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HISTORIQUE DE LAISSEZ-LES-VIVRE – SOS FUTURES MÈRES



IMPRIMERXIIIe Congrès : VIE - FAMILLE - ACTION
Plaisir à naître en Suède

Notre beau pays dans le grand Nord est couvert par la neige blanche pendant un hiver sans limites, froid et brumeux sous un ciel noir ou étincèlent seulement des étoiles claires. Le même pays se transforme pendant l'été en paradis terrestre où le soleil brille jour et nuit et les jeunes gens dansent sur les prés verts. Oui, c'est la Suède, et notre grand metteur-en-scène, Ingmar Bergman vous a déjà donné dans ses films un aperçu de la vie en Suède, de ses drames noirs, de sa joie de vivre.

Pour nous, l'optique de cet après-midi est différente.

Il s'agit d'expliquer comment un pays comme la Suède, profondément traditionnaliste avant la guerre, s'est transformé en un État ultramoderne dans ses mœurs et dans sa manière de vivre la vie quotidienne.

Après la guerre, la Suède a connu des changements profonds dans son tissu social. L'industrialisation rapide du pays a créé une demande importante de main-d'œuvre pour les usines et l'État socialiste a créé la même demande de personnel pour une administration publique toujours en croissance.

La vie calme en campagne n'était plus viable. Alors des jeunes de toutes catégories se sont mis en route pour aller en ville pour chercher du travail, de l'argent et du bonheur.
Mais, en ville, ils n'ont pas seulement trouvé une nouvelle façon de vivre, ils ont aussi trouvé une autre manière de penser et d'agir. Chez nous, comme dans d'autres pays de l'Europe, les vieilles autorités traditionnelles, comme la famille et l'église – en Suède luthérienne ont peu a peu perdu leur influence en face des nouvelles idéologies marxistes et ultra-libérales. Celles-ci ont proclamé aux jeunes leur devoir historique de se libérer de tout système réactionnaire. La nouvelle génération a le droit de se réaliser et de mettre en exécution une égalité sans exceptions entre les deux sexes.

C'est en effet entre les années 1965 et 1975, que ces idées nouvelles ont été implantées dans la société suédoise. Des radicaux de toutes les opinions ont effectivement réussi à réduire à rien l'influence, et même les possibilités de s'exprimer des groupements traditionnels.

Désormais, l'État suédois est fondé sur le principe que tout homme et toute femme sont, tous les deux complètement libres de façonner leur vie à leur gré. L'État, de son côté accepte de pourvoir à leurs besoins et d'y pourvoir sous la seule condition que tout le monde se mit au travail.

Ceci est très important, parce que notre système exige que ce soit en sa qualité de salarié, que l'homme ou la femme, devienne un vrai citoyen, membre de la communauté humaine.

Nos fameux systèmes de Sécurité sociale, par lesquels le citoyen est protégé du berceau au tombeau, n'acceptent que trois catégories des citoyens : enfant, l'étudiant, l'homme ou la femme salariée et les retraités. Pour bénéficier de nos subsides sociaux, il faut, en principe, appartenir à une de ces categories, et une mère qui ne travaille pas touche seulement une fraction du subside, dont profite une mère salariée jusqu'a 90 %.

L'individu salarié constitue la base de tous nos systèmes d'assurances sociales. Le système est égal pour tous et il n'existe pas, comme dans d'autres pays, des caisses de maladie liées à une entreprise locale. Le salarié paye par ses taxes, sa propre sécurité et, en plus, son employeur rend à l'État environ 40 % en taxe sur le salaire de l'employé pour la Sécurité sociale.

Revenons à nos jeunes en ville !

À la nouvelle liberté et à la nouvelle joie de vivre, se sont ajoutés des expériences plus dures comme la difficulté évidente de combiner la nécessité de se lever tôt pour aller au travail et de rentrer tard dans la soirée avec les soins qu'un père ou une mère doivent offrir a leurs enfants.

Une des conséquences de cette manière de vivre, a été depuis 1970, l'augmentation dramatique des avortements, qui actuellement sont plus de 40 000 par an, dont 24 % à Stockholm.

En Suède, la vie des familles, ces dix dernières années s'est caracterisée par les faits suivants :
– Une formation élevée des familles nouvelles.
– Une dissolution élevée des familles existantes.
– Un nombre accru des personnes qui vivent seules.
– Un nombre des mariages qui diminue.
Un nombre de cohabitations qui augmente.
– Un style nouveau de vivre ensemble : huit sur neuf de nos familles nouvelles se composent de jeunes gens, qui sont des cohabitants.

En 1986, 85 000 mariages ou cohabitation ont été dissous, 36 000 par la mort et le reste par un divorce légal ou une séparation.

Les suites des ruptures sont souvent dures pour les enfants et chaque année environ 42 000 enfants sont victimes d'un divorce ou d'une séparation familiale, 7 mères sur 10 gardent chez elles leur(s) enfant(s).

En dépit de ces informations, qui sont plutot décourageantes, il me fait du bien de pouvoir vous raconter que le désir de la vie de nouveau triomphe chez nous. Depuis 1983, l'année apres le retour des sociaux-démocrates au pouvoir, après six années des gouvernements bourgeois, la courbe de fécondité ne cesse d'augmenter. En 1983, le taux de fecondité, c'est-à-dire le nombre d'enfants nés par femme en Suède, c'est de la statistique, bien-sûr, a atteint 1,61.

En 1985, ce chiffre est déjà 1,73 et l'année dernière on est arrivé à 2,01, un chiffre dont nous sommes bien fiers, parce qu'il représente le chiffre le plus élevé en Europe. La petite Islande exceptée, où l'on est arrivé à 2,21 sur une population de presque 250 000 habitants.

Ce qui s'est passé en Suède, s'explique comme ceci. En Suède, comme en France, des troubles graves ont secoué la société, en 1968 et après. La fécondité, chez les jeunes femmes, a commencé de baisser rapidement ; les jeunes gens préférant la cohabitation au mariage et les études au babil des bébés.


Sans enfants, le mariage n'est plus nécessaire. Chez nous, le nombre de femmes travaillant à plein temps ou mi-temps a rapidement augmenté, et les avocats de la plus complète égalité entre l'homme et la femme ont raison d'être satisfaits : 90 % des femmes entre 25 à 44 ans sont maintenant employées. En 1975, seulement 75 % de ce groupe était employé.

La crise de la fécondité a naturellement inquiété le gouvernement et les partis politiques au Parlement suédois. Comme il n'était pas question de changer les bases de nos conceptions sur la vie et sur la mort, lesquelles sont d'une manière générale acceptées en Suède, il fallait de toute urgence mettre en œuvre d'autres modèles pour encourager et augmenter la fécondité en Suède. Pour un État, inspiré par un système matérialiste, il a été simple d'avoir recours aux moyens matérialistes, comme des subventions ameliorées ou comme des possibilités de s'absenter de son poste de travail, avec un minimum de pertes financières, pour s'occuper de ses enfants. On voit ici l'avantage d'avoir, comme en Suède, un système de Sécurité sociale généralisé, qui est égal pour tout le monde, et qui est subventionné et dirigé par l'État mêrne.

Dans la Société suédoise actuelle, les femmes aussi bien que les hommes veulent le plus souvent mener de pair l'exercice d'une profession et la vie familiale. Les femmes ne sont que rarement disposées à rester à l'ecart du marché du travail pendant les longues années de croissance des enfants.

Cette conception des choses a imprégné la politique familiale suédoise pendant bientôt deux décennies et a des conséquences plus révolutionnaires que l'on peut croire à première vue. Elles n'ont été possibles que grace à d'importantes actions menées par la collectivité, et la profonde mutation du mode de vie qui en découle n'est sans doute pas encore tout à fait perceptible. Il s'agit entre autres de remplacer par de nouvelles solutions les activités de soin traditionnelles presque invisibles des femmes en marge du marché du travail.

Cette évolution ne s'est pas faite sans susciter débats et remises en question, mais l'idée fondamentale n'a soulevé que peu de protestations ouvertes, du moins de la part des partis politiques établis. Les critiques, formulées essentiellement par les partis non socialistes portent sur la définition du maîitre mot "liberté de choix", et reviennent à exiger, pour les familles avec enfants, plus de facilités financières permettant à l'un des parents de rester au foyer à plein temps, pour s'occuper des enfants.

Comment répartir la prise en charge de l'enfance ?

Dans le domaine de la politique familiale, les tensions idéologiques se manifestent dans le débat sur les actions entreprises par la collectivité, en vue de la prise en charge de l'enfance, conséquence directe de l'accession massive des mères au marché du travail.

On ne peut comprendre l'évolution des choses, que si l'on est informé sur la politique fiscale et que l'on garde présent à l'esprit le débat incendiaire des années 1960 sur l'égalité entre l'homme et la femme. C'est à cette epoque que fut lancée pour de bon l'idée qu'il était naturel et souhaitable que les femmes ayant des enfants participent également à la vie professionnelle. Les pères devaient assumer leur part de responsabilité à l'égard des enfants de façon à favoriser l'essor de ces nouveaux principes.

Notre nouveau système fiscal constitue un facteur important de l'entrée des femmes sur le marché sur le marché du travail. Il convient, cependant, de garder à l'esprit qu'à peu près la moitié des mères ne travaillent qu'à temps partiel. C'est vrai que les hommes se sont donné plus de peine pour faire le ménage et s'occuper des enfants, mais pas du tout en proportion avec la participation accrue de femmes à la vie du travail.

Un niveau de chômage traditionnellement bas, mais qui augmente maintenant, à cause de notre crise économique, des formations plus longues parmi les femmes, l'intensification de l'enseignement pour adultes et l'aspiration à un niveau de confort matériel plus élevé, tels sont quelques autres facteurs ayant largement favorisé cette évolution. Mais, petit à petit, celle-ci a eu pour conséquence que les familles avec enfants éprouvent des difficultés à boucler leur budget et à maintenir leur niveau de vie lorsqu'un seul des deux parents travaille hors du foyer, même si son revenu est élevé. L'augmentation des allocations familiales n'a pas vraiment changé grand-chose à cet état de fait.

C'est dans ce contexte que le vrai contenu du débat sur la liberté de choix est apparu dans les années 1970, pour devenir par la suite un véritable feuilleton dans le débat politique et bientôt un enjeu brûlant pour les élections de cet automne.

Les allocations familiales s'élèvent actuellement à 9000 c.s. par an et par enfant âgé de 0 a 16 ans. La limite supérieure est portée à 19 ans, pour les jeunes qui poursuivent des études. Pour le 3ème enfant, le montant est majoré de 50 % par an. Pour chaque enfant suivant, l'allocation supplémentaire correspond à 160 % de l'allocation de base. Une famille de trois enfants perçoit donc 31 500 c.s., une famille de 4 enfants 49 500 c.s., de six enfants, 94 620 c.s. Le coût de ces mesures, 17 200 milliards de c.s. est pris en charge par l'État.

Les allocations familiales ne sont pas imposables. Cette exonération est considérée comme une importante expression de ce qu'il est convenu d'appeler la politique générale de bien-être : les recettes fiscales ne doivent pas être réparties uniquement sur ceux qui vivent dans des conditions difficiles.

Allocation de logement : Actuellement, elle est versée à quelque 250 000 familles (généralement avec enfants), et son montant dépend du revenu, du nombre d'enfants et du coût du logement. Elle a contribué à stimuler la demande de logements spacieux et de bonne qualité.

Avances sur pensions alimentaires, etc... Dans le cadre de la politique familiale, s'inscrivent en outre des aides importantes, telles que les allocations de soins, les avances sur pensions alimentaires et les pensions d'orphelin, qui font rarement l'objet d'un débat de principe. Les allocations de soins – 870 millions de c.s. cette année – sont versées aux parents ayant des enfants handicapés qui bénéficient de soins et d'une surveillance au foyer.

Plus de 30 000 enfants ont perdu leur père, leur mère ou leurs deux parents et perçoivent une pension d'orphelin, ce qui coûte à l'État 272 millions de c.s.

Les Pouvoirs publics versent 2 445 milliards de c.s. par an pour environ 300 000 enfants, dont l'un des parents ne contribue pas à leur subsistance. L'exemple type est celui de la mère restée seule avec des enfants dont le père ne verse pas la pension alimentaire.

Assurance parentale : la collectivité a tenu compte de l'évolution du marché du travail en instituant l'assurance parentale, qui prévoit l'octroi d'un congé rémunéré à un parent, à l'occasion de la naissance d'un enfant, et en développant la prise en charge, en régie sociale, les enfants dont les deux parents travaillent ou poursuivent les études. Ces deux mesures ont recueilli un large consensus politique, mais les partis socialistes ont réclamé aussi une aide aux initiatives privées de prise en charge des enfants, y compris dans le cas où un des parents reste au foyer à plein temps.

L'assurance parentale implique que la mère ou le père peut rester au foyer pendant 12 mois à l'occasion de la naissance d'un enfant, tout en percevant une indemnité egale à 90 % de son revenu professionnel normal. C'est autant qu'en cas de maladie. Après ces 12 mois, l'indemnité peut être versée pendant trois mois supplémentaires, mais est alors ramenée à 60 c.s. par jour. Celui ou celle qui n'avait pas de revenu professionnel avant la naissance de l'enfant a droit, pendant les 15 mois considerés a un "montant garanti" de 60 c.s. par jour. De plus, le père a droit, à l'occasion de l'accouchement, à une periode de conge de dix jours avec indemnité calculée selon le principe de la perte de revenu, c'est-à-dire à raison de 90 %. Toutes les indemnités perçues au titre de l'assurance parentale sont imposées comme des revenus et l'assurance parentale peut être utilisée pendant les premières huit années de l'enfant.

Le cas le plus fréquent est celui de la mère qui reste au foyer et bénéficie de l'indemnité parentale. Cela s'explique par de nombreuses raisons d'ordre pratique, et notamment par le fait que les médecins suédois recommandent une période d'allaitement de 6 mois. Mais, si la famille le préfère, le père est libre de rester à la maison et de s'occuper de l'enfant. On s'efforce, par l'orientation de l'opinion, à encourager les pères à prendre, ne serait-ce que un ou deux mois de congé.

On constate que ce sont les dirigeants d'entreprise et les travailleurs de l'industrie qui se montrent les plus hésitants à elargir le "rôIe de l'homme" et à assumer directement la responsabilité des soins à donner à leur nourrisson. De nos jours, il y a des parlementaires qui prennent leur congé parental.

Par souci égalitariste, certains – surtout les communistes – exigent que la période de congé parental soit pondérée, c'est-à-dire qu'un des parents doit obligatoirement prendre une partie determinée du congé, faute de quoi, celle-ci serait perdue pour la famille. Cette suggestion a cependant toujours été rejetée, mais revient périodiquement.

Par contre, les hommes ont commencé à recourir plus fréquemment à ce qu'on appelle l'indemnité parentale spéciale, qui permet aux parents de rester au foyer pour soigner des enfants malades âgés de moins de 12 ans, tout en percevant une indemnité correspondant à 90 % du salaire perdu. En 1985, les femmes ont pris à ce titre 2,89 millions de journées de congé, les hommes 2,2 millions. Ce droit s'applique aussi au cas où la gardienne familiale tombe malade.

Cette indemnité parentale spéciale a longtemps été limitée à 60 jours par an et par enfant. Ce nombre est désormais porté à 120, pour tenir compte du groupe très restraint de parents, dont les enfants sont particulièrement maladifs.

Pour diminuer les frais de l'indemnité spéciale, cette indemnité est limitee à 80 % pour les premiers 14 jours.

Comme il est difficile de placer des enfants âgés de moins d'un an dans les crèches gérées par les pouvoirs publics, il arrive fréquemment que le congé avec l'indemnité parentale soit pris d'une seule traite. Mais il est possible d'épargner son congé et de travailler à mi-temps ou à temps partiel avec compensation du revenu perdu.Les parents ayant des enfants d'âge préscolaire ont également un certain droit à des congés sans indemnisation.

L'État subventionne l'assurance parentale à raison d'environ 15 % de son coût. Les 85 % restants sont financés par le biais des cotisations sociales acquittées par les employeurs et les indépendants. Le coût total est estimé pour cette année à près de 20 milliards de c.s.

Prise en charge de l'enfance :

Mais les enfants doivent également être pris en charge pendant la partie de la journée où les deux parents exercent leur activité professionnelle. C'est pourquoi on a commencé, au début des années 1970, à mettre en place un grand nombre de garderies communales, pour enfants d'âge préscolaires. Elles doivent, non seulement leur offrir un accueil socio-familial de bonne qualité, mais aussi stimuler leur imagination, développer leurs aptitudes et leur inculquer l'esprit de coopération. Ces dernières années, l'accent a été mis plus nettement sur l'aspect pédagogique des activités.

En règle générale, les crèches sont ouvertes de 7 à 18 h avec certaines variations. Le travail à temps partiel étant courant chez les femmes, le séjour des enfants est très souvent moins long. En outre, les parents s'efforcent de moduler leur temps de travail de façon à pouvoir aller chercher l'enfant plus tôt. La situation la plus contraignante est celle des parents isolés occupés à plein temps et de leurs enfants. Les heures d'ouverture sont mal adaptées aux besoins des parents faisant du travail posté dans l'industrie et dans le secteur des soins. C'est une des raisons pour lesquelles les familles ouvrières ont moins d'enfants inscrits dans les ccrèches que d'autres groupes de population.

En même temps, ce sont les sociaux-démocrates et les communistes qui œuvrent le plus infatigablement pour l'extension des crèches. Il y a huit ans, ces deux partis, rejoints par les libéraux, ont décidé de développer l'accueil de l'enfance, de façon à ce qu'en 1991, une place soit garantie à tous les enfants à partir de l'âge de 18 mois soit dans une crèche, soit chez des gardiennes agrées par les communes (garderies familiales). Ces personnes accueillent les enfants chez elles et sont rémunérées par les communes, mise à part la cotisation des parents qui couvre environ 15 % du coût.

La prise en charge de l'enfance comprend également "l'école maternelle à temps partiel", qui organise des activités de groupe pendant quelques heures par jour. Les enfants dont les parents restent au foyer ou les enfants placés dans des garderies privées ont gratuitement droit à ce type d'accueil préscolaire pendant l'année qui précède leur entrée à l'école de base à 7 ans. Dans de nombreuses localités, ils peuvent participer à ces activités pendant plusieurs années, la commune prenant tous les frais à sa charge. Les gardiennes familiales agrées par les communes, entre autres, peuvent également conduire occasionnellement les enfants qui leur sont confiés à l'école maternelle, par exemple pour s'y servir du matériel de jeux qui s'y trouve.

Sur les quelque 700 000 enfants de 1 à 7 ans que compte la Suède, 569 000 sont placés dans des crèches communales ou dans des garderies familiales. Environ 70 000 sont accueillis selon des solutions privées choisiées par les familles elles-mêmes. Les autres sont entièrement pris en charge par leurs parents.

Quant aux enfants âgés de 7à 9 ans (dans certaines localités, jusqu'à 12 ans), les communes organisent pour eux des activités de loisirs pendant la partie de la journée où ils ne sont pas à l'école et où aucun de leurs parents n'est encore rentré.

Les données concernant le coût d'une place de crèche varient, mais, selon une estimation prudente, il s'élève à environ 65 000 c.s. par an. Les garderies familiales reviennent nettement moins cher. La cotisation des parents pour les crèches communales varie considérablement d'une commune à l'autre, mais couvre généralement environ 10 % du coût. Des subsides peuvent être accordés à des "coopératives de parents", c'est-à-dire à des groupes de parents qui organisent leur propre crèche selon des modalités contrôlées. Les associations à but non lucratif peuvent également obtenir des susides pour les crèches qu'elles gèrent. Par contre, aucune aide n'est accordée à des "entreprises d'accueil" privées.

Le budget de l'année prochaine prévoit une participation de l'État d'à peu près 13,8 milliards de c.s. aux frais de fonctionnement. La contribution des communes est du même ordre de grandeur. Elles doivent en outre financer la construction des très nombreuses crèches dont la mise en place leur a été imposée.

Certains rapports montrent à présent qu'environ la moitié des communes ne croient pas ou doutent fort qu'elles puissent en construire assez pour résorber les listes d'attente d'ici la fin de l'année. Les communistes et les femmes social-democrates ont réclamé une législation en la matière.

En dépit de toutes ces difficultés que nous pose cette fin de siècle si moderne, il faut tout de même faire le constat qu'en Suède, les partis politiques et, par eux, le Gouvernement, ont finalement compris l'importance de l'enfance. Ils ont à leur manière voulu rendre possible un système d'assistance sociale aux petits enfants, qui a beaucoup aide au rétablissement des relations stables entre parents et enfants. Mais la chose la plus importante, c'est que les mères et les pères en Suède ont de nouveau commencé à comprendre que sans enfants, personne n'a plus d'avenir.

Dr Jon-Peter WIESELGREN
Ministère de la Santé de Suède

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, 2 mars 1991

 
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