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HISTORIQUE DE LAISSEZ-LES-VIVRE – SOS FUTURES MÈRES



IMPRIMERXIIe Congrès : EUROPE DE LA VIE
Sursaut :
Sursaut pour l'Europe

Dans notre Congrès, nous avions à examiner l'état actuel du respect de la vie et de la situation démographique en France et dans l'Europe des Douze, notamment l'évolution prévisible de ces deux faits en l'absence de correction, la nouvelle situation créée et les risques qu'elle comporte.

L'heure est maintenant venue de tirer les conclusions.

L'enjeu est énorme, comme nous le verrons, dans de multiples domaines.

Faut-il laisser les choses suivre leurs cours, selon les orientations actuelles ? C'est ce que nous allons voir en conscience, et en pleine connaissance de cause.

A - COMMENÇONS PAR LA DÉMOGRAPHIE

Nous examinerons d'abord-la situation démographique de l'Europe de l'Ouest, ses perspectives et ses conséquences.

Nous ne ferons qu'une récapitulation rapide des principaux faits, en vous priant de nous excuser du caractère technique de cette partie. Nous utiliserons le minimum de chiffres, en ne gardant que le strictement indispensable.

Premier fait : La proportion dans le Monde de l'Europe des Douze va diminuer démographiquement de 40 % dans les 30 ans à venir, de 6,22 % de la population mondiale, elle va passer à 3,82 %, du fait d'une natalité qui n'est que de 2,68 de la natalité-mondiale. Deux exemples illustrent ce fait :
– La France a actuellement une popula tion voisine de celle de l'Afrique du Nord, 57 contre 58,5 miliions. Dans 25 ans, on en sera à la moitie, 60 pour la France, 120 millions pour l'Afrique du Nord.
– l'Europe des 12 a 100 millions d'habitants de plus que le pourtour sud-est méditerrannéen non européen. Elle aura 100 millions de moins dans 25 ans.

Deuxième fait : Aucun pays de l'Europe de l'Ouest ne renouvelle ses générations, sauf l'Irlande libre, qui ne represente que 1 % de l'Europe des Douze, et dont d'ailleurs la natalité est en baisse rapide.

Le déficit est partout profond, y compris en France, ou il est seulement un peu moins profond qu'ailleurs.

Troisième fait : le vieillissement de la population est un des plus élevés du monde. Il est croissant et va subir une sorte d'explosion au moment de l'arrivée des générations importantes dans la catégorie des 60 ans et plus. Exemple : en France, les 60 ans et plus vont doubler de maintenant a la fin de cette explosion du vieillissement. Il y aura un retraite à la charge de chaque adulte en activité au lieu de un de mi aujourd'hui.

Quatrième fait : Cette forte progression du vieillissement, à moins d'un recul très important de l'âge de la retraite, va entraîner une élévation considérable des charges sociales retraite-vieillesse et frais médicaux pharmaceutiques-vieillesse, deux chapitres distincts à ne pas confondre et qui s'ajoutent l'un à l'autre. Les charges médico-pharmaceutiques vieillesse représentent en France plus de la moitié des charges maladie totales.
L'accroissement absolu rapide de la population âgée, dont il faut se féliciter, explique évidemment l'accroissement des charges médico-pharmaceutiques vieillesse, mais aussi en très grande partie des charges médico-pharmaceutiques générales.

Ceci signifie élévation des charges sociales et donc des prélèvements obligatoires pour les entreprises et pour les adultes producteurs qui supportent pour l'essentiel l'cconomie.

Cinquième fait : Il y a abaissement de la capacité d'investissement. En effet, la capacité d'investissement est ce qui reste de la substance economique, quand on a prélevé les dépenses de vie courante et les charges sociales, et l'ensemble des prélèvements obligatoires. L'augmentation très importante des charges sociales abaisse ainsi la capacité d'investissement des entreprises et des adultes producteurs. Et si l'on ne mobilise pas pour l'investissement très activement les moyens financiers détenus par les personnes âgées, ceci abaisse la capacité d'investissement de la collectivité tout entière.

Sixième fait : L'abaissement de l'investissement et son insuffisance relative abaisse la compétitivité dans la concurrence internationale.
Si dans l'Europe actuelle il y a des économies tres compétitives, comme l'économie allemande, du fait d'une compétence spécialement excellente en matière industrielle et commerciale, certaines économies sont très défaillantes. Le déficit exterieur industriel français dépasse 100 milliards de F et ne se redresse pas. Le deficit anglais est encore plus élevé.

A l'exception de l'Allemagne, aucune économie européenne n'est capable de résister pleinement en rase campagne economique, à l'économie japonaise. Et il en est déjà ainsi, alors que les conséquences de l'explosion du vieillissement ne se sont pas encore produites. Et l'Europe des 12 a déjà renoncé à des investissements de haute technologie (IDS), malgré leur interêt pour elle, parce que trop coûteux.

Septieme fait : l'abaissement de la compétitivité entraîne le risque de défaite économique. En effet, en matière de bataille économique, la sous-compétitivité n'entraîne pas un risque de vague amoindrissement, mais un risque de défaite économique avec la spirale infernale de la succession en chaîine : sous-investissement, sous-compétitivité, perte de marchés, fonte des ressources, sous-investissement accru, sous-compétitivité plus grande, plus grande perte des marchés et ainsi de suite. Bref, c'est bien la spirale infernale. D'aucuns diront : « les progrès technologiques, scientifiques, donc économiques arrangeront tout ». C'est un raisonnement simpliste. Ils oublient que ces progrès exigent précisément des investissements économiques pour être réalisés. Or, justement, en raison de la chute des investissements, ils seront au-dessous des prévisions et surtout, ce qui est plus grave encore, au-dessous de ceux de la concurrence. Cet argument simpliste est donc sans valeur.

Huitième fait : Au-delà de la spirale infernale, il y a le risque de quasi-irréversibilité de la défaite économique. Quand on est dans la défaite éconornique son sous-investissement et son sous-développement, il est très difficile d'en sortir. Les moyens d'investissement passent au-dessous des besoins d'investissement. Ce qui créée une situation irréversible sans aide extérieure, aide extérieure qui créée la dépendance.

Qui dit aide extérieure dit dette et interêtts de la dette, interêts qui empêchent les progrès économiques et absorbent les résultats des rares progrès qui peuvent se produire. C'est le cycle infernal dans lequel sont engages les pays du Tiers-Monde et on le sait maintenant beaucoup de pays communistes même européens. C'est le résultat inéluctable du vieillissement extrême non corrigé de la population.

Neuvième fait : Il y a en outre l'irréversibilité démographique. Nous n'avons pas le temps ici d'en démontrer le mécanisme, mais il est évident qu'une population adulte raréfiée par la dénatalité de ses ascendants écrasée de charges et en état de défaite économique ne peut plus augmenter du chiffre nécessaire sa propre natalité pour reconstituer l'effectif anterieur.

Une chute de natalité de remplacement strict de 50 % exige que la génération suivante amputée de moitié, ait une natalité trois fois supérieure à la natalité de remplacement, pour reconstituer l'effectif, soit six fois la natalité des ascendants directs. Dans la situation économico-sociale créée, c'est impossible.

Voici donc les perspectives qui menacent l'Europe de l'Ouest sur sa lancée actuelle et sans correction. Elles sont inacceptables. C'est pourtant ce que nous proposent ceux qui s'opposent activement à toute correction, comme certains politiciens, qui veulent ouvertement aggraver la dégradation démographico-économique de l'Europe, ou comme les autres qui opposent la force d'inertie la plus parfaite à tout effort de correction.

A - Notre sous-titre du Congres est : "L'EUROPE POUR LE MONDE"

Sa raison est la suivante : il est tout à fait certain en effet, qu'en l'absence de correction, l'effort financier pour tenir dans la compétition internationale sera absolument maximum, raclera toutes les disponibilités et qu'il ne sera donc plus possible de distraire quoi que soit pour les aides extérieures, donc pour aider le Tiers Monde.

On peut, sans paradoxe, dire que c'est par le rétablissement de la vitaIité de l'Europe, que passa la possibilité d'aider le Tiers Monde, donc la solution pour lui.

Le Monde Soviétique, plongé dans le désastre économique provoqué par sa doctrine politique et les conceptions économiques de celle-ci en est totalement incapable.

Les U.S.A. ont d'énormes problèmes et ne peuvent pas subventionner le monde entier à eux seuls.

La Nouvelle Asie industrielle pense d'abord à elle, et d'abord à consolider ses succès et ne veut pas engloutir ses bénéfices dans un immense tonneau des Danaïdes.

C'est donc seulement une Europe vigoureuse qui peut l'aider, en prenant d'ailleurs des précautions spéciales sur le plan de l'utilisation financière, afin de ne pas renouveler les cuisantes expériences antérieures. Ce n'est pas une Europe recroquevillée, diminuée, atteinte par un
extrême vieillissement en état de défaite économique et d'implosion démogra
phique qui le pourra.

Ce comportement suicidaire, egoïste de l'Europe, est une désertion face à la misère du Monde pauvre.

Tout cela devrait inciter les gouvernements européens à nous entendre.

B - Abordons maintenant le RESPECT DE LA VIE

Résumer la situation dans l'Europe des 12 est rapide. Sauf l'Irlande libre (1 % de la CEE), tous les autres pays ont accepté ou subi le non-respect de la vie humaine a son debut, à savoir l'avortement.

Quand il n'est pas encore légal, la loi d'interdiction est suspendue plus ou moins complètement (Belgique).

Il y a certes des différences dans les délais et modalités. Certains comme la France ont en outre accepté l'eugenisme de sinistre memoire. (Allemagne nazie), article 162-12 de la loi du 17 janvier 1975.

L'euthanasie est tolerée, parfois en grand, comme aux Pays-Bas et de grands efforts y sont faits pour aboutir à sa légalisation. Il y a en somme une triade anti-vie (anti-respect de la vie), avortement - eugénisme - euthanasie, dont seule une partie est appliquée Iégalement.

La procreation médicalement assistée pose des problèmes spéciaux, dont certains touchent a l'avortement et au rôIe de l'État dans la procréation et le contrôle de la population, et nécessiterait des développements particuliers, d'ailleurs abordés dans ce Congrès.

Toute la philosophie anti-vie s'efforce de rendre légale l'ensemble de la triade. Ils sont à mi-chemin. La question est de savoir si ce qui existe régressera, si les choses resteront en l'état ou si la légalisation de la .triade complète abou.tira.

.Ceci dépend de la puissance des forces philosophico-politiques en présence. Ceci modifie la société et modifie la nature politique du régime. Bien entendu, les questions de démocratie et d'état totalitaire dépassent la question du respect de la vie, maIgré son importance. Il n'empêche que cette question influence la nature de la société, le Droit et la structure politique.

Les atteintes à la vie humaine ne concernent pas tout le Droit, mais une partie importante de celui-ci.

En somme, la question poséee est : quelle société aurons-nous dans cette Europe de demain, quel régime politique aurons-nous ? Revenons au fondement de la discussion.

La vie humaine commence à la conception et le patrimoine genetique est complet dès ce moment et il n'y aura plus aucun apport génétique ultérieur jusqu'a la mort. Les bases organiques de l'individualité et de la personnalité sont posées dès cet instant.

L'avortement est bien la mise à mort d'un être vivant humain ayant la totalité de son génome définissant la personne. C'est un meurtre évident, prémedité, portant sur la personne d'un être humain, en outre complètement sans défense et complètement innocent.

Ces caractères conférent à cet acte le maximum de gravité si nous les transposons à n'importe quel être humain.

Il y a dans le droit une logique, qui assure une hiérarchie des peines et des sanctions, selon la gravité de l'acte commis, logique et hiérarchie assurant la cohérence du Droit, cohérence qui assure elle-même l'autorité et donc la force du Droit. Dès lors que l'avortement, avec ses 4 caractères péjoratifs maxima, est absout complètement par la loi (et en plus remboursé financièrement), au nom de quoi les actes moins graves, autres crimes prémédités ou non et a fortiori, les délits non criminels, simples fautes, seraient-ils sanctionnés, puisque l'acte le plus grave ne l'est pas ?

Les sanctions perdent leur légitimité dans les autres crimes ou délits. Et le droit perd sa cohérence, devient donc incohérent et par la contradictoire et arbitraire, et perd ainsi de son autorité et de sa force.

– Au nom de quoi, Ia même personne humaine, selon qu'elle pas encore à l'air libre ou qu'au contraire elle l'est, peut être tuée, sans sanction ou au contraire avec sanction.

C'est une incohérence et une discrimination selon l'âge, illégitime, que rien ne justifie et qui ne figure d'ailleurs pas dans la Constitution.

– Tuer volontairement un enfant avant sa naissance ne coûte pénalement rien et est payé pour les frais engagés, alors qu'un stationnement irrégulier est sévèrement sanctionné et littéralement traque, montre l'incohérence du droit actuel, est de plus une insulte et une injure à la personne humaine, et à sa dignité, et montre de façon éclatante l'étendue du mépris que les initiateurs de ces lois ont pour la personne humaine.

Si la sanction pour l'acte le plus grave n'existe plus, tout le reste du système de sanctions est déstabilisé. Le non-respect de la vie humaine ébranle tout l'edifice du droit, même dans ce qui n'implique pas une atteinte à la vie elle-même. Le respect de la vie humaine apparaît comme la cIé de voute de cet édifice.

– La ligne de partage entre la partie sanctionnée et la partie non sanctionnée est elle aussi arbitraire.

– Même s'il reste dans le droit actuel des morceaux de logique et de cohérence, l'ensemble ne l'est plus et l'arbitraire n'est pas appliqué par la logique cohérente, mais par le pouvoir politique.

Le recul du droit va ainsi de pair avec une extension du pouvoir et de la force politique et c'est par l'arbitraire politique que la France viole l'article 2 de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales du 4 novembre 1950 qu'elle a ratifié le 3 mai 1974 et qu'elle doit appliquer notamment depuis l'arrêt du Conseil d'État du 20 octobre 1989.

– La légalisation de l'avortement créée une autre différence majeure avec le passé.

Le médecin hippocratique obeit à sa seule conscience. Dans l'avortement, les médecins obéissent à un tiers et tuent sur ordre de ce dernier. Ils tuent sur ordre.

Des malades ne peuvent confier leur santé et leur vie à des medecins capables de tuer sur ordre de tiers, c'est l'évidence et dans ces cas, la confiance du malade est ruinée.

La sauvegarde réside dans la liberté de choix du medecin par le malade, liberté essentielle que certaines forces politiques veulent supprimer (dans quelle intention profonde ?).

Qui est le tiers? Dans l'avortement, c'est la femme, le plus souvent influencée.

Mais, quand on adopte la règle d'obéir à un tiers, on peut obéir à un autre tiers. L'État, par exemple, donc le pouvoir politique.

Dans l'avortement, lêtre humain visé est tout au débutde sa vie.

L'avortement eugénique, légal en France (art. L 162-12 de la loi Veil) a lieu un peu plus tard dans la grossesse.

L'euthanasie concerne des humains plus âgés, adultes ou âges ou gravement malades.

Le mouvement anti-vie cherche a rendre légale toute la triade.

Ce n'est pas encore le cas au stade actuel de la bataille philosophico-politique. (Mais, Jacques ATTALI, Conseiller du Président de la République, déclarait, il y a quelques années, dans L'AVENIR DE LA VIE Éditions Seghers, « l'euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures ».

Si l'eugénisme global et l'eufhanasie deviennent legaux, des médecins pourront tuer sur ordre, sans sanctions légales et pénales pratiquement du début à la fin de la vie, comme ce fut le cas dans l'Allemagne nazie. Les conséquences seraient énormes. D'abord, qui peut le plus peut le moins.

S'ils peuvent tuer sur ordre, ils peuvent mentir sur ordre. C'est toute la psychiatrie politique sovietique. Deux médecins psychiatres d'État peuvent declarer que n' importe qui a des troubles psychiques et doit eêtre interné, ou a une maladie incurable, douloureuse, nécessitant .l'euthanasie, pour lui éviter de pénibles souffrances (Cf. nazis).

Même dans un pays comme la France actuelle, quand on nous rapporte, par exemple, qu'un médecin conseiller municipal fait exécuter par des tueurs à gage un de ses collegues, bien qu'existent des risques de sanctions pénales, si la triade anti-vie devenait légale, avec l'imagination qui règne dans ces domaines, le fait qu'il existerait des gens capables de tuer sur ordre, comme cela existe déjà, mais alors sans sanctions pénales, ouvrirait dans notre société des perspectives grandioses.

Ainsi, cette triade a été utilisée très largement par des systèmes totalitaires certains, mais en plus elle fournit des moyens à tel ou tel système totalitaire nouveau éventuel.

La triade anti-vie a fait dans l'Europe actuelle une bonne partie de son chemin, mais n'est pas parvenue à sa plénitude. Elle affaiblit le Droit, ruine l'État de Droit, augmente le pouvoir politique et fournit des moyens d'action à un totalitarisme éventuel.

Il y a d'autres mécanismes totalitaires accessibles : la conquête d'une large majorité dans le grand appareil médiatique. Si un parti important s'assure le contrôle d'une large majorité médiatique, il est à l'abri très largement des fluctuations de l'opinion et peut parvenir à un pouvoir presque absolu. De même, si une philosophie devient fortement dominante, dans ce grand appareil médiatique qui fait l'opinion, elle règne. Nous sommes déjà dans cette situation.

Les grands malthusiens avorteurs internationaux support de la triade anti-vie exercent un contrôle fortement majoritaire sur les grands médias et soutiennent en outre globalement le pouvoir en place, le mettant à l'abri des vagues de l'opinion, et lui permettent ainsi un pouvoir quasi-absolu.

Ils peuvent laisser parler leurs adversaires, se donnant le bénéfice moral de l'objectivité apparente, et du maintien de la libre expression.

Il leur suffit, ensuite de couper pratiquement la diffusion, pour empêcher ceux-ci d'atteindre le grand public. Les résultats sont supérieurs aux interdictions absolues des dictatures classiques et le pouvoir d'un grand parti qui contrôle le grand appareil médiatique est presque aussi grand et sans doute plus que celui des dictatures habituelles, dont les ébranlements actuels montrent les faiblesses.

Cette domination sur l'opinion et le pouvoir ne suffit pas à nos grands malthusiens internationaux.

Il leur faut plus. Dans le livre d'une grande Internationale, dont ils sont. les maîtres : la Crise de la Democratie ( 1975 p. 182), ils souhaitent, je cite, « que les gouvernements conservent les droits et la possibilité pratique de retenir l'information à sa source ».

Ils s'attaquent ainsi ouvertement à la liberte de la Presse, un des fondements de la Démocratie, et par là ont un comportement nettement totalitaire.

Ils font partie de structures mondialistes. Un des membres éminents de celles-ci, Cord MEYER, Président de l'Association Mondialiste américaine explique, je cite : « une fois qu'elle sera jointe au gouvernement fédéral mondial, aucune nation ne pourra se détacher ou se révolter, du fait que disposant de la bombe atomique, le gouvernement fédéral mondial rayerait cette nation de la surface du globe ». L'esprit totalitaire est évident. Le risque totalitaire est donc réel (et plus grand qu'on ne pense généralement dans nos pays). Ajoutons que l'influence de ces groupes est très grande en Europe, et s'oppose précisement à ce que l'Europe sorte de ses problèmes dans les deux domaines etudiés ici. Ce sont eux qui les créent et les imposent, et s'opposent à leur correction. C'est une des grandes raisons de nos difficultés en France et dans le reste de l'Europe.

Il y a donc un réel danger juridico-politique pour les états européens et la future Europe. Europe qui a, peut-on dire, de lourds antécédents.

En outre, les diverses formules proposées pour la constitution de la nouvelle Europe comportent des risques spéciaux pour certaines d'entre elles. Sans entrer dans ces discussions qui n'ont pas leur place ici et qui, d'autre part, risquent d'être, caduques, en raison des multiples changements qui peuvent intervenir, disons qu'avec la règle de l'unanimité dans les décisions de l'exécutif, il n'y avait aucun danger qu'une majorité impose ses vues à une minorité ou à un État isolé.

Mais, avec la règle de la majorité, ce risque est entier et une minorité ou un État isolé n'a pas le pouvoir de s'opposer aux décisions d'une majorité qui peut être une coalition contre tel ou tel État.

L'Assemblée Européenne de Strasbourg, consultative pour le moment, s'indigne que l'IVG soit encore interdite de jure et de facto dans deux états membres de la Communauté européenne, en l'occurence l'Irlande et la Belgique (1). Cette assemblée, purement consultative a peu de pouvoirs.

Supposons qu'elle devienne un véritable parlement, le risque devient beaucoup plus considérable.

Et surtout, si la Commission exécutive adoptait ce point de vue, avec la règle de l'unanimité, elle n'aurait pas le moyen d'imposer Sa décision. Avec la règle de la majorité, elle l'a bel et bien. Et ces deux pays se verraient contraints de s'aligner.

Sans entrer dans ce redoutable débat, disons que, pour nous, les droits des minorités doivent être absolument préservés, et que les nations ne doivent pas être contraintes, et notamment en matière de respect de la vie, démographie et famille, elles ne doivent pas se voir imposer, par une majorité hostile, des politiques contraires à leur philospphie, à leur intérêt, voire à leur survie.

Tout ceci brosse des pays européens un tableau très peu satisfaisant avec des dangers certains.

Un autre grand problème est la DISSOCIATION ENTRE LA SCIENCE ET L'ÉTHIQUE :

C'est un autre danger européen et mondial. Expliquons-nous : la Science actuelle est toute puissante, fait des progrès à pas de géant. Elle sera demain encore plus puissante, dans ce XXIe siècle qui se pointe. Elle implique des enjeux et des intérêts économiques énormes, dans presque tous ses domaines, haute physique, conquête de l'espace, exploration du génome, etc...

Mais, la Science peut tout autant le mal que le bien. C'est l'éthique qui assure la direction, et quand on dirige un engin très puissant, et qui met en jeu de très grands intérêts et les passions humaines, il faut une direction très ferme, très lucide, très cohérente pour tenir la ligne.


Le problème de la direction de la Science a toujours existé.

Qu'est-ce qui a changé.? C' est que la Science est devenue très puissante, et met en jeu des intérêts énormes et que l'Éthique, elle, est devenue faible, fragile, flottante, incertaine quant à sa propre orientation.

La direction a deux orientations possibles : le mal et l'hostilité à la vie humaine : appelons-la la contre-éthique ; le bien et l'amour de la créature humaine et de son bien, appelons-la l'éthique.

Le sens du mal est en effet une direction comme l'autre, mais inverse de l'autre.

Ou bien il l'emporte et avec la puissance de la Science actuelle et future, le pire est à craindre.

Ou bien, le sens du bien l'emporte et la Science peut être très bénéfique pour l'Homme et l'Humanité.

Tant que le combat entre les deux, entre l'éthique du bien et la contre-éthique du mal, est incertain, la résultante est elle-même incertaine, mal affirmée, sans puissance, incapable d'assurer avec fermeté la direction de la Science.

Cette incertitude et cette faiblesse de l'Éthique résultante est un très grand danger contemporain.

Malraux disait : « Le XXle siècle sera spirituel ou ne sera pas » ; on peut dire aussi bien : « l'Éthique du bien sera puissante et l'emportera franchement, et nous vivrons, ou elle restera débile et l'Humanité sera en très grand danger ».

Le respect de la vie humaine et sa protection sont le centre et la référence (supérieure) de l'organisation de la société. Et une éthique incohérente sur ce point central, donc contradictoire, est une ethique fragile, incapable de diriger avec la fermeté qui s'impose à une Science toute puissante. Et c'est la dissociation actuelle entre la toute puissance de la Science et la débilité de l'Éthique qui crée les plus grands dangers contemporains pour l'Europe et le Monde.

Beaucoup de peuples vivent dans l' incohérence et la contradiction dans les domaines les plus divers, et pourtant ils vivent. Mais, ils vivent mal et en danger, et nous en connaissons beaucoup qui vivent dans le marasme.

Dans nos deux domaines, la situation européenne actuelle et les perspectives d'avenir sont mauvaises, sans correction.

ET POURTANT, LES RAISONS D'ESPÉRER EXISTENT :

Elles sont multiples.

D'abord, il y a des solutions. S'il n'y en avait pas, on pourrait courber le dos, mais il y en a, à condition, il est vrai d'agir maintenant rapidement.

Si d'atermoiement en atermoiement, on se retrouve dans 10 à 15 ans, sans avoir rien fait, alors il n'y aura plus pratiquement qu'à subir, sans pouvoir, éviter quoi que ce soit.

D'autre part, des pays importants ont amorcé leur redressement.

Dans le domaine respect de la vie, les U.S.A. ont avancé un revirement important de l'opinion et les Présidents REAGAN et BUSH ont pris parti pour le respect de la vie. Dans le domaine démographique, la Suède, maIgré la longue tradition malthusienne et socialiste a finit par être ébranlée, et a mis au point une politique familiale nouvelle et qui a dejà donné des résultats encourageants, puisque sa fécondité est maintenant nettement au-dessud de la fécondité française. Ces deux exemples prouvent qu'un redressement est possible.

Et l'inacceptable est inacceptable, et il faut le repousser et le réduire, quelles que soient les difficultés.

Notre politique, pour y parvenir, est clairement définie. Elle est parfaitement applicable avec ses trois parties : respect de la vie, politique démographique et familiale, mesures d'accompagnement économique indispensables pour le financement. Elle fait en soi la matière d'un Congrès (le prochain).

Il faut, pour aboutir, militer activement pour elle, avec tous les moyens que vous proposent nos diverses associations qu'il faut rejoindre et renforcer.

Le seul véritable problème est le refus obstiné de la classe politique établie de s'occuper de ces questions et l'impression qu'elle a, qu'on a tout le temps de voir venir, ce qui est absolument faux.

C'est le danger majeur. Il faut que tous les militants de cette salle et de nos mouvements travaillent spécialement leurs hommes politiques.

UN SURSAUT PUISSANT S'IHPOSE SANS DELAI

Il suppose un changement rapide et profond. Nous ne pouvons pas nous payer le luxe de prendre 20 ans pour une ébauche de commencement de réflexion. Alors, il sera trop tard définitivement et irrémediablement. C'est maintenant qu'il faut agir.

Si en politique les solutions intermédiaires et les compromis sont fréquents, dans cette question. il n'en est pas de même.

En dernière analyse, il n'y a pas d'intermédiaire entre le respect de la vie humaine et le non-respect de la vie humaine.

Vous êtes-vous demandés, par exemple, quel est le contraire de l'expression Laissez-les-Vivre ? Eh bien, c'est Laissez-les-Mourir, Laissez-les-Tuer, Tuez-les ou Faites-les-Tuer (toutes actions condamnees par la loi : non assistance à personne en danger, incitation au crime).

C' est le non-dit implicite mais évident : de ceux qui nous combattent avec l'énergie farouche que l'on sait. C'est le non-dit de ceux, par exemple, qui viennent de déposer à l'Assemblée nationale le 15 novembre 1989, la proposition de loi n° 1 000 (unanimité du groupe socialiste plus apparentés), qui trouvent qu'on ne tue pas assez facilement. Les adeptes de ces 4 devises implicites pratiquent l'exclusion de l'autre par la mort, le refus de l'autre qui va jusqu'au crime.

Entre le concept biblique avec les données de la Science les mieux établies qui font de l'homme le phénomène d'organisation et le phénomène organisant le plus puissant de la création et ceux qui considèrent que l'Homme est le cancer de la terre, comme feu Aurelic PECCEI, Président fondateur du Club de Rome et tous ceux qui le suivent à savoir nos adversaires, il n'y a pas de conciliation possible. Les deux thèses sont inconciliables. On ne peut passer de l'un à l'autre que par un changement profond, une conversion par son propre chemin de Damas en la matière (ou autrement). C'est là qu'est l'espérance dans ce combat.

C'est le message à transmettre et l'action à entreprendre.

Donc, c'est un sursaut puissant que nous demandons aux hommes et aux femmes de France et d'Europe. Il faut qu'il soit assez fort, pour renverser la situation et redresser le cours de l'Histoire.

(1) À la date de notre Congès, la loi n'était pas encore votée en Belgique.


Dr Emmanuel Tremblay

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, mars 1990

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