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HISTORIQUE DE LAISSEZ-LES-VIVRE – SOS FUTURES MÈRES



IMPRIMERXIIe Congrès : EUROPE DE LA VIE
Sursaut :
Grandeur et noblesse du corps humain dans la tradition de l'Église

Un théologien, un sociologue, un historien... aurait traité rnagistralement le sujet proposé : Grandeur du Corps humain dans la Tradition de l'Église.

Un peu bibliste, à l'écoute de l'Église de toujours, d'abord priant, et quand même au service de mes frères, je ne puis être magistral.

Quelques citations- St Irénée, Pie XII, Mgr DAGENS, P. HARING. serviront de support à une méditation en forme de poème.

Simple regard personnaliste, modeste temoignage d'un fils de l'Église, toute petite pierre dans la construction d'un monde nouveau.

******************

« Quant à l'homme, c'est de ses propres mains qu'il le façonna en prenant de la terre ce qu'il y a de plus pur et de plus fin et en mélangeant dans une (juste) mesure sa puissance avec la terre ; et en effet, il desine sur la chair façonnée sa propre forme, de façon que même ce qui serait visible, portât la forme divine, car (c'est) en tant que façonné à l'image de Dieu que l'homme fut placé sur la terre. Et, pour qu'il devint vivant, (Dieu) souffla sur son visage un souffle de vie, en sorte que, et selon le souffle et selon la chair façonnée, l'homme fut semblable à Dieu.»
St Irénée (Démonstration de la Prédication Evangélique) cité par le Père Carle O.P. dans DIVINITAS janvier 1990 p. 57.

« Prétendre que le temple de Dieu (qu'est notre corps) en lequel habite l'Esprit du Père, et les membres du Christ n'ont point part au salut, mais vont à la perdition, comment ne serait-ce pas le comble du blasphème ? »
St Irénée (Contre les Hérésies v Ch. 6 à propos de l Cor. III 16-17 et VI 15).

« En fatiguant sainement le corps, reposer l'esprit en vue de nouveaux travaux, affiner les sens pour donner aux facultés intellectuelles une plus grande acuité de pénétration, exercer les membres et s'habituer à l'effort pour assouplir le caractère et acquerir une volonté resistante, élastique comme l'acier : telle est l'idée que le prêtre alpiniste s'était faite du sport.»
Discours de Pie XII - 20 mai 1945 (aux formations sportives d'Italie)

« En réalité, l'Église a toujours témoigné, à l'égard du corps humain, une sollicitude et des égards que le matérialisme, dans son culte idolatrique, n'a jamais eu. C'est très naturel. Ce système ne voit, ne connaît du corps que la chair matérielle, dont la vigueur et la beauté naissent ,et fleurissent pour s'alanguir ensuite et mourir, semblables à l'herde des champs qui finit dans la cendre et la boue. Bien différente est la conception chrétienne. D'après elle, le Seigneur a fait du corps humain son chef d'œuvre dans l'ordre de la création visible. Il l'avait destiné à croître ici-bas, puis à s'épanouir immortel dans la gloire du ciel. S'il a associé à l'esprit dans l'unité de la nature humaine, c'est qu'il voulait faire goûter à l'âge le charme des œuvres divines et lui permettre
de contempler dans ce miroir leur commun Créateur, de le connaître, l'adorer, l'aimer ! Ce n'est pas Dieu qui a fait mortel notre corps, c'est le péché. Si, à cause du péché, le corps, tiré de la poussière, doit retourner en poussière, le Seigneur l'en tirera : de nouveau pour lui rendre la vie. Même réduits en poussière, l'Église les respecte et les honore, ces cadavres destinés à ressusciter un jour.
 »
Discours de Pie XII id.

« La révélation nous enseigne donc, au sujet du corps de l'homme de sublimes vérités, que les sciences naturelles et l'art sont incapables de découvrir par eux-mêmes, vérités qui confèrent au corps une nouvelle valeur et une dignité plus élevées et par conséquent un plus haut motif à mériter le respect. »
Discours de Pie XII - 8 novembre 1952 au Congrès scientifique du sport.

« Si l'Église des premiers siècles a affirmé avec tant de netteté "j'attends la résurrection de la chair", c'est qu'elle avait compris la menace énorme que constituait Ia gnose pour la foi et pour le sens chrétien de l'homme : Irénée de Lyon, face aux gnostiques de Valentin ou de Marcion, consacrera un livre entier de son Adversus Haereses à démontrer que c'est l'homme tout entier, tel qu'il est sorti des mains de Dieu, qui est appelé à la résurrection. Cette résurrection de la chair, expliquera-t-il, se situe dans le sillage de l'acte créateur du Père ; et, en même temps, elle
prolonge l'incarnation du Verbe qui s'achève dans la Résurection du Christ.

L'Église est donc appelée à mener un nouveau combat pour défendre la dignité absolue du corps humain, parce que le corps fait partie de la totalité de l'homme comme créature de Dieu et qu'il est promis à la vie éternelle. René Rémond écrivait récemment, à propos de la torture, que si les chrétiens, avec d'autres, luttent contre toutes les formes d'avilissement physique, c'est parce qu'ils croient à la valeur irréductible du corps humain. Et de même, quand nous défendons l'embryon humain dans le ventre de sa mère ou la vie des vieillards dont les corps sont estropiés, déformés, extenués par l'âge ou la maladie, c'est le même combat que nous menons : nous voulons affirmer que le corps humain a un prix infini, parce qu'il n'est pas un objet, mais qu'il est lié à l'identité unique de chaque homme. Chaque âtre humain, avec son corps et jamais sans son corps, vient de Dieu et est promis à la vie éternelle, à travers ce que la foi appelle la résurrection. Imaginer des réincarnations successives, c'est refuser ce caractère unique de chaque personne.

Le corps d'un être humain est porteur d'une histoire, faite de multiples figures liées à l'enfance, à l'adolescence, à l'âge adulte, à la vieillesse. Tous les événements de notre histoire : maladies et blessures de la vie, et aussi amour et amitié, joies et luttes, tout cela est inscrit dans notre corporéité. Notre corps de chair n'est pas seulement structure, mais histoire. Croire en la résurrection de la chair, c'est croire que le Dieu vivant peut ressaisir non seulement notre structure corporelle d'homme, mais notre histoire humaine qui porte la marque du temps et qui est passée par notre corps. »
Claude DAGENS, Éveque auxiliaire de Poitiers dans COMMUNIO janvier-fevrier 1990.

« Les chrétiens ne sauraient regarder le corps comme quelque chose de secondaire. Nous devons rejeter tout ce qui vise à le déprécier pour en faire la prison de l'âme, ou un objet que possède et habite l'âme, ou encore le lieu du péché. Le Christ, la Parole faite chair, n'était pas séparré en deux parties disparates. Sa vie, sa mort sacrificielle et sa résurrection assignent au corps sa pleine valeur et montrent à l'évidence toutes les possibilités qu'offre le corps de glorifier Dieu. N'est-ce pas justement son corps, le signe de sa présence salvatrice, qu'il nous a laissé en mémorial ? Ce corps qui a travaillé, qui a guéri, qui a souffert, qui a vu les besoins de ses proches et qui a versé son sang pour dire au monde son amour et l'amour du Père ?

Le mystère de l'incarnation de la mort et de la résurrection du Christ nous oblige a développer une morale personnaliste du corps, centrée sur l'amour de Dieu. L'amour doit être exprimé à tous les niveaux et cela signifie, entre autres choses, une manière rachetée d'envisager la sexualité, c'est-à-dire de comprendre et d'apprécier une sexualité totalement intégrée dans l'amour enseigné par le Christ qui rachète l'homme dans toutes ses dimensions.

Cela signifie également que nous devons considérer notre corps comme quelque chose d'indispensable à l'action spirituelle. C'est grâce au corps que nous devenons présents et accessihles à notre semblable, capables de communiquer avec lui et de lui répondre. Nous nous serrons la main en signe d'amitié et nous offrons aux autres notre visage. Si notre coeur est droit, notre corps, en accord avec notre être le plus profond, se tournera lui aussi vers Dieu et le prochain. Alors, nous pourrons partager visiblement et effectivement délicatesse, joie, peine, compassion, espérance et toutes les autres médiations de l'amour.

Pour décrire l'essence de la religion Saint Augustin emploie l'expression "Dieu et mon âme". Ces mots ont une saveur grecque. Ils n'expriment pas la pleine relation entre la personne chrétienne et Dieu, dans l'Alliance scellée par le sang du Christ. Le personnalisme manifesté par le Christ dans le mystère pascal ne concerne pas seulement son âge. Le Christ n'est pas venu pour libérer son âme du corps ni pour affranchir nos âmes de leurs corps. Il offre son corps, c'est à travers lui qu'il glorifie le Père, et la gloire du Père s'y reflète.

Le Christ est pleinement homme, une personne dans un corps, la Parole fait chair. Aussi le personnalisme chrétien ne pourra jamais accepter les idées de Platon et autres philosophes Grecs qui voyaient dans le corps la prison de l'âme. Le chrétien honore le corps, façonné par Dieu, il s'y trouve à l'aise, il respecte ses énergies et ses passions et les purifie avec sagesse et amour. »
Bernhard HARING, CSSR, UNE MORALE POUR LA PERSONNE pp. 55-61MAME

***********************

L'homme a été crée à l'image de Dieu pour qu'il lui ressemble. Si le Christ en personne est l'image de Dieu, c'est qu'en créant l'homme, Dieu voyait ce que serait son fils par son Incarnation.

Le corps a pu sembler méprisé à certaines périodes de l'Histoire, mais ce n'était pas au nom de l'Évangile. Le manichéisme a fait beaucoup de dégâts.

Le corps humain, ce n'est pas seulement une matière charnelle, c'est cette nature dans laquelle chaque personne humaine doit préparer la Rencontre éternelle.

Si les parents "procréent" la nature individuée, c'est à cet instant de la conception que Dieu "crée" la personne appelée à l'Éternité. Dès le premier instant jusqu'à celui de la mort, c'est une personne que Dieu appelle à la communion.

La dignité du corps humain lui vient tout à la fois de se création "l'image de Dieu"que de son lien d'appartenance à la "personne" appelée à la communion éternelle.

Ce n'est pas le christianisme, mais un manichéisme latent qui a conduit à un certain mépris du corps. De même, c'est l'absence d'une solide philosohie de la personne, en même temps qu'une Foi trop faible en la Vie éternelle, qui ont conduit à déculpabiliser avortement et euthanasie.

Il fut bien long, le fleuve
des années et des siècles
qui permit le surgissement,
depuis la matière inerte
et sans mouvement propre,
d'une vie à peine perceptible.
Millions, milliards d'années
qu'importe au fond
puisque de cette lente progression
nul témoin ne pourra jamais
rendre compte.

Bien long encore et plus peut-être,
le passage de cette vie,
élémentaire, inchoative,
à une structure décelable,
mais, au fait,
décelable par qui ?
puisqu'encore nul témoin,
sinon quelque obscur vestige
ne peut l'attester
sans la moindre scientifique certitude.

Quant à cette puissance
qui surgit soudain,

si profondément enfouie
qu'on la croirait
ou bien inexistante
ou bien essentiellement expressive
d'une existence toute de tension,
faut-il s'étonner
que d'en vouloir à Dieu d'exister
on en vienne à le confondre
avec, de cette matière,
le dynamisme interne ?

Si, de l'évoLution, il faut admettre
la continuité,
se peut-il que, de réduire
le Dieu créateur
à cette puissance intrinsèque,
on puisse ne voir
au terme,
en son fruit suprême,
qu'une matière sans dignité,
une fictilité* sans durée,
une fragilité passagère
sans jaillissement d'Eternité ?

La Bible nous le dit,
et la Foi de toujours y adhère
d'une invincible certitude,
si Dieu n'a pas voulu
parachuter
l'être humain que nous sommes
dans un monde où il n'eut pas
ses racines ;
si donc Dieu s'est servi,
au couronnement de son œuvre créatrice,
de la merveille vivante,
née de la terre,
façonnee par un temps
que nul ne contrôla,
fallait-il encore
que son souffle divin
donnât à l'adamique animal
ce qui le ferait tout autre,
l'appelant au divin,
à l'éternel !

Cet appel,
Dieu l'adresse
à ce couple d'hominiens
à l'intelligence naissante,
sinon bien affirmée déjà,
dont l'esprit inquiet
scrutait de l'au-delà
le secret.
Ce dont ils etaient incapables,
de leur propre élan,
de leur plus fort desir,
de leur plus inquiète attente,
Dieu le leur accordait,
gratuitement :
l'appel divin était constitutif
de leur personnalité,
de l'éminente dignité que,désormais,
il faudrait leur reconnaître :
n'étaient-ils pas appelés
à la pLus extraordinaire promotion,
à
la plus divinisante communion,
quand leur Créateur
s'offrait à eux
comme Père,
leur accordant,
en plein respect de leur autonomie,
l'adoption filiale
à quoi rien de terrestre
ne les prédestinait ?

Echec de l'audace divine :
nouvellement promus,
éblouis de leur propre perfection,
Adam et Eve,
puisque tel est leur nom,
le terrien et la vivante,
ont cru soudain.
qu'un pouvoir divin leur appartenait.
L'ororgueil,
par desobéissance orgueilleuse,
ils ont voulu,
de leur nature corporelle,
de leur nature limitée,
user sans respect,
sans contrainte.

Tel un jouet cassé,
telle une plante blessée,
tel un trésor brisé,
ils ne disposeraient plus désormais
que d'un outil infirme.

Oui, un outil,
car ce corps vivant leur apparaissait
plus comme une prison,
un carcan,
et non plus comme l'écrin terrestre
d'un trésor éternel.

Bien plus, cet outil,
ils en viendraient à croire
qu'il était l'œuvre
non point du Dieu d'amour
dont ils s'étaient écartés,
mais d'un dieu mauvais,
un dieu envieux et nocif,
qui les tenait esclaves,
par crainte qu'ils ne retrouvent,
dans la Vérité,
la Liberté.

Si, pour Platon,
l'esprit émanait du divin
comme étincelle prisonnière
d'une matière sans dignité...
si pour d'autres,
épicuriens, stoïciens,
le bonheur n'était plus qu'apparence fragile et fugitive...
que valait ce corps
destiné
a disparaître,
poussière et pourriture,
quand du profond de l'être sourdait, impuissant,
un cri d'appel
au bonheur, à la vie ?

Mais tout change,
en ce jour unique de notre histoire,
quand en Marie,
par la puissance de l'Esprit,
se forme un corps
qui ne sera de personne
sinon, en propre, du Fils de Dieu.

Qui osera désormais penser
que Dieu ait pu s'incarner
en dépendance d'un dieu du mal,
d'un anti-dieu,
pas même, et moins encore,
d'un démon, ange déchu,
créature en révolte,
à qui tribut et rançon
seraient à verser ?

En Jésus-Christ, par droit divin,
comme en Marie,
par privilège originel,
c'est au tout premier instant
de leur existence terrestre
que la nature humaine,
la nature corporelle
reçoit du ciel
l'appel communionnel.
Qui pourra désormais,
sans nier le divin,
sans nier l'éternel,
penser que la procréation
n'engendre d'abord
qu'une chose,
tout autre chose qu'un être personnel,
connu personnellement de Dieu,
appelé instantanément
à une éternelle existence ?

Appelé dès le sein de sa mère
au destin que l'on connaît,
Paul, le persécuteur
qui se convertit quand il reconnaît
le Christ
en ceux qu'il persécute,
Paul connaît autant que quiconque
le combat
au profond de son être :
le bi n que l'on approuve
sans toujours en vivre ;
le mal qu'on réprouve
sans toujours lui résister.
Pour échapper au dilemme
d'une prédication mensongère,
contredite dans un infidèle quotidien,
Paul déclare châtier son corps
et le réduire en servitude.
L'Apôtre échappe-t-il
au langage de son temps,
à la dichotomie
née du déséquilibre
engendré
par la révolte originelle ?

Aurait-il espéré
la gloire de son corps,
de par le don rédempteur
du Christ, Sauveur de l'Église,
de l'Église, son Corps,
s'il n'avait été convaincu
de la résonnance infinie
produite au plus intime de lui-même du seul fait
d'être corporellement
le Temple de l'Esprit ?

Et c'est bien en son corps,
appelé à la gloire de la Résurrection,
et néanmoins blessé,
fragilisé par lourde hérédité,
que Paul dit se complaire.
de pouvoir achever
ce qui manque à la Passion du Christ
pour son Corps qui est l'Église.

Ce n'est ni l'Evangile,
ni Saint Paul, ni Saint Jean qu'il faut accuser
de mépriser le corps humain. Le dualisme manichéen
aggravera lourdement
l'héritage philosophique
et de Platon et d'Aristote.
C'est sous cette influence,
authentiquement diabolique,
puisque déifiant le Prince du mensonge,
que nombre de croyants
et, parmi les Saints, non des moindres
connaîtront, en étape morbide et non évangélique
et proprement chrétienne,
le mépris de leur corps
e t de leur condition corporelle.

Maître à penser de l'Occident chrétien,
Augustin
aurait pu, jusqu'après sa conversion,
laisser transparaître
les relents du pernicieux mensonge.
Sa rencontre de Dieu
et de sa grâce libérante
lui fera découvrir
les richesses,
secrètes et souvent trop discrètes,
d'une nature
si profondément humaine
qu'elle devient miroir
et pur reflet
du divin qui l'habite.

Quelques siècles plus tard,
une fois dépassée la vision qu'il avait
de Frère âne,
François, le Saint d'Assise,
chantera toute la Création
jusqu'à louer le Seigneur
pour la mort corporelle,
aurore de la vie
dans un bonheur sans fin.

Mettant au service de Dieu
et de son Église,
l'ardeur et la générosité,
la combattivité
que le service des armes
n'a su épanouir,
Ignace de Loyola
proposera à ses disciples,
mais aussi à nombre de chrétiens,
de vivre toute leur vie,
corps et âme,
pour la plus grande gloire de Dieu.

N'est-ce pas ce que disait Saint Paul,
"Que vous mangiez,
que vous buviez,
quoi que vous fassiez
que tout soit vécu pour la Gloire de Dieu"

Ou encore :
"Tout ce que vous pouvez dire ou faire,
que ce soit au nom du Seigneur Jésus
et, par Lui,
en tout,
rendez grâce à Dieu le Père".

La diversité des membres
n'est pas obstacle
à l'unité du corps ;
elle en est plutôt la richesse.
Bien plus,
cette unité du corps humain
devient, pour l'Apôtre,
le signe de l'unité de l'Église,
Corps du Christ.

Et tout, dans l'Église,
doit s'organiser,
pour que, tous ensemble,
nous parvenions à ne plus faire qu'un,
dans la Foi,
et dans la connaissance du Fils de Dieu ;
cette unité,
ce sera, à un stade adulte
l'accomplissement même du Christ
qui atteindra alors la stature parfaite,
Lui en nous
et nous en Lui.

L'Évangile n'est pas
message de désincarnation.
Le Royaume ne s'ouvrira pas pour ceux qui auront dit,
mais n'auront rien réalisé.
C'est dans ce contexte concret
d'une vie corporelle loyalement vécue
que nous avons à donner
les preuves
de notre sociabilité divine.

La personne est sujet de vie,
de vie terrestre
tout autant qu'éternelle.
C'est la personne que Dieu cree
et qu'Il appelle à l'éternité,
à l'instant même où les parents
procréent.
Création et procréation,
indissociablement,
sont au depart
du grand risque de la vie,
du beau risque de la Foi.

Si la procreation n'est pas consciente,
si elle est exclue du plaisir humain,
elle fait prendre le risque
d'un véritable suicide
du meilleur de nous-mêmes.

Nous ne sommes pas seulement
corps vivant ;
pas davantage âme désincarnée.
Notre être tout entier,
en ce qu'il a de visible,
comme d'invisible,
se trouve engagé
dans le plus extraordinaire dialogue :
avec Dieu qui nous appelle,
avec tous ceux
à qui Dieu nous envoie,
à qui Dieu nous confie
ou que Dieu nous confie.

Refuser ce dialogue,
le refuser pour nous,
ne pas le permettre
à cet être encore inconnu
mais procréé pour la vie
et pour l'amour,
tout comme à ce malade,
à ce vieillard,
à cet infirme... .
refuser, c'est tuer.

La grandeur et la noblesse
du corps humain
ne lui viennent pas
d'une apparente perfection
en son individuation,
mais bien de cette appropriation,
d'origine divine,
au titre de la personne
qui doit s'épanouir
dans une loyale insertion,
dans une enrichissante promotion,
ou du moins dans le respect
d'un secret qui, toujours,
nous échappera.

Ni âme sans qu'elle anime une matière,
ni corps que ne vitalise un souffle divin,
mais un être complet,
unique et un tout à la fois,
exprimé par un sujet responsable.
Le fœtus est déjà quelqu'un ;
en coma dépassé.
comme en perte de conscience,
le malade est toujours quelqu'un.

Suffit-il d'appeler au respect du vivant,
alors que, trop souvent,
on exclut de la vie,
du concret de la vie,
ce qui ne se voit pas,
ce qui ne se sent pas.

L'éveil du sensoriel
ne saurait être une prison,
ni même une barrière
à la perception de l'invisible,
quand l'invisible est essentiel.

La route ne sera barrée
aux agresseurs de la vie
qu'après que nous aurons proclamé,
et révélé,
et convaincu
que Dieu est Quelqu'un,
tellement d'ailleurs
qu'il est trois ;
mais aussi que chacun de nous,
comme chaque être humain,
est quelqu'un pour Dieu
et quelqu'un pour les autres.

C'est d'être quelqu'un,
c'est d'être une personne,
à dimension d'éternité,
qui fait la noblesse,
et la grandeur
et quasiment l'infinité
du corps humain.
Car le corps,
plus que symbole,
est signe de l'infini
et de l'infinie perfection
et de la plénitude infinie
que révélera,
au grand jour de demain,
mais,dès ce jour,
aux yeux qui voient l'invisible,
la résurrection de la chair
en Jésus-Christ ressuscité.

Si Dieu s'est manifesté
comme homme
en Jésus-'Christ...
Si, Marie,.Mère du Rédempteur,
participe déjà
corporellement
à La Gloire du Ressuscité,
comment pourrions-nous en douter
que tout est beau dans l'œuvre
de Dieu ?

* néologisme du latin fictilis : fragile comme de l'argile

Père J-M Chevalier

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, mars 1990

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