Mesdames,
Messieurs, Chers Amis,
Le
moment est venu de tirer les conclusions.
À
propos des mesures familiales, à la place d'une simple
récapitulation, il nous a paru préférable
de préciser nos principes directeurs.
Notre
première ligne directrice est l'équité.
Il
n'y a aucune raison pour qu'un groupe social assurant l'avenir
du pays soit littéralement sanctionné économiquement.
Or,
c'est ce qu'on constate quand on compare les deux catégories
socio-économiques constituant le peuple français,
1er
groupe : les deux salaires-deux retraites, 0, 1, 2 enfants, avec
0,8 enfant par femme (minimum pour le renouvellement des générations
2,1 enfants/femme), qui a un niveau de vie deux à trois
fois supérieur au 2ème groupe. Il représente
les 6/7e de la population active, 24 millions sur 28.
2ème
groupe : les familles de trois enfants et plus, avec le plus souvent
un seul salaire, qui ont 3,6 enfants/femme, soit 4,5 fois plus
que le premier, représentent 1/7e de la population active,
4 millions sur 28, et ont un niveau de vie 2 à 3 fois
inférieur au groupe 1.
Toutes
nos mesures, qu'il s'agisse du salaire maternel si important,
de l'indemnité de garde élevée, des mesures
fiscales, de nos formules de retraite, tendent à combler
la sanction financière du groupe 2, et à résorber
le privilège financier du groupe 1.
Assurer
l'avenir ne mérite pas un tel traitement.
La
deuxième ligne directrice est de considérer que
la préparation de l'avenir est un objectif global de toute
la Nation, est un investissement de la Nation entière,
qui doit être pris en charge par la Nation entière,
et ne saurait être supporté presqu'exclusivement
par une minorité
sacrifiée. Tous les Français doivent donc participer
à cet effort d'une façon aussi justement répartie
que possible.
Cette
ligne oriente toutes nos mesures.
En
outre, l'équité doit être assurée à
tous les niveaux sociaux entre ceux qui assument les charges de
l'avenir et ceux qui ne les assument pas et pas seulement au bas
de l'échelle sociale. Une famille de niveau professionnel
élevé, avec un seul salaire et 6 enfants par exemple,
et une famille de même niveau professionnel avec 2 salaires
et pas d'enfants, n'assument pas les mêmes charges pour
l'avenir.
La
compensation doit exister aussi à leur niveau.
Cette
conception dépasse de loin le cadre de l'assistance aux
familles pauvres. Elle existait après la 2ème guerre
mondiale, elle doit exister aujourd'hui, face à une crise
exceptionnellement grave et inédite, même si la jeunesse
ne comprend pas ces problèmes et ce qui l'attend. Elle
a peu à peu disparu au profit précisément
d'une assistance aux familles pauvres, sans aucun esprit de participation
juste de tous les Français aux charges de l'avenir. Il
faut précisement revenir à
une ligne qui a fait ses preuves et qui répartit l'effort
pour l'avenir équitablement entre tous les Français.
La
famille a un rôle capital dans la limitation, voire la correction
du vieillissement de la population, comme on va le comprendre,
phénomène qui est le premier responsable de la crise
des retraites (sans être le seul : chômage et abaissement
de l'âge de la retraite). Ce rôle évident pour
les démographes sérieux, ne l'est pas pour le grand
public, et la plupart des politiciens. Sans entrer dans le détail,
il importe quand même de comprendre l'essentiel et d'abord
de montrer
que le vieillissement n'est pas inexorable et sans remède,
comme certains tentent de le faire croire, de façon intéressée
pour repousser
la politique familiale.
Le
vieillissement est l'augmentation de l'âge moyen de la population
ou l'augmentation de la proportion des personnes âgées.
Quand
la médecine augmente le nombre des personnes âgées,
en les faisant vivre plus longtemps – ce dont il faut se
féliciter – elle augmente le vieillissement.
Mais,
quand elle sauve les jeunes, elle en augmente la proportion, rajeunit
la population, diminue le vieillissement. Abaisser au maximum
la mortalité infantile, lutter contre le suicide des jeunes
(plus nombreux que les accidents de la route) contre leurs accidents,
concourt à diminuer le vieillissement de la population.
Et la médecine, en augmentant le nombre des jeunes arrivant
à l'âge de la procréation, augmente la natalité
à fecondité constante et a ainsi une deuxième
action rajeunissante très importante. La médecine
n'a pas ainsi l'action uniquement vieillissante que l'on croit
généralement. Son action finale est la resultante
de deux actions contraires et a été longtemps finalement
rajeunissante. Le vieillissement est dû principalement à
la chute de la proportion des jeunes par denatalité.
Le
moyen d'augmenter la proportion des jeunes pour contrebalancer
l'augmentation de la partie âgée, voire l'équilibrer
et alors stabiliser le vieillissement est l'augmentation d'une
natalité insuffisante, et ceci peut être justement
obtenu par la politique familiale. D'où son rôle.
Un autre moyen de rajeunir la population est d'avoir des maternités
plus précoces, ce qui augmente plus tôt la proportion
des jeunes.
Il est donc faux de dire que le vieillissement est inéxorable,
Ce n'est que lorsqu'on refuse la politique familiale qu'il le
devient. Il faut faire comprendre cela au Pouvoir et à
l'opinion.
La
famille a donc un rôle décisif dans la limitation,
voire la correction du vieillissement, et elle seule peut le faire,
d'où l'interêt capital de lui faciliter la tâche.
Outre
ce rôle général dans la question des retraites,
elle a un rôle plus particulier qu'il faut expliquer. Chaque
adulte donne sa cotisation personnelle (qu'il s'agisse de la répartition
ou de la capitalisation), mais l'adulte sans enfant ne donnera
jamais qu'elle, alors que l'adulte avec enfants donnera sa cotisation
personnelle, mais suscitera en plus par sa décision, son
travail et son argent, les cotisations que paieront ses enfants
devenus adultes, 20 ans plus tard, qui n'auraient jamais existé
s'il n'avait pas eu d'enfant. Les 16 millions de 0 à 20
ans, que compte approximativement la France actuelle, fourniront
16 millions de cotisation retraite annuelle, qui n'auraient pas
existé si ces enfants n'étaient pas nés.
La famille est donc à l'origine de deux sources de cotisations,
les cotisations personnelles des parents, plus les cotisations
décalées de 20 ans payées par ses enfants.
C'est cela qu'il faut faire admettre par le Pouvoir.
Ce
point est tout a fait capital.
La
Nation est débitrice vis-à-vis de la famille de
ces 16 millions de cotisations retraite annuelles servies pendant
40 ans (16 millions x 40 = 640 millions de cotisations retraite
1), soit 480 avec un travail féminin à 50 %. La
famille n'est pas débitrice vis-à-vis de la société,
mais fortement créditrice.
Elle
ne demande pas l'aurnône, mais la justice. La Nation a aussi
une dette d'espérance. La famille lui rend l'espoir.
En
effet, toute la propagande médiatique, qui est la propagande
malthusienne présente ce vieillissement comme inéluctable,
comme un drame auquel il faudrait que le pays se soumette de gré
ou de force (avec des retraites amputées, des cotisations
adultes augmentées, des entreprises encore plus surchargées
par les charges-prélèvements obligatoires). Or,
il n'en est rien. Elle n'est pas inéluctable. Elle ne l'est
qu'avec une politique malthusienne obstinée, qui en est
en plus l'entière responsable, qui est la grande coupable.
Avec
notre politique familiale, elle cesse de l'être (mais tout
retard dans la prise des mesures retarde la solution).
Cette grande crise de l'explosion du vieillissement qui monte
à l'horizon, comme un mur épais, peut être
surmontée par la politique familiale accompagnée
d'un certain nombre de mesures économiques que nous allons
évoquer.
Il
faut que tout ceci soit reconnu officiellement par le Pouvoir
et qu'il en tire les conséquences. Un certain nombre de
nos mesures vous ont été exposées lors de
ce Congrès. Le salaire maternel, si important, la retraite
familiale non liée au salaire, la cotisation retraite équivalence
enfant très importante elle aussi, la politique familiale
du logement. Il y en a d'autres, comme par exemple, l'indemnité
de garde élevée supérieure au S.M.I.G., payée
jusqu'à l'entrée effective du dernier enfant en
maternelle, infiniment moins coûteuse que les crèches
pour la collectivité et diminuant le chômage, l'égalité
fiscale entre les mariés et les concubins,la revalorisation
des prestations familiales (comme en Suède où elles
sont plus élevées qu'en France). L'exonération
pour les familles des accroissements de cotisation vieillesse,
qui est bien la moindre des choses, puisqu'elles font un effort
4 fois et demi plus grand pour les retraites et pour l'avenir
que le groupe social 2 salaires, 2 retraites, 0,1, 2 enfants.
La révision ou l'abrogation de la C.S.G., qui ne tient
aucun compte de la situation familiale et pénalise les
familles, etc... très impopulaire
et prétenduement destinée à la politique
familiale, de façon à la rendre impopulaire.
La
liste n'est pas exhaustive. Il y en a bien d'autres. Mais, adoptées,
elles constitueraient néanmoins une véritable revolution
dans la vie des familles et dans la politique démographique.
Le
deuxième chapitre concerne les mesures économiques
d'accompagnement pour le financement :
Bien
que beaucoup de ces mesures fassent faire des économies
en diminuant le rôIe relatif de systèmes extrêmement
coûteux comme les crèches, en diminuant le chômage,
Comme l'indemnité de garde élevée, et le
salaire maternel. Bien que l'ensemble de la politique familiale
diminue le chômage et son coût, elle demande néanmoins
un effort financier,
c'est évident.
Si
la volonté politique existe, on trouve de l'argent.
Le
coût n'est donc pas une raison pour ne rien faire. Il faut
rappeler que 1 % d'expansion économique donne 60 milliards
lourds du P.I.B. de plus, soit 30 milliards de recettes de plus
pour le couple État-Sécurité Sociale qui
prelève en gros 50 % du P.I.B. (50 % de prélèvements
obligatoires en France), 2 % donnent 120 milliards du P.I.B. de
plus, dont 60 pour l'État-Sécurité sociale,
soit une bonne part des moyens de faire la politique démographico-familiale
qui s'impose, et cela sans aucune fiscalité supplémentaire.
Je ne sais si tout le monde mesure l'importance
de ce dernier fait.
Nous
devons donc vouloir une croissance économique forte.
Dans
ce domaine, il ne suffit pas de vouloir, il faut pouvoir, mais
pour pouvoir, il faut d'abord vouloir fortement et mettre en œuvre
les moyens qui permettent d'y parvenir (investissements plus importants,
infrastructures ameliorées, compétitivité
accrue, créativité plus grande des personnes, suppression
des obstacles volontaristes ou non à la création
économique, et qui sont très nombreux et importants,
abandon des
concepts anti-développement économique propulsés
par les malthusiens économiques parallèlement à
leur malthusianisme démographique.
Certes,
notre politique démographico-familiale a en soi un effet
stimulant rapide sur l'économie par diminution du chômage
et de son coût, par augmentation de nombreuses consommations
et des productions correspondantes.
Mais,
il faut plus que cela : une vraie politique globale de croissance
économique forte.
Nous
préconisons des mesures spéciales à finalités
multiples pour les personnes âgées, qui peuvent y
contribuer (en dehors de la diminution du chômage, qui est
plus un vœu qu'une mesure et le recul de l'âge de la
retraite). Les mesures généralement préconisées
dans la question des retraites, comme nous l'avons vu hier, ne
s'opposent nullement au tarissement des cotisants et à
la destruction finale des régimes de retraite.
Contrairement
à elles, toute notre politique familiale, et notamment
le salaire maternel et nos deux formules de retraites s'opposent
elles au tarissement des cotisants et contribuent ainsi à
sauver très généralement
les retraites, donc à maintenir leur niveau. Ceci aide
les personnes âgées de façon très concrète
et est de leur interêt direct.
Mais,
il y a autre chose.
Pour
l'expansion économique accrue, ll faut mobiliser les capitaux
pour l'investissement. Or, les adultes producteurs et les entreprises
écrasées par les prélèvementsobligatoires
les plus élevés du monde, de toutes les puissances
économiques développées du monde, ont des
possibilités d'investissement finalement limitées,
au-dessous des besoins).
Or,
contrairement à une idée répandue, qui voit
dans les personnes âgées des économiquement
faibles – il y en a beaucoup – d'importantes études
américaines (Quentin SULLIVAN et Leon TALAH, O.N.U. 1986),
mais aussi françaises (CREDOC 1988) ont montré que
les revenus les plus élevés ne se trouvaient pas
dans la population adulte active, mais, contre toute attente,
dans une certaine tranche de la population âgée.
En France, toujours selon le CREDOC, les retraités ont
un niveau de vie moyen supérieur à celui des salariés,
notion contraire à l'opinion courante, mais qui s'expliquerait
par le fait que les retraites sont calculées sur les taux
de fin de carrière ou les taux les plus elèvés
d'une carriere et se trouvent ainsi supérieurs aux salaires
des débuts ou même de milieu de carrière.
En
outre, la population âgée détient en tout
cas en France, une part très importante du patrimoine.
Dans
cette phase de la vie, après 40 à 50 ans de travail,
on pense souvent plus à profiter des satisfactions présentes
de la vie qu'à investir. D'où sans doute, une insuffisance
de l'investissement dans cette partie de la population et en tous
cas d'importantes réserves d'investissement possible (à
mettre en valeur dans un climat de confiance).
Dans
le but de mieux mobiliser ce gisement de capitaux au profit de
l'investissement pour une croissance économique forte,
nous proposons pour les 60 ans et plus, une réduction des
impôts sur les revenus provenant des actions, obligations,
SICAV, fonds communs de placement, etc...
très significative d'au moins 25 à 30 %.
Cette
mesure, que nous croyons être les premiers à préconiser,
rend plus attractif l'investissement, le stimule et a, en outre,
l'effet d'augmenter les revenus des personnes âgées,
et de commencer ainsi
à combler la baisse des retraites, conséquence inéluctable
du refus nous disons du refus, de traitement du problème
démographique français par
le Pouvoir en place.
Donc,
triple effet :
– compensation de la baisse prévisible des retraites
par augmentation des revenus du capital détenu par les
60 ans et plus.
– augmentation de l'investissement.
– et de la croissance économique par mobilisation
d'un vaste gisement
financier qu'on peut penser insuffisamment exploité.
C'est
un début de correction des distorsions économiques
du vieillissement croissant de la population et par la croissance
économique accrue qu'elle procure, elle fournit des moyens
de financement pour notre politique familiale et démographique.
Elle est donc en tous points bénéfique.
Elle l'est encore à un autre titre, en fonction d'un fait
redouté et bien expliqué par notre ami Bourcier
de Carbon. Les 60 ans et plus représentent la
partie la plus rapidement croissante de la population et une puissance
électorale certaine et croissante, qui va doubler dans
les décennies à venir, une puissance croissante
aussi dans les associations, car ils disposent du temps nécessaire.
Bref,
ces personnes âgées ont tous les moyens de défendre
leurs prérogatives, leurs retraites et leurs revenus et
se défendront pour empêcher l'effondrement des retraites
lié à l'evolution démographique et les hommes
politiques sensibles à la pression électorale iront
dans ce sens. Il est à redouter que, cédant à
la facilité, à la courte vue, ce maintien des retraites
se fasse aux dépens de ceux qui ne se défendent
pas, dont le poids electoral est faible, à savoir les familles,
en pompant tout simplement dans la caisse des prestations familiales
dont nous demandons la séparation complète des régimes
vieillesse et maladie, non seulement sur le plan des structures,
mais sur le plan tresorerie. M. ROCARD vient
de modifier les cotisations employeurs : moins 1,6 % allocations
famillales + 1,6 % assurance vieillesse. Ce que nous déplorons
est en cours de réalisation. C'est pourquoi nous appelons
le corps social familial à se défendre énergiquement,
en montrant un mordant beaucoup plus ferme dans ses réclamations,
mais nous nous adressons aussi aux 60 ans et plus.
Nous
leur disons : ne cédez pas à la facilite et à
la courte vue, en poussant à prelever sur la politique
familiale pour la politique vieillesse, politique à courte
vue des politiciens actuels, M. ROCARD en tête. Pensez au
contraire, que s'il peut y avoir là un avantage rapide,
il est à court terme et que vous sciez ainsi purement et
simplement la branche sur laquelle vous êtes assis.
Défendez au contraire la politique familiale qui est votre
interêt à long terme et d'une façon solide
et non artificielle, par reconstitution durable des sommes nécessaires
et non par épuisement rapide des sommes
dont vous empêcheriez la reconstitution.
Donc,
nous leur disons : à eux, qui sont un corps social rapidement
croissant et puissant: rejoignez la politique familiale, c'est-à-dire
rejoignez-nous et usez de votre puissance électorale et
associative
en sa faveur, en nous soutenant.
Ainsi,
vous apaiseriez les craintes justiféess de notre ami Bourcier
de Carbon et vous vous sauveriez vous-mêmes d'une façon
durable.
Ne
mangez pas vos soutiens, comme le catoblepas, cet antique, mythique,
fabuleux qui regardait en bas et se nourrissait en mangeant ses
propres enfants.
La
cohèrence de cette action démographico-économique
est évidente.
Maintenant,
il nous faut examiner comment faire adopter ces mesures par le
Pouvoir politique.
C'est
le plus important. Dire qu'il nous faut un gouvernement favorable
et une assemblée nationale favorable, c'est l'évidence,
mais c'est supposer le problème résolu.
De
nombreuses mesures devraient être efficaces. La liste n'est
pas exhaustive. Passons les rapidement en revue.
–
D'abord, nos militants doivent bien connaître le dossier,
afin de pouvoir l'exposer eux-mêmes aux décideurs
qu'ils ont le devoir de contacter. Il faut qu'ils soient présents
aux réunions de recyclage et aux manifestations où
il s'agit d'impressionner l'appareil médiatique et de faire
pression sur le Pouvoir, comme aujourd'hui.
– Organiser une réunion est un grand travail. Il
ne faut pas se contenter d'y louanger la famille. Il faut en profiter
systématiquement pour y présenter, expliquer, défendre
et propulser les mesures concrètes pro-familiales. Trop
de réunions ne le font pas.
– Il faut harmoniser les positions des différents
mouvements familiaux sur les mesures familiales, afin qu'ils tirent
tous dans le même sens. Nos mesures sont une base de discussion.
La coordination familiale pour harmoniser les réclamations
est indispensable.
– Les mouvements familiaux doivent réclamer cette
politique familiale réadaptée, rajeunie, revalorisée
avec plus de dynamisme, de vigilance et d'insistance.
– Il faut prendre conscience du rôIe de la politique
familiale dans la correction du vieillissement, un des phénomènes
les plus lourds économiquement et socialement, comme on
l'a vu plus haut.
Il faut faire comprendre cela au Pouvoir et à l'opinion.
– Il faut faire comlprendre que cette politique est de l'interêt
de tout le monde, personnes âgées, adultes producteurs.
À partir du moment où le vieillissement et les charges
sont tels que les investissements des entreprises et des personnes
privées passent au-dessous du niveau indispensable à
la compétitivité économique, l'économie
précisément n'est plus compétitive. C'est
déjà le cas en France, comme le démontre
le déficit chronique de la balance des paiements industriels
(100 milliards par an), que rien n'a pu corriger jusqu'ici
et ceci bien avant les effets négatifs majeurs à
venir du vieillissement futur et massif de la population. J'insiste
sur le sens de cette phrase.
Avec
eux, la sous-compétitivité ne peut que s'amplifier
et l'abaissement économique certain mais limité
fait place à la défaite économique, à
l'effondrement où l'abaissement est énorme, fruit
de la spirale infernale, chute des recettes, chute des moyens
d'investissement, sous-compétitivité accrue, nouvelle
chute des recettes, des investissements et de la competitivité
et ainsi de suite.
Bref,
il est bien de l'interêt de tous d'empêcher cette
évolution dramatique. Seule, la politique capable d'enrayer
l'explosion du vieillissement peut le faire. Un pays, dont les
prélèvements obligatoires sont dejà aujourd'hui
avant le doublement des charges du vieillissement superieurs à
tout ce qui se fait dans tout ce qui compte dans le monde sur
le plan économiqui, ne peut pas s'en tirer sans la politique
de correction que nous préconisons et qui est absolument
indispensable.
Ce
vieillissement n'est pas un rêve, mais une certitude absolue,
car les générations qui vont constituer l'explosion
du vieillissement sont dejà nées, à savoir
celles nées de 1946 à 1973 de 30 % supérieures
aux générations antérieures, et elles entrent
dans la retraite en
2006 (1946 + 60 = 2006).
La
demographie écrit l'histoire 20 ans à l'avance.
Il
faut faire comprendre tout ceci aux décideurs politiques,
dont la négligence en la matière devient gravement
coupable. Nous avons dejà par leur faute 5 ans de retard
au moins.
S'il
s'avère impossible de convaincre tel politicien, il faut
sans délai s'adresser à un autre.
En
outre, le combat est trop important, trop difficile, pour que
des membres du respect de la vie se permettent pour des affinités
politiques, de soutenir les adversaires forcenés du respect
de la vie, les inconditionnels de l'avortement, de l'eugénisme,
de l'euthanasie, comme les auteurrs des propositions de loi 999
et 1000, ni les malthusiens
adversaires notoires de la famille.
Ces
divagations sont inacceptables.
Nous
ne devons donner notre soutien qu'aux personnalités qui
appuient nos thèses. L'objectif final est d'avoir un jour
un gouvernement favorable et une majorité favorable à
l'Assemblee nationale.
Le
danger ne réside pas que dans notre corps politique. il
faut savoir que des forces internationales interviennent dans
nos affaires intérieures, et ce fut spécialement
le cas dans la question de l'avortement. C'est historiquement
démontré.
Des
personnalités en France soutiennent ces forces internationales
ou y participent, ou sont sous leur dépendance.
Le mondialisme politique et le mondialisme malthusien sont une
seule et même chose avec les mêmes dirigeants. Il
y a donc un mondialisme politique malthusien. Il est contre la
liberté de la presse, comme ce fut clairement expliqué
dans le livre d'une de ses principales composantes : La crise
de la démocratie, p. 35 et p. 182, je cite: « il
est nécessaire d'agir de telle sorte que les gouvernements
conservent le droit et la possibilité pratique de retenir
l'information à sa source ». Repris par
Valeurs Actuelles n° 2552 p. 24, 28 octobre au 3
novembre 1985. L'agression contre la liberté de la presse
est caractéristique du totalitarisme. D'autre part, il
n'est pas tendre avec ses opposants. Voici la déclaration
d'un de ses grands dirigeants, M. Cord MEYER,
C.F.R., ancien directeur de la C.I.A., Président
de l'Association mondialiste américaine, dans
la Revue Spearhead n° 143 septembre 1980 : « une
fois qu'elle sera jointe au gouvernement fédéral
mondial, aucune nation ne pourra se détacher ou se révolter
du fait que disposant de la bombe atomique, le gouvernement fédéral
mondial rayerait cette nation de la surface du globe ».
Donc, cette dictature prévoit de s'exercer par la force.
Or, les nations ne sont pas forcément d'accord avec les
thèses de cette dictature. Dans notre question, ses thèses
sont le malthusianisme et l'avortement forcé, voire obligatoire,
comme en Chine (où ce sont ces hommes qui imposent la politique
de l'avortement forcé). Nous sommes ainsi concernés
directement, car, de toute évidence, nos
thèses ne sont pas celles de cette dictature, qui veut
imposer le malthusianisme et la triade anti-vie, avortement, eugénisme,
euthanasie. M. Cord MEYER nous avertit de ce qui nous attend.
Nous
devons donc préparer activement notre dossier en défense
contre les thèses de cette dictature et à l'O.N.U.
même qui peut en devenir l'instrument.
Et,
en France, nous ne devons en aucun cas soutenir les personnalités
qui se réclament de ce mondialisme, qui se présentent
comme les doux agneaux de la paix et qui pourraient avoir les
conceptions de M. Cord MEYER, ce qui serait fort dangereux pour
ceux qui ne sont pas d'accord avec eux, ce qui est précisement
notre cas, en matière respect de la vie et démographie.
Nous
sommes impliqués dans une autre affaire extra-nationale,
dans laquelle nous pouvons influencer le cours des choses pour
la défense du respect de la vie et de la famille.
Nous
voulons parler de l'affaire européenne. Dans cette affaire,
la politique familiale française est gravement menacée
par une des structures proposées, pas seulement la politique
amplifiée que nous réclamons, mais même la
politique actuelle.
Sans
débattre évidemment ici de la valeur respective
générale des deux systèmes, disons que les
familiaux-respect de la vie doivent choisir celui qui ne met pas
en danger la politique familiale française et combattre
celui qui la condamne. C'est clair. Ce comportement est un moyen
d'action pour la défense de notre politique familiale.
La
complication s'est produite avec l'acte unique européen.
Avant, avec le système de la decision commune prise par
un vote à l'unanimité, il
n'y avait aucun danger pour la politique familiale française.
Une décision contraire à nos vues et à nos
interêts était purement et simplement rejetée.
Avec
la décision à la majorite, tout est à craindre.
Il est en effet de notoriété publique qu'à
part la France et la Belgique, les 12 ont un comportement nettement
malthusien, sont contre toute politique familiale, sont anti-respect
de la vie, même si quelques timides changements s'esquissent
ici ou Iài. Donc, la majorité est contre la politique
familiale française, et en cas de vote européen,
celle-ci est mise en minorité, et contrée. Si la
Commission Européenne (de Bruxelles) décide de mettre
cette question à l'ordre du jour (au titre de la cohésion
économique et sociale par exemple, qui est dans ses attributions,
qu'elle peut d'ailleurs élargir à son gré),
le blocage est Ià. Si la décision est contraignante,
ce qui est dejà le cas, ce le sera encore plus dans la
structure fédérale supra-nationale, qui impose sa
politique à l'ensemble des pays constituants, d'autant
plus que la structure prolongement de la structure actuelle –
est autoritaire, exécutif tout puissant, commission prépararit
les décisions du Conseil des ministres faite de personnalités
non élues, donc non représentatives des populations,
assemblée parlementaire purement consultative. La décision
a donc le pouvoir de détruire la politique familiale française.
Il y a pire : cette majorité peut resulter d'une coalition,
ce qui signifie que, non seulement, cette majorité, mais
le leader de la coalition majoritaire a le pouvoir de détruire
notre politique familiale (et d'ailleurs, tout autre aspect de
notre politique).
On
arrive à ce phénomène extravagant que le leader
de la majorité aura en fait la
direction de notre politique familiale et démographique.
C'est intolérable.
Nos
militants doivent rejeter cette structure, et n'accepter que celle
faite de l'association organique et organisée de nations
souveraines amies, conviées à la coordination, mais
restant maitresses de leur politique, donc de la politique familiale,
les décisions communes devant être prises à
l'unanimité, pour éviter précisément
le phénomène de coalition d'un groupe majoritaire
contre un autre et préserver les droits des minorités,
dont on ne peut concevoir la brimade organique. Ils doivent faire
ce choix, combattre les personnalités qui défendent
la structure inacceptable pour notre politique familiale-respect
de la vie.
La Suède est une formidable raison d'espérer. Ce
pays de forte tradition malthusienne soumis aux influences malthusiennes
internationales et, maIgré un bref entracte libéral,
socialiste depuis un demi siècle, fait aggravant, le socialisme
se raliant volontiers au malthusianisme, a mis en œuvre une
importante politique familiale originale. Et cette politique a
réussi, la Suède ayant dépassé deux
enfants par femme, soit beaucoup plus que la France, qui reste
à 1,8. Elle avait en 1985, selon l'O.N.U., le taux de vieillissement
le plus élevé du monde: 22,8 % de 60 ans et plus
(17,7 en France à la même date). Elle a enfin compris.
Donc, on peut comprendre et on doit pouvoir comprendre ailleurs.
La
Suède a eu le courage d'aller contre les directives de
la dictature malthusienne mondialiste.
On
dit souvent : les affaires démographiques sont du long
terme et n'intéressent guère les politiciens rivés
sur leur réélection prochaine et le court terme
: c'est vrai, mais pour traiter ce long terme, il faut prendre
des décisions rapides à court terme. La retraite
de la mère de famille non liée au salaire a un effet
psychologique et socio-démosraphique dès sa proclamation.
L'indemnité de garde élevée supérieure
au S.M.I.G., le salaire maternel ont des effets rapides sur le
chômage. Les mesures prises sans nos préoccupations
dans la question des retraites (augmentation des cotisations,
baisse des retraites, augmentation des charges pour les entreprises),
sont impopulaires. Les nôtres sont populaires.
Bref,
les effets à court terme de notre politique peuvent intéresser
le politicien, même peu préoccupé de l'avenir.
–
La génétique moderne a complètement détruit
les arguments obscurantistes de la propagande malthusienne, ce
qui donne à notre argumentation une force décisive
qui déstabilise complètement les arguments adverses.
–
Des erreurs manifestes ont été faites dans le rapport
de 1966 au Ministère des Affaires sociales de l'époque,
erreurs sur lesquelles vivent toujours les autorités et
les mouvements avorteurs (et qui perturbent l'argumentation).
Une contre-expertise s'impose, pour rétablir la vérité
indispensable à une vision saine des choses et à
des décisions fondées.
La
dictature malthusienne mondialiste porte atteinte au droit à
la vie de l'homme, premier des droits de l'homme et au droit a
la vie des peuples.
Un
rapport comportant une critique théorique très approfondie
du malthusianisme et une vision saine de la démographie,
doit être préparé à son encontre et
propulsé partout ou c'est nécessaire et utile.
Un
grand effort s'impose aussi en matière d'enseignement et
en matière spirituelle. Mais c'est du long terme. Raison
de plus pour commencer tôt. On luttera particulièrement
contre la nouvelle pseudo-religion
du "New Age" du "Nouvel Age" favorable à
l'avortement et soutenue par les structures du mondialisme politique
malthusien déjà évoqué et
qui menace le Christianisme et ses valeurs.
Pour
la mise en œuvre de tous ces points dont la liste n'est pas
exhaustive, comme nous ne pouvons utiliser le grand appareil mqdiatique
qui nous frappe plus ou moins complètement d'apartheid,
outre nos moyens habituels, nous créons une coordination
trans-médiatique qui permettra de faire passer nos messages
à une partie assez étendue
de l'opinion.
L'objectif
est un gouvernement qui accepte cette politique et une Assemblée
qui la vote.
CONCLUSIONS
Les
moyens tous azimuts dont la liste n'est pas exhaustive, à
condition d'être employés avec beaucoup d'energie
devraient permettre de fléchir la résistance du
Pouvoir, sa volonté de ne rien faire, attestée par
le gel de la politique familiale depuis trois ans. Il s'agit de
casser cette volonté de ne rien faire, voire de spolier
davantage la famille.
Pour
les militants du respect de la Vie, nos objectifs doivent avoir
la priorité absolue sur tout le reste, ce qui implique
notamment de ne pas soutenir politiquement les adversaires du
respect de la vie et de la politique familiale, et de ne pas soutenir
sur le plan mondial ou européen, des formules capables
de détruire la politique familiale française.
Pourquoi
avons-nous choisi comme thème de notre Congrès les
mesures démographiques et familiales, au lieu des mesures
législatives concernant le respect de la Vie ? Tout en
effet est urgent.
Arrêter
le massacre qu'est l'avortement est urgent.
La
volonté pro-avortement du Pouvoir est aussi grande que
sa volonté de ne rien faire en rnatière familiale
et démographique (conformément aux volontés
mondialistes).
Alors,
pourquoi ce choix cette année ?
– Parce que l'affaire Sécurité sociale-retraite
va le contraindre à agir, qu'il le veuille ou non.
– Parce que 2006 ouvre une période extrêmement
difficile et que pour avoir une chance de dominer la situation,
il faut agir aujourd'hui.
Il y a dejà plus de 5 ans de retard.
– Parceque la politique familiale, nécessaire en
elle-même, à une
action anti-avortement. Quand on accepte le 3ème enfant,
on ne le tue pas et c'est 100 000 avortements de moins. C'est
bien une action respect de
la vie.
–
Parce qu'il est urgent de faire diminuer la "volonté"
d'avorterment et la politique familiale le permet.
–
Parce que l'opinion et le Parlement sont plus prets à accepter
la politique familiale que la restauration du respect de la Vie.
–
Parce que la politique familiale comporte de nombreuses mesures
et des degrés multiples, alors que la politique respect
de la Vie est une politique diamétralement opposée
au non respect de la Vie.
Pour
le respect de la vie, quelle que soit la façon dont vous
tourniez et retourniez le problème, il n'y a pas d'intermédiaire
entre le respect de la Vie et le non-respect de la Vie. Il s'agit
du passage d'une position à une position diamétralement
opposée. C'est là que réside la difficulté
majeure.
Vous
êtes-vous demandés : quel est le contraire de l'expression
: "Laissez-les-vivre", c'est "laissez-les-mourir",
"laissez-les-tuer" (violation de la loi d'assistance
à personne en danger toujours valide), "tuez-les",
"faites-les-tuer" (incitation au meurtre direct ou indirect).
C'est
le "non-dit" implicite, mais absolument évident
de ceux qui nous combattent partout, en France, en Europe et dans
le monde, avec une énergie farouche, malveillante et vindicative.
Ce sont les devises de la dictature mondialiste malthusienne-avorteuse
qui se prétend outragée, offensée, quand
on dit ce qui est, ce qu'elle fait (qui en Chine, par exemple,
fait pourchasser les femmes par la police politique pour les contraindre
de force à avorter 2), ce qu'elle veut imposer par l'occultation
des réalités biologiques et génétiques
indiscutables, remplacée, pour tromper les femmes (sous
prétexte de les déculpabiliser) par des assertions
obscurantistes, par la falsification des chiffres. Chacun sait
que le fameux rapport français de 1966 est faux et àa
soumettre à une nouvelle expertise.
Le
fossé philosophique est complet entre le concept biblique
s'accordant avec les données de la science les mieux établies,
qui font de l'homme le phénomène d'organisation
et le phénonène organisant le plus puissant de la
création, et ceux qui considèrent que l'homme est
le cancer de la terre, comme feu Aurelio PECCEI,
Président fondateur du Club de Rome, élément
éminent de la dictature malthusienne mondialiste avorteuse.
Entre
ces deux thèses, il n'y a pas de conciliation possible,
pas d'intermédiaire possible. La terre ne peut pas être
à la fois ronde et plate.
Ces
devises et ces thèses sont inconciliables, sans moyen terme.
On ne peut passer de l'une à l'autre que par un changement
profond, une conversion, un veritable "chemin de Damas".
Quand
la conversion aura fait suffisamment de progrès, les changements
pourront se faire. Vous êtes convertis, puisque vous êtes
là. Convertissez autour de vous et quand vous aurez beaucoup
travaillé, la restauration du respect de la Vie se fera
en France et ailleurs, tout naturellement. Et on se demandera
comment on avait pu tomber dans de telles aberrations.
Il
n'y a qua deux civilisations possibles, celle du respect de la
Vie humaine, et celle du non-respect de la Vie humaine. Cette
dernière est vouée au totalitarisme et à
long terme n'est pas viable.
Il
depend de vous que celle du respect de la Vie, fondement du droit
à la Vie, premier des droits de l'homme l'emporte. Je ne
doute pas une seconde de sa victoire finale.
(1)
Au maximum avec travail féminin à 100 % et
pas de chômage.
(2) Témoignage de l'ethnologue Steven Mosher.
Dr
Emmanuel Tremblay
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, 3 mars 1991 |