Rien
que l'appellation nous parait atroce. Elle évoque bien
d'autres totalitarismes qui ont eu des services de PSYCHIATRIE
POLITIQUE, d'EUGÉNISME D'ÉTAT et d'autres, sans
doute, tant il est vrai que le danger n'est pas nouveau de
voir la médecine pervertir sa vocation.
Si
l'appellation nous paraît atroce, la réalité
qu'elle recouvre, et que nous dévoile en partie l'article
des "DERNIERES
NOUVELLES", l'est bien plus encore et il y a tout lieu de
penser qu'au prochain Nuremberg de l'histoire on s'apercevra que
les grands errements antérieurs de l'aventure humaine n'ont
pas atteint le niveau de cynisme et de perversion mentale de ce
que nous voyons s'accomplir sous nos yeux.
On
nous rétorquera que les lois issues d'un processus démocratique
doivent bien pouvoir trouver quelque part leurs exécutants.
Nous pensons que c'est mal poser le problème. En effet,
s'il existe une vraie démocratie, il en existe une contrefaçon,
qui utilise à merveille les faiblesses de la première,
et qui n'utilise le masque "démocratique" que
pour dissimuler la pire des dictatures, celle qui n'a pas de visage
et où le tyran fait avaliser ses pires turpitudes par un
peuple préalablement trompé. Nous croyons pouvoir
affirmer que moyennant une préparation adéquate
des esprits, cette tyrannie, déguisée en "démocratie",
n'aurait pas plus de difficulté à faire légaliser
l'anthropophagie qu'elle n'en a eu à faire légaliser
l'avortement. Nous pensons même que les slogans à
diffuser massivement pour une telle opération seraient
plus faciles à mettre au point que ceux qui, depuis 1965,
inondent l'Europe pour lui faire choisir "démocratiquement"
son propre génocide.
Nous
admettons parfaitement que dans ce contexte d'horreurs il puisse
y avoir des exécutants de bonne foi, car il est évident
que si les girouettes tournent on ne peut sans injustice leur
attribuer la responsabilité de la direction du vent. II
n'en reste pas moins qu'à un certain niveau de responsabilité
on ne peut être une simple girouette et qu'il y a un devoir
de réflexion minimum. Comme on pouvait le lire récemment
dans les "quatre vérités" : « A
un certain niveau, l'imbécillité, même sincère,
est criminelle ».
L'action
conjuguée de ceux qui font le vent et des girouettes qui
tournent aboutit à la situation actuelle dont l'article
des Dernières Nouvelles d'Alsace nous laisse entrevoir
une petite partie de l'aspect quantitatif des ravages qu'elle
opère. Quant au "projet de Société"
d'un pays, incapable de se donner les lois nécessaires
à la protection
juridique de ses enfants à naître et les livrant
en nombre sans cesse croissant à la naïveté
et même parfois au sectarisme antinational des avorteurs,
l'avenir risque de nous en monter l'aspect démentiel à
l'occasion d'un de ces "rictus" terribles de l'Histoire.
Alain
Rousseau
(Délégué à Mulhouse)
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, avril 1979
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