a pas à l'être.
Elle
n'est payée que s'il y a enfant et seulement dés
qu'il entre dans la vie active et commence dont lui-même
à payer.
Elle
n'est payée que si le payeur existe.
Ainsi
le financement commence à être assuré dès
que le premier enfant entre dans la vie active et commence donc
à payer des annuités de retraite.
Cette
retraite pourrait donc commencer à être perçue
dés que le premier enfant entre dans la vie active et commence
donc à payer des cotisations de retraite. Elle serait augmentée
du même montant dés que le deuxième enfant
entre dans la vie active, et ainsi de suite.
Le
financement est donc obligatoirement assuré, puisqu'il
est lié à l'enfant devenu adulte payeur et qu'il
n'y a paiement que si le payeur existe.
Ces
retraites ne sont donc payées que s'il y a des payeurs,
alors que les retraites salariales actuelles prétendent
être payées sans payeurs avec la politique du gouvernement
actuel, ce qui est une imposture évidente.
Nous
ne tombons donc pas ici dans l'absurdité des dirigeants
actuels qui prétendent payer des retraites en tuant les
payeurs. (Quand même plus de 600 000 par an
Pr SOUTOUL ).
Monsieur
Raymond BARRE perçoit confusément l'anomalie,
puisqu'il pousse en avant pour échapper, croit-il à
cette difficulté le système des retraites par capitalisation,
mais il oublie (ou feint d'oublier pour ne pas se rendre à
l'évidence, ce qui l'obligerait à renverser toute
une partie de la politique de son propre gouvernement) que le
système par capitalisation est lui aussi condamné
s'il n'y a plus de population active pour maintenir la valeur
de la monnaie (par la production).
Dans
ces temps de grande débilité intellectuelle, à
part les cadres, la CGC et certains parlementaires
de la majorité, presque tous les autres veulent continuer
à payer les retraites en continuant à tuer les payeurs,
cette tuerie étant pour eux sacro-sainte, (surtout ne pas
y toucher), ce qui témoigne d'un rare aveuglement et d'une
stupidité inégalée. Mais ce règne
subversif ne sera pas éternel.
Cette
retraite familiale non liée au salaire étant progressivement
croissante avec le nombre de payeurs, elle comporte en elle-même
un principe de stimulation de son financement, à la différence
du système des retraites salariales dont la logique interne
est inverse et conduit au tarissement du financement. Mais elle
fait plus que se garantir elle-même contre sa propre destruction.
Elle constitue en elle-même un mécanisme important
s'opposant à la tendance spontanée de l'autre système
à s'auto-détruire.
Elle
permet le paiement des autres retraites
Elle
est dans le domaine des retraites le seul mécanisme permettant
que les autres retraites puissent continuer à être
payées. Elle est en effet un mécanisme invitant
à avoir des enfants, c'est-à-dire à renouveler
les payeurs (enfants devenus adultes) et les mainteneurs de la
valeur de la monnaie.
En
résumé, non seulement elle assure une retraite spécifique
aux père et mère de famille nécessairement
payée et cautionnée, mais encore elle est le garde-fou
indispensable contre l'auto-destruction du système actuel
des retraites et elle permet le paiement et le cautionnement des
autres retraites, à savoir les retraites salariales, donc
de toutes les retraites. Et stimulant le cautionnement de la valeur
de la monnaie, elle cautionne aussi les salaires eux-mêmes.
Son
rôle est donc décisif.
C'est
pourquoi, entre autres, elle doit avoir une priorité et
un rôle incitatif important.
Pour
qu'elle ait ce triple rôle de justice pour les familles,
d'incitation à la famille et de garantie contre l'autodestruction
du système général des retraites, il faut
qu'elle crée un choc psychologique dans le pays et pour
cela, qu'elle soit très substantielle et donc prise très
au sérieux.
Son
rôle peut être rapide sur la natalité et pour
son paiement à partir de la natalité à venir,
il n'y a pas de problème comme on vient de le voir. Le
surplus de retraite qu'elle représente (car il s'agit d'une
retraite en plus) est en effet payé par le surplus des
travailleurs qui n'existeraient pas sans elle.
Mais
elle doit s'appliquer à tous les parents et il n'y a pas
de raison qu'elle ne s'applique pas aux parents d'aujourd'hui,
quand leurs enfants déjà nés entreront dans
la vie active.
Avant
que cette réforme ait son effet stimulant sur la natalité,
effet qui garantit le financement futur, il faut donc prévoir
un financement supplémentaire dès maintenant pour
ceux dont les enfants sont déjà entrés dans
la vie active ou sont sur le point d'y entrer. Pour eux, il faut
maintenant un financement supplémentaire. Nous allons voir
comment le trouver.
Financement
supplémentaire indispensable aux retraites en général
De
toutes façons, avec ou sans cette réforme, il faut
un financement supplémentaire, d'ores et déjà :
1)
Pour combler le déficit d'un certain nombre de régimes
de retraites.
2) Pour financer les augmentations de retraite souhaitées
par tout le monde, par presque tous les syndicats et partis.
3) Pour financer les dépenses supplémentaires de
retraite liées à l'abaissement de l'âge de
la retraite voulu aussi par presque toutes les formations politiques
et syndicales (il n'y a que les démographes, et quelques
isolés, qui ne soient pas d'accord sur cet abaissement).
Ce
financement supplémentaire peut être assuré
par une autre réforme que nous rappelerons brièvement,
à savoir la cotisation retraite équivalence enfant.
Ce supplément de financement doit être demandé
de toute évidence à ceux qui n'ont pas de charges
et non à ceux qui ont déjà de lourdes charges.
Sans entrer dans le détail, c'est une cotisation (versée
pendant 20 ans ou plus), et dont le chiffre est tel qu'au bout
de 20 ans, il permet de fournir une annuité de retraite
équivalente à celle que paierait un enfant à
partir de sa rentrée dans la vie active. Le montant est
fixé en fonction de ce premier critère, mais aussi
en fonction du nombre moyen d'enfants par ménage constitué,
permettant le renouvellement de la population active, à
savoir : 2,718. Tout le monde doit cotiser équitablement
au fond national des retraites.
Au
départ, tous les couples payent la cotisation retraite
équivalence enfant, la cotisation globale correspondant
à 2,7 unités, les individus isolés au
travail payant aussi leur part, soit la moitié. II y a
ainsi, grâce à cette cotisation un financement nouveau
des retraites comblant les déficits des régimes
déficitaires et les nouvelles dispositions en faveur des
retraites, abaissement de l'âge et augmentations demandés
par presque tous les partis et syndicats (l'ignorance démographique
conduit dans ce domaine à une démagogie effrénée).
A
la naissance du premier enfant, ils payent une unité de
cette cotisation en moins et bénéficient 20 ans
plus tard d'une unité de retraite familiale non liée
au salaire. A la naissance du deuxième enfant, ils payent
deux unités de cette cotisation en moins et bénéficieront
20 ans plus tard d'une deuxième unité de retraite
familiale non liée au salaire.
A
la naissance du troisième enfant, ils ne payent plus du
tout de cotisation-retraite équivalence enfant, ils sont
donc libérés complètement de cette charge
et ils bénéficieront 20 ans plus tard d'une troisième
unité de retraite familiale non liée au salaire
(RFNLS).
Cette
mesure nécessaire pour combler le déficit des régimes
de retraite et payer les améliorations diverses couplée
avec la retraite familiale non liée au salaire incitera
à ne pas retarder la première naissance ni même
la deuxième, voire la troisième, afin d'être
libérés le plus vite possible du règlement
des cotisations retraite équivalence enfant et de bénéficier
le plus précocement possible dans la vie de la retraite
familiale non liée au salaire.
Donc
les problèmes de financement peuvent être réglés
d'une façon satisfaisante et équitable, si on le
veut, et l'on peut en même temps sauver ainsi les régimes
des retraites salariales, condamnés autrement irrévocablement
avec la politique de génocide du gouvernement actuel.
Ce
gouvernement non seulement ne fait pas ce qu'il dit: il parle
constamment d'une grande politique familiale qu'il ne fait pas.
II ne réalise que des mesures insignifiantes, qui ne lui
coûtent presque rien, largement contrebalancées par
ce qu'il fait contre la famille. Mais en plus, il fait ce qu'il
ne dit pas. Il remplace méthodiquement une population active
d'environ 30 millions d'unités par une population active
d'environ 19 millions d'unités, grâce au génocide
systématique, c'est-à-dire que demain 19 millions
seulement de cotisants supporteront les retraites correspondant
aux 30 millions d'adultes d'aujourd'hui. Cela, il le fait sans
le dire et sans avoir eu l'approbation explicite du Parlement
sur ce point. Jamais il n'a demandé au Parlement: m'autorisez-vous
à réduire la population adulte de 30 à 19
millions dés la prochaine génération. II
le fait donc sans mandat explicite du Parlement et sans débat
clair sur le sujet. Mais il le fait, et pour cela il n'a plus
le droit de parler de l'avenir de la France.
La
retraite familiale, non liée au salaire et la cotisation
retraite équivalence enfant ont un effet incitatif conjugué
et réciproquement complémentaire sur la reprise
de la natalité, et dans la lutte contre l'avortement provoqué.
Ce point important en fait une partie déterminante de la
nouvelle politique familiale qui s'impose.
Contre
le chômage
En
contribuant à la relance de l'investissement démographique,
ces deux mesures comme toutes les relances d'investissement intelligemment
conduites ont un effet anti-chômage évident.
La
retraite familiale non liée au salaire a, sous cet angle
un rôle spécifique plus particulier. Beaucoup de
femmes en effet ne veulent être salariées que pour
arrondir les fins de mois et pour avoir une retraite et pas pour
l'intérêt du travail qu'elles font. Ayant par ce
moyen une retraite, sans être salariées, et beaucoup
plus tôt dans la vie que par la retraite salariale, un certain
nombre feront ce choix, soit d'emblée, soit au début
du paiement de .la retraite familiale non liée au salaire
et diminueront d'autant le nombre des demandeurs d'emploi, assainissant
ainsi le marché du travail.
Elle
attire en outre l'attention sur une fonction méconnue de
la famille.
On
savait que la famille avait un rôle capital dans l'avenir
du pays, lui permettant non seulement de survivre, mais lui donnant
sa dimension future.
On
s'aperçoit que la famille a un rôle décisif
et irremplaçable dans le paiement des retraites et dans
la conservation de la valeur de la monnaie.
Promotion
de la femme
Nous
venons de voir l'immense intérêt de cette mesure
à de très nombreux points de vue, mais elle a en
outre un rôle important de promotion de la mère et
de la femme en général que nous allons examiner
maintenant.
Ce
n'est pas un de ses moindres intérêts sur le plan
de l'assentiment étendu que nous cherchons. L'intérêt
socio-économico-démographique général
n'est pas toujours perçu avec netteté par le public
comme étant aussi un intérêt individuel. Et
le public les oppose souvent et fait souvent passer l'intérêt
individuel avant l'intérêt général.
Ici, ils se confondent, et nous allons le voir maintenant.
Le
père et la mère de famille sont assurés d'avoir
une retraite qu'ils n'avaient pas, premier point, retraite qui
apparait en règle comme complémentaire pour le père,
mais qui sera plus souvent la principale ou la seule pour la mère.
C'est une promotion importante, non seulement pour la mère
de famille, mais aussi pour la femme en général,
car toute femme sait ainsi qu'elle avec ce système des
possibilités qu'elle n'avait pas avant et qui étaient
inconnues pour elle. C'est une sécurité importante
pour celles qui ne sont pas salariées. C'est une sécurité
complémentaire pour celles qui le sont, garantissant comme
on l'a vu le financement des retraites salariales et amortissant
les aléas de ces dernières et même du salariat
tout court.
Elle
augmente la liberté de choix vis-à-vis du salariat,
et diminue la contrainte que représente pour beaucoup l'obligation
du salariat.
Elle
constitue une garantie de ressources personnelles à la
mère de famille, lui assurant à la fois une sécurité
pour ses vieux jours et une plus grande indépendance sociale
et ceci relativement tôt dans la vie, dès l'insertion
du premier enfant dans la vie active (soit vers 40 ans environ).
Cette
retraite peut faciliter l'acceptation du travail à temps
partiel ou l'arrêt du travail pour celles qui en ont assez
de travailler au dehors.
De
plus alors que les affiliations gratuites à l'assurance
vieillesse, comme on l'a vu, ne concernent qu'une minorité
de femmes, la retraite familiale non liée au salaire concerne
toutes les mères de famille, salariées ou non, et
à partir de un enfant, le taux étant bien-entendu
progressif avec le nombre d'enfants.
Toutes
les femmes
Elle
concerne même toutes les femmes, y compris celles qui n'ont
pas d'enfant, car ces dernières sauront qu'en cas de maternité,
elles y auront droit, ce qui est déjà une sécurité
morale, et un argument et un moyen contre l'avortement.
Cette
mesure concerne donc toute la population féminine et à
un moindre degré toute la population masculine.
Elle
contribue à rétablir la justice dans tous les niveaux
hiérarchiques entre ceux qui ont une famille et ceux qui
n'en ont pas, atténuant l'avantage massif accordé
aujourd'hui à ces derniers et l'injustice frappant actuellement
toutes les familles à l'exception de l'extrême bas
de l'échelle. Elle n'exclut pas les classes moyennes et
les cadres, comme la plupart des mesures du pouvoir actuel.
Catégories
oubliées
Elle
est particulièrement intéressante pour des catégories
sociales féminines un peu oubliées, comme les femmes
d'artisans, les femmes de petits chefs d'entreprise, les femmes
d'agriculteurs, ou même les femmes de professions libérales
dont le rôle souvent très important dans la maison
et la société est mal reconnu, mal codifié,
et dont la sécurité matérielle personnelle
est de ce fait précaire et très dépendante.
En
cas d'accident social, certaines femmes n'ayant jamais travaillé
depuis la fin de leurs études sorit obligées de
travailler pour la première fois, sans qualification et
sans recyclage, et de se contenter de ce fait de ressources réduites
et de travaux médiocres.
Cette
retraite peut les aider considérablement.
Bref,
la retraite familiale non liée au salaire est une
mesure d'une très grande surface, d'une très grande
audience potentielle, qui doit intéresser énormément
de monde, puisque nous nous adressons par elle à toute
la population adulte du pays (et à toutes les femmes présentes
dans cette salle).
Une
large audience
Nous
la proposons pour toutes les raisons que nous avons vues, mais
aussi parce qu'il faut que "Laissez-les Vivre" propose
des mesures de grande audience pour espérer aboutir.
Dans
notre grand combat, nous ne pouvons pas l'emporter ou très
difficilement, si nous restons limités à notre audience
habituelle, c'est-à-dire une minorité, si nous n'avons
pas de thèmes d'accompagnement de grande audience, intéressant
beaucoup de monde, de façon à avoir avec nous de
nouvelles couches de la population.
On
nous dira : cela n'intéresse pas les jeunes. C'est à
la fois vrai et complètement faux. C'est complètement
faux, car cela les concerne directement pour une double raison
: parce qu'ils sont les payeurs dès qu'ils entrent dans
la vie active, et parce qu'avec la politique actuelle, ce sont
eux qui n'auront pas de retraite ou ne l'auront que très
réduite et très. tardive. Ils sont donc formellement
concernés.
Mais
il est vrai que cela ne les "intéresse" pas entre
guillemets, mais c'est seulement parce qu'ils ignorent tout du
mécanisme des retraites et qu'ils n'ont pas de ce fait
compris le mauvais tour que leur jouent les mauvais bergers et
les démagogues sans scrupules qui les abusent.
Mais
expliquons leur honnêtement et ils comprendront.
Dans
la politique familiale, il y a certes beaucoup de mesures importantes
(prêts aux jeunes ménages, congés payés
de maternité prolongés), toutes nécessaires
que nous aurions pu évoquer et proposer. Celle-là
nous a paru la plus facilement acceptable par le grand public,
donc la plus accessible et la plus susceptible de permettre un
succès. Et un succès, à fortiori un grand,
est encourageant et porteur d'espérance.
Et
ce serait déjà en soi une très grande réforme,
qui modifierait en outre grandement l'esprit public vis-à-vis
de la famille.
D'autre
part, on ne peut pas proposer tout à la fois. II faut mettre
l'accent sur un seul thème pendant une certaine période
(jusqu'au succès si possible). Si nos adversaires avaient
demandé en même temps la contraception, l'avortement,
la stérilisation et l'euthanasie, ils n'auraient pas réussi.
Donc
il faut travailler fortement un sujet à la fois pour le
faire entrer dans la tête (parfois dure) du public. Et il
faut s'assurer déjà une victoire. On passera à
la suite après. II faut d'ailleurs, pour gagner ce seul
combat faire un énorme effort, très concerté,
très organisé, avec des campagnes d'information
et d'explications tous azimuts, tracts, conférences, articles,
contacts syndicaux, contacts avec les associations familiales
en commençant par les plus réceptives (catholiques
d'abord, les autres ensuitel. Et nous leur demandons dès
maintenant de prendre position sur ce problème officiellement.
Enfin,
"Laissez-les Vivre" doit vider un certain nombre "d'abcès".
Si la France en a beaucoup, " Laissez-les Vivre" a les
siens.
Le
"cas" Laissez-les Vivre pose de nombreux problèmes :
1°
) D'abord "Laissez-les-Vivre" n'accepte aucune compromission
avec le génocide, aucune compromission avec ceux qui le
pratiquent, aucune collaboration avec le pouvoir du génocide
et de l'assassinat collectif des enfants de ce pays. II ne délivre
pas la deuxième signature qui est le permis de tuer.
La
coalition
"Laissez-les
Vivre" doit donc faire face à la coalition du Pouvoir
en place, des avorteurs et de la totalité des partis de
gauche qui sang aucune exception trahissant leur vocation historique
se sont alliés aux premiers pour l'assassinat des plus
faibles et des plus démunis d'entre les Humains.
Par
sa rigueur et son refus de la compromission et de la collaboration
avec le meurtre collectif, "Laissez-les Vivre" s'est
fait beaucoup d'ennemis.
Le
respect de la vie n'est pas fasciste
2°)
Alors que les grands attentats contre la vie sont essentiellement
le fait des régimes totalitaires de droite et de gauche,
les camps de la mort hitlériens ne devant pas faire oublier
le Goulag et le Cambodge et réciproquement, alors que l'avortement
eugénique est une innovation nazie approuvée par
le pouvoir actuel et les partis de gauche en Fiance, pour d'obscures
raisons, ou des raisons trop évidentes, comme on voudra,
"Laissez-les Vivre" est présenté par ses
adversaires comme un mouvement extrémiste de droite fasciste
en un mot, comme si le Respect de la Vie et de la personne Humaine
étaient des valeurs fascistes, alors que c'est exactement
l'inverse et que "Laissez-les Vivre" se voit dans l'obligation
de dénoncer la renaissance des thèmes néo-nazis.
Le travestissement de la vérité a pour conséquence
l'isolement intellectuel de " Laissezles Vivre".
Effort
sans précédent
3°
) Pour toutes ces raisons "Laissez-les Vivre" devra
donc faire face à l'approche de la rediscussion de la loi
à une campagne de mensonge sans précédent,
à un matraquage télévisé jamais vu
encore, à la coalition de tous ses ennemis de droite et
de gauche, allant du communisme et de l'ensemble des partis socialistes
aux agents des multinationales Rockefelleriennes et de quelques
autres groupes plus ou moins secrets mais ouvertement pour le
génocide.
Guerre
subversive
4°
) Enfin, il ne faut pas oublier que nous sommes en pleine guerre
subversive, menée par l'étranger, subversion quia
pu s'emparer en France d'importants supports et de positions clés,
lui permettant, malgré le caractère démocratique
du régime d'exercer une pression et un pouvoir totalitaires.
Ce totalitarisme idéologique qui impose le génocide
s'exerce essentiellement par les mass média et des personnalités
ayant des postes clés.
D'une
part, il faut savoir reconnaître la véritable nature
des événements avant qu'il ne soit trop tard, d'autre
part, il ne faut pas être en retard d'une guerre et comprendre
à temps.
Cette
entreprise est servie par la naïveté et l'ignorance
peu communes de beaucoup de français.
Renseignez-vous,
cela en vaut la peine.
Large
assise populaire
5°)
Pour toutes ces raisons, "Laissez-les Vivre" ne peut
donc gagner qu'en ayant non seulement la vérité
pour lui il l'a mais encore une très large
assise populaire. Ceci peut être obtenu, certes en théorie,
par l'information, mais l'information actuelle n'est pas dans
nos mains, mais dans celles de nos adversaires, et nous n'avons
pas encore les moyens ni le pouvoir de la grande information.
Ceci
ne peut donc être obtenu que par des thèmes d'accompagnement
qui peuvent avoir un large appui populaire et franchir les barrières.
C'est
le cas de cette réforme.
C'est
pourquoi nous vous l'avons expliquée. C'est pourquoi nous
la proposons, non seulement à vos méditations, ce
qui est bien mais insuffisant, car le temps presse, mais à
vos efforts quotidiens de militants pour la faire passer dans
les esprits, condition préliminaire nécessaire et
indispensable à son passage dans la loi. II faut que vous
tous, militants, en ayez parfaitement assimilé les mécanismes,
les caractères et les avantages, pour être capables
de les expliquer, de les faire comprendre, et de les faire partager
à tous ceux que vous approcherez, à toutes les femmes
et à tous les hommes de ce pays, et de créer des
comités spéciaux pour cela dans les immeubles, dans
les usines, les quartiers des villes et les villages.
Un
succès dans cette affaire nous aiderait fortement dans
le combat pour l'abrogation de la loi qui aura lieu dans exactement
un an, ne l'oublions pas.
Alors
nous aurons remporté une grande victoire :
Pour la famille,
Pour la justice,
Pour la Vie et son Respect,
Et pour la France.
Comme
le dit Alfred Sauvy : « Il faut aujourd'hui un sursaut
violent, un sursaut exaspéré en faveur de la Vie ».
Dr
E. Tremblay
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, décembre 1978
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