Le
Président SALAZAR qui pendant plus de 40 ans gouverna
le Portugal avec sagesse et fermeté, aimait à répéter
que « la politique est une philosolphie en action ».
Dans
ces quelques mots se trouvent énoncées les causes
de la décadence de notre societé.
En
effet, si nous analysons à la fois l'évolution des
idées au pouvoir depuis la Révolution française
et l'évolution de la société, on est frappé
par la corrélation existant entre ces idées et ce
que l'on appelle pudiquement les "faits de société".
C'est-à-dire qu'une société vit, agit et
évolue selon les idées qu'on lui a inculquées.
A
mesure que les lois de l'État se sont eloignées
des fondements chrétiens de la société traditionnelle,
les mentalités ont commence à évoluer.
C'est
ainsi que, insidieusement, notre société occidentale
est passée d'une inspiration chrétienne à
une inspiration maçonnique. Que l'on ne vienne pas nous
dire que c'est parce que la société
a évolué que les lois ont évolué.
Non,
le moteur de cette évolution en a été l'esprit
des lois. D'abord, en laissant tomber en désuétude
certaines lois au nom de l'abolition des tabous et d'une notion
fausse de liberté, puis carrément
en les remplaçant par des lois permissives.
En
voici quelques étapes significatives :
1967
: Loi Neuwirth sur la contraception.
1970 : Loi sur l'autorité parentale. La hiérarchie
naturelle est supprimée.
1972 : loi sur la filiation. Elle relativise le mariage
et encourage l'illégitimité.
1972 : loi Fontanet. Introduction de l'éducation
sexuelle à l'ecole.
1974 : Loi sur la contraception (suite). Les filles mineures,
à partir de 13ans peuvent se procurer la pilule à
l'insu de leurs parents.
1974 : Majorité à 18 ans.
1974 : Loi Veil-Giscard-Chirac sur l 'avortement.
1975 : Divorce par consentement mutuel. Le principe de
l'engagement solennel est fortemenit atteint.
1981 : Abrogation de I'alinéa 2 de l' article 331
du code PénaI. Désormais, les adultes peuvent avoir
des relations homosexuelles avec des mineurs consentants.
1982 : Loi Roudy sur le remboursement de l'avortement.
1982 : La Loi Quilliot n'exige plus que les logements soient
habités en bons pères de famille.
1983 : Abolition de l'article 40 du Code de la Fonction
Publique, qui stipulait qu'un fonctionnaire doit être de
bonne murs.
Dans
le même temps, l'ancien Ministre de l'Intérieur G.
Deferre faisait détruire les fichiers recensant les homosexuels
dangereux et le Ministre de la Santé n'accepte plus de
prendre en compte l'homosexualité dans la liste des ma0ladies
mentales établies par I'O.M.S.
Le
même Ministre de l'Intérieur lève l'interdiction
d'exploiter les bars, hôtels et saunas homosexuels.
Les
peines contre la publicité pornographique (affichages,
minitels, etc...) tombent en désuétude.
N'oublions pas non plus l'abolition de la peine de mort. Tout
cela fait partie d'un tout. Il est toujours bon de connaître
Ies étapes de la progression du mal. Cela permet, avec
le recul, de saisir comment la société a été
manipulée.
Comment
ne pas voir ainsi l'importance du rôle du législateur
dans l'évolution des mentalités et comme l'on comprend
la claire définition du Président Salazar : « La
politique est une philosophie en action ! »
Voyez
ce que disait Mme Simone Veil alors Ministre de la Santé
de M. Giscard d'Estaing, dans une déclaration au
Times du 3 mars 1975 : « En modifiant la
loi, vous pouvez modifier fondamenlement le modèle du comportement
humain. Cela me fascine. Par le biais d'une loi légalisant
l'avortement vous changerez de façon fondamentale la position
elle-même de la femme et de l'enfant dans la société ».
Cela
fascinait tellement Mme Veil, qu'à la suite de ses correligionnaires,
M. Neuwirth et le Dr P.R. Simon, elle imposait la
loi qui porte son nom, sur l'avortement, obtenue au Parlement
par une majorité constituée par le bloc socialo-communiste
avec, pour un tiers, l'appoint d'une frange de députes
liberaux dont les attaches à la Franc-Maçonnerie
sont bien connues.
Ainsi,
les lois sur la contraception et l'avortement ont été
d'abord pensées en loge, puis l'opinion publique progressivement
préparée à cette évolution par les
médias et enfin soi-disant pour répondre à
l'évolution de la société, les lois furent
votées.
Ainsi,
le législateur ayant créé cette société
philosophiquement permissive, en est le véritable responsable.
Voyez
comment le législateur répugne, maIgré le
danger de catastrophe sanitaire, à edicter une loi et des
règlements qui permettraient de circonscrire le mal.
Il
n'est pas question de rendre la déclaration du SIDA obligatoire,
au même titre que la tuberculose, la variole, la syphilis,
etc....
Il
n'estpas question de créer des "sidatorium",
comme l'avait proposé en 1987 M. Jean-Marie Le Pen ce
qui avait soulevé alors la fureur de Mme Barzach,
Ministre de la Santé de la cohabitation Mitterrand-Chirac
et du monde politico-meédiatique. Il existe pourtant bien
des sanatorium pour la tuberculose, et l'on isole les porteurs
de maladies infectieuses.
Pourquoi
cette dérogation aux règles sanitaires les plus
élémentaires en ce qui concerne les porteurs du
SIDA ? Poser la question c'est y répondre.
Tout
ce que la classe politico-médiatique a à proposer,
c'est la distribution gratuite de seringues aux drogués
et la promotion du préservatif auprès de la jeunesse
!
Quel
amour les jeunes de notre temps pourront-ils se donner dans ce
rétrécissement affreux du don de soi à I'être
aimé. Voyez comment d'une attitude philosophiquement fausse,
on abouti à une attitude politiquement viciée et
à la salissure de la société dans ce qui
constitue son espoir, sa jeunesse que l'on pervertit.
Je
vous disais tout à l'heure que toutes ces lois destructrices
avaient été préparées de longue date.
Témoin cette information :
Le
18 mars 1973, lors d'un Colloque du Cercle de la Presse,
une de ces nombreuses courroies de transmission des mots d'ordre
maçonniques, colloque qui portait sur les sujets d'actualité
du jour, un des intervenants, une femme, dont le nom n'a pas été
cité, déclarait : « Ce que nous voulons,
c'est détruire la civilisation chrétienne. Pour
cela, nous devons détruire la famille. Pour détruire
la famille, il faut l'attaquer dans son maillon le plus faible.
Son maillon le plus faible est l'enfant qui n'est pas né
encore. Donc nous sommes pour l'avortement ».
Quelques
jours plus tôt, le Grand Orient de France avait organisé
un colloque sur le thème : contraception et avortement
que le Grand Maître Prouteau développait ainsi
: « l'avortement ne doit plus être un délit
: la contraception est un droit, l'éducation sexuelle un
devoir. La loi moderne en la matière doit reconnaître
le droit à la liberté de conscience, au libre choix ».
Si
un enfant dérange, un vieillard aussi, de même qu'un
malade et l'on recommence le même scénario de l'apitoiement
sur la déchéance physique, la souffrance et puis
aussi que cela coûte cher à IR société !
On
fait ainsi vibrer toutes les cordes, Ia pitié facile et
Puis l'intérêt. Cela coûtera moins cher !
On
pourrait peut-être commencer par supprimer le remboursement
de la pilule et de l'avortement ! Si l'on observe le manège
que l'on nous monte pour nous habituer progressivement à
l'idée de l'euthanasie, on fait de bien curieuses constatations
:
« La
logique socialiste,
écrivait Jacques Attali, Conseiller de M. Mitterrand,
dans sa contribution au livre "l'Avenir de la Vie",
c'est la liberté et la libertée fondamentale,
c'est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide
direct ou indirect est une valeur absolue dans ce type de société ».
Dans
ce type de société, est-il besoin d'être plus
clair ? Voyez comment tout s'enchaîne, tout se tient
de la déclaration de Simone Veil à celle de Jacques
Attali, comment l'une complète l'autre :
Mais
M. Attali poursuit, écoutons-le : « Dès
qu'il dépasse 60 - 65 ans, l'homme vit plus longtemps qu'il
ne produit et il coîute cher à la société
». « La vieillesse est actuellement un marché,
mais n'est pas solvable ». « Je suis,
pour ma part ,en tant que socialiste, contre l'allongement de
la vie (...). L'euthanasie sera un des instruments essentiels
de nos sociétés futures ».
Qu'en
termes choisis cela est dit !
Peut-on
plus clairement annoncer le but recherché ?
Il
est vrai q'ue M. Attali à 41 ans, a encore le temps de
changer d'avis, si touterois la société qu'il appelle
de ses vux lui en laisse la possibilité.
En 1967, le magazine américain Life, révélait
que la Fondation Ford, qui verse des millions de dollars
au Population Council, présidé par John
Rockfeller,commanditait les entreprises anti-natalistes dans
le monde entier : « Quinze ans et 90 miilions
de dollars après son effort initial, la Fondation Ford
peut se vanter que son appui financier fut le plus puissant facteur
qui a poussé les masses à l'acceptation du Birth
Control" (...). Ainsi, n'importe lequel des 2 500 projets
ou idées que la Fondation Ford finance actuellement, pourrait
bien un jour s'instaurer dans de nouvelles lois passées
par des législateurs qui ne sauront jamais que la Fondation
Ford les aura poussées jusqu'à leur bureau ».
(Life, 9 juin 1967, page 66)
Pourquoi
cett démarche secrète, feutrée, s'il ne s'
agissait que du bien de notre société ?
D'ideal,
de grand dessein national à proposer à la jeunesse,
point rien qu'un individualisme forcené et un arrivisme
à tout prix, au détriment d'une vision du bien commun.
Un autre exemple de cet acharnement. La façon dont la piIule
abortive
RU 486 a été imposée en France.
A
l'automne1988, on apprend que la pilule RU 486 est présente.
Or,
à la suite de véhémentes protestations des
milieux catholiques américains et français, les
laboratoires Roussel UCLAF décident en octobre 1988
de ne pas commercialiser ce nouveau produit. Quelques jours plus
tard, en apprend que M. Evin a forcé le laboratoire
à revenir sur sa décision et à mettre en
vente la pilule RU 486, pour des "raisons de sante publique"
(Sic). Force est de constater une nouvelle fois que la grossesse
est considérée par certains comme une maladie. Or,
cette pilule a été imposée pour des raisons
philosophiques de même que son refus était philosophique.
La volonté d'imposer à tout prix leur vision philosophique
les mêmes à violer la loi.
Mme
Christine Boutin, Député indépendante
des Yvelines, a accusé , à l'Assemblée nationale
M. Evin et le Gouvernement « d'avoir agi en toute
illégalité, la
décision de commercialiser ce produit a été
prise sans que l'A.H.M. (autorisation de mise sur le marché)
obligatoire pour tous les médicaments n'ait été
accordée ».
Et
Mme Boutin de poser cette question : « que vaut
la décision d'un Ministre qui s'arrange à ce point
avec la loi ? ».
Ne
s'agit-il pas là de façon de plus en plus évidente
d'une véritable dictature hypocrite au nom d'une, soi-disante
liberté de tout faire ?
Le
plus saisissant de l'évolution de Ia notion d'éthique
de notre société, c'est que, en fait, il s'agit
d'un transfert de la permission de tuer.
De tous temps, les sociétés se sont dotées
de lois d'auto-défense qui leur permettaient légalement
et moralement de tuer :
légitime défense de l'individu
légitime défense de la société
contre le crime
légitime défense de son pays lors d'une guerre.
Or,
que constate-t-on aujourd'hui ?
La
légitime défense de l'individu est de plus en plus
mise en cause et même punie. Les faits divers de personlnes
agressées qui en se défendant tuent leur agresseur
et se retrouvent en prisont sont legion en France. Il faut parfois
des manifestations populaires pour obtenir la libération
de l'emprisonné.
La
légitime défense de la société est
déjà remise en question depuis l'abolition de la
peine de mort.
Les
crimes les plus odieux restent ainsi pratiquement impunis puisque
dans le même temps, non seulement, ils ne sont plus passibles
de la peine de mort, mais les soi-disant peines de substitution
ne sont jamais incompressibles en dépit des promesses du
législateur, tel le funeste Badinter, mais toute
la sollicitude est réservée à cette pèrgre
au détriment du respect des victimes.
L'explosion
de grèves des gardiens de prison en France n'a pas eu d'autres
origines que cette préoccupation palpable dans le rapport
de M.Bonnemaison, d'améliorer encore le sort des
criminels en prison, à ce point qu'il est à l'heure
actuelle préférable d'être en prison pour
le meurtre le plus odieux que d'être pauvre ou chômeur
en fin de droits.
Le
pouvoir socialiste, qui n'a pas utilisé la force contre
les grévistes des transports publics, de la poste, etc...
qui avaient paralysé La France pendant plus de deux mois
fin 1988, n'a pas hésité à l'utiliser contre
les gardiens de nrison, car cette grève gênait les
criminels et leurs avocats.
Les
remises de peines, scandaleuses, aboutissent à remettre
en circulation de véritables bêtes fauves, des sadiques
et autres anormaux qui recommencent leurs forfaits sitôt
libérés.
Or,
face à ce laxisme, à cette indulgence envers le
crime, on assiste dans le même temps où la peine
de mort est abolie à l'introduction peine de mort contre
l'innocent, l'avortement remboursable et l'euthanasie que l'on
cherche el imposer.
Il
s'agit donc d'une véritable inversion du but, des motifs
et des justifications, que la société, par le biais
du législateur, a de donner la mort.
Autrefois
justifiable moralement et admis par l'Église pour la defense
du citoyen, de la société et de la Patrie, aujourd'hui
détourné de son but et tourne contre l'innocent
et le faible.
C'est
pour ces mêmes raisons. que l'Armée et l'esprit patriotique
sont tellement galvaudés aujourd'hui.
Voila
l'inversion de l'éthique à laquelle nous assistons,
sous couvert de bons sentiments.
Il
est tout de même surprenant de constater que les plus fervents
oppoants à la peine de mort soient aussi les des acharnés
défenseurs de l'avortement et de l'euthanasie, de l'assassinat
de l'innocent et du faible. Celà doit tout de même
avoir une signification politique et une
cause philosophique et doit nous faire réfléchir.
Ainsi,
la conjonction des lois permissives entraînant la dénatalité
de notre peuple et de la politique d'immigrntion-invasion, vise
à terme à la disparition de notre identité
nationale, culturelle et relig'ieuse au profit d'un mondialisme
cosmopolite.
Je
pourrais continuer longtemps encore avec des exemples de ce genre,
avec ce que l'on appelle hypocritement des "faits de société",
et qui ne sont que les conséquences de la décomposition
de la société traditionnelle sous les coups des
idéologies matérialistes, marxistes et maçonniques.
Ce
que je souhaite, vous avoir fait saisir au travers de cette causerie,
c'est que la société n'évolue pas toute seule,
qu'il n'y a pas de sens de l'histoire Comme une fatalité
aveugle à laquelle nous devons nous soumettre.
Cela,
c'est ce que l'on veut nous faire croire, pour bloquer nos réactions.
Non,
les sociétés et les civilisations vivent, évoluent,
meurent ou se sauvent en fonction des forces, des idéologies
en présence et rien n'est jamais acquis.
C'est
celui qui pousse le plus fort qui l'emporte.
C'est
pour cela que la phrase du Président Salazar prend toute
sa signification : « la politique est une philosophie
en action ».
C'est
pour cette raison que tout homme, croyant ou non, conscient des
valeurs que la religion catholique apporte à la societe,
par son adéquation avec la nature humaine, se doit de ne
pas négliger le combat politique, de ne pas l'abandonner
entre les mains de l'adversaire.
Ce
n'est pas le libéralisme permissif ouvert aux mots d'ordre
maçonniques qui peut nous sauver.
Seul
un État nationaliste constitué dans ses hiérarchies
naturelles, basé sur l'expérience de l'histoire
et respectueux de la tradition catholique, peut restaurer les
valeurs morales et civiques qui ont fait notre civilisation.
C'est
a un combat global auquel nous sommes appelés, non pas
à un combat sectoriel, qui méconnaîtrait les
causes premières du mal.
Il
nous faut donc, à la fois nous former doctrinalement et
participer à la vie de la Cité, sous peine d'assister
impuissants à l'etablissement d'une société
inhumaine dont nous serons responsables devant nos enfants et
devant notre Créateur.
Ne
soyons pas des "Jérémies assis".
Philippe
Ploncard d'Assac
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, mars 1990
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