Laissez-les-Vivre

Qui sommes-nous ?
Programme
Communiqués
Le "Courrier"
Publications
Diffusez vos idées
Adhérez
Liens
Archives

SOS Futures Mères

Qu'est-ce que c'est ?
Un cas SOS FM
Joindre une antenne
Aider SOS FM
Sa vie avant la naissance
Qu'est-ce qu'un avortement ?

DOCUMENTATION

Démographie mondiale
F.A.Q.

Nous contacter
HISTORIQUE DE LAISSEZ-LES-VIVRE – SOS FUTURES MÈRES



Les conditions pédagogiques et sociales
de la suppression du besoin morbide d'avortement
IMPRIMERAllocution présidentielle du Pr P. Chauchard au Congrès de Versailles

En travaillant à informer l'opinion publique pour rétablir la vérité sur la réalité de l'avortement face aux propagandes mensongères des avorteurs, l'Association "LAISSEZ-LES VIVRE" n'a pas pour unique but d'empêcher la légalisation partielle ou totale de l'avortement. Nous sommes, nous aussi, douloureusement conscients du scandale des avortements clandestins qu'il s'agit de faire disparaître. Ce ne saurait être en les légalisant, ce qui serait les rendre bien plus scandaleux et ne changerait rien à leur caractère criminel. Mais la solution n'est pas d'abord dans la répression policière : il en est de l'avortement comme de la drogue. S'il faut pourchasser les trafiquants, il faut surtout chercher les causes pathologiques du besoin morbide de la drogue afin d'en guérir les intéressés. Ici, aussi, il y a des partisans de la liberté de la drogue, et ce sont souvent les mêmes que les partisans de la liberté d'avorter. Ils oublient que celui qui prend la drogue dont on lui a permis le libre accès n'est en fait pas libre, puisque son goût pour la drogue est une maladie psychologique qui lui fait rechercher ce qui est mauvais. Ne pourrait être libre que celui qui ne serait pas malade et qui dans ces conditions mettrait sa liberté à ne pas consommer la drogue. Le malade lui, est faible et fragile et doit être protégé de ceux qui veulent exploiter sa misère.

Avortement libre et gratuit : slogan mensonger, car la gratuité, ce serait que les "charitables" avorteurs ne soient pas payés, ce qui en réduirait vite le nombre. Quant à la liberté, il doit s'agir de la liberté de ne pas avorter, des conditions sociales de progrès qui n'obligeront plus la femme à réclamer l'avortement, conditions sociales abominables que la légalisation de l'avortement permettrait de maintenir. Le besoin d'avortement est chez la femme un besoin pathologique, un signe de déséquilibre psychologique grave. A moins d'être très gravement névrosée comme certaines féministes qui ont refusé leur féminité, toute femme qui demande l'avortement est dans le malaise de la dissociation entre son désir conscient d'avorter, accentué par l'entourage et la propagande, et son sentiment profond venu de son inconscient que l'avortement est une chose mauvaise pour l'enfant, bien entendu, mais aussi pour elle-même. Toutes les propagandes visant à rassurer sont inefficaces car on ne peut rassurer l'inconscient fidèle à la vie par une conscience déformée qui prend parti contre la vie, sous la satisfaction apparente est un malaise profond qui se manifestera tôt ou tard. Nous n'avons donc pas à rassurer, mais au contraire à inquiéter en faisant comprendre la vérité objective de cette saine répulsion affective contre l'avortement, ce mal absolu qu'on ne saurait tolérer en aucune circonstance. Face aux "éminents" spécialistes qui se laissent prendre à leurs erreurs et à leurs ignorances et donnent des arguments mensongers dont il faudrait psychanalyser la motivation profonde, il faut que chacun sans timidité ose répandre la vérité.

1° L'avortement est inacceptable parce qu'il est l'assassinat prénatal d'un être humain faible et fragile fait soi-disant dans son intérêt sur la demande de celle qui doit l'amener à la vie avec l'aide de médecins qui devraient tout faire pour sa santé au lieu de le tuer. II est scientifiquement faux, même si des scientifiques ou des médecins osent l'affirmer, que l'être humain, la personne humaine ne commence pas à la conception, ce seul début où tous les 19 caractères humains et individuels, notamment l'aptitude au cerveau sont matériellement présents dans les acides nucléiques de l'œuf. Si on voulait mettre le début à la maturité cérébrale et aux relations interpersonnelles d'une conscience éveillée, il faudrait autoriser l'attentat à la vie jusqu'à 7 ans ou même 18 ans. II faut apprendre à la femme que si elle a le droit de ne pas se faire féconder, dès qu'elle l'est il n'y a pas une chose lui appartenant et dont elle peut se débarrasser, mais un petit enfant qu'elle doit aimer. Et ce n'est pas en ne l'aimant pas qu'elle niera son existence comme l'a, hélas ! affirmé un jésuite perdu dans l'idéologie irréelle. Insister sur la conception pour assurer la défense du petit être dans les premiers jours avant sa fixation dans l'utérus (nidation) car c'est ce moment que la technocratie sauvage des scientifiques va choisir pour supprimer l'aspect actuel trop choquant de l'assassinat de fœtus âgés. En rendant l'utérus malade par des appareils (stérilet) ou des médicaments (prostaglandines) ou en s'opposant au développement de l'œuf on transforme la mère en machine à tuer sans même qu'elle se sache enceinte. Un des plus gros mensonges des spécialistes est actuellement de baptiser contraceptives des méthodes abortives. Hier, on vous disait : c'est contraceptif et non abortif; aujourd'hui un pas est franchi ce contraceptif est abortif, cela est sans importance.

Aujourd'hui des femmes qui désirent ne pas avoir d'enfants, mais ne veulent en rien avorter, sont technocratiquement avortées sans qu'elles le sachent, ce qui est en particulier le cas des malheureuses du Tiers-Monde, ce qui permet en limitant la croissance démographique de maintenir la misère et l'exploitation. II est vrai que plus souvent on se livre à cet autre crime inacceptable et profondément déséquilibrant pour l'individu et le couple qu'est la stérilisation chirurgicale définitive de l'homme ou de la femme.

2° L'avortement est inacceptable parce que ce dépannage de la femme est un crime contre elle. Même bien fait par un médecin cet attentat contre l'utérus gravide est dangereux et peut amener bien des complications et des séquelles, dont la stérilité. C'est un mensonge que de dire l'avortement sans danger du moment qu'il est légal et la différence n'est pas si grande entre l'avortement bricolé et l'avortement scientifique. Mais surtout la réalisation de son désir conscient d'avortement crée chez la femme un conflit psychologique d'autant plus grave qu'il est inconscient, car l'avortement est un crime contre l'inconscient maternel féminin. Inconscient maternel qui n'est pas un préjugé social, mais un constituant psychobiologique essentiel de la féminité lié à l'endocrinologie féminine. Cet inconscient maternel n'oblige nullement à une fécondité sans limite à condition que la limitation ne se fasse pas par une négation destructrice, ce qui est le cas de l'avortement dont la réalité profonde concerne l'inconscient, même si le conscient semble satisfait.

Ce n'est évidemment pas en interdisant à la femme d'avorter, alors qu'elle pense en avoir besoin, qu'on obtiendra son renoncement. Dans une telle situation la femme a besoin d'une aide psychologique qui compense les conseils des avorteurs, d'une aide qui consiste à la sortir de son isolement, de son affolement, de son angoisse, aide analogue à celle que donne S.O.S.-Amitié à un candidat au suicide. Une présence affectueuse aide à y voir clair par soi-même et à comprendre en accord avec l'inconscient maternel que l'avortement est une mauvaise solution et que le vrai besoin est dans les conditions propres à l'acceptation de l'enfant. Cette aide psychologique efficace pour laquelle il faut se former à l'accueil, elle concerne tous les adversaires de l'avortement et il serait de toute urgence qu'elle s'organise comme c'est le cas dans certains états américains comme New York (association Birth Rigth).

3° L'avortement n'est pas d'abord un crime de la femme, mais un crime du couple et un crime contre le couple. L'enfant a été fait à deux, mais quand il est là, l'homme ne s'en sent pas responsable et il abandonne lâchement la femme la laissant dans le désespoir ou tout au plus lui conseille de se débrouiller. II faut tout faire pour donner à l'homme une sexualité responsable et contrôlée, un sens de la paternité qui chez lui n'a pas de dimension hormonale inconsciente. Si "LAISSEZ-LES VIVRE" dans sa lutte contre l'avortement a dû mettre en avant l'aide à la femme et non au couple, c'est à cause de cette déficience masculine qui conduit non seulement aux mères célibataires effectivement seules, mais aussi à la solitude des épouses. L'urgence est donc bien d'aider les femmes à accepter leur maternité, mais cette acceptation comporte obligatoirement l'éducation de l'homme à la vraie virilité.

4° Le criminel direct dans l'avortement, celui qui n'a aucune excuse, c'est le tueur, l'avorteur surtout quand il devrait connaître la réalité de son geste, s'il est médecin. C'est donc aussi pour éviter ce crime contre l'honneur et l'équilibre psychologique du personnel sanitaire, ces infirmières obligées sous peine de renvoi de jeter des fœtus vivants au crématoire, qu'il faut refuser la légalisation de l'avortement. Comme l'a si bien dit le Pr. Lejeune si l'État veut un corps de tueurs professionnels, il ne saurait les prendre parmi les médecins qui sont faits pour guérir.

5° Le crime d'avortement sous ses apparences charitables est urne paresse, une lâcheté, une mesure rétrograde cherchant à rendre supportables des conditions sociales inacceptables au lieu de les réformer. On nous dit c'est "en attendant". En attendant quoi, puisqu'on ne fait rien, on ne fera rien et l'avortement est là pour permettre qu'on ne fasse rien. Effectivement, il faut agir, mais c'est pour supprimer la nécessité du recours à l'avortement, et cela peut être immédiat si tous s'engagent.

6° Ce qui fait l'odieux de l'avortement, c'est qu'il est un attentat contre des êtres faibles, la femme si peu soutenue par son conjoint, la mère célibataire, l'enfant quel qu'il soit et plus encore s'il est infirme, handicapé. II faut tuer l'enfant indésirable parce qu'il sera malheureux et dans de mauvaises conditions, surtout en fait parce que en le tuant, il nous délivrera de toute gêne, de toute responsabilité; il s'agit de l'intérêt des parents égoïstes, de l'intérêt de tout l'entourage qui sera délivré de tout souci. La lutte contre l'avortement, c'est donc tout ce qui permet la grossesse heureuse, l'enfance heureuse, l'aide familiale aux femmes enceintes, les maisons maternelles et de repos si insuffisantes en nombre, l'aménagement des congés de maternité, le travail à mi-temps. C'est aussi qu'aucun enfant ne doit être privé d'affection et qu'il faudrait un parrainage pour les enfants mis en institution ou ceux à famille déficiente, qu'il faudrait lutter contre ie préjugé qui juge meilleur pour une mère de tuer son enfant avant la naissance que de le conduire au monde pour le laisser à une famille qui l'adoptera et le fera heureux. L'avortement est aussi un crime contre les foyers stériles qui ont tant de difficultés à trouver un enfant à adopter. "LAISSEZ-LES VIVRE" est heureuse de s'associer aux efforts des familles adoptives pour l'amélioration de l'adoption, comme elle se réjouit de sa collaboration avec les parents d'handicapés et d'inadaptés dans leurs efforts pour donner à tous ces enfants une vie humaine correcte à tout âge, un droit et non une assistance. Le rôle plus spécifique de notre Association est surtout de lutter contre la propagande mensongère qui fait croire que la plupart des anomalies viennent avant la naissance et sont diagnosticables pendant la grossesse, alors que les accidents de la périnatalité sont bien plus importants et pourraient être évités, on commence heureusement à s'en soucier et nous nous en félicitons. II faudrait aussi se préoccuper des accidents automobiles. Si on pouvait prévoir une anomalie, ce ne devrait pas être pour tuer l'enfant dans un racisme de bien portant qui traite autrui de monstre alors qu'il est plus monstrueux que lui, mais pour tenter de le guérir et pour prévoir son accueil. Rien n'est plus barbare que le désir actuel de tuer les trisomiques 21 dits mongoliens sur un simple examen chromosomique qui ne précise pas le degré de leur atteinte, alors que ce sont des petits êtres heureux quand on les aime. Au temps de la civilisation, on aimait l'idiot du village ; les névrosés d'aujourd'hui ayant perdu leur coeur préfèrent le tuer : n'est-il pas improductif ?

7° Des individus isolés face à un État libéral ou totalitaire, voilà le grand déséquilibre des temps modernes, une société technocratique et inhumaine. Nous avons le devoir de rappeler que ce n'est pas un préjugé spiritualiste mais une vérité scientifique de dire que l'homme est un être conjugal (famille monogamique permanente) et familial où l'équilibre de l'enfant exige la présence suffisante du père et de la mère. La famille n'est pas surajoutée à l'humain, elle n'est pas une institution contestable, elle est la condition même de l'humain. La société est avant tout une communauté de familles s'aidant mutuellement. C'est cela que l'État moderne ignore. Pas de solution à l'avortement sans ce retour au familial et c'est pour cela que "LAISSEZ-LES VIVRE" s'associe à l'effort des organismes familiaux. Le problème de l'avortement ne concerne pas les médecins et le ministère de la Santé, mais doit entrer dans les tâches d'un ministère de la famille tenant compte des propositions des délégués des familles, y compris les familles nombreuses pas assez écoutées comme le patronat ou le ministre du Travail doivent tenir compte des délégués ouvriers. II nous faut un nouveau statut de la famille. Notre commission spécialisée a fait à ce point de vue d'importantes propositions concrètes tant en ce qui concerne le niveau de vie des mères et des familles dans le domaine des prestations familiales (allocations familiales plus justes, allocation de présence maternelle et d'éducation) et dans celui de la fiscalité où le poids des impôts indirects pénalise les familles, que pour le grave problème du logement suffisant que des règles administratives entravent. Ces propositions seront transmises au gouvernement.

8° Si le gouvernement doit tout faire pour supprimer l'avortement ce n'est pas simplement par hygiène mentale et pour améliorer les conditions de vie, permettre à tous d'avoir le nombre d'enfants qu'il doit désirer, c'est surtout qu'il est responsable de l'avenir du pays, une grave question qui concerne chaque citoyen, chaque couple. La France a failli mourir de dénatalité. "LAISSEZ-LES VIVRE" est spécialement sensible à ce crime contre notre démographie que constitue la propagande abortive, y compris pour le tiers-monde. Aussi sommes-nous en étroite association avec tous ceux qui militent pour une saine démographie. II est inadmissible que l'État pénalise ceux qui courageusement assurent l'avenir du pays. Nous proposons un transfert social qui soulage les familles et leur redonne ce qui leur appartient, tandis que des charges seront ajoutées à ceux qui n'ont pas d'enfant afin de rétablir l'égalité financière des situations.

Telles sont les conditions politiques et sociales de la solution du drame de l'avortement, ce qui permettra la réalisation du droit humain le plus strict, le droit de ne pas avorter, le droit de tout enfant à naître et se réaliser pleine-ment, le droit des parents à s'épanouir par leurs enfants au lieu d'être con-damnés par l'égoïsme social à être obligés de les tuer. Ces conditions nous n'avons pas à attendre qu'elles se réalisent toutes seules. " LAISSEZ-LES VIVRE " est un appel à l'engagement, l'action immédiate de tous avec l'appui des pouvoirs publics. Nous espérons par l'organisation de nos délégations départementales contribuer à toutes les initiatives locales. Nous nous réjouis-sons de voir, dans de nombreux pays, des initiatives analogues à la nôtre voir le jour en relation amicale avec nous. Ainsi se prépare la grande révo-lution humaniste de la vie.

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, novembre 1971

REMONTER EN HAUT DE LA PAGE