Oui,
si un miracle ne se produit pas, il se fera que dans 8 ou 15 jours,
selon les débats qui vont se dérouler a la Chambre
des Députés, l'Irlande restera le seul pays en Europe
où l'avortement est encore illegal. Cette évolution
à succédé à beaucoup de palinodies,
de tergiversations, de manuvres de retardement. Un parti
a été particulierement ferme dans son opposition
à l'avortement, c'est le C.V.P., c'est-à-dire
le Parti Chrétien Flamand. Les partis socialiste,
écologiste communiste, il n'en existe plus
sont évidemment en bloc pour la légalisation. Il
existe alors un 3ème parti qui compte (le Parti Libéral
: P.R.L.), et où les opinions sont divisées.
Mais, il y a eu conjonction du Parti socialiste avec la fraction
du Parti libéral, qui est anti-vie et ils sont parvenus
à obtenir une majorité au Senat, il y a 3 mois et
la confirmation de ce verdict regrettable risque d'avoir lieu
dans la semaine à venir.*
On
a declenché en Belgique une action de barrage sur le plan
surtout spirituel, parce qu'on a estimé que ce n'était
plus que du ciel que le salut pouvait venir. L'espoir de tous
les défenseurs de la vie se fixe à l'heure actuelle
sur la royauté et sur le pouvoir qu'a le Roi, d'après
la constitution, de refuser de confirmer par sa signature une
loi avec laquelle il serait en désaccord.
Cela ne s'est produit qu'à de rares occasions, dans le
passé, c'etait d'ailleurs avant la guerre de 14-18, par
le Roi Léopold II. Avec le Roi actuel, évidemment,
et après les déclarations qu'il a faites dans deux
occasions solennelles où il soulignait le caractère
sacré de la vie humaine avant comme après la naissance.
Il avait d'ailleurs fait une allusion absolument claire et nette
et formelle à la declaration des droits de l'enfant de
l'O.N.U. ce qui nous a évidemment remplis d'espoir
que l'attitude du Roi sauvera la Belgique du desastre.
Pour
ce qui est de la situation démographique en Belgique, elle
est, évidemment, après celle de l'Allemagne, peut-être,
une des plus catastrophiques, je puis donner lecture ici d'un
éditorial paru dans notre bulletin la Voix de la Vie,
il y a quelques années qui n'a rien perdu de son actualité,
car les faits, par la suite, se sont chargés de vérifier
le sombre pronostic de ces lignes. Cet article était intitulé
: « le glissement vers la tombe ».
Dans
notre précédent numéro, nous avons dénoncé
le caractère bientôt irreversible de la décrépitude
démographique de la France et constate que la Belgique
était hélas, encore plus bas. De façon on
ne peut plus convaincante, le graphique (remis a jour) illustre
l'effrayante cadence de notre descente à l'abîme
amorcée en 1965, comme dans la plupart des autres pays
européens, par la chute quasi continue du nombre de naissances.
En _l'espace de moins d'une génération, cela représente
un déficit de plus de 500 000 enfants pour une
population de 10 millions d'habitants. Au rythme actuel,
dont il y a lieu de redouter l'accélération au cours
des prochaines années, chaque génération
ne se verra plus remplacée qu'à 80 %. Il est
fatal que le vide attire. Le trou sera donc comblé au.
moins partiellement par l'immigration au grand détriment
de notre authenticité soumise à une dénaturation
progressive. Il ne faudra pas un demi-siècle pour que dans
la plupart de nos écoles, il devienne inconvenant et même
impossible de parler à nos enfants de leurs ancêtres
les Gaulois. On en est d'ailleurs déjà là
dans maints établissements scolaires à Bruxelles.
C'est la première fois de toute notre histoire que sévit
une aussi implacable dénatalité. Bien pire qu'un
spectre, elle est une horrible realité devant laquelle
nos responsables, si haut placés, soient-ils, restent obstinement
impassibles et muets. Ne voient-ils donc pas quel sera un jour,
pour le pays, le prix de leur coupable inertie ?
Ghislain
Van Houtte
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, mars 1990
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