Donnant
l'exemple à tous, notre déléguée nationale
Suzanne CHAMPETIER, véritable missionnaire de la vie, parcourt
inlassablement les différentes régions. Nous avons
profité de la dernière réunion générale
des délégués, le samedi 3 mai à Fontenay-sous-Bois,
pour l'interroger sur ses méthodes d'action.
Le
COURRIER : Expliquez-nous Suzanne Champetier, comment
votre tâche de déléguée nationale s'articule
avec celle des délégués locaux.
Suzanne
CHAMPETIER : C'est toujours à la demande des délégations
locales que je me déplace. Celles-ci organisent soit des
séances de travail à l'échelon départemental,
où je les aide de mon expérience à lancer
les S.O.S. Futures Mères, à faire connaître
le mouvement, à susciter des adhésions : soit des
réunions publiques où je suis invitée à
intervenir.
De
quelle manière ?
Je
fais un exposé de 35 minutes environ sur le prix de la
vie et les conséquences de la libéralisation de
l'avortement; puis je présente un montage audiovisuel destiné
à illustrer cet exposé par des images frappantes.
Comment
ce montage se présente-t-il ?
Ce
sont des diapositives que j'ai triées et assemblées
moi-même et dont je dis aussi le commentaire que j'ai composé.
Elles montrent le miraculeux développement de l'être
humain avant sa naissance, les diverses et horribles méthodes
d'avortement, et aussi par des photos de la nature et du monde
inventé par l'homme, que si la vie est une lutte quotidienne
et parfois héroïque celle de certains infirmes
par exemple elle est toujours le bien le plus précieux
auquel chacun de nous s'accroche de toutes ses forces et que nul
n'a le droit de lui ravir. J'ai conçu ce montage comme
un hymne à la vie.
Avez-vous
des réactions du public ?
Justement,
c'est l'essentiel. L'exposé, puis les images touchent profondément
les assistants qui s'ouvrent ensuite facilement à des échanges
au cours desquels nous suscitons de nouveaux militants, des adhérents.
Nous rencontrons aussi des personnalités locales : maires,
médecins, sages-femmes, députés, que nous
pouvons intéresser à notre action. Souvent la réunion
se termine très tard, des petits groupes se sont formés
et mettent au point des actions positives.
Vous
devez être surchargée de travail. On nous signale
votre présence la même semaine à Brest, Fougères,
Rennes, St Brieuc, Guingamp, Lavai, Dinan...
C'était
une semaine exceptionnelle, celle des vacances de février
que j'ai en effet employée tout entière à
courir la Bretagne. Mais il est vrai que tous mes week-ends sont
occupés, réservés longtemps à l'avance.
Ma voiture a déjà parcouru 22 000 km depuis
octobre ! Et la plupart de mes soirées sont consacrées
à la correspondance, parfois jusqu'à 3 heures
du matin.
Comment
vous organisez-vous pour faire face à toutes vos obligations ?
J'ai
dû sacrifier le métier d'éducatrice spécialisée
que j'ai exercé pendant des années, pour prendre
un poste de professeur et ainsi disposer de plus de temps pour
L.L.V. J'enseigne le français, l'histoire et la
géographie au Centre d'études rurales de Lignac.
Vous
dirigez aussi à Lignac le Centre de Vacances "Laissez-les
Vivre".
Oui,
je l'ai ouvert en 1968 et placé sous l'égide de
Laissez-les Vivre en 1972. Il ne fonctionne qu'en août.
Je suis heureuse de passer au moins un mois par an au contact
quotidien de ces enfants handicapés mentaux à qui
J'ai consacré ma vie : leur joie et leurs progrès
me renforcent dans mon ardeur à défendre leur droit
de vivre.
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, octobre 1975
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