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HISTORIQUE DE LAISSEZ-LES-VIVRE – SOS FUTURES MÈRES



IMPRIMERXIIIe Congrès : VIE - FAMILLE - ACTION
La lutte contre l'incitation à la débauche :
un combat pour la vie et la famille

Olivier Pichon : Pour traiter de la question que François Marie ALGOUD appelle à juste titre l'incitation à la débauche, nous allons procéder comme lors de notre première rencontre sur les ondes de Radio-Courtoisie, sous la forme de questions précises.
Tout d'abord, que je vous dise à la fois ce qui m'a plu dans la personne de François-Marie ALGOUD et dans son action. Il s'est montré capable d'aller à l'essentiel et de proposer très vite des moyens d'action. Cela tient sans doute à sa qualite d'ancien chef d'entreprise. C'est qu'en effet, nous sommes ici tous d'accord sur le drame de l'avortement. Il ne suffit pas d'en être philosophiquement convaincu et socialement conscient. L'avortement n'est que l'aboutissement, vous le savez, d'une réaction en chaine qui atteint toute la société. Il en est l'image négative et tragique.

Mais ce drame, qui se joue au sein de nos avortoirs subventionnés, résulte de tout un environnement. Considérez les murs de nos villes, considérez les écrans de nos télévisions, considérez les journaux et les magazines de nos kiosques et plus insidieusement encore la littérature enfantine, voire les manuels scolaires. A force de tout voir, on finit par tout accepter, et à force de tout accepter, on finit par tout approuver, disait Saint-Augustin. Eh bien, c'est sous son patronage éminent, et Saint-Augustin était l'observateur attentif d'une société décadente, c'est sous son patronage que je voudrais vous interroger sur les armes que l'on peut forger dans ce qu'il faut bien appeler une guerre faite à nos enfants, nos familles et la société toute entière.

Cette guerre qui nous est faite rend légitime la défense que nous voudrions vous proposer et je prends un exemple : le minitel rose doit disparaîitre. Outre les profits scandaleux qu'il engendre, il est l'outil préféré des maniaques sexuels et il faut savoir qu'aujourd'hui, les services de police traitent de plus en plus d'affaires de cette sorte. Il ne s'agit pas uniquement de proxénétisme, mais d'incitation des mineurs à la débauche et de la pédophilie.
Alors, ma première question sera : que peut-on faire, dans sa commune, contre ce raccolage publicitaire sur la voie publique, quels sont les pouvoirs d'un maire ?

François-Marie ALGOUD : Il est important de rappeler au départ qu'il ne suffit pas de faire des grands discours sur la pudeur. Ce n'est pas le sujet. Le problème est qu'il y a une immonde saloperie. Et on peut lutter et sur le point précis que nous abordons, les maires ont des pouvoirs de police considérables depuis la loi de décentralisation. Or, chacun de nous peut le faire, personnellement ou avec les associations de famille, il est possible de demander au maire un arrêté interdisant l'affichage, et d'autre part la distribution des journaux gratuits dans lesquels il y a, vous le savez, des demi-pages, et parfois 4 pages d'annonces pour ces messageries télématiques pornographiques, car c'est là le terme de la Cour d'Appel en juillet 1989.

Les maires ont ces pouvoirs. Nous avons commencé des campagnes de ce genre et actuellement nous avons plus de 30 arrêtés. Et jamais il n'y a eu d'intervention d'un préfet, puisque vous le savez, le préfet a deux mois pour déclarer qu'un tel arrêté outrepasse les pouvoirs du maire. Et attention à l'affichage. Ce n'est pas seulement l'affichage sur les grands panneaux, c'est aussi l'affichage chez les commerçants, chez les marchands de journaux, article 249 du Code Pénal et loi de 1949 de protection de la jeunesse.

O.P. : D'ailleurs François-Marie ALGOUD a publié une liste des communes qui, d'ores et déjà ont pris des arrêtés sur ce que j'ai appelé improprement le "Minitel rose". Je peux vous en citer quelques unes : Antony, le Bouscat, Boulogne, Verneuil-sur-Seine, Villeneuve-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, Lyon, Poissy, le Plessis-Trévise.

Deuxieme question : vous avez employé l'expression de "pornotrafiquants". Est-ce à dire que derrière cette appelation il y a des enjeux politico financiers ?

F.M.A. : Il y a surtout tous ceux qui veulent gagner de l'argent à n'importe quel prix. Car on fait de l'argent: les messageries télématiques rapportant à peu pres un milliard lourd aux sociétés qui s'en occupent, et six cents millions aux télécom. Puisque vous le savez, quand on appelle le minitel, ça rapporte un argent fou, et on voit derrière des banques qui vous sont très connues, ou vous avez peut-être des comptes, des journaux très connus. Et comme le portefeuille est, en général devant le cœur, on s'arrête au portefeuille et on ne va pas jusqu'au cœur. Vous avez un livre intitulé : Le sexe, la politique et la finance de Yann Moncomble, qui donne des précisions et ce livre précise, avec des noms, toute une entreprise ou l'on retrouve des hommes politiques de toutes couleurs.

O.P. : Alors, vous nous avez montré qu'il y avait en effet des risques importants, mais que le citoyen n'est pas impuissant, puisqu'il existe des lois. Maintenant, après le citoyen, ce qui nous intéresse, c'est le père de famille. Comment peut-il se défendre contre l'incitation à la débauche, car l'intimité familiale n'est jamais préservée. Je pense notamment à la television qui se livre jusqu'au cœur même de la famille à de veritables agressions. Quels sont les moyens de lutter ?

F.M.A. : Il y a un certain nombre d'associations qui luttent contre ces saletés. Il y a en particulier R.O.C., dirigé en particulier par Pierre d'André, son épouse et leur équipe si dynamique. On doit aider cette association et y faire écho, c'est-à-dire que quand on a vent d'une émission et qu'on sait ce qui s'y prépare, il est parfaitement possible d'agir. Lorsque vous avez vent d'une émission, par R.O.C. ou par le supplément de Famille Chrétienne qui est fait par leur équipe, il est parfaitement possible de faire trois choses :
1°) Pendant cette émission on peut téléphoner au directeur de la chaîine.
2°) Il faut en même temps prier, car l'action sans la prière, ça ne va pas.
3°) Il faut le lendemain écrire et confirmer ce que l'on a dit.

Quand le standard croule sous les appels qui viennent de partout, et que vos lettres viennent par derrière, il y a des émissions qui sautent. Les lettres ne suffisent pas. Il faut agir pendant l'émission.

Il faut aussi s'appuyer sur des associations. Il faut appuyer à fond ce que fait R.O.C. et faire écho quand R.O.C. dit de réagir.

D'autre part, dans la famille, chacun fait ce qu'il peut : former les enfants, leur donner une formation telle qu'ils réagissent. Mais, vous ne pouvez pas empêcher que quand les enfants sortent, ils voient tous ces immondices, aussi si vous n'agissez pas, en même temps, en tant que citoyen, vous ne réussirez pas. Quand vous avez des jeunes qui pianotent le mercredi sur le Minitel, quand vous avez les vidéo-cassettes porno dans les grandes surfaces, on peut agir.

O.P. : Alors, précisement, vous parliez des magazines de publicité gratuits qui sont maintenant remplis de tous ces mauvais conseils. Y a-t-il un moyen de lutter contre ces magazines ?

F.M.A. : Il y a justement toutes les lois utiles et dans le document que nous mettons à votre disposition et qui s'appelle "Vade mecum pour lutter contre les incitations à la débauche", on passe en revue toutes les lois. Le tout, c'est qu'on veuille appliquer la loi. Vous pouvez demander au maire un arrêté contre la diffusion de ces publications, tant qu'elles contiennent ces ordures. J'ai un modèle d'arrêté à votre disposition.
Mais, il y a des choses toutes simples : quand on en met dans les boîtes aux lettres, je connais des enfants qui les sortent au fur et à mesure. On nettoie des rues entières comme ça. En outre, il y en a des tas chez les commerçants. Comme c'est gratuit, vous pouvez prendre le tas, et ça se fait.
Vous avez des procédés simples pour les marchands de journaux qui ne comprennent pas que les affiches pédophiliques, c'est interdit, la bombinette à peinture noire est efficace. Quand la boutique est fermée et que vous avez bien sali la glace, le boutiquier ne tarde pas à devenir intelligent.

O.P. : Alors, on constate aujourd'hui avec la montée de la pornographie la montée de la violence faite aux enfants et leur disparition de plus en plus fréquente. Alors, là dessus, l'association que vous présidez fédère toute une série d'associations pour donner des moyens aux familles, lorsque l'enfant a disparu ou pour prevenir ce risque.
Expliquez-nous l'essentiel de l'action que mène l'Association pour la dignité humaine.

F.M.A. : L'Association pour la Dignité humaine est en quelque sorte une confédération. La présidente est Christine BOUTIN, et je suis secrétaire général depuis quelques mois. Il y a donc un certain nombre d'associations adhérentes et parmi elles, il y a le Cercle de la Cité Vivante pour la sauvegarde de la dignité humaine qui mène le combat en affichant son drapeau chrétien et j'en suis le président.
Le Cercle de la Cité Vivante a decidé d'aider un couple et un troisième personnage que je ne nommerais pas, pour des raisons de sécurité, car ils s'occupent des problèmes de disparitions d'enfants.
Car, vous n'ignorez pas qu'il y a environ 100 000 fugues par an. Il y a des enfants et des jeunes qu'on ne retrouve jamais, car ils sont enlevés. Ça va très loin, car nous avons des centaines de dossiers, allant de 4 ans à 43 ans (des femmes mariées qui se font enlever sur une plage...), en général pour des réseaux de prostitution.

Puisqu'un enfant se vend, en Suisse 500 000 F pour les bordels des pays du Golfe. J'ai été témoin, à Bahrein, d'un certain nombre de faits.
Or, il y a 5 à 6 enlèvements par jour : 162 en un mois et je dis : « heureux les parents qui retrouvent un cadavre », car les autres sont condamnés à la torture morale toute leur vie.
Donc, vous avez un problème très grave. Vous avez des enfants ou des jeunes qui pianotent, qui téléphonent, qui ont des rendez-vous et, comme me le disait un commissaire de police principal, ils tombent dans une nasse et c'est un enfer (on le sait par ceux qu'on arrive à sauver) .

O.P. : En cette matière, on tombe très souvent dans la non-assistance à personne en danger. En effet, les parents ignorent parfois une chose très simple qui est que, dès que l'enfant est disparu, il faut porter plainte contre X dans l'heure qui suit. C'est le meilleur moyen d'avoir la certitude que l'enquête sera poursuivie. Et quelquefois, nous avons des cas de jeunes gens ou de jeunes filles qui disparaissent à 17 ans et quelques mois, et comme la plainte n'est deposée qu'après la majorité, eh bien, ces jeunes qui n'existent plus pour la police, puisqu'ils ont pratiqué l'exercice le plus élémentaire de la liberté.

F.M.A. : Parce qu'il y a le droit à disparaître. Justement, ce comité est là pour conseiller les personnes qui sont dans le désespoir, d'autre part, il est en train de constituer avec des juristes quelques projets de loi, parce qu'il y a là des lacunes très graves.
Mais, dans un autre domaine, on ne parle pas assez du rôle que jouent les vidéo-cassettes pornographiques. Elles sont totalement illégales quand on les présente dans les magasins. Or, elles sont soutenues par 70 publications qui elles-mêmes sont diffusées par les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne. Or, vous pouvez agir dans les magasins, nous avons écrit dans notre "Vade mecum" tout ce qu'on peut faire.

O.P. : J'ai envie de me faire un petit peu l'avocat du diable. On nous oppose que l'idéologie pornographique se présente comme celle de simples partisans de la libération des mœurs et leur production ne sont que des divertissements ou des exécutoires. Que repondez-vous ?

F.M.A. : Il y a une première réponse qui est que la liberté s'arrête à la dignité humaine. Dès qu'on attaque la dignité humaine , il ne peut y avoir liberté de salir son voisin, ou de le pervertir. C'est fondamental.
Et ensuite, la protection de l'enfant est capitale. S'attaquer aux jeunes, c'est immonde. Quand on sait ce qui se fait lors de réunions fermées, quand on sait ce qui se fait sur des enfants de 4 ans, ou de 18 mois, on ne peut pas parler de liberté.

O.P. : D'autant que vous aviez signalé une chose qui est assez caractéristique de notre époque, à savoir que, non seulement ces productions ne sont pas neutres, mais elles pratiquent un proselytisme, un véritable impérialisme. Il revient contre la loi de ne pas accepter ces pratiques, comme c'est le fait déjà pour l'avortement.

F.M.A. : Ce qui est anormal, on voudrait maintenant nous le montrer comme normal. Ceux qui ne sont pas pédérastes ou lesbiennes, ils sont anormaux et M. BILLALIAN a déclaré à la télévision que l'homosexualité apportait un plus. On ne va pas nous imposer ces idees, en nous disant « vous devez être comme nous ».
On nous dit aussi : « vous menez un combat d'arrière garde ! ». Je réponds les ringards, c'est tous ceux qui sont dans la pourriture d'il y a 2 000 ans. Nous, nous sommes les gens de l'avenir, parce que nous sommes les gens de la vie.

O.P. : Vous le savez, la loi punit quiconque maltraite un groupe ethnique. Dans certains pays, la loi interdit toute discrimination à l'égard des homosexuels. Comment alors tolérer qu'on injurie publiquement et quotidiennement les femmes, qu'on réduise en esclavage les enfants, et que l'on traite l'enfant comme du matériau humain ?

F.M.A. : C'est justement là que nous devons nous battre. Cette lutte contre les traficants et contre les incitations à la débauche, n'est pas une affaire ringarde, c'est une affaire vitale : on défend les familles et les jeunes. Il faut que chacun soit concerné. Si l'on compte seulement sur un président ou un secrétaire généraI d'association pour tout faire, c'est insuffisant. Chacun peut écrire, chacun peut se mobiliser. Qu'on nous demande conseil, c'est bien. Nous avons des tracts, des vade mecums, mais que chacun agisse.

O.P. : Alors, j'aimerais que nous concluions en rappelant que tout se tient, car derrière les artisans de mort, il y a des structures idéologiques et politiques.

F.M.A. : Il est capital de voir que la lutte contre l'avortement, la lutte dontre l'euthanasie et la lutte contre l'incitation à la débauche, c'est un tout. D'autant que ce sont les mêmes personnages qui incitent au suicide.
Il est caractéristique que le Sénateur CAILLAVET soit le président de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité, soit aussi celui qui a déposé la loi sur le divorce par consentement mutuel.
Ce sont ces mêmes personnages qui ont lutté pour soutenir le livre Suicide mode d'emploi. Ce livre a permis à de nombreux jeunes qui étaient dans des situations difficiles de savoir comment s'y prendre. Ce livre a été vendu, il a même été vendu à la Procure. Je le dis parce que j'ai le courrier ici. Et M. BONNAL, Président de l'Association de défense contre l'incitation au suicide a eu un fils qui s'est suicidé avec le livre. Le personnage qui a realisé ce livre a été condamne : 3 mois de prison avec sursis pour 17 cas patents. Qu'est ce qui est arrivé ? Il y a une loi contre l'incitation au suicide. On a réussi à la faire passer. M. BONNAL a lutté pour cela. Mais, depuis, cet auteur a ressorti son livre ; il est rediffusé, et l'éditeur Alain MOREAU a été pris comme collaborateur par Edith CRESSON pour l'aider dans sa promotion générale – en faveur de la santé humaine – c'est évident !
Mais surtout, je vous en supplie, ne pensez pas que vous n'êtes pas concernés. Ce n'est pas parce qu'il existe une association que tout va bien.
Nous ne sommes rien si nous n'agissons pas ici. Car, comme disait Jeanne d'Arc : « il faut que les hommes d'armes se battent et Dieu donnera la victoire ».

François-Marie Algoud et Olivier Pichon

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, 3 mars 1991

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