Laissez-les-Vivre

Qui sommes-nous ?
Programme
Communiqués
Le "Courrier"
Publications
Diffusez vos idées
Adhérez
Liens
Archives

SOS Futures Mères

Qu'est-ce que c'est ?
Un cas SOS FM
Joindre une antenne
Aider SOS FM
Sa vie avant la naissance
Qu'est-ce qu'un avortement ?

DOCUMENTATION

Démographie mondiale
F.A.Q.

Nous contacter
HISTORIQUE DE LAISSEZ-LES-VIVRE – SOS FUTURES MÈRES



IMPRIMERXIIIe Congrès : VIE - FAMILLE - ACTION
Chicago : Interventions aux avortoirs

Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie de m'inviter à ce Congrès de Vie, Famille et Action.

J'aime bien ce titre parce que le mot-cIé de mon organisation est ACTION. La Pro-Life Action League a été créé pour sauver directement la vie des enfants à naître. Nous croyons que la meilleure méthode de sauver une vie est d'être là où les avortements sont pratiqués et d'offrir des alternatives aux mères.

A Chicago, nous avons développé une méthode : "La Méthode Chicago." Il est souvent difficile d'intercepter une femme qui va dans une clinique et de la convaincre de nous parler. Elle ne pense pas beaucoup à son enfant à ce moment-là. Elle pense qu'elle a un problème et en éliminant le bébé, elle élimine le problème. Probablement, tous ses amis l'ont poussé à avorter. Peut-être même, le père de l'enfant désire-t-il aussi qu'elle avorte. Peut-être est-elle jeune et elle ne veut pas dire à ses parents qu'elle est enceinte. Elle veut tout simplement se debarrasser de son probleme.

Nous avons découvert qu'une femme ne s'intéresse pas à son enfant à ce moment, mais qu'elle se préoccupe d'elle-même uniquement. La "Méthode Chicago" tire avantage de cette situation. Pour chaque clinique nous faisons des recherches et nous decouvrons que des procès sont intentés contre cette clinique et contre les médecins qui y travaillent. Nous disons alors aux mères qui veulent aller dans cette clinique que des femmes y ont été victimes de complications post-abortif. Aux États-Unis, les rapports officiels des tribunaux sont libres d'accès au public. J'imagine que c'est vrai en France aussi. On peut demander au greffier du tribunal des renseignements sur les procès contre ces cliniques. Ensuite, nous redigeons un petit résumé de chaque procès.

Il existe aussi une organisation qui aide les femmes qui ont avorté et qui veulent poursuivre en justice un médecin ou une clinique. Quand nous allons à l'entrée des centres d'avortement, nous donnons aux femmes le résumé des procès et le numéro de téléphone de cette organisation ou elles peuvent appeler s'il y a une complication après l'avortement. Nous espérons que ces deux renseigements feront réfleéchir la femme et l'arrêteront dans sa démarche.

La Pro-Life Action League forme des conseillers qui peuvent se rendre dans les cliniques et parler aux femmes. Nous les appelons des conseillers-trottoirs. Je comprends qu'en francais il y a une autre signification à cette expression. Mais, si je parle des "conseillers-trottoir", je veux dire les volontaires qui vont à l'entrée d'une clinique pour offrir l'aide aux femmes. L'année dernière nous avons organisé un séminaire d'enseignement de notre méthode et nous sommes en train d'en monter un vidéo. Notre but est d'avoir au moins deux conseillers par clinique durant les heures d'ouverture.

Quand une femme s'approche de la clinique, nous lui disons, « Excusez-moi, Madame. Allez-vous dans cette clinique ? Vous devez savoir que beaucoup de femmes ont été victimes de complications post-abortives ici. Il y a beaucoup de procès contre cette clinique et contre les médecins qui y travaillent. » Nous ne lui parlons pas à ce moment de l'enfant.

En même temps, nous lui donnons notre documentation : le résumé des procès contre la clinique, une brochure sur le développement fœtal, le nom et le numéro de telephone d'un centre d'aide aux femmes enceintes en détresse et des informations sur les droits des patients à être informés sur les procédures médicales. La plupart du temps, les femmes ne nous parleront pas, mais si une femme s'arrête quelques instants, nous avons l'occasion de sauver l'enfant et la mère.

Généralement notre approche n'implique pas l'arrestation. Mais quelquefois un employé de la clinique ou un ami d'une de ces femmes appelle la police. C'est pourquoi nous recommendons de ne jamais être seul. Il y aura toujours au moins deux personnes.

Outre notre démarche à l'entrée de la clinique nous organisons une grande manifestation devant la clinique une ou deux fois par an. Cette action est menée pour informer les commercants du quartier et les habitants qu'ils ont un avorteur dans leur quartier. Nous organisons aussi des manifestations devant la maison du medecin.

De temps en temps, à la place d'une manifestation, nous distribuons simplement des renseignements au sujet de l'avortement et de l'avorteur dans tout le quartier et notament le resumé des procès contre le médeciln. Dans beaucoup de villes ,il y a des lois interdisant les manifestations devant une maison d'habitation. Cependant La Cour Suprême a déclaré que l'on peut manifester dans une rue d'un quartier mais pas en face d'une maison determinée. C'est mieux, parce que nous pouvons marcher dans tout le quartier avec des placards et le nom de l'avorteur sur une grande affiche. Tous ses voisins nous voient et l'avorteur est embarrassé.

Aussi de temps en temps, nous organisons un Rescue. Cela nécessite beaucoup de soin. Il y a des réunions pour choisir la clinique, pour donner les instructions et le plus important – pour prier. Nous essayons d'être plus de cent personnes pour un Rescue, parce que le but est de faire fermer la clinique et plus on est nombreux pour bloquer l'entrée, plus il faut de temps aux policiers pour nous éloigner.

Le Rescue n'est pas l'activité principale de Pro-Life Action League, alors je préfère recentrer mon discours sur les conseillers places à l'entrée de la clinique. Nous avons constaté que nous pouvons sauver jusqu'à huit à dix bébés par matinée et par clinique. Un samedi matin, nous en avons même sauve vingt-sept ! Nous demandons à tous ceux qui sont contre l'avortement de consacrer deux heures par mois à cette activité. Certaines personnes pensent qu'elles ne sont pas capables de parler aux femmes. Mais, ce n'est pas difficile, si on étudie le développement de l'enfant à naître, et aussi les complications qui peuvent suivre un avortement ; et si on demande au Saint Esprit de vous donner les mots. Il est très important aussi de donner des renseignements sur les centres ou la femme peut etre aidée. Nous avons toujours les cartes de visite avec noms, addresses et numéros de téléphone des centres où elle peut demander de l'aide. Souvent il faut se rendre avec la femme dans un centre d'aide des femmes enceintes. Là-bas des conseillers peuvent lui trouver un medecin, où lui donner des vêtements de maternité si elle en a besoin. Ils peuvent lui trouver un logement et peut-être un emploi. Mais la chose la plus importante est qu'elle sente que quelqu'un l'écoute et lui apporte l'appui dont elle a besoin pendant cette période difficile. La plupart des femmes qui vont dans ces centres décident de garder leur enfant. Une fois qu'une femme sait que quelqu'un se soucie d'elle et de son enfant, elle peut se consacrer à résoudre ses problèmes. La plupart des femmes sont capables de résoudre leurs problèmes seules. Le bébé n'est pas le problème principal. Si nous aidons une femme à se respecter elle-même, elle peut aussi respecter son bébé. Donc si nous sommes à l'entrée des cliniques et si nous pouvons diriger les femmes vers nos centres, il est possible de sauver des centaines et des centaines d'enfants.

Deux heures par mois – ce n'est pas trop de demander. Si chacun de nous passe deux heures par mois devant une clinique ou un hôpital ou des avortements sont pratiqués nous pouvons accomplir un grand travail. Nous pouvons donner la chance de naitre à des centaines d'enfants. Et notre recompense ? Le bonheur de sauver une vie humaine.

Notre présence dans la rue nous permet de faire connaître la réalite de l'avortement. Enseigner est aussi un de nos objectifs. Car plus les gens conaissent cette réalité là, plus ils voteront intelligement. Il est très important de voter pour des hommes politiques responsables qui ont conscience de la valeur de la vie humaine, et qui ont le courage de la protéger.

Dans le mouvement pro-vie aux Ótats Unis, comme en France,nous attaquons l'avortement sur divers fronts. Nous introduisons de nouvelles lois au Congrès Fédéral et dans les assemblées de chaque État. D'habitude, aussitôt qu'une loi est votée et signée par le gouverneur, elle est attaquée en justice par le Planning Familial et l'union des Libertés Civiles Americaines, une organisation en faveur de l'avortement. Ensuite, il y a une longue procédure dans les différentes cours, se terminant souvent devant la Cour Suprême.

Je voudrais décrire brièvement les lois les plus récentes dans certains États aux Étas-Unis. La legislation pour le respect de la vie a été introduite dans trente-sept États cette année. Les cas où l'avortement est autorisé sont alors de plus en plus limités. Par exemple, trente-trois États ont des lois qui exigent qu'une femme de moins de 18 ans doit informer ses parents avant avorter. Mais plusieurs États, comme le Nevada et le Maryland ont voté une loi appellée "Liberté de Choix" empêchant à l' avenir toute restriction de l'avortement. Le gouverneur du Maryland, par exemple, a signé une loi qui prevoit : premièrement que la femme est la seule à pouvoir décider d'avorter ou non, et qui deuxièmement empêche de promulguer de nouvelles lois contre l'avortement. Une loi similaire a été proposée devant le congrès fédéral. Il serait impossible alors de protéger l'enfant à naître. Nous verrons ce que la Cour Suprême décidera quand la loi du Maryland sera examinée.

Aux Étas-Unis nous avons les yeux rives sur l'Utah et le Sud Dakota. L'utah a été le premier État à adopter une loi restrictive cette année. Cette loi interdit l'avortement sauf en cas de viol, d'inceste, ou si le fœtus à des imperfections physiques ou psychologiques qui sont incompatibles avec la vie. Malheureusement, la loi autorise l'avortement si la femme court la possibilité de risques graves. Mais le langage est vague quant à la signification de "risque grave."

Au Sud Dakota une loi restrictive a aussi été votée, avec les mêmes exceptions que dans l'Utah, mais à la place de risques graves, il est specifié que la femme peut avorter dans le cas où la vie de la mère est en danger. Le gouverneur a dit qu'il la signerait.

Dans le mouvement pro-vie, certaines personnes sont contre ces lois et réclament des lois qui interdisent l'avortement sans exception. Mais la plupart des législateurs pensent que ce n'est pas possible pour le moment et qu'il faut commencer par voter des lois qui défient la decision de Roe contre Wade qui a permis l'avortement sur demande aux États-Unis.

La loi de l'Utah a été signeée par le gouverneur et doit prendre effet fin avril. Mais l'union des Libertes Civiles Americaines et le Planning Familial ont promis de s'y opposer. Cela se terminera devant la Cour Suprême.

Les lois restritives de l'année dernière de l'État de Pennsylvanie et du terrritoire de Guam passeront probablement devant la cours Suprême cet automne.

Nous ne savons pas quelle sera la décision du nouveau juge de la cour suprême, David Souter. Mais à vrai dire la Cour est plus conservatrice et nous avons des raison de croire que beaucoup de restrictions seront accordées quand elle aura entendu les arguments.

Depuis dix-huit ans l'avortement est légal aux États-Unis et depuis dix-huit ans nous essayons de promulguer des lois restrictives. La procédure est longue et parfois frustrante, mais il est nécessaire de continuer cette action. Nous rencontrons parfois des problèmes à cause des différentes stratégies des organisations qui luttent contre l'avortement. Nos différences sont honnêtes et légitimes. Il y a des bons arguments de chaque côté – que ce soit soutenir un projet de loi avec les exceptions ou le combattre. Personne ne veut les exceptions. Nous voulons sauver tous les enfants. Mais nous ne pouvons pas attendre pour changer la loi.

En particulier, les groupes et les personnes actifs ne peuvent pas s'asseoir et attendre que les lois sauvent les bébés. Chaque jour aux États-Unis cinq mille enfants sont tués ! Nous devons les sauver un à un. C'est pourquoi nous nous rendons devant les cliniques.

Chaque enfant qui meurt dans un avortement est un fils ou une fille qui n'aura jamais une famille, qui ne transmettra jamais le patrimoine héréditaire de sa mère ou de son père à une autre génération. Personne ne verra jamais plus les caractéristiques de ses grands-parents ou de ses parents, les cheveux, les les yeux, talents. Tous sont morts. Chaque avortement est la mort d'une famille. C'est un suicide à travers une génération. Avorter c'est avoir le désir de mourir. C'est une action de desespoir. Toute la société souffre quand un enfant est tué. Et quand des milliers meurent chaque jour c'est si tragique que nous avons du mal à le concevoir.

Nous ne pouvons pas sauver tous les enfants, même en réussissant à changer les lois, mais chaque enfant que nous sauvons représente beaucoup, beaucoup de vies qui apportent leur contibution unique à notre monde. Peu de personnes ont la chance de sauver une vie humaine. Nous sommes bénis d'avoir été choisis pour cette mission.

Ann Scheidler

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, 2 mars 1991

 
REMONTER EN HAUT DE LA PAGE