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POLITIQUE FAMILIALE



Réflexions à propos de la position de l'U.N.A.F.
sur l'interruption de grossesse
IMPRIMERDécision du conseil d'administration de l'U.N.A.F.

La position de l'U.N.A.F. sur l'Interruption Volontaire de Grossesse, telle qu'elle ressort des décisions de son Conseil d'Administration, nous parait dépasser le niveau d'horreur que le coeur d'un militant familial peut supporter sans frémir, et ceci pour deux raisons,
– l'une qui tient au principe même de la consultation dont ces décisions sont le fruit
– l'autre qui tient au contenu même de ces décisions qui paraissent résulter davantage des diverses pressions ambiantes que de la moindre réflexion sérieuse.

1) Le principe même de la consultation
Répétons sans nous lasser que la démocratie n'a pas pour but de faire entériner par le peuple des décisions qui n'appartiennent à personne. Un enfant dans le sein de sa mère n'a pas droit à la vie parce qu'une légère majorité se dessine en sa faveur. Il a droit à la vie pour de tout autres raisons qu'il n'incombe nullement à une majorité de définir et la démarche qui consiste à faire dépendre le droit à la vie d'un être humain innocent des suffrages d'une collectivité de quelque ordre qu'elle soit, est une démarche qui, d'une certaine façon, est homicide. Le gouvernement français a pris une initiative de cet ordre en inscrivant à l'ordre du jour de l'Assemblée Nationale un projet de loi légalisant l'avortement. Cette initiative, par la suite qui lui a été donnée, a eu pour conséquence l'accélération du rythme des avortements ainsi que leur banalisation et l'on peut estimer sans risque d'erreur que l'Histoire classera parmi les crimes politiques l'initiative consistant à faire dépendre la vie d'une certaine catégorie de citoyens innocents d'une consultation de leurs concitoyens, à quelque niveau que leurs suffrages soient recueillis.

II y a plus qu'une analogie entre la démarche politique que nous venons de signaler et les démarches plus particulières qui, en organisant des consultations à d'autres niveaux et en accréditant l'idée que le droit à la vie de l'enfant dans le sein de sa mère peut être sujet de libre discussion, ont fourni ou vont fournir des arguments au législateur pour instaurer ou maintenir une légalisation de l'avortement. Nous pensons que quiconque prend, même de bonne foi, une telle intitiative, entre avec plus ou moins de responsabilité dans l'engrenage de l'homicide indirect. A ce point de vue la démarche suivie par le Conseil d'Administration de l'U.N.A.F. est une démarche qui devient indirectement homicide dés lors qu'elle est poussée à son terme logique qui consistera non seulement à participer au maintien de la loi Veil mais en plus à l'aggraver. Nous pensons qu'il faut le contexte de matraquage intellectuel que connait notre pays pour que certains puissent encore penser que leur démarche est moralement acceptable du seul fait qu'elle a certaines des apparences d'un processus démocratique. Mais la démocratie ne peut servir d'alibi à de telles turpitudes. La démocratie est un système dont l'idée essentielle est que le maximum de personnes puissent se prononcer sur les affaires qui les concernent et pour lesquelles un pouvoir proportionné de décision peut leur être reconnu. On ne voit pas très bien au nom de quoi ce régime permettrait de décider de la destruction de l'enfant à naître puisqu'il est le principal concerné et qu'il n'a justement pas voix au chapitre, de même de l'anthropophagie et de toutes autres monstruosités qui sont la négation même de ce qu'on ne peut ignorer de l'homme.

2) Le contenu des décisions
Il va de soi que si le système de la consultation évoquée ci-dessus nous parait inique, puisqu'il établit une consultation sur ce qui n'est pas matière à consultation, le résultat d'une pensée élaborée, en plus, à coup de suffrages, et avec l'absence de nuances que cela suppose, atteint, dans le cas des décisions de l'U.N.A.F., à un niveau de fausseté et d'incohérence qui font mal et qui peuvent amener à penser que si ce mouvement familial-là n'existait pas la famille française se porterait certainement mieux qu'elle ne se porte actuellement.
Quelques points de repères, à partir du texte de l'U.N.A.F., pour bien faire comprendre ce que nous voulons dire :


Point 2 : Les situations matérielles contrairement à ce que prétend l'U.N.A.F., ne constituent pas une raison majeure de refuser la maternité. Si l'importance de ces situations n'est pas négligeable, bien plus important, au regard du refus de l'enfant, est l'environnement moral et juridique des familles et le réflexe de rétrécissement que leur occasionne leur situation actuelle de moindre protection sociale de la réalité qu'elles constituent. II est certain que dix années de modifications fondamentales du droit familial ont ôté à la famille en tant que telle la solidité et la sérénité interne qui lui permettaient de faire confiance au présent et à l'avenir et d'accueillir des vies nouvelles dans de meilleures conditions juridiques et morales qu'actuellement. Parmi les effondrements de la protection juridique dont la Famille ne peut se passer longtemps, figure la légalisation de l'avortement qui est, de beaucoup, la principale cause de l'avortement dans la France d'aujourd'hui, légalisation dont la valeur incitatrice est encore supérieure à la situation de liberté d'avortement qui était celle des années qui ont immédiatement précédé la loi Veil.

Point 4 : On reste confondu de voir l'unanimité avec laquelle l'U.N.A.F. semble penser, contre tout évidence, que a l'information et l'éducation sexuelles et contraceptives pluralistes " puissent endiguer le fléau de l'avortement, le terme de s pluraliste " ne parvenant pas a masquer l'invasion privilégiée des moyens artificiels de contrôle des naissances.

En ce qui concerne l'éducation sexuelle, pour laquelle le document de l'U.N.A.F. aurait eu intérêt à mentionner l'existence de la famille, les parents que nous sommes sont assez réservés sur la véritable éducation que l'on peut attendre de la grande majorité des organismes appelés par l'U.N.A.F. à y concourir.

L'école , telle que nous la connaissons, ne parait plus en mesure de résoudre habituellement les problèmes d'éducation aussi élémentaire que la nondestruction du matériel, la non-violence à l'égard des personnes et autres composantes qui n'appartiennent pourtant pas à une éducation très raffinée. Penser que dans ce contexte, et dans l'ambiance de subversion que nous connaissons et où l'éducation sexuelle est surtout une foire contraceptive (au sens le plus artificiel du terme (1), penser que dans cette ambiance l'école puisse avoir quelque valeur éducative et entrer avec toute la délicatesse voulue dans cette sphère intime de la sexualité personnelle, cela parait un voeu pieux que l'on peut certes formuler à condition de ne pas compter sur sa réalisation.

Les associations, pour la plupart, ont cru aveuglément que la contraception artificielle était de nature à diminuer le nombre des avortements, et ce, au mépris des enseignements de toutes les expériences étrangères connues et de la psychologie humaine la plus élémentaire. Certes il n'y a aucune commune mesure entre la contraception artificielle et l'avortement mais il y a quand même un lien d'ordre psychologique entre les deux et à cause de ce lien la croyance béate qui consiste à dire que l'expansion de la contraception entraînera une baisse de l'avortement ressemble, toute proportion gardée, à la croyance qui ferait que pour diminuer le vol des "boeufs" on ferait une propagande effrénée pour le vol des "œufs".

Alors, appeler de ses vœux des financements considérables-pour confier à l'école et à des organismes divers une matière éducative qui ne supporte guère la sous-traitance, nous parait miser beaucoup sur le quantitatif dans un domaine ou seul le qualificatif possède quelque efficacité.

Point 5 : Ils ont voté la mort. Nous prétendons que la démarche est globalement homicide, quoique elle le soit indirectement, puisqu'elle ne peut qu'influer sur les décisions futures du législateur dans le sens du maintien ou de l'aggravation du permis légal de tuer.

Point 63 : Même à ce niveau de détail des dispositions particulières préconisées par l'U.N.A.F., nous ne pouvons souscrire à cette nouvelle fuite dans l'incohérence que constitue l'insistance a appeler de ses veux la "neutralité" du personnel participant aux consultations prévues par la loi actuelle. Certes une apparence de neutralité est certainement de mise pour aborder un entretien avec une femme en difficulté. Nous pensons toutefois qu'aucun de nous dans sa vie n'a jamais reçu le moindre réconfort d'une personne "neutre" et qu'il serait extrêmement étrange que ce soit la femme en situation de détresse qui soit la première à découvrir les bienfaits de la neutralité d'autrui à l'égard des éventuels remèdes à sa détresse. La femme qui avortera détruira son enfant toujours, blessera profondément son psychisme toujours, aliènera sa santé physique souvent, compromettra l'intégrité de sa descendance ultérieure selon une probabilité statistique qui est loin d'être négligeable. Alors, la "neutralité", à ce niveau de risque encouru par l'autre nous parait âtre d'un effroyable cynisme.

Point 66 : Nous notons avec effarement que la majorité du Conseil d'Administration de l'U.N.A.F. demande que sait prodiguée à tous les médecins une formation sur tous les aspects "médico-sanitaires" de l'IVG. Certes le terme "médico-sanitaire" est un peu vague mais il semble postuler pour l'intégration de l'avortement comme un acte médical normal enseigné en faculté. Cette proposition de l'U.N.A.F., si c'est bien de cela qu'il t'agit et si elle était un jour suivie d'effet, serait d'un poids anti-civilisateur et anti-scientifique dont on s'étonne que des militants familiaux puissent mésestimer l'importance.

Point 67 : L'exclusion d'un chef de service du bénéfice de la clause de conscience, telle que la propose l'U.N.A.F., nous parait également aller extrêmement loin dans la tentative de destruction de la médecine. Même le ministère de la Santé, dans une réponse écrite récente à quand même cru bon de rappeler les dispositions de la loi de 1970 portant réforme hospitalière. II nous parait absolument aberrant que l'U.N.A.F. puisse négliger le bien-fondé des dispositions de cette loi relative à la responsabilité des chefs de services et prenne le risque d'influer pour, qu'à terme les gynécologues-obstétriciens qui ne seraient pas avorteurs ne puissent plus jamais accéder aux fonctions de chef de service sans s'en faire déposséder, de fait, dans les plus brefs délais.

II faut quand même penser qu'il restera peut être dans le futur quelques femmes à accoucher... au moins pour que l'U.N.A.F. puisse conserver sa raison sociale !

(1) Nous pensons en particulier au film de la M.G.E.N. sur la contraception qui nous parait de nature à compromettre sérieusement la vie sexuelle future des adolescent, soumis à cette très particulière "éducation".

Alain Rousseau
(Délégué de Mulhouse)

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, octobre 1979

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