Pour
fonder des écoles chrétiennes soumises en premier
à l'autorlté des parents, il faut d'abord fonder
des
associations de parents chrétiens.
I.
Il nous faut résister à l'État-léviathan
moderne
Dans
la Charte fondamentale de l'enseignement, document fondateur
de l'Association vaudoise de Parents chrétiens
nous lisons:
« La
responsabilité de l'éducation des enfants incombe
en premier lieu aux parents, et seulement par délégation
aux institutions scolaires.
Les droits et les obligations des parents à l'égard
de leurs enfants ont priorité sur ceux de l'État »
(Article 4).
Cette
responsabilité première de la famille dans l'education
et l'instruction de ses enfants est une vérité d'ordre
créationnelle, donc valable pour tous les hommes, croyants
ou non, de quelque lieu ou de quelque temps qu'ils puissent être.
La famille est l'institution fondatrice de la société.
C'est d'elle et de l'Alliance que Dieu établit avec elle
dès la création, et non de l'État apostat
des temps modernes, et du mythe d'un contrat social originel imaginaire
sur lequel il se fonde, que découlent toutes les institutions
sociales. En effet le mythe du contrat social fut élaboré
dans une tradition nominaliste foncièrement anti-chrétienne.
Il fait partie de ce courant d'idées qui va de Marsile
de Padoue à Hobbes, de John
Locke à Jean-Jacques Rousseau.
Ce mythe cherche à remplacer la famille, comme institution
fondatrice de toute société saine – honorant
le
Créateur et en conséquence véritablement
utile aux hommes – par l'État autonome de Dieu et
de ses lois. C'est cette priorité donnee il la famille
Qui,
comme le montre très clairement Roland de Vaux
dans ses Institutions de l'Ancien Testament (1), conduit la législation
mosaïque à punir si sévèrement –
par la mort – toute atteinte grave contre l'institution
familiale, mais également à ignorer complètement
les crimes contre l'État. Cette priorité donnée
par Dieu à la famille dans l'ordre social est oubliée
par notre rnonde moderne.
Depuis
le développement de l'absolutisme monarchique au XVIIe
siècle l'Alliance créationnelle de Dieu avec les
hommes fixant par la Loi divine les conditions de toute vraie
vie en société a été remplacée
par un contrat social mythique des hommes entre eux pour fonder
l'État autonome moderne. Ceci est aussi vrai pour les régimes
qui se disent démocratiques que pour ceux qui sont ouvertement
totalitaires. (2)
Il
nous faut revenir à la vision réaliste de la société
comme Alliance divine fondée sur les conditions établies
par Dieu à la création. Ces conditions sont définies
une fOIS pour toutes par la Loi biblique et résumées
dans le Décalogue. C'est uniquement en récusant
la tradition du contrat social et en revenant au Dieu créateur
de l'ordre cosmique, politique et social et à ses lois
que nous briserons la frauduleuse légitimité de
l'État moderne. Car l'État, sous sa forme moderne
d'une collectivité divinisée, omnipotente et socialement
omnivore, en empiétant comme il le fait constamment sur
la légitimite des autres corps sociaux, devient par excès
d'ambition inapte à exercer ses fonctions propres indispensables,
d'arbitrage social, de justice, de police et de défense
nationale. C'est seulement en refusant la légitimité
des prétentions de l'État moderne que nous pourrons
commencer à remonter le courant destructeur de la famille
que le laïcisme humaniste sans Dieu et
sans Loi a imposé au monde moderne.
Nous
devons résolument nous rendre compte que seule une démarche
traitant ce mal à la racine pourra justifier la priorité
que nous donnons aux devoirs des parents sur leurs enfants à
ceux que prétend vouloir exercer l'État. Car cet
État moderne autonome de Dieu est une véritable
machine bureaucratique centrifuge, à la longue totalement
destructrice de toute institution indépendante de lui.
Il n'est pas possible de lutter contre la prétention de
l'État moderne d'exercer un droit absolu de vie et de mort
sur tous ses citoyens, prétention exprimée de manière
éclatante dans la légalisation de l'avortement (et
plus anciennement dans cette innovation du service militaire oblilgatoire
de l'État qui date des conscriptions de masse de la Révolution
française) sans récuser également sa prétention
d'être son propre fondateur, sa propre norme, son propre
Dieu.
Comme
cela commencait à se manifester déjà dans
la France de Louis XIV – et bien plus encore
dans les pays islamiques et communistes contemporains –
l'État qui se fait sa propre norme cherche à exercer
une autorité absolue sur les citoyens de la conception
au tombeau.
Nous pouvons aujourd'hui observer ce phénomène de
plus en plus clairement dans tous nos pays dits sécularisés.
Dans un tel système totalitaire, il ne peut en fin de compte,
demeurer le moindre espace de liberté pour des institutions
véritablement autonomes. Évidemment la famille comme
institution indépendante reste toujours le premier ennemi
à abattre. Car on a beau vouloir travaIller à la
détruIre, elle renaît toujours
de ses cendres.
Car
il n'est pas possible de fonder une quelconque société
tant soit peu durable sans son concours. Mais nous devons bien
nous rendre compte qu'en travaillant au rétablissement
des devoirs et des fonctions créationnelles de la famiIlle
dans la sociIété nous déclarons la guerre
aux prétentions divines de l'État Léviathan
(3). Ce processus anti-créationnel d'élimination
des institutions indépendantes passe obligatoirement, nous
le voyons bien aujourd'hui, par la destruction des nations libres
de leur destin, par l'élimination d'un pouvoir spirituel
distinct et indépendant de la puissance temporelle, par
la dissolution de la liberté de propriété
et avant tout par l'abolition de toute réelle autonomie
sociale, économique et politique des familles. C'est pour
cette raison que la législation moderne sur la famille
dans la plupart de nos pays occidentaux a remplacé la vision
chrétienne du mariage comme Alliance, ou comme Sacrement,
vision lui conférant un statut et un caractère
inaltérable, par un simple contrat de type commercial,
dissoluble à volonté. (4)
Tout
en respectant les divers pouvoirs placés au-dessus de nous
comme venant de DIeu nous devons, lorsqu'il le faut, résolument
réapprendre à l'école des apôtres et
des martyrs à obéir à Dieu plutôt qu'aux
hornmes. (5) Le combat contre l'avortement étatisé
se trouve à la pointe d'une telle fidelité.
II.
Il faut réveiller les parents chrétiens aux dangers
qui menacent la famille et les armer pour lutter efficacement
dans
cette guerre sans merci qui leur est livrée
Ce
s0nt le caractère même du Dieu Trinitaire, Créateur
et Souverain de l'univers et Maître de l'histoire ainsi
que la validité universelle, dans tous les domaines, de
sa Révélation écrite, la Bible, qui nous
a poussé à fonder une association de parents chrétiens
dans le canton de Vaud en Suisse romande afin de rappeler, à
notre peuple et à ceux qui le gouvernent, les normes immuables
de la Saint Écriture. Cette Révélation Écrite
du Créateur n'est en fait autre chose que le manuel de
fonctionnement de sa création.
Une
étude attentive de la réalite créée
peut nous faire découvrir certaines des structures morales
de l'ordre social comme le montre par exemple l'ouvrage de Fredéric
Le Play : L'organisation du travail selon la coutume
des ateliers et la loi du décalogue (6).
Ou
les études cliniques du Professeur Henri Baruk
sur le Tsedek (7) ou de celles du célèbre psychanalyste
américain repenti, le Dr O. Hobart Mowrer
(8). Mais cet ordre nous est bien plus clairement révélé
encore dans la Loi divine elle même. Les solutions durables
aux problèmes inextricables dans lesquelles se débattent
nos nations ne pourront être découvertes qu'en applicant
de telles normes aux réalités sociales soigneusement
étudiées. Ceci est particulièrement vrai
pour ce qui concerne la famille et l'école.
III.
La défaillance des Églises
Ce
serait la tâche des Églises, et en particulier celle
du clergé, d'instruire le peuple de Dieu dans ces réalités.
Pour ne prendre que ce qui se passe dans mon pays, la Suisse,
elles sont malheureusement, à de rares exceptions près,
incapables d'accomplir cette tâche.
Les
Églises réformées d'État se sont depuis
si longtemps livrées à une critique destructrice
du texte sacré et au pluralisme doctrinal qui en est la
conséquence inévitable, qu'ils ont perdu quasiment
tout souvenir de l'enseignement
si riche et si nuancé de la Réformation du XVIe
siècle sur tous les aspects de la vie en société.
Ce ne sont que des aveugles conducteurs d'aveugles.
Ce pluuralisme doctrinal qui n'est, en verité, rien d'autre
qu'un polythéïsme à la moderne, rend ces Églises
incapables de résister aux courants idéologiques
à la mode. La plupart de ces ministres s'y conforment,
suivant le courant du vent dominant, en toute bonne conscience.
(9)
Il
existe cependant encore aujourd'hui une tradition réformée
véritable donnant un enseignement biblique globale sur
la vie en société. Un des éléments
les plus actifs dons ce renouveau est le mouvement de Reconstruction
chrétienne de Ia société qui se manifeste
surtout aux États-Unis.
Cependant le retour à cette saine tradition réformée
commence dans de nombreux pays du monde à influencer des
milieux protestants préoccupés par la nécessité
d'une action et d'un témoignage chrétien se rapportant
à la vie sociale et politique. Bon nombre de réformés
qui luttent activement contre l'avortement et travaillent à
l'établissement d'écoles chrétiennes sont
influencés par ce renouveau. Une des figures de proue en
est le pasteur calviniste d'origine arménienne, Rousos
John Rushdoony de l'Institut Chalcédoine en Californie.
En France c'est surtout la Faculté libre de Théologie
réformée d'Aix-en-Provence qui défend ouvertement
cet enseignement authentiquement réformé sur les
réalités sociales. (10)
Pour
ce qui concerne les milieux que l'on appelle évangéliques,
leur souci, si essentiel, d'un travail "spirituel" :
conversion et sanctification des âmes et édification
de l'Église locale est malheureusement souvent associé
à une méconnaissance des applications de la Loi
divine dans le domaine public, ce qui les rend inaptes à
discerner les problèmes de société relatifs
à la famille et à l'école et à irnaginer
que la Bible pourrait
fournir des modèles de réponses à de tels
problèmes.
Nous
commençons heureusment à remarquer quelques changements
dans l'attitude de ces milieux. Mais ici le danger qui les guette
serait de verser dans certaines idéologies idéalistes
à la mode par naïveté philosophique et faute
d'un ancrage conceptuel suffisant dans les enseignements réalistes
de la Loi biblique.
Pour
ce qui concerne l' Église catholique romaine, les trésors
de sa doctrine sociale traditionnelle, souvent très proche
des enseignements de la Loi de Dieu, ont eté largement
dilapidés par l'aggiornamento spirituel et
doctrinal par lequel elle passe depuis une trentaine d'années.
Le renouveau biblique catholique a malheureusement trop souvent
été marqué par
l'adoption pur et simple des pires erreurs protestantes en matière
de critique de la Bible. (11)
Certains ïlots d'enseignement social traditionnel ont survécu
à cet ouragan : l'avortement, l'euthanasie, les diverses
formes de manipulation de la vie naissante, certains aspects de
la vie de famille.
Mais
l'influence dominante ici, comme dans bien des milieux réformés
et évangeliques conduit à identifier l'enseignement
social chrétien avec ce qui, en fait, n'est que son renversement,
son contraire même, l'idéologie des droits de l'homme,
philosophie étroitement associée au mythe du contrat
social. (12) C'est un tel égalitarisme sentimental qui
a conduit il y a quelques années la Conférence des
évêques Suisses à appuyer la révision
anti-chrétienne et anti-naturelle du droit matrimonial
de mon pays proposé par le Parti Démocrate Chrétien.
Sans un tel appui catholique cette loi aurait certainement été
rejetée lors de la votation fédérale des
21 et 22 septembre 1985 (13). Là aussi nous commençons
à voir un retour à un enseignement plus sain, tout
particulièrement au moyen des rééditions
par des milieux conservateurs de nombreux classiques de renseignement
social traditionnel de l'Église catholique romaine. Cet
enseignement social, malgré des désaccords que l'on
ne saurait minimiser, est souvent très proche de celui
des Réformateurs du XVIe siècle, par exemple de
celui du plus grand commentateur réformé
des Dix Commandements, le Vaudois Pierre Viret.
IV.
Une association de parents chrétiens pour combler ce vide
Nous
avons fondé l'Association vaudoise de Parents chrétiens
en 1979 pour tenter de combler ce vide. Elle cherche à
promouvoir une action publique en faveur de la famille et de l'école
dans la perspective définie par la Loi de Dieu. Ses statuts
définissent son but comme étant celui de « promouvoir
l'éducation de la jeunesse selon les normes établies
par la loi de Dieu » (Article 4).
Les
bases de son action sont :
–
le Christianisme historique révélé par une
Bible infaillible, tenant son autorité de Dieu et normative
pour tous les aspects de la vie humaine (refus de tout subjectivisme
spirituel) ;
– la Verité absolue et conceptuellement définissable
de la Foi chrétienne (refus de tout subjectivisme philosophique)
;
– le respect des commandements de Dieu (refus de tout subjectivisme
moral) ;
– l'application de ces commandements à la réalité
sociale de notre époque (refus de l'individualisme religieux,
de la séparation des obligations morales des devoirs publics).
Notre action en tant qu'association non-confessionnelle permet
l'adhésion de chrétiens de divers milieux et se
limite aux buts définis ci -dessus, sans entrer dans des
discussions doctrinales et spirituelles d'ordre proprement dénominationnel.
De tels débats doctrinaux, certes essentiels,
doivent être reservés à un autre contexte.
Notre
premiere tâche, en tant qu'association de parents chretiens,
a été de rappeler aux milieux chrétiens ces
enseignements bibliques oubliés sur la vision chrétienne
de la société et plus spécialement sur les
reponsabilités de la famille dans le domaine de l'enseignement.
C'est ici le préalable indispensable à tout travail
visant à reprendre de l'État sa prétention
d vouloir prendre en charge toute la jeunesse de la nation. C'est
cette strructuration biblique de la famille chrétienne
qui en fera une institution organique diversifiée, hiérarchisée
et efficace capable de mener à chef de nombreuses tâches
– religieuses, sociales, éducatives et même
économiques – que l'État a usurpé suite
à l'affaissement de la structure biblique de la famille.
Ainsi fortifiée, la famille chrétienne pourra appuyer
le travail diaconal de l'Église, pour ne prendre qu'un
exemple, celui si essentiel en faveur des mères enceintes
en détresse et tentées de détruire l'enfant
qu'elles attendent. Une des tâches, et pas des moindres,
qui incombe à cette famille chrétienne renouvelée
et fortifiée par sa restructuration, en Christ et par le
Saint-Esprit, selon le modèle créationnelle, est
celle d'assumer la reponsabilité de l'éducation
et de l'instruction des enfants, soit par ses propres moyens –
par exemple en instaurant ce que l'on appelle l'école à
domicile, le home schooling si répandu aux État-Unis
– soit en déléguant son autorité à
des institutions pédagogiques de son choix dont l'action
ne serait que le prolongement des valeurs défendues par
la famille. Il serait heureux que les moyens publics que l'État
consacre à l'instruction de la jeunesse ne soient pas uniquement
à la disposition de ceux dont l'idéologie ne vise
qu'à la destruction de la famille. Un système tel
celui qui prévaut aux Pays-Bas où les parents peuvent
exercer un véritable choix institutionnel dans ce domaine
sans être fiscalement pénalisés serait certes,
non seulement souhaitable, mais une simple question de justice.
Mais dans le contexte actuel de la guerre livrée par l'État
contre les valeurs créationnelles de l'ordre naturel, il
ne faut guère se faire d'illusions sur le secours matériel
à obtenir de nos adversaires. Ne devons-nous pas également
nous souvenir du dicton populaire : « qui paie
commande », sagesse qui nous dicterait ici une
saine prudence. De toute façon nous ne croyons pas que
l'instruction de la jeunesse fasse partie des attributions légitimes
de l'État. (14)
V. Fondements
doctrinaux
Dans
le cadre du travail de notre association de parents nous avons
prêté une attention toute particulière aux
bases doetrinales nécessaires à une action pédagogique
dans l'interêt de la famille. Dans le passé, l'Église
de Dieu a formulé des symboles et des confessions de Foi
qui définissaient les fondements essentiels de la Foi sur
des points particuliers contestés ou déformés.
Il s'agissait de garde-fous doctrinaux indispensables à
la survie de la Foi révélée une fois pour
toutes par Dieu aux hommes. Foi que les chrétiens avaient
l'obligation de garder dans les termes
mêmes dans lesquels elle leur avait été communiquée
par les apôtres (I Corinthiens XV : 2).
Dans
le domaine pédagogique, il existe également de nombreuses
erreurs-herésies - puero-centrisme, relativisme moral,
agnosticisme épistemologique, évolutionnisme biologique
(Darwin) (15) ou psychologique-epistémologique
(Piaget) (16), historicisme, laxisme, non directivité,
étatisme, etc. – qui doivent être soigneusement
définies afin que l'on puisse se prémunir contre
elles. C'est dans le but de protéger les parents, les elèves
et les enseignants contre de tels poisons, de fortifier leur défense
immunitaire contre de tels virus idéologiques, que nous
avons publié diverses mises-au-point pedagogiques, soit
sous la forme de déclarations de principes, La Charte
fondamentale de l'enseignement, Déclaration sur
le rôle éducateur des familles, La loi,
les mœurs, la morale et le droit, Création,
biologie et loi divine, soit sous la forme de brochures ponctuelles
traîtant de sujets particuliers où se manifestaient
ouvertement de telles erreurs : éducation sexuelle, enseignement
renouvelé du français, droits de l'enfant, etc.
(17) Car, comme nous l'affirmons dans notre Charte de l'enseignement,
il ne s'agit pas seulement d'être conduit par des principes
pédagogiques sains, conformes à la nature véritable
des enfants et du rapport objectif entre maîtres et elèves,
mais nous nous devons, dans un enseignement chrétien digne
de ce nom, d'amener toutes les pensées des enfants captives
à l'obéissance de Jésus-Christ (Romains XII
: 2). Nous formulons ce principe ainsi :
«
Il est indispensable d'établir dans toutes les
matières de l'enseignement une conception d'ensemble des
programmes scoalires répondant à une véritable
finalité chrétienne respectueuse du réel
et de faire en sorte que la vision chrétienne de l'enseignement,
ici définie, puisse à nouveau inspirer l'éducation
publique de notre canton » (Article 8).
VI.
Notre vocation de chrétiens :
être le sel de la terre, la lumière du monde
Car
notre souci n'est pas seulement de former la pensée chrétienne
des parents chrétiens sur ces matières et de les
rendre aptes à assumer les responsabilités que Dieu
leur a données en leur confiant des enfants, mais d'agir
sur l'ensemble de la société. Car le Christ a declaré
à ses disciples, qu'en tant qu'enfants de Dieu ils étaient
« la lumière du monde » et «
le sel de la terre », que « le monde
ne prévaudrait par contre leur foi » car
ce monde mauvais avait été défait par la
victoire définitive de Jésus-Christ à la
croix, et qu'ils devaient, se fondant sur la toute puissance du
Fils de Dieu tant sur la terre que dans les cieux, travailler
« à instruire toutes les nations, les baptisant
au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et leur apprenant
à garder tous ses commandements » (Matthieu
XXVIII : 18-20).
Nous
avons découvert que le tremplin à utiliser pour
cette action de redressement chrétien est celui que fournit
tout naturellment les événements eux-mêmes.
Il nous faut profiter des circonstances, en général,
adverses aux positions chrétiennes, pour démontrer,
dans un langage accessible à tous, les solutions raisonnables
et équilibrées qu'offre une application précise
de la pensée chrétienne dans tel ou tel domaine.
Car nous savons que si l'erreur est contagieuse, la Vérité,
elle, a l'appui du Tout Puissant. Dans ce travail de longue haleine
nous cherchons à intervenir dans la legislation et la Politique
familiale et scolaire tant au niveau cantonal que fédéral.
Nous parvenons ainsi, dans une certaine mesure, à freiner,
par des actions ponctuelles et précises, le glissement
de la société vers le gouffre de l'anarchie sociale
et de ce totalitarisme tranquille qu'une telle anarchie appellera
immanquablement.
Si
un redressernent de notre civilisation doit s'opérer il
est de la plus grande urgence de fonder de nombreuses associations
de parents chrétiens semblables, duement adaptées
aux circonstances locales et nationales.
Leur tâche sera :
–
de rassembler des parents inquiets de la situation dans laquelle
se trouvent leurs enfants ;
– de fournir aux parents et aux enfants les armes indispensables
à la lutte contre la destruction du tissu familial, scolaire
et social ;
– de fournir aux parents les éléments nécessaires
pour qu'ils puissent réagir à temps à l'influence
débilitante sur leurs enfants des écoles publiques
;
– de les aider à redresser le mouvement de dégradation
trop évident dans bien des écoles confessionnelles
prises dans la toile des réseaux d'influence de l'école
d'État ;
– de les inciter à entreprendre eux-mêmes à
domicile l'instruction de leurs enfants et de leur fournir les
matériaux scolaires indispensables à une
telle forme d'enseignement ;
– finalement, de tels efforts doivent aboutir à la
fondation de nombreuses écoles
chrétiennes qui deviendront les véritables pépinières
d'un retour à une civilisation digne de ce mot.
Par
toutes ces actions, et bien d'autres encore, nous devons travailler
à renverser le courant destructeur de toutes les valeurs
chrétiennes et humaines, courant animé par un l'humanisme
athée (représenté en France par le laïcisme
sans Dieu ni Loi) et par un syncrétisme religieux pluraliste
et informe se réclamant d'un prétendu Nouvel
Age qui se manifeste parmi les chrétiens par une spiritualité
œcuménique sentimentale qui prétend être
non-doctrinale at qui refuse la saine confrontation des positions
adverses, seule voie, dans l'amour de notre Seigneur Jésus-Christ
et de nos adversaires, du véritables rapprochement des
Églises.
(1) Roland de Vaux : Institutions de l'Ancien
Testament, Cerf, Paris, 1961., 2 volumes.
(2) Voyez à ce sujet notre étude
fortement documentée : Jean-Morc BERTHOUD :
Social Contract Tradition and the Autonomy of Politics,
Calvinist Today, Vol n° I, January 1991 (PO BOX 1, Witby,
North Yorkshire, Y021 1 HP, Angleterre)
(3)
Jean-Marc Berthoud : La guerre contre la famille (Exposé
donné au Congrès "Eurovie", juin 1987).
Résister et Construire, (Case Postale 468, CH-1001
Lausanne, Suisse) 2-3 janvier 1988.
(4) Voyez notre brochure : Jean-Marc Berthoud
: La famille dans la Bible et aujourd'hui, Association
Vaudoise de Parents Chrétiens, Case Postale 468, CH-1001
Lasaunne, Suisse)
(5) Jean-Marc Berthoud : Du pouvoir dans la vie chrétienne
, Documentation Chrétienne 1991.
(6) Frédéric Le Play, L'organisation du travail
selon la coutume des ateliers et la loi du décalogue,
Mame, Paris 1977.
(7) Henri Baruk : Tsedek, Droit hébraïque et Science
de la Paix, Editions Zikarone, Paris 1970.
(8) O. Hobart Mowrer (Editor) : Morality and Mental Health,
Rand Mc Nally, Chicago 1967.
(9) Jean-Marc Berthoud : Quelle critique biblique ?,
Documentation Chrétienne 1985.
(10) Jean-Marc Berthoud : Du règne social de Jésus-Christ,
A.V.P.C.
(11) Jean-Marc Berthoud : Du Christianisme de Han Küng,
Documentation chrétienne, 1985.
(12) Jean-Marc Berthoud : Droits de l'homme et parole de Dieu
(à paraître).
(13) A.V.P.C. : Mariage nouvelle mode – Le nouveau droit
matrimonial, 1985.
R.L. Dabney et R.J. Rushdoony : La famille et ses adversaires,
A.V.P.C., 1985
(14) A.V.P.C. : Réflexions sur un projet de loi scolaire.
(15) Voyez les travaux de l'Association Création, bible
et Science (Case Postale 4, CH-1001 Lausanne, Suisse) et en particulier
Le Manifeste Créationniste publié en 1990.
(16) Voyez divers travaux de l'A.V.P.C. et en particulier :
Jean-Marc Berthoud : Quel avenir pour nos enfants ?
Jean-Marc Berthoud : Le culte du moi en éducation et
l'école chrétienne
Jean-Marc Berthoud : La pédagogie, ruine de l'enseignement
?
(17) A.V.P.C. : Nouveau français : ruine ou renouveau
?
A.V.P.C. : L'éducation sexuelle : une affaire de l'école
ou celle des Parents ?
Jean-Marc Berthoud : Les droits des écoliers,
A.V.P.C.
Jean-Marc
Berthoud
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, 2 mars 1991 |