Laissez-les-Vivre

Qui sommes-nous ?
Programme
Communiqués
Le "Courrier"
Publications
Diffusez vos idées
Adhérez
Liens
Archives

SOS Futures Mères

Qu'est-ce que c'est ?
Un cas SOS FM
Joindre une antenne
Aider SOS FM
Sa vie avant la naissance
Qu'est-ce qu'un avortement ?

DOCUMENTATION

Démographie mondiale
F.A.Q.

Nous contacter
HISTORIQUE DE LAISSEZ-LES-VIVRE – SOS FUTURES MÈRES


Congrès du Xème anniversaire 24-25 janvier 1981
Claude Jacquinot, Magistrat au Ministère de la Justice
IMPRIMERL'utilisation du fœtus humain dans l'expérimentation [résumé]

A Bordeaux, dans un laboratoire d'embryologie, des fœtus humains encore vivants sont fragmentés, leurs pancréas sont prélevés et aussitôt congelés à -150° dans les vapeurs d'azote liquide. Les cellules pancréatiques sont par la suite cultivées sur milieu nutritif artificiel de manière à favoriser la reprise des activités cellulaires pour parvenir au stade "productif d'insuline". Vingt et un pancréas de fœtus humains ont servi à réaliser une greffe sur un diabétique qui a ensuite rechuté. Les fœtus utilisés ont été extraits intacts, à la suite d'interventions chirurgicales ayant pour but la ligature des trompes entraînant la stérilisation définitive.

Dans d'autres laboratoires français et étrangers, des fœtus temporairement vivants sont, de la même façon, transformés en objet d'expérience. Le Président du Conseil national de l'Ordre des Médecins a fait cette communication à l'Académie de Médecine : « Aux États-Unis, des femmes enceintes acceptent moyennant finances de mener leur grossesse jusqu'à un âge rendant le fœtus viable en vue d'expérimentation, dans l'intérêt supérieur de la science. Le Pr. Jean CHEYMOL, ancien Président de l Académie nationale de Médecine a fait état d'un travail américano-finlandais portant sur des fœtus de 12 à 21 semaines qui ont été décapités, leurs têtes isolées et perfusées servant a l'étude du métabolisme cérébral des glucides » (Ces deux communications ont été publiées en 1979, dans un rapport inséré au Bulletin n° 6 de l'Académie nationale de Médecine).

Ces expériences basées sur la mutilation de fœtus vivants suscitent d'emblée une réaction légitime de rejet liée au souvenir des expériences nazies. M. Pierre EMMANUEL a écrit : « C'est du nazisme pur. Il n'y a aucune différence dans la technique et à peine en degré de brutalité. Pourquoi, précise cet Académicien, n'en viendrait-on pas à considérer certaines catégories d'inutiles sociaux comme du matériau récupérable, entre autres, pour les chercheurs des laboratoires d'État ? Ce jour-là, on verrait que les nazis furent les pionniers un peu brutaux, mais efficaces de la société totalement scientifique dont la légitimité est déjà admise par presque tous »(France Catholique, 23 mai 1980).

M. Jean Yves NAU a souligné, dans un article publié dans Le Monde le 18 janvier 1981, cette véritable « course à l'expérimentation humaine » qui ne peut manquer de soulever certaines inquiétudes.

Ce développement s'explique. Une formule générale ouvre la porte à toutes les expérimentations : « Les essais sont nécessairement immoraux et moralement nécessaires ». C'est la formule du Pr. Jean BERNARD. Ce point de vue utilitariste rejoint celui du Pr. MERGER qui a dit : « Il ne faut pas faire d'éthique excessive ». Le fœtus est considéré comme "un matériel" selon l'expression du Pr. LEPINE.

Il est remarquable de voir avec quel soin on a "dédramatisé" ces pratiques clandestines jusqu'à exclure du vocabulaire le mot "expérimentation" au profit de l'expression "essai thérapeutique". On en est venu à dénommer "thérapeutique" un acte, pour le seul fait qu'il ait lieu en milieu médical, quel que soit sa finalité.

Cette dédramatisation est un tentative pour échapper à la réalité de l'acte destructeur. On met davantage l'accent sur les justifications. Dès lorsque l'intention est jugée bonne, beaucoup de nos contemporains ont du mal à admettre qu'un acte puisse être mauvais. Pour minimiser cette affaire, on fait valoir que le fœtus n'est pas un être humain à part entière, qu'il est insensible à la douleur, qu'il est destiné à mourir (...)

Les expérimentations actuelles se rattachent àtout un courant de pensée qui réduit l'homme à une simple réserve d'organes. Le Pr. A. MINKOWSKI nous a écrit : « Je récuse cette qualité de grandeur que vous attribuez à l'homme ». Sa pensée rejoint celle du sénateur H. CAILLAVET qui a dit : « Vous voyez une finalité à votre existence, moi je pense qu'il n'y a pas de finalité dans le cosmos. Nous ne sommes qu'une aventure (...)» Ils ne croient pas à l'esprit.

Maurice CLAVEL a pressenti le retour à l'idolatrie biologique, au rejet des indésirables, à l'expérimentation sans limites. Voici son ultime témoigne « Nous assistons à la naissance d'un néo-paganisme qui peut très bien nous ramener à une sorte d'hithlérisme d'eau douce, pour commencer, mais avec de beaucoup plus profondes fondations philosophiques, et finalement beaucoup plus dangereux ».

Le Pr. CRICK, Prix Nobel, biologiste à Cambridge a dit : « On pourrait envisager une nouvelle définition de la naissance, en repoussant la date de deux jours après la délivrance. Cela permettrait d'examiner les nouveaux-nés qui ne sont pas des êtres humains au vrai sens du terme et administrer l'euthanasie à ceux qui sont nés avec une difformité quelle qu'elle soit » Cette pensée rejoint celle du Pr. SCHWARZENBERG qui a déclaré au cours d'une réunion organisée le 26 septembre 1979, par la société médicale Paris-Concorde : « Les enfants mongoliens ne servent à rien (...) ».

Face aux égarements actuels, des voix s'élèvent. Citons M. Georges HOURDIN qui nous a donné ce témoignage : « Les expériences scientifiques et médicales sur les corps humains ne peuvent être faites que s'ils s'agit du corps d'une personne ayant cessé de vivre et avec son autorisation. Le respect de la vie humaine et de l'intégrité chamelle de la personne est exigeant même s'il s'agit de fœtus atteint d'anomalie. La vie et sa transmission est un grand mystère qu'il faut respecter ; sans cela nous tombons dans l'eugénisme dont le retour nous menace de toutes parts. » M. Jean CHERlOUX, sénateur, estime qu'il devient pressant de s'insurger contre le temps de l'indifférence où plus rien n'a de prix, pas même la vie humaine.

Il faut le dire avec netteté, comme M. André LA VAGNE, Conseiller d'État : « Il est des cas, précis et rares, où les principes sont et doivent rester des absolus. La moindre transaction ne peut être admise quand elle menace les principes qui fondent, justifient et protègent l'Homme. D'instinct, tous sentent qu'ici c'est l'homme, dans ce qu'il a de plus sacré, qui serait atteint ».


M. Étienne BORNE fait observer : « L'homme ne doit pas être pour l'homme objet et moyen. Affirmation première, capitale, fondatrice de toute morale. L'expérimentation sur les fœtus n'est défendable que si est contournée et rendue inopérante la norme des norme ». L'ancien Directeur Général de la Santé, le Dr. Pierre CHARBONNEAU a écrit : « Nous sommes menacés par des abus tels que ceux qui consistent à utiliser des fœtus présumés non viables mais temporairement vivants. N'aborde-ton pas là l'ordre cannibale ? ».

Jamais la recherche ne peut trouver en elle même sa propre raison d'être qui lui permettrait la poursuite de la réussite à n'importe quel prix. Cette réussite est fallacieuse et immorale si elle se réalise aux dépens du respect inviolable dù à la personne. Présenter les expérimentations comme des actes humanitaires d'entraide, ne supprime pas l'immoralité foncière de la destruction d'un être humain. Le plus faible devient entre les mains du plus fort, instrument et objet. C'est la négation de la valeur absolue de la personne humaine. Admettre de telles expériences, c'est en revenir à une conception totalitaire de la médecine.

Le Conseil de l'Europe a adopté, le 11 mai 1978, une "Résolution" qui recommande à chaque État membre d'établir des règles spéciales pour tout ce qui touche aux embryons, en raison des graves conséquences que certaines opérations peuvent entraîner. Une proposition de loi, signée par 114 députés a prévu l'interdiction des expérimentations sur l'enfant avant comme après sa naissance. Il serait urgent de mettre è l'ordre du jour de la prochaine session parlementaire cette proposition de loi.

Au-delà d'une intervention du législateur, une réflexion serait à développer sur l'homme. II est plus grand que tous les usages que l'on peut faire de lui. C'est notre mission de témoigner de la valeur de tout être humain.

Les enfants auront à souffrir d'attaques de plus en plus graves. De puissants systèmes totalitaires répudient la loi de la création.

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, janvier 1981

REMONTER EN HAUT DE LA PAGE