Mesdames,
Messieurs, Chers Amis,
Le
sujet de ce congrès prolonge celui de 82 qui avait pour
thème: "l'appel à l'action" et les moyens
de faire pénétrer nos idées dans un milieu
désinformé, contrôlé par nos adversaires
et donc en majorité hostile.
Le
sujet actuel "la vie triomphera, comment ?" est bien
encore l'études des moyens et de leur amélioration,
pour nous permettre une action plus efficace et victorieuse. Mon
sujet est toujours "l'appel à l'action" avec
les adaptations dues à la conjoncture.
Les
problèmes permanents
Nous
confirmons ce que nous avons dit alors sur les forces causales
de l'avortement, leur puissance, leurs méthodes de désinformation,
de manipulation des esprits, de contrôle de l'opinion par
le contrôle des médias qui leur assurait et leur
assure toujours un pouvoir totalitaire et une suprématie
constante, grâce à une opinion en leur faveur toujours
majoritaire avec une marge de sécurité suffisante.
Nous
avions montré que leur philosophie était intrinsèquement
totalitaire, remplaçant seulement les chemises brunes par
les blouses blanches de l'avortement et de l'euthanasie, "instrument
essentiel de nos sociétés futures dans tous les
cas de figure", selon une formule désormais célèbre,
qui définit en très peu de mots une conception formellement
et rigoureusement totalitaire.
Nous
avions montré qu'ils avaient travaillé très
soigneusement leur argumentation dans des laboratoires de psycho-politique
très sophistiqués au point de pouvoir faire admettre
par les populations elles-mêmes des conceptions absolument
contraires à leurs intérêts, par exemple l'abaissement
du niveau de vie par la croissance zéro ou négative
du Club de Rome, aujourd'hui réalisée.
Nous
avions montré que nous étions devenus, avec ceux
qui nous suivent les seuls véritables défenseurs
de la société de droit logique, non contradictoire
dans laquelle le meurtre des non-coupables ne sera en aucun cas
un de ses instruments ni essentiels ni accessoires nous situant
ainsi à l'opposé des totalitarismes à notre
véritable place dans l'éventail philosophique.
Et
nous avions évoqué les principales voies susceptibles
de nous conduire à la victoire, c'est-à-dire au
rétablissement légal du respect de la vie en France.
Nous
n'avons rien à retrancher à notre analyse d'alors,
toujours vraie. Rien n'est changé de ce qui a été
décrit, les Soviétiques ajoutant leurs efforts de
destruction économico-démographique de l'ouest à
ceux des malthusiens occidentaux, comme nous l'avions expliqué
dans la brochure Rockefeller toujours d'actualité.
Nos
amis qui ont conçu et préparé ce congrès
ont en fait l'immense mérite d'avoir réalisé
à leur tour précisément un de ces laboratoires
de psycho-politique capable de faire pénétrer les
idées du respect de la vie dans le public. Qu'ils en soient
remerciés et chaudement félicités. Par là,
ce congrès marque une étape essentielle.
Il
ne faudrait toutefois pas oublier que si notre langage ne passe
pas ou pas assez, ce n'est pas uniquement parce qu'il n'est pas
compréhensible ou manque de clarté, ce qui peut
certes arriver, mais pour des raisons déjà expliquées
l'an dernier, qu'il faut toujours avoir présentes à
l'esprit, d'abord que les adversaires ont attaqué au moins
10 ans avant nous, ensuite qu'ils ont pris la précaution
de s'assurer un contrôle très largement majoritaire
des médias, de sorte que non seulement nous arrivons après
eux, mais encore que nos paroles sont occultées. L'oubli
de ce double fait nous conduirait à oublier qu'il ne nous
faut pas seulement avoir un langage plus pénétrant,
ce qui est évidemment capital, mais aussi qu'il nous faut
si nous ne vouIons pas être battus une 2e fois
reconquérir systématiquement les médias prioritairement
et au minimum parallèlement, ceci afin justement d'être
entendus et de décupler le rendement de notre effort, ce
qui nous permettra de faire beaucoup plus facilement l'énorme
travail que nous avons à faire.
C'est'pourquoi
nous avions dit en 82, et redisons que cette reconquête
est absolument prioritaire et qu'elle doit se faire au niveau
des dirigeants. C'est par là que nous arriverons à
avoir l'appareil permettant de démultiplier notre effort
et de réaliser l'énorme travail nécessaire.
Faire cet énorme travail qui ne toucherait que quelques
milliers de personnes quand il faut en toucher des millions serait
une mauvaise stratégie. Le succès de notre entreprise
en dépend.
Il
faut rappeler aussi que la désinformation ne consiste pas
qu'à mentir, mais aussi à passer sous silence des
pans entiers de la réalité. Il faut donc déjà
parler le plus possible précisément de ce qui est
occulté, le faire très simplement, sans perdre de
temps, dans nos conférences à public restreint,
mais aussi dans les médias les plus importants possibles,
après en avoir converti les PDG.
Le
public peut très bien comprendre, à condition de
lui expliquer, au lieu de lieu cacher les problèmes. Exemple
: le vieillissement de la population française. En parler
n'est pas une manie, un radotage, on devrait en parler autant
que du chômage ou de la crise économique. C'est l'occultation
qui est un scandale. La plupart des Français sont capables
de comprendre si on leur explique ce phénomène considérable
dû essentiellement à la dénatalité,
donc en grande partie à l'avortement de masse. Un autre
exemple de désinformation est cette façon de masquer
le rôle des forces étrangères dans la politique
intérieure de la France, sous le prétexte que les
Français « ne peuvent pas comprendre »,
que c'est « trop compliqué pour eux ».
C'est leur faire peu d'honneur. La discrétion extrême
dont elles sont entourées n'a pas d'autre but que de leur
permettre d'agir au maximum sans être dérangées.
Or, ces forces qui sont essentiellement les forces malthusiennes
avorteuses internationales sont soigneusement protégées
par un écran de silence organisé par elles-mêmes,
exemple typique de désinformation, et auquel nous ne devons
pas particier.
Tout
cela peut être compris.
Nous
devons donc en parler dans nos conférences, nos propres
médias, mais surtout dans les grands médias convaincus,
donc dans un langage plus pénétrant, mais sans oublier
:
des médias, y compris les radios libres. la reconquête
l'énorme travail de redressement des contre-vérités
diffusées et la mise en valeur des sujets occultés
: par la reprise des conférences sur eux et le passage
des articles dans les médias reconquises.
Tout
ceci, du message de l'an dernier garde une actualité entière
pour notre statégie générale.
Les
nouveaux problèmes
Mais,
à cette époque, certains problèmes ne se
posaient pas, ou plutôt n'étaient pas apparents et
n'ont pas été traités.
Ce
sont d'eux dont nous allons vous parler maintenant, puisqu'ils
sont parvenus depuis lors à la surface.
Et
parce que ces problèmes mettent en cause finalement l'essentiel,
nous serons amenés à un
retour aux sources, afin qu'il n'y ait aucun malentendu sur notre
tradition, nos objectifs, et la voie que nous devons suivre sous
peine de nous renier nous-mêmes.
Ce
retour aux sources n'est pas superflu et il permettra, comme toutes
les fois qu'on revient à l'essentiel, de régler
un nombre très important de problémes.
L'adversaire
est subtil et pervers et il saurait nous entrainer où nous
ne devons pas aller, sans même que nous nous en rendions
compte.
C'est
pourquoi nous devons nous livrer à une analyse approfondie
de ce qui n'est parfois exprimé que verbalement ou dans
des textes dactylographiés distribués mais non signés
qui n'en correspondent pas moins à des idées authentiques
et qui contribuent à créer un malaise réel,
mais insaisissable et inattribuable à tel ou tel, et que
nous considérerons simplement comme des faits idéologiques,
voire des hypothèses de travail à examiner objectivement.
Une
tendance exprimée dans un projet (nommé "Anima")
(1) n'envisage plus aucune lutte contre la loi de liégalisation
de l'avortement, ni contre son remboursement, donc les accepte.
Des
façons de voir sont avancées, qui ne correspondent
plus du tout à nos buts permanents, et sont en y regardant
de près parfaitement compatibles avec les buts des malthusiens
avorteurs.
Alors
que le Mouvement s'est engagé depuis Strasbourg dans une
politique familiale franche, bon moyen de prévention de
l'avortement, alors que un peu partout des voix s'élèvent
pour enrayer une dénatalité désastreuse,
certains voudraient dissocier le respect de la vie d'une attitude
approuvant et aidant la vie, et critiquent les initiatives prises
dans ce sens (et pour des motifs futiles ne les soutiennent pas).
Et l'avortement reçoit un renfort idéologique de
l'utilisation des tissus et organes ftaux pour la science
et la thérapeutique.
Tout
ceci exige impérieusement un examen approfondi à
faire dès maintenant.
1°
Retour aux sources
D'abord,
puisque d'aucuns n'envisagent plus aucune lutte contre ia loi
de législation de l'avortement et de remboursement, il
importe absolument de rappeler nos positions et d'examiner l'attitude
à avoir face à ce comportement avec le plus grand
soin pour lever toute ambiguité et couper court à
toute une série de malentendus et manuvres plus ou
moins indirectes plus ou moins souterraines, plus ou moins explicites
qui se manifestent souvent autant par des silences que par des
paroles et par le fait qu'insidieusement on ne parle plus d'un
sujet, façon d'entériner un nouvel état de
chose.
Le but du Mouvement a toujours été clairement défini.
1°)
Rétablissement légal du respect et de la protection
de la vie en France.
2°) Et lutte contre l'avortement avec les moyens présents
en attendant ce moment crucial.
C'est
l'article 2 des statuts.
Au
stade du projet de loi Messmer-Poniatowski-Taittinger puis avant
que la loi Veil ne soit votée, tout a été
mis en uvre pour empêcher que cette loi ne passe.
Depuis
le vote, tout est mis en uvre pour obtenir la restauration
légale du respect de la Vie en France.
Pour
que, selon l'article 2, toute vie humaine soit respectée
de la conception jusqu'à la mort naturelle, il faut que
le rétablissement légal du respect de la vie et
de la protection de la vie soit effectué. C'est la condition
sine qua non, sans laquelle ce respect est impossible,
et sans laquelle cet article 2 reste lettre morte. Aucun doute
là-dessus.
Cet
objectif est donc celui du Mouvement depuis toujours. Il n'a pas
été chuchoté, il a été dit,
écrit, proclamé à tous les vents, et réaffirmé
de congrès en congrès, et surtout approuvé
par tous les congressistes sans la moindre réserve.
Ce
n'est donc pas un but qui n'a pas l'appui du Mouvement. Mieux
que cela, il faut approuver ce but pour faire partie du Mouvement,
et ceux qui ne l'approuveraient pas n'y auraient plus leur place.
selon l'article 7 des statuts.
Un
fait idéologique : la lutte contre l'avortement seul
Une
précision supplémentaire s'impose cependant pour
éliminer tout malentendu.
Il
faut bien comprendre que les deux termes sont indispensables et
que notamment le but n'est pas seulement de lutter contre l'avortement,
tout en laissant en place la loi, car ceci aurait pour conséquence
de laisser en place tous les mécanismes de l'avortement
de masse, car c'est la loi elle-même qui les instaure.
On
pourrait concevoir une lutte contre l'avor-tement lui-même,
sans autre objectif. Cette fonction en elle-même est louable
et légitime, mais n'a aucun rôle législatif,
n'a aucun rôle sur la loi, ce qui fait que son rôle
est forcément limité, puisque les grands mécanismes
de l'avortement de masse et la grande imprégnation idéologique
avorteuse de l'opinion restent en place.
Une
lutte contre l'avortement seul en ayant perdu de vue et de but
le rétablissement légal du respect de la vie en
France signifierait qu'on lutterait contre l'avortement, tout
en acceptant la loi de légalisation de l'avortement.
Ceci
signifierait qu'on ne réclamerait plus le respect de la
vie de la conception à la mort naturelle, bref que l'on
abandonnerait une part essentielle de l'article 2 de nos statuts.
C'est-à-dire que l'on renoncerait, que l'on accepterait
la défaite, donc la victoire des avorteurs.
La
conception d'une lutte directe isolée, sans l'action idéologique
à visée législative et a visée de
modification de l'opinion publique n'est acceptable :
ni sur le plan des résultats, car il est démontré
maintenant d'après les chiffres officiels de l'INSEE,
que c'est la loi elle-même qui est la cause n° 1 et
de loin des avortements il savoir au moins des 5/6 (50 000
avant, 300 000 après).
ni
sur le plan du droit, car c'est la légalisation qui crée
l'état juridique contradictoire et la dislocation du droit
et des bases de la sociétè et non l'avortement lui-même,
si précisément il n'est pas légal ni sur
le plan de notre fidélité à nos buts, car
ce serait le renoncement, l'abandon et l'acceptation de la défaite.
C'est
pourquoi nous disons que les deux actions sont indispensables
et indissociables et que l'objectif suprême reste bien la
restauration légale du respect de la vie en France avec
bien entendu sa protection contre ceux qui ne la respectent pas,
même si la lutte directe contre l'avortement est indispensable,
maintenant, demain et même après le succès
législatif.
Donc
le but du Mouvement statutaire clairement exprimé et clairement
approuvé par tous les congrès est le rétablissement
légal du respect de la vie en France, tout en continuant
d'ici là la lutte contre l'avortement par tous les moyens
disponibles.
Ce
rappel de la pierre angulaire du Mouvement est indispensable pour
bien comprendre l'étendue des déviations idéologiques
ou nous pourrions être entraînés et qui nous
conduiraient à rien moins qu'à l'abandon finalement
complet de ce qui a été depuis toujours le but explicite
constamment réaffirmé du Mouvement.
De
quoi s'agit-il ?
Il
s'agit d'une tendance à considérer comme un fait
idéologique à étudier et qui peut se résumer
en une phrase.
Lutte
contre l'avortement seul.
Cette
phrase apparemment toute simple et apparemment parfaitement anodine
recouvre plusieurs significations :
1er
sens : avortement seul peut vouloir dire qu'on ne s'occupe
pas des autres atteintes directes au respect de la vie, par exemple
de l'euthanasie. L'article 2 des statuts proclamait le respect
de la vie dès la conception, ce qui admettait implicitement
le respect de la vie jusqu'à la mort naturelle fin normale.
Le Mouvement a jugé bon de modifier la rédaction
de l'article 2 en écrivant : « dès
la conception et jusqu'à la mort naturelle »,
afin de mettre les points sur les "i", d'incorporer
explicitement l'euthanasie et de couper court, ainsi, à
toute interprétation restrictive. Ainsi l'euthanasie était
clairement incluse et ceci avait pour but, sans-doute d'exprimer
notre conception plus parfaitement, mais aussi de nous ouvrir
une clientèle plus large, c'est-à-dire celle qui
tout en étant contre l'avortement, était davantage
préoccupée par l'euthanasie et pouvait se joindre
à nous pour appuyer le mouvement pour la vie.
2e
sens : des lettres nous ont reproché non pas de combattre
l'avortement, mais de nous désintéresser des génocides
d'enfants et d'adultes qui ont lieu un peu partout dans le monde.
Effectivement, dans notre article 2: « dès
la conception et jusqu'à la mort naturelle »,
entre la conception et la mort naturelle il y a quelque chose
et ce quelque chose n'est rien de moins que toute la vie. Ceci
veut dire que notre respect de la vie, tel qu'il est compris dans
notre article 2 couvre effectivement toute la vie, et que nous
condamnons aussi par
exemple les infanticides et tous ces génocides dont on
parle et leurs auteurs.
Dans
cet article 2, il n'est dit nulle part que nous nous désintéressons
de ce qui se passe entre ces deux moments de la vie.
Dans
la pratique, nous ne nous occupons pas, simplement parce que nous
avons déjà plus que nous ne pouvons faire dans la
lutte contre l'avortement, et que c'est le problème qui
se pose actuellement en France plus que les autres. Mais nous
ne nous désintéressons pas du sort de la vie innocente
dans tout cet intervalle.
Et
nous ne pouvons voir sans désapprobation les immenses génocides
réalisés dans le monde et cette désapprobation
est parfaitement conforme à nos statuts. Nous ne pouvons
l'exclure.
Cette
remarque pourrait avoir quelques conclusions pratiques dans le
suivi des cas que nous sauvons et dans certains autres cas, qui
pourraient nous éviter certains reproches et inimitiés.
La théorie de l'avortement seul au contraire s'en désintéresse
et est encore aussi une conception restrictive contraire à
la lettre même et au sens de notre article 2. Elle permet
de se désintéresser de ces vastes génocides
et de leurs auteurs, donc de les laisser faire sons intervenir,
même moralement. Elle permet d'éviter de les condamner.
3e
sens : lutte contre l'avortement seul, cela veut dire aussi
lutte seulement contre le fait avortement lui-même, en montrant
ce que c'est en disant : « l'avortement c'est mal »,
« il faut être contre »
ce qui est certes bien , mais sans faire plus, c'est-a-dire
en laissant de côté les causes socio-économiques
et surtout idéologiques et plus encore les forces causales,
c'est-à-dire toutes les forces qui veulent l'avortement.
C'est là le plus grand point. on n'aborde plus les sujets
concernant la prévention de l'avortement, à savoir
la politique familiale, une bonne politique familiale permettant
d'en éviter beaucoup, la politique démographique
qui en Occident doit jouer contre l'avortement, on n'aborde plus
les causes idéologiques, à savoir le malthusianisme,
pour lequel l'avortement est un grand moyen de parvenir à
ses fins (d'où la tendance à ne plus faire de conférences
traitant de ces aspects).
Les
dangers de ne plus combattre les forces causales
Surtout
donc, on ne combat plus les forces causales, c'est-à-dire
les forces avorteuses politiques et non directement politiques,
nationales et internationales qui veulent absolument l'avortement.
C'est
une attitude commode et confortable. On en gêne plus le
gouvernement avorteur, on ne gêne plus les forces politiques
avorteuses, on peut entretenir avec elles les meilleurs rapports
mondains, ce qui offre toutes sortes d'avantages (en raison de
leur puissance et de leur argent).
Mais surtout, cette façon de penser, traduite par cette
petite phrase apparemment anodine, a pour notre combat des conséquences
absolument considérables que nous allons examiner maintenant.
Si
on ne combat plus en effet les idéologies causales et les
forces causales de l'avortement, on ne peut les affaiblir et si
on ne les affaiblit plus, on ne peut les vaincre, et l'on n'a
plus évidemment aucune chance de l'emporter dans le combat
législatif.
Non
seulement, ceci veut dire :
que
l'on combat l'avortement, sans combattre les avorteurs,
qu'on lutte, certes contre l'avortement, mais très
incomplètement, en écartant une énorme partie
de la lutte pour sa prévention qui relève des politiques
familiale et démographique, donc de la lutte contre le
malthusianisme.
Mais
surtout, ceci veut dire qu'on lutte contre l'avortement,
tout en acceptant la loi de légalisation de l'avortement,
et qu'on renonce donc au rétablissement légal du
respect de la vie en France, puisqu'on ne cherche plus à
affaibiir les forces qui veulent l'avortement et qui ont imposé
la loi.
Si
on ne les affaiblit pas, elles gardent le contrôle des médias
donc le contrôle de l'opinion, qu'on ne peut pas reconquérir
et donc le haut du pavé, et la force de maintenir la loi.
Si on ne les affaiblit pas, il n'y a plus aucune chance de l'emporter
au Parlement, donc de rétablir légalement le respect
de la vie en France.
Ceci
voudrait dire, si le Mouvement adoptait cette façon de
voir, ce qu'à Dieu ne plaise, qu'il renonce à son
but exprimé par ses statuts, et écrit, accepté,
proclamé dans tous ses congrès et jamais contesté.
Et
ainsi qu'il accepte la défaite, donc la victoire des avorteurs.
Les
conséquences de cette façon de penser de
cette petite phrase pour notre combat sont donc considérables,
absolument majeures et désastreuses.
Le
Mouvement doit absolument rejetter cette façon de penser
contraire à ses buts depuis toujours. Encore est-il indispensable
qu'il le dise et le fasse savoir au plus tôt, c'est-à-dire
aujourd'hui, maintenant. On ne peut rester une seconde de plus
dans une telle ambiguité. L'importance de cette phrase
apparemment insignifiante est stupéfiante. Reste encore
quelques questions :
Cette
façon de penser qui remettrait en cause radicalement la
stratégie générale du Mouvement, gêne-t-elle
les avorteurs (et les forces avorteuses, grandes et petites, nationales
et internationales) ? Avec elle, on laisse en place la loi,
puisqu'on ne le combat plus, c'est-à-dire les mécanismes
de l'avortement de masse et l'action avorteuse dominante des grands
médias. C'est évident. Par l'action directe qui
continue, on évite certes quelques centaines, voire quelques
milliers d'avortements, à condition encore que cette action
soit fortement amplifiée.
S'il
y a en gros 300 000 avortements par an, il en restera 298
ou 299 000.
Ceci
n'a de toute évidence aucune importance statistique, ce
qui signifie que cette petite réduction est complètement
indifférente aux avorteurs, ne les gêne absolument
pas, et que les buts de leur grande politique avorteuse restent
atteints. Donc, on peut et on doit conclure que cette théorie
ne les gêne pas.
De
là à penser qu'elle est suggérée par
elles, il y a certes un pas qu'il faut peut-être franchir.
De
fait, il existe une tendance à séparer respect de
la vie et approbation de la vie et à rapprocher respect
de la vie et refus de la vie, rapprochement évidemment
difficile, contradictoire, exprimé dans la pratique par
une hostilité à la natalité, même dans
des pays comme le nôtre, au dessous du niveau de remplacement
strict des générations, en veillissement intense
et accéléré.
Et
on a vu aussi dans un projet actuel le curieux rapprochement entre
une attitude anti-avortement ostensible certes pleine de générosité
et d'onctuosité, et l'absence totale d'intention de lutter
contre la loi d'avortement et de remboursement, ce qui signifie
que dans ce projet, la loi y compris de remboursement est acceptée,
c'est-à-dire que le processus de l'avortement de masse
reste accepté et qu'en somme tout en affichant une attitude
anti-avortement importante, on ne fait pas ce qu'il faut pour
que la loi cesse, ce qui est une manière de faire ce qu'il
faut pour qu'elle ne cesse pas.
Bien
sûr, il s'agit sans doute d'une inadvertance, d'une légereté
dans le raisonnement, mais il se trouve que ceci arrange parfaitement
les malthusiens avorteurs comme par hasard, troublante coïncidence,
n'est-il pas vrai ?
Surtout,
cette conception ne pouvait, une fois adoptée, que diviser
le mouvement du respect de la vie, et ceci les aurait arrangé
aussi évidemment parfaitement.
Mais
le Mouvement la rejettera unanimement, ce qui a la meilleure réponse,
car Laissez-Ies-Vivre n'acceptera évidemment jamais
l'abandon de ses objectifs, c'est-à-dire la victoire des
avorteurs et le piège est déjà déjoué,
j'en suis sûr dès maintenant.
Néanmoins,
il était subtil et certains auraient pu s'y laisser prendre
et que quelque malthusien bien placé et intelligent soit
derrière n'est nullement exclu.
Il
fallait absolument mettre au jour et analyser en détail
cette façon de penser avant qu'une importante organisation
ne se monte autour d'elle.
Donc,
s'il est bien de rendre plus efficace notre langage, encore fallait-il
ne pas se laisser conduire à l'abandon de nos buts fondamentaux
et permanents, sans même s'en rendre compte par un piège
d'une grande habileté qu'il fallait impérativement
déjouer.
Il
fallait absolument, pour la clarté de la ligne du Mouvement,
et pour mettre un terme à toute une série de manuvres,
que tout ceci soit dit.
2°
Natalité
Deuxième
grand problème à examiner, l'attitude face à
la natalité. C'est un très grand problème
pour des raisons générales, mais aussi pour des
raisons plus particulières au respect de la vie.
Nous
le traitons en raison de réactions observées chez
certains éléments du respect de la vie, d'autant
plus paradoxales que certains médias commencent à
évoluer, dans le bon sens.
Cette
attitude est récente. De quoi s'agit-il ?
Au
Congrés de Strasbourg, puis dans la plupart des autres,
il était apparu tout à fait évident qu'une
bonne politique familiale était un bon moyen de prévention
de l'avortement. C'est toujours vrai. Il est établi, en
outre, qu'il existe socialement une sorte de blocage pour le 3e
enfant, blocage dû à de multiples causes, idéologiques
sûrement, à savoir malthusianisme et pression malthusienne
ambiante, mais aussi causes socio-économiques, difficultés
de la continuation du travail de la femme quand le 3e enfant arrive,
baisse importante du niveau de vie par la suppression du 2e salaire,
si ce travail est arrêté, problème de logement,
etc... Quoiqu'il en soit, le blocage existe et le 3e entant est
le plus avorté. D'ou l'idée d'une aide spéciale
a partir du 3e enfant, qui était un moyen important
de lutte contre l'avortement, compensait en partie la baisse massive
de l'aide au 3e enfant (+ de 60 %) décidée par le
gouvernement actuel, aidait donc ces familles méritantes
injustement lésées et contribuait à corriger
la dénatalité suicidaire dans laquelle le pays s'engage
de plus en plus, sans réfléchir. Puis, essentiel,
une aide était aussi prévue pour toute difficulté
matérielle des mères quelque soit le rang de l'enfant.
Nous
nous sommes faits contrer par des éléments du respect
de la vie au grief (se voulant péjoratif) de "natalisme".
Un
tel phénomène inimaginabie dans nos rangs il y a
quelques années nécessite de toutes façons
une mise au point, par sa gravité même.
Des
remarques liminaires s'imposent.
Il
y a d'abord avec les lois sur la contraception et l'avortement
légal et remboursé un changement psycho-sociologique
considérable dans l'attitude face à la natalité.
Avant
ces lois, il y avait en fait deux natalités, l'une volontaire,
et l'autre subie mais acceptée qui représentait
la natalité involontaire, la natalité refusée
étant représentée par l'avortement clandestin.
Avec ces lois, pratiquement la natalité involontaire a
disparu, il ne reste plus a peu de chose près que la natalité
volontaire.
Maintenant,
il faut ou une volonté de natalité préexistante
permanente bien établie, ou un acte positif de la volonté
pour que la natalité existe.
Il
faut vouloir les enfants pour les avoir, puisque tous les moyens
existent de ne pas les avoir si on n'en veut pas.
Autrefois,
être nataliste, c'était être pour les familles
nombreuses, ou à la rigueur, pour une natalité plus
forte que la natalité existante.
Aujourd'hui,
puisqu'il faut une volonté positive d'enfants, donc de
natalité pour les avoir, avoir cette volonté c'est
grammaticalement et au sens strict être nataliste et delà
dès le premier.
Et
la question pour les démographes actuels est de savoir
quand on veut des enfants, si on est assez nataliste ou non. Et
pour retrouver le niveau de simple survie, il est évident
qu'il faut que cette volonté soit nettement plus forte
qu'avant. Il n'y a plus de survie possible sans cette volonté
forte, puisque
la survie sans le vouloir n'existe plus. Sans la natalité
involontaire, la survie n'est plus assurée. Il faut donc
que la natalité volontaire s'accroisse. Maintenant la vie
n'existe que si on la veut et dès qu'on la veut, on est
pour la natalité, c'est-a-dire que l'on est stricto
sensu nataliste dès qu'on veut des enfants.
Le
mot a donc changé de sens (problème de sémantique).
Il faut vouloir la vie. Comment vouloir la vie, c'est-a-dire la
natalité sans être pour la natalité donc sans
être nataliste ?
Deuxième
observation : ceux qui sont pour la natalité ne tuent pas
leurs enfants, et ne commettent pas d'avortements. Etre pour la
natalité est ainsi un moyen de lutte contre l'avortement.
Troisième
observation. C'est par anti-natalisme et volonté active
de réduction de la population que les malthusiens nationaux
et internationationaux sont pour l'irrespect de la vie. L'avortement,
la contraception généralisée, la stérilisation
de masse, l'euthanasie, les génocides télécommandés
par des moyens économiques et politiques, ne sont que des
moyens pour satisfaire leur anti-natalisme et leur volonté
anti-vie. En dehors de ce sentiment et d'une volonté de
puissance politique totalitaire (le pouvoir de tuer étant
un pouvoir important qui peut contribuer au Pouvoir avec un grand
P), ils n'ont pas de raison claire d'être contre le respect
de la vie.
Il
y a donc des liens certains entre :
respect de la vie et approbation de la vie
irrespect de la vie et hostilité a la vie.
Le
respect de la vie se veut une notion universelle valable même
dans les pays à investissement démographique généralement
jugé excessif. Le respect de la vie doit cependant y exister,
puisqu'on ne peut admettre nulle part le meurtre délibéré
d'êtres humains innocents. Mais, dans ces cas, si l'avortement
est exclu par le respect de la vie, et si l'objectif d'abaissement
de la natalité est maintenu, il ne pourra être obtenu
que par une contraception extrêmement énergique et
beau-coup d'autres mesures dont par exemple les stérilisations
de masse. Si l'avortement qui est le meurtre direct est certes
écarté, est-on sur que le tarissement draconien
de la vie par empêchement radical (par stérilisation
définitive et massive) n'est pas une autre forme d'irrespect
de la vie ? On est obligé de répondre par l'affirmative.
Et la lutte de Mère Thérésa et de
l'Épiscopat indien contre cette stérilisation de
masse montre qu'il en est bien ainsi.
Ainsi,
en y regardant de plus près, dans ces pays en rejetant
l'avortement mais en tarissant la vie par d'autres moyens, on
remplace une forme d'irrespect de la vie par une autre, de sorte
qu'en dernière analyse, les liens entre respect de la vie
et approbation de la vie restent profonds et plus que cela impossibles
à rompre.
Revenons
à la curieuse réaction que nous avons rencontrée
d'opposition a notre volonté d'aide aux familles, au grief
de natalisme.
Cette
action avait pour conséquence d'éviter de nombreux
avortements, portant sur tous les rangs, mais plus particulièrement
sur le 3e, le plus avorté.
Ainsi,
dans le mécanisme mental de cette opposition, on n'hésitait
pas, afin de ne pas encourir le reproche de natalisme, à
diminuer l'action contre l'avortement.
C'est
très exactement ce que veulent les malthusiens qui auraient
fait là d'une pierre deux coups : moins d'aide à
la famille et plus d'avortements. Sans ma détermination,
ils auraient été comblés.
Ce
réflexe trahit l'influence malthusienne, même dans
nos rangs et n'aurait pas dû se produire.
Ainsi,
nous devons rester fidèles à notre lutte contre
le malthuisianisme et a notre politique pro-familiale, qui sont
les moyens les plus importants de lutte contre l'avortement. conformément
à la doctrine de nos congrès antérieurs,
constamment réaffirmée.
3°
l'utilisation médicale des ftus
Troisième
grave probléme à faire surface : l'utilisation médicale
du ftus que l'on veut tuer. Nous remercions notre ami Jacquinot
de l'avoir compris et de lutter courageusement sur ce point, et
nous lui apportons notre soutien le plus complet.
Pour
le bon sens populaire, puisqu'on veut les tuer, autant qu'ils
servent à quelque chose et notamment à soigner les
malades qu'a rien.
A
partir du moment où le principe de l'avortement est admis,
cet argument répandu a une réelle force et il sera
difficile de lutter contre lui, tant que le principe de l'avortement
restera admis.
Ce
système ajoute le mensonge au meurtre. Les candidats à
l'avortement volontaire pour les motifs les plus divers pourront
toujours dire que: « c'est pour la science et pour
aider les malades ».
Ce
mensonge aggrave la faute morale, mais la masque ainsi que l'intention
véritable par un motif apparemment louable. C'est hautement
pervers, parfaitement satanique et surement dangereux.
Cette
utilisation "humanitaire et scientifique" donne à
l'avortement une justification et une sorte d'alibi. Elle créée
en plus une cause nouvelle d'avortement, une demande supplémentaire
et peut aboutir à un trafic régulier. Quoi faire
?
Il
faut d'abord voir et faire voir l'ensemble de l'acte combiné
constitué d'abord par le meurtre d'un innocent en bonne
santé suivi par l'utilisation de ses organes pour un malade.
C'est l'ensemble qu'il faut voir et faire voir et non seulement
la deuxième partie, et cet ensemble ne doit pas être
dissocié. Si l'on dit : je commence par tuer M. Untel bien
portant et je me sers ensuite de ses organes pour soigner M. X
malade, l'homme de la rue trouvera la méthode anormale,
alors qu'il admet que l'utilisation des organes de M. Untel mort
accidentellement pour soigner M. X est légitime. S'il voit
l'ensemble de l'acte, il comprendra. S'il ne voit que la deuxième
partie, il ne comprendra pas et acceptera cette deuxième
partie prise isolément et la trouvera légitime.
C'est
donc bien la première qui est l'anomalie. Ceci revient
à dire que ce problème ne doit pas être dissocié
de l'ensemble du problème de l'avortement provoqué
et que c'est l'avortement, meurtre initial qui doit être
condamné prioritairement, la deuxième partie pouvant
être défendue à partir du moment ou la première
est acceptée, même si considérer un être
humain comme une simple réserve de matériel biologique
est évidemment choquant.
Dire
que c'est l'ensemble qui doit être condamné et non
la seule la 2e partie prise isolément, même choquante,
revient à dire que c'est le principe de l'avortement qui
doit être condamné, ce qui nous ramène au
problème général de l'avortement dont cette
affaire n'est qu'une regrettable et dangereuse complication.
Deuxième
observation : Il semble qu'il faille ajouter à tous les
arguments juridiques déjà présentés;
la violation de l'article 18 du Code Déontologie médicale
du 28.6. juin 1971, actuellement en vigueur. Cet article
dit, je cite : « Ie médecin doit s'interdire
dans les investigations et les interventions qu'il pratique, comme
dans les thérapeutiques qu'il prescrit de faire courir
au malade un risque injustifié ».
C'est
ce que nous appelons "primum non nocere" d'abord
"ne pas nuire".
D'abord
tuer un vivant en bonne santé pour prendre ses organes,
c'est bien commencer par tuer, commencer par faire courir plus
qu'un risque, la mort certaine, commencer par nuire au maximum,
tuer étant bien la nuisance maximum. L'acte combiné
se produit "en commençant par nuire au maximum".
Et d'abord nuire, c'est le contraire de l'article 18 (d'abord
ne pas nuire). La violation de l'article 18 est déja maintenant
complète et doit être invoquée.
Ajoutons
que soigner un malade est toujours aléatoire et ne veut
pas dire guérir à 100 %.
Tuer
d'abord c'est d'abord nuire à 100 %, pour ensuite guérir
peut-être. Ceci ajoute à la critique.
Tuer pour commencer en réalisant d'abord la nuisance maximum
et certaine ne saurait être compensé par un secours
secondaire et incertain donné à un autre.
Troisième
observation : le vivant qu'on tue pour commencer a autant de valeur
humaine et de droits que le vivant qu'on va essayer de soigner.
Il y a dans la façon de traiter ces 2 êtres une discrimination,
une inégalité radicale, que rien ne peut justifier
en droit dans aucun système juridique et constitutionnel
et viole de façon très précise l'article
2 de la Constitution qui proclame précisément l'égalité
des droits. II y a donc ici a la fois violation de l'article 18
du Code de Déontologie médicale en vigueur, et de
l'article 2 de la Constitution en vigueur, sans parler du Pacte
International relatif aux droits civils et politiques qui protège
le droit a la vie dans son article 6 approuvé sans
réserve par la France, en ce qui concerne le droit a la
vie, publié au Journal Officiel du 1er février
1981, applicable a partir du 4.février 1981 et qui a autorité
sur les lois internes selon l'article 55 de la Constitution, lui
aussi toujours en vigueur.
Ces
éléments renforcent certes fortement le dossier.
Mais, c'est le "d'abord tuer" qui condamne le plus cette
procédure, donc le principe même de l'avortement
provoqué préalable. Si l'on écartait arbitrairement
le fait que le donneur a été tué volontairement,
et si l'on pensait, comme s'il avait tué accidentellement,
on se retrouverait placé a peu près dans le problème
générai des dons d'organes.
Le
"d'abord tuer" étant l'a\lortement, cette affaire
apparaît comme une complication du problème général
de l'avortement.
Et
c'est la lutte victorieuse contre le principe de l'avortement
légal qui permettra de gagner aussi dans cette affaire.
4° Réengagement
Le
quatrième problème préoccupant est la sensation
d'habitude et l'existence d'un consensus tacite pour ne plus parler
de notre problème, ce qui serait entériner la situation
et donc l'avortement légal.
Il
est évident que les grandes formations politiques dont
dépend l'issue d'un vote au Parlement sur notre sujet montrent
très peu d'empressement à inscrire dans leurs préoccupations
et leurs programmes.
Certes,
l'actualité politique est pressante et lourde.
Mais
il y aura toujours d'autres sujets politiques, tous plus importants
et urgents les uns que les autres et de bonnes raisons pour repousser
le nôtre à plus tard (voire aux calendes grecques).
Notre
vraie question est de savoir comment le réintégrer
dans l'actualité.
Certes,
la conjoncture actuelle très fermée avec son pessimisme
culturel, son absence d'espérance, et ses graves difficultés
économico-sociales ne s'y prête pas, mals l'apparition
d'un courant porteur, avec une volonté de redressement
national et moral, forgée dans lesépreuves, l'apparition
d'un grand dessein et d'une nouvelle espérance peut embarquer
avec lui notre sujet, dans une vague de fond qui balayera les
obstacles. Notre devoir est de contribuer à le créer.
La
prise de conscience du drame démographique Irançais,
l'affollement devant le gouffre, devant la spirale de la chute,
le sentiment de panique devant la situation sans issue créée
par ce vieillissement toujours plus important accéléré
et accablant, tout ceci peut contribuer à créer
cette vague de fond salvatrice qui remettra le respect de la vie
en selle.
Nous
devons tous contribuer à créer cette nouvelle conjoncture.
Ils
nous faut conclure.
Pour
l'heure, il fallait absolument empècher le Mouvement de
se trouver entraîné, sans s'en rendre compte dans
des orientations contraires à sa mission.
Laissez-les-Vivre
n'a jamais accepté la collaboration avec la loi. On connait
les démélés à propos de la 2e signature.
Il est hors de question de renoncer à la lutte contre la
loi et à la lutte contre le remboursement de l'avortement.
La
subtilité ennemie avait trouvé un moyen fort astucieux
qui, tout en parlant en termes onctueusement attendrissants de
la lutte contre l'avortement, aboutissait en fait à donner
entière satisfaction aux forces malthusiennes avorteuses,
à nous laire abandonner complètement nos objectifs
constants et proclamés de rétablissement légal
du respect et de la protection de la vie en France (et en somme
à nous conduire à la défaite et à
la victoire des avorteurs). Il fallait à tout prix déjouer
ce piège. Je m'y suis acharné personnellement sans
céder d'un iota.
On
voulait aussi dissocier le respect de la vie de l'approbation
de la vie. Or, l'hostilité à la vie et l'irrespect
de la vie sont inséparables, et la lutte contre le malthusianisme
est et restera une des meilleurs armes contre l'avortement.
Enfin,
on voulait et on veut toujours donner au crime ses lettres de
noblesse en en faisant un instrument au service de la science
et des malades. C'est par la victoire contre le principe même
de l'avortement et par la reconstitution de notre force socio-poltique
capable de faire appliquer le pacte international ratifié
par la France et qui a force de loi, que nous règlerons
ce problème.
Les
malthusiens voulaient nous diviser. Nous voulons donc l'unité
dans la ligne qui a fait jusqu'ici notre force, notre dignité,
et qui peut encore si nous savons ouvrir les yeux nous conduire
à la victoire et au rétablissement légal
du respect et de la protection de la vie en France.
Je
ne doute pas un instant de votre engagement.
(1)
Action Nationale dans l'intérêt de la mère
et de l'enfant et pour l'adoption (ANIMA).
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, novembre 1983
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