Désireuse
de marquer par une fête le vingtième anniversaire
da notre Association, Lucie OLIVIER, responsable
nationale de notre branche SOS FUTURES MÈRES,
avait tenu à réunir sur le plateau du Congrès,
les responsables de six de nos antennes départementales,
ainsi que des enfants sauvés par leurs soins, comme Rose-Aimée
ou leurs mamans. S'y étaient joints aussi quelques personnes
associées à divers titres à notre action.
Apres
le bref rappel de sauvetages SOS à
Poitiers, à Chateauroux, à Épinal, etc...
des cas nombreux furent évoqués par notre antenne
de Rennes, tenue par Madame BOURDEAU, qui a secouru,
dans des conditions très difficiles, trois femmes sans
logis, totalement démunies, qu'elle a pu faire accéder
avec leur enfant à une situation moins précaire.
Comme le déclarait l'une d'elle : « on s'en
tire mieux avec un enfant. Quelqu'un s'intéresse à
vous et on a désormais une bonne raison de vivre ».
CATHERINE
ET VÉRONIQUE
Madame BOURDEAU évoque ensuite une petite Catherine, qui
avait tout plaqué, travail, famille, logement et qui était
paniquée par un début de grossesse. Or, avec beaucoup
de tendresse et de fierté, elle dit : « maintenant,
j'aurai tous les courages. D'ailleurs, ma famille est revenue
en force, j'ai un travail qui me plaît et une très
belle petite fille ».
Mme
BOURDEAU :
Il y a aussi Véronique, qui nous apprenait avec beaucoup
de délicatesse que sa grossesse se poursuivait, après
bien des hesitations. Or, l'année dernière, à
ce Congrès, elle était ici, en arrêt autour
du stand SOS FUTURES MÈRES, et
nous avons pu parler longuement, avec beaucoup de simplicité,
et elle nous a annoncé ensuite que son bébé
allait naître. Cette jeune fille ne disait rien, elle regardait
le stand, mais j'ai flairé le cas.
LA
MAMAN DE ROSE-AIMÉE
Mais, le cas le plus touchant, c'est une maman d'Ille et Vilaine,
qui attendait son 6ème enfant et qui a bien voulu venir
témoigner à ce Congrès avec sa fille de 4
ans.
Elle était dans une grande inquiétude pour la santé
de son mari et elle se précipitait, à 48 heures
près vers une solution qu'elle aurait regrêté
toute sa vie. Elle hésitait même encore à
annuler son rendez-vous pour l'I.V.G. Mais déjà
pour la ponction amniotique qu'on lui prescrivait, elle s'inquiétait
: « Y aura-t-il un danger pour l'enfant, car j'y suis
attachée, j'y suis tres attachée ». Il
y a eu aussi l'échographie et, en apprenant que c'était
une fille, elle a dit: « j'en avais les larmes
aux yeux, ma grande fille a bondi de joie ». Le
mari, qui voulait garder l'enfant a été très
heureux. Il voulait une fille.
Elle a ajouté : « c'est, je crois, cet enfant
là qui nous donnera le plus de bonheur et nous donnera
le plus de joie ».
LUCIE
OLIVIER :
Je me souviens du coup de téléphone que j'ai reçu,
au bureau de ce papa. C'est tellement rare qu'on peut le souligner
: ce papa gravement malade, dont la situation était difficile,
d'autant que la maman portait tout le fardeau, puisque le papa
ne pouvait travailler, et quel la maman se trouvait enceinte inopinément.
Et ce papa voulait garder l'enfant, tandis que la maman était
indécise, et subissait des pressions, et ce papa suppliait
qu'on protège son enfant. Immédiatement, j'ai téléphoné
à Mme BOURDEAU, pour des raisons de voisinage, et le papa
a pris contact avec elle, et Mme BOURDEAU a pris l'affaire en
main et voici Rose-Aimée.
A NANCY, UN SAUVETAGE EN APPELLE UN AUTRE,
Mme SCHLOESSER : Il y a 2 ans, nous avons été
appelés par une Marie-Claire, qui était enceinte
et qui subissait des pressions, toujours les mêmes : mal
logée, pas de travail, etc... et elle a gardé son
enfant. Ce petit garçon est gardé la journee par
la grand-mere, qui n'a qu'une quarantaine d'années. Laquelle
grand-mère nous a appelés au secours, il y a 2 mois,
parce qu'elle venait de se trouver enceinte.
Elle trouvait cela anormal, puisqu'elle s'occupait de son petit-fils,
et qu'elle ne pouvait, elle, être maman à son tour.
Nous avons dû la suivre tous les jours pendant 3 semaines,
parce qu'elle a subi toutes sortes de pressions. Là aussi,
curieusement, car c'est assez rare, le père voulait garder
l'enfant. Mais ce n'était pas l'avis des services sociaux,
parce que le cas paraissait trop compliqué.
Donc, nous avons suivi cette grand-mère tous les jours,
parce que tous les jours, elle disait « oui mais ».
Elle est allée au centre d'avortement. Évidemment,
on lui a donné son rendez-vous car, dans son cas,
c'était très facile, elle était tout a fait
dans les normes. Et notre amie qui l'a suivie est arrivée
absolument inquiète, la veille à 20 heures, en se
demandant si elle irait ou non. Et à 9 heures, le téléphone
a sonné chez elle, en disant « je le garde ».
On avait largement insisté sur le fait que, si elle était
capable de s'occuper de ce petit fils, tant aimé, pourquoi
ne pas s'occuper de son enfant à elle. Actuellement, elle
est enceinte de quatre mois, et nous attendons la naissance
de ce bébé.
Mais
surtout, j'ai à ma droite Jocelyne qui va vous présenter
sa fille Céline âgée de 7 à 8 ans et
vous dire son histoire. Elle le dira avec le souci d'aider d'autres
mamans.
LE
TEMOIGNAGE DE JOCELYNE,
Jocelyne, qui reste en contact avec SOS FUTURES MÈRES
pour, dit-elle, « aider d'autres mamans »
a présenté au Congres sa fille Céline âgée
de 7 a 8 ans et évoque ses souvenirs de 1983.
Je n'avais personne pour m'aider. Mes collègues de travail
me disaient : « il faut avorter ».
J'étais privée de famille, car j'avais et placée
par la D.D.A.S.S. dans une famille nourricière.
Je n'avais qu'un emploi temporaire et ma chef de service me disait
que je n'avais pas d'autre solution que l'I.V.G. Aussi je craignais
de perdre mon emploi à cause de cette grossesse.
Alors j'ai été à l'hôpital. On passe
devant une assistante sociale, et elle m'a dit : « il
y a une autre solution », et elle m'a donné
le numero de téléphone de SOS FUTURES
MÈRES.
La
dame SOS m'a dit que l'avortement n'est
pas la seule solution, et qu'on peut toujours faire quelque chose
et moi je ne savais pas qu'on pouvait faire quelque chose.
Mais, finalement, Céline est née, et vous pouvez
voir qu'elle va bien. Mon emploi temporaire a débouché
sur un stage et ensuite sur une titularisation. J'ai aussi trouvé
un logement un peu meilleur. Et, plus tard, j'ai eu un mari qui
a reconnu Céline et j'ai eu un deuxieme enfant. Mon mari
n'est pas venu au Congrès, parce qu'il s'occupe aujourd'hui
du 2ème enfant.
TÉMOIGNAGE
D'UNE MÈRE CÉLIBATAIRE : FRANÇOISE
Quelques jours avant le 5 mars 1971, je passais dans le quartier
latin, et j'ai vu des grandes affiches jaunes qui parlaient du
premier meeting de Laissez-les-Vivre
à la Mutualité. J'ai décidé
d'y aller, parce que j'étais en situation de grossesse
et pas mariée. J'ai vu une foule vraiment effervescente.
Je n'ai jamais vu la Mutualité si remplie. J'ai entendu
des témoignages des fondateurs de cette association nouvelle.
Mais, au premier étage, il y avait toute une horde
de gens qui trépignaient et qui criaient : « nous
sommes toutes des avortées ».
Pour moi, qui me trouvais dans cette situation, même en
désarroi, ça a été très dur.
Mais je n'avais pas envie. Je remercie cette association, parce
que nous, nous sommes reconnues. Nous sommes toujours marginalisées
dans la société, parce que nous sommes avec un enfant.
Or, nous savons à qui parler. Il n'y a pas que des affaires
d'argent. Il peut y avoir des affaires matérielles. On
a besoin de conseils, et avec Laissez-les-Vivre, on en
a.
Mais puisque vous cherchez à savoir si avec cet enfant
j'ai eu quelques accrocs. Il y a eu d'abord le problème
de la crêche, parce que, il n'y avait pas de place. Or je
travaillais. Alors, j'ai été trouvé la directrice
avec le bébé dans les bras et j'ai dit : « si
je n'ai pas de berceau, je ne travaille plus ».
Il y a aussi tous les problèmes d'appartement. J'ai la
chance d'avoir une très bonne famille, mais j'ai fait une
demande de logement. C'est assez long. Pour les écoles
aussi.
J'ai voulu que ma fille soit toujours entourée d'adultes
de valeur. Comme il n'y a pas de papa, c'est important pour l'éducation,
les soins, les colonies de vacances, d'avoir des gens de valeur.
Et puis, j'ai une bonne famille aussi. Maintenant, c'est une fille
bien, elle va avoir 20 ans, comme votre mouvement. Il lui arrive
de diffuser les autollants de Laissez-les-Vivre. Elle
est à Londres, dans un foyer d'étudiants. Elle est
bilingue, et elle veut etre hôtesse de l'air.
LA
MAISON DE L'ISLE BOUCHARD :
Lucie OLIVIER : Il nous aurait été agréable
de présenter maintenant la maison d'accueil de l'Isle Bouchard
qui travaille avec Magnificat. Une de nos pensionnaires
est allée à l'Isle Bouchard, parce qu'elle ne pouvait
aller nulle part, ne rentrant dans aucun des cadres de l'organisation
sociale. Elle a été contente. La maison de l'Isle
Bouchard vit financièrement de façon difficile,
car elle n'a pas actuellement de prix de journée avec la
D.D.A.S.S. Sa directrice devait venir, mais a dû
être empêchée.
L'ENFANT
NON DÉSIRÉ ?
Mais, je voulais revenir sur le titre de cet entretien
: « de la grossesse mal venue, à l'enfant
bienvenu ». Il y a dans la polémique actuelle
quelque chose d'inacceptable qui est la notion d'enfant non désiré.
Quand l'enfant n'est pas désiré, il faudrait l'avorter;
quand il est désiré, on peut l'accueillir, le rendre
heureux. Comme si c'était quelqu'un de différent.
Il m'arrive de me trouver dans des salles et de dire : « je
me demande si vous avez tous été désirés ».
Alors, je vois des fauteuils qui se vident. Et pourtant, vous
êtes tous là, vous avez été mis au
monde, vous avez été aimés, vous avez été
élevés.
Cette notion pernicieuse prend beaucoup chez les jeunes. Or, elle
est fausse. Un enfant qui n'a pas été désiré
peut être heureux.
Ma derniere fille, qui est venue à 38 ans n'était
pas désirée, et pourtant à ce moment là,
devant les condoléances, je me rejouissais de la venue
de cet enfant, en secret. C'est très douloureux de voir
des gens qui disent : « mais qu'est-ce qui vous
arrive ?». Je repondais : « ne
vous inquietez pas, j'ai un mari et une maison ».
Mais c'était déjà cet esprit malthusien.
On m'a dit avec le bébé dans le landau : « c'est
votre petite catastrophe ». Ça fait mal
! J'ai repondu : « c'est ma petite surprise et
il arrive qu'on en aie de bonnes ».
Un enfant doit être toujours bienvenu et l'assurance d'une
grossesse doit toujours être bienvenue. La personne est
angoissée, il faut la consoler. Ce qui caracterise cette
situation, c'est que presque tous les coups de téléphone
disent : « je n'ai personne ».
Or, à partir du moment où nous sommes là,
nous disons : « et bien, vous avez quelqu'un ».
Et le fait d'avoir quelqu'un près de soi, même si
nous ne faisons rien d'immédiat, rassure et aide à
trouver des solutions qu'on n'aurait pas trouvées en se
sentant seule.
DONS
DE LAYETTE :
Nous nous appuyons beaucoup sur les assistantes sociales parce
que nous donnons aux mamans des colis magnifiques. Or, il y a
des mamans, qui ne sont pas enceintes, mais qui viennent demander
un colis pour les revendre. Alors, nous demandons toujours quelle
est l'assistante sociale, et nous lui passons un coup de téléphone.
Et alors, les assistantes sociales, quand elles voient cette aide
notent notre adresse et il arrive qu'elles donnent nos coordonnées
à des futures mères.
Alors nous donnons des colis. Ils pèsent en moyenne 5 kilos.
Dans les derniers mois, nous avons envoyé pour 750 kilos.
Ces colis représentent en moyenne 1 500 F par colis
(plus les frais d'envoi). Nous avons beaucoup de travaux faits,
mais nous avons des broderies, des choses extraordinaires. Il
y a des choses qu'on nous donne, et des choses que nous achetons,
cela représente une valeur de 220 000 F.
Or, ces dames regardent les vitrines. Elles voient les prix et
ça les decourage, elles qui n'ont pas d'emploi. C'est donc
un encouragement pratique, un confort, une nécessité.
Et elles écrivent : « maintenant, mon enfant,
il est comme tout le monde ! ». Parce qu'il y
a une dignité dans l'habillement des bébés,
et quand elle voit son bébé bien habillé,
la maman retrouve une certaine dignité. Elle a la tête
plus libre pour penser à son futur emploi, à son
logement. Car les mamans ont peur.
Peur que le petit manque de tout. Et alors le pas n'est pas long
à franchir de supprimer le bébé.
ADOPTION ET ENFANT SOUS
FRANÇOISE ROLLIN : En tant que membre
du conseil de famille de mon département, je participe
au placement d'enfants en vue d'adoption, et je suis convaincue
qu'il y a des cas où les obstacles à l'accueil de
l'enfant sont presque insurmontables. Or, dans ces cas, il y a
une alternative à l'avortement, c'est l'adoption.
Il faut savoir que nous avons deux sortes de pupilles, et ceci
est important, car, chaque fois qu'on parle d'adoption, j'entends
toujours des revendications contre les services sociaux : on entend
qu'ils ont des enfants et ne veulent pas les donner, alors que
les couples n'arrivent pas à en trouver. Mais, il y a deux
sortes de pupilles. Il y a d'abord les bébés que
l'on dit "nés sous X". La maman peut accoucher
à l'hôpital sans décliner son identité.
L'enfant, dès qu'il est né, est confié pour
l'adoption et remis dans une pouponnière pendant 3 mois.
La maman, en effet, pendant 3 mois peut revenir sur sa decision
et reprendre l'enfant. C'est un délai de reflexion justifié.
Au bout de 3 mois, le conseil de famille du département
qui comprend 8 personnes, dont un représentant des mouvements
familiaux (c'est à ce titre que j'y siège dans mon
département), est saisi du dossier pour choisir une famille
pour ce bébé. Ainsi, ce bébé est confié
à une famille entre 3 et 4 mois. Ceci est pour répondre
à toutes les objections disant que l'enfant va traîiner
dans les services sociaux. C'est absolument faux. Dès 4
mois, il est confié à une famille adoptive triée
sur le volet.
À cote de ces enfants, il y a - 2ème catégorie
- des enfants plus grands, qui ont souvent, petit à petit
,lassé les parents et qui sont abandonnés. Ils sont
alors souvent confiés à l'assistance publique par
décision de justice et là, le cas est très
différent. Ils ont souvent connu des situations très
difficiles. Ils ont souvent des problèmes psychologiques.
Et il est sûr que ce ne sont pas les mêmes couples
qui sont prêts à adopter ces enfants là. Il
faut beaucoup de patience et de dévouement. C'est ce qui
fait qu'il y a des pupilles qu'on ne propose pas à des
couples demandant un enfant.
La plupart des couples stériles qui veulent adopter un
enfant, réclament un bébé. Beaucoup souhaitent
un bébé de type européen. Or, de ces bébés
là, la source est presque tarie depuis la loi Veil. Nous
avons un certain nombre de bébés mahgrebins ou noirs.
Et malheureusement à peu près autant de bébés
atteints de trisomie 21. Ces derniers sont de plus en plus souvent
abandonnés. C'est dramatique. Évidemment, dans la
plupart des cas, ce sont des bébés qui ont été
voulus et puis, comme ils ne répondent pas aux critères
qui avaient été déterminés les parents
les abandonnent ! On arrive tout de même à en faire
adopter, mais par des familles totalement différentes.
Ce ne sont plus des couples stériles, mais au contraire
des familles qui ont eu des enfants, qui sont à peu près
élevés et qui, ayant été heureuses,
souhaitent donner du bonheur à un enfant délaissé.
Enfin,
certains couples en sont reduits à aller chercher des enfants
à l'étranger : des Coréens, des Péruviens,
etc...
Pourquoi y a-t-il si peu d'enfants confiés à
l'adoption par des mamans qui savent qu'elles ne pourront pas
les élever ? Il y a certainement une mauvaise information.
On en parle peu. C'est ainsi que quelquefois, il y a des faits
divers douloureux de bébé retrouvé dans une
poubelle. La maman aurait pu, très facilement, se présenter
à l'hôpital et laisser cet enfant, alors qu'elle
a souvent accouché toute seule, avec les risques que cela
comporte. Mais cette mauvaise information est, je crois, un peu
voulue, car il faut savoir qu'on dit "abandonner", l'enfant
et que cela a mauvaise presse. Je me souviens d'une émission
entendue sur Europe 1, où Guy THOMAS
se disait revolté par une petite affichette de Magnificat
qu'il avait vue dans une église de Bordeaux et qui disait
: « ne tuez pas votre enfant, donnez-le à
l'adoption ».
Or, Guy THOMAS, disait : « il faudrait quand même
savoir ce qui est le pire d'avorter ou d'abandonner son enfant ».
J'avais écrit à Guy THOMAS, en lui disant que, au
contraire, j'admirais les femmes qui avaient le courage de mener
à terme leur grossesse et de donner leur bébé
et que ces femmes faisaient le bonheur en même temps du
bébé et d'un couple stérile. De même,
dans les maisons maternelles, les futures mamans qui sont admises
ont intérêt à ne pas dire à ce moment
là qu'elles vont donner leur enfant à l'adoption,
parce qu'elles sont tres mal vues et mises au ban. Il faut expliquer
que c'est une preuve d'amour que ces femmes donnent à leur
enfant, en lui laissant la vie et en le donnant à une famille
qui en éprouve tant de bonheur.
NOS
ANTENNES SOS ET LEUR ORGANISATION :
Mme
AYMARD : Notre antenne de Pau est toute récente
; elle a été fondée en 1989. Elle se compose
d'environ 15 répondants et nous sommes très structurés.
Nous avons un téléphone qui est tenu par une communauté
religieuse qui bascule les appels sur la répondante du
jour. Cela nous permet d'avoir, nos permanences chez nous. J'établis
ainsi un calendrier mensuel. Ensuite, nous avons une boîite
postale. Enfin, nous avons un outil de travail qui est notre classeur.
On y trouve non seulement les numéros de téléphone
des répondantes, mais d'avoir aussi les coordonnées
des médecins généralistes et spécialistes
qui nous sont favorables. Nous avons aussi les assistantes sociales
par quartier. Nous en avons une, en particulier, qui vient à
toutes nos réunions et à qui nous pouvons recourir
pour les cas difficiles. Nous avons aussi les renseignements pratiques.
Nous ne prenons pas la place des assistantes, mais nous commençons
par adresser à une assistante sociale et à déblayer
du point de vue administratif tout ce que auquel la future maman
a le droit et qu'elle ignore souvent.
Nous sommes aussi en relation avec les foyers qui accueillent
les mamans avec un enfant.
Nous avons fait beaucoup d'aide. Les cas les plus difficiles ont
été ceux de jeunes femmes qui voulaient se sortir
de la drogue et qui étaient relancées par des dealers.
Je pense à une jeune femme que nous avons en ce moment.
Elle a cessé de prendre de la drogue depuis 8 mois. Elle
était dans un département voisin et nous l'avons
depuis 2 mois. Or, avec notre classeur, nous savions où
l'envoyer et elle est venue de façon anonyme pour échapper
aux dealers et elle est très heureuse avec son petit garçon.
Mme
SCHLOESSER : Je voudrais vous signaler ce que
nous arrivons à faire à Nancy, qui finit par être
assez extraordinaire. Dès 1979, nous avons eu l'idée
d'unir nos efforts au lieu d'opposer nos différences en
créant une fédération d'associations qui
partagaient le respect de la vie et nous en sommes dans le département,
à une federation de 14 associations. À partir de
cela, nous sommes en relation avec la municipalité de Nancy
et nous avons plusieurs adjoints très proches du maire,
qui nous sont favorables et nous avons été reconnus
comme association partenaire des services sociaux de la Ville
de Nancy et de la caisse primaire d'assurance maladie.
Cette fédération a été declaree à
la préfecture, elle est départementale et permet
d'obtenir une petite subvention du conseil general et de la municipalité.
Nous avons aussi des antennes sur Pont-à-Mousson, Lunéville
et toutes les villes autour de Nancy.
CONCLUSION
LUCIE
OLIVIER : Nous faisons un appel en effet pour que beaucoup des
personnes présentes se mettent en rapport avec nous pour
participer à une antenne SOS FUTURES MÈRES.
C'est beaucoup moins difficile qu'on ne croît.
La petite Rose-Aimée et la jeune Corine qui sont ici et
que nous remercions d'être venues avec leurs mamans, prouvent
bien que notre action n'est pas une vue de l'esprit.
N'hésitez pas non plus à nous aider, à nous
donner ce que votre cœur vous dira, pour la vie puisse aller
à son terme. Nous vous remercions aussi pour les layettes
magnifiques que nous recevons.
Tant qu'il y aura des gens qui se pencheront sur les difficultés
des autres, quelque soit l'imoralité ambiante, il restera
toujours dans notre pays beaucoup d'espoi!r.
Lucie
Olivier
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, 3 mars 1991 |