I
On passera inexorablement de l'avortement de masse à
l'euthanasie de masse et à l'euthanasie obligatoire
sauf notre volonté de réagir et de rentrer
dans un système différent.
Les
raisons sont multiples pour l'expliquer. D'ailleurs les tenants
idéologiques de l'avortement et de l'euthanasie sont les
mêmes.
II
La première méthode pour conduire à
l'euthanasie est de créer l'angoisse à propos des
cas spectaculaires où la vie humaine est un fardeau apparemment
sans valeur et déshumanisée.
Notre
parade c'est de démontrer que ces vies sont surhumanisées,
en exaltant tous les faits, tous les comportements qui témoignent
que la plus haute part d'humanité réside dans ces
handicapés et ceux qui les entourent. Des exemples émouvants
ou illustres sont cités en grand nombre.
III
La seconde méthode pour conduire à l'euthanasie
est de rassurer à son propos et déculpabiliser l'acte.
Il
faut lever, à ce propos le viole du silence. Nous connaissons
un service de cancérologie où, sur 40 décès,
19 ont été naturels et 21 obtenus par perfusion
d'un cocktail calmant. Ceci est accepté par la quasi totalité
du personnel qui a été mis en condition par une
éducation préalable laquelle vise à déculpabiliser
le premier acte. Les consciences peu armées l'acceptent
facilement. Il n'y a pas de débat de fond, une simple incitation
technique à la pratique qui introduit dans les consciences
un processus mental où la vie humaine, dès lors
qu'elle est privée de satisfactions, n'a plus de sens.
Dans ce service, toute aggravation de la maladie entraîne
assez facilement une hostilité à l'égard
du malade et tout se passe comme si le médecin, projetant
sa propre angoisse de la mort, préférait s'en rendre
maître en en prenant l'initiative.
Pour
conquérir l'opinion publique, cinq critères théoriques
ont été proposés, qui devraient tous dit-on,
être réunis avant l'euthanasie : incurabilité
de la maladie, souffrances physiques, souffrances morales; désir
explicite ou implicite chez le malade d'en finir avec la vie et
non-opposition des proches. Notre enquête révèle
que comme en matière d'avortement, ces critères
ne sont jamais réunis dans les cas d'euthanasie et que
la plupart même étaient absents.
Le
respect de la vie sous tend à la fois l'intelligence de
la vie et l'obscure et fervente compréhension de sa mort
par l'homme en dehors de laquelle il n'y a pas de lumière
pour l'humanité.
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, janvier 1981
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