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HISTORIQUE DE LAISSEZ-LES-VIVRE – SOS FUTURES MÈRES



LIBERTÉ ET LIBÉRALISME
IMPRIMERConférence au Ve Congrès de "Laissez-les Vivre"

Le libéralisme revient à la mode, en prétendant apporter une extension notable des libertés.

Sous couvert de Libéralisme, on a en effet soutenu que le Droit n'avait rien à faire de la Morale et on a par la suite présenté l'avortement comme une nouvelle conquête de la Liberté.

A l'occasion du grand débat sur l'avortement, on a prétendu qu'il fallait mettre le droit en accord avec le fait, puisque le fait ne respectait plus la Loi. Indépendamment du processus fatal auquel devrait conduire en toute logique une telle assertion (légalisation du vol, du viol, de la prise d'otage ou de la fraude fiscale), on constate que cela revient à faire primer la force sur le droit. Or, le droit est l'antithèse de la force qui, étant supérieure au droit, le détruit alors que lui étant inférieure, elle le consolide.

On objectera qu'il n'y a rien d'extraordinaire en soi à ce que le droit suive le fait ; le droit du travail en est un exemple souvent cité. II convient cependant de remarquer qu'en la matière, il s'est toujours agi d'entériner un progrès dans les relations sociales et de consacrer un fait qui était un bien. S'agissant de l'avortement, par exemple, tout le monde s'accorde à dire qu'il est un mal et aucun de ses partisans, même doté d'une intelligence moyenne, n'osera soutenir qu'il est un bien. Dés lors, le droit ne peut le légitimer car un droit qui permet le mal n'est pas un droit. Le droit étant ce qui est bon et juste ne peut faire sien le mal qui, par définition, est injuste.

II est vrai que le légal n'est pas toujours le moral ; mais faut-il s'en féliciter ou souhaiter plutôt que le légal soit toujours moral ?... A la rigueur le droit peut être amoral quand il embrasse des domaines où la morale n'est pas en cause. Mais, en aucun cas, il ne peut être immoral, sinon il se nierait lui-même, étant source d'injustice.

Certes, le moral est infiniment supérieur au légal, il est même d'un autre ordre et le légal ne doit pas être tout le moral. L'avortement étant un mal, donc un acte immoral, le droit ne peut que le rejeter. Méconnaître cela, c'est oublier le rôle d'éducation que doit avoir la loi.

Pour nombre de gens, le légal délie du moral quand il ne s'identifie pas à lui, quoi qu'il comporte. Ils verront dans la loi permissive un apaisement pour leur conscience morale. L'idéologie de 1789 ayant conféré à la loi ce caractère sacré, quasi divin, il pourra paraître impensable que la loi soit à ce point immorale. II n'est pas rare non plus, quand on offre à un peulple le choix entre l'effort et la facilité qu'il se tourne plus volontiers vers la seconde ; c'est dans la nature des hommes, comme c'est dans celle du pouvoir de les en dissuader mais, pour cela, encore faut-il ne pas gouverner au gré de la rumeur publique mais selon la volonté nationale, c'est-à-dire dans l'intérêt supérieur de la Nation, qui ne peut être un intérêt immoral.

En tout état de cause, personne ne peut se conformer à une loi en elle-même immorale « Une loi ne mérite obéissance qu'autant qu'elle est conforme à la loi éternelle » (Léon XIII, Enc. "Rerum Novarum") car, « ce qui ne correspond pas à la vérité et à la loi morale n'a objectivement aucun droit à l'existence, ni à la propagande, ni à l'action » (Pie XII, Discours aux Juristes Catholiques, 6 décembre 1953).

Cette position de principe peut surprendre dans notre société contemporaine où l'idéologie libérale prône depuis peu le "droit à l'erreur". Remarquons pourtant la précision introduite par le Magistère suprême quand il dit que ce qui est contraire à la vérité et à la loi naturelle n'a "objectivement" aucun droit. En effet, l'erreur n'a aucun droit objectif à exister, sinon on la mettrait égalité avec la vérité qui, elle, est authentiquement et exclusivement titulaire de ce droit objectif. L'erreur et la vérité sont incompatibles. Le "droit à l'erreur" est une usurpation, une perversion intellectuelle. Car le "droit à l'erreur" entraîne comme conséquence la disparition de toute responsabilité. L'auteur d'une fausse manœuvre ayant fait dérailler un train sera couvert par le "droit à l'erreur" ; le collaborateur de l'occupant sera relaxé en vertu de son "droit à l'erreur" etc.

En fait, l'erreur ne fait l'objet que d'une tolérance, non pas pour elle-même, puisqu'étant le contraire de la vérité, elle n'a aucune valeur intrinsèque et n'est digne d'aucun respect, mais pour celui qui en est le partisan, car étant une personne humaine, il est titulaire de certains droits subjectifs, notamment celui d'expression qu'il convient cependant de délimiter dans l'intérêt de la vérité et de la société.

LA LIBERTÉ

Ce n'est pas un simple hasard si cette idée de "droit à l'erreur" se fait jour dans les États libéraux.

Pour le Libéralisme, en effet, il n'y a pas de vérité ni de valeurs objectives immuables, il n'y a que des vérités ou des valeurs subjectives et changeantes.

Chacun a sa vérité, ou plutôt chacun cherche sa vérité. En conséquence le droit ne pourra être le reflet d'une vérité ou d'une loi morale inexistantes. Le Droit, dans son fondement philosophique, ne sera qu'un compromis social établi en fonction des données de chaque époque. II sera donc essentiellement variable face à une vérité qui, pourtant, n'existe pas moins et qui reste immuable.

Pour le Libéralisme, la liberté est le principe fondamental de toute chose. II soupçonne tout ce qui est norme imposée, tout ce qui est autorité, tout ce qui est contrainte. La Liberté étant la fin dernière de l'activité humaine, le Libéralisme se fera un devoir de promouvoir la liberté intellectuelle absolue ("toutes les opinions sont bonnes", "tout se vaut") laissant se propager une pensée subversive qui visera à détruire la liberté – même qui lui aura donné droit de cité ; la liberté économique et sociale effrénée ("laissez faire, laissez passer") engendrant une concurrence illimitée mettant les faibles à la merci des forts ; la liberté familiale maximum (indépendance des époux, divorce à la demande, avortement à la carte, contraception généralisée sans droit de regard des parents, etc.) dissolvant l'unité primordiale de la famille, cellule de base de toute société humaine.

Les libéraux considèrent, en effet, qu'être libre, c'est pouvoir faire ce que l'on veut, ce qui plait ; la liberté est donc le caprice. C'est là une conception négative de la vraie liberté, totalement illusoire de surcroît.

Car cette liberté absolue n'existe pas en soi.

La liberté n'est respectable qu'autant qu'elle concourt à procurer un bien sinon elle est cause de désordre intellectuel, moral ou social et dégénère rapidement en licence.

Or, la liberté est le pouvoir de faire ce qui est bien, ce qui est bon, ce qui est juste ; le pouvoir de faire ce que l'on doit, ce que la loi morale commande de faire.

L'homme a la liberté de faire tout le bien possible. II n'a pas le droit de faire le mal. L'homme a tous les droits qu'impliquent les devoirs que Dieu lui impose. Dieu n'a pas créé l'homme libre de faire tout et n'importe quoi.

Dans le plan de Dieu, l'homme n'est pas libre de faire le bien et le mal. « Un tel pouvoir est si peu un attribut de la liberté que Dieu, pourtant souverainement libre, est dans l'impossibilité absolue de faire le mal. II s'ensuivrait donc que l'homme est plus libre que Dieu si la liberté consistait dans le pouvoir de faire le bien et le mal » et Saint-Thomas d'Aquin disait fort justement que « la faculté de pécher n'est pas une liberté, mais une servitude » (cf. Saint-Paul « Celui qui pèche est esclave du péché (...) seule la vérité vous rendra libres »).

En dernière analyse, le Libéralisme conduit à priver le citoyen de sa liberté de jugement et de discernement entre les lois justes et les lois injustes ; ce qui est, en définitive, logique puisque pour cette idéologie toute loi, du moment qu'elle est la loi, étant juste, il n'est plus nécessaire de s'interroger sur sa légitimité. Toute loi, commandant d'être obéie, puisqu'elle est l'expression de la volonté générale, l'État mettra tout en œuvre pour en assurer l'observation. Le Positivisme libéral est ainsi le fourrier de l'absolutisme étatique puisque, la loi devenant la norme suprême, tout doit s'incliner devant elle. Or, à force de vouloir respecter scrupuleusement toute loi civile, on finit par ne plus savoir ce qui est permis ou ce qui est défendu moralement. Cette conception très commode du droit qu'est le Positivisme libéral tend à atrophier la conscience et à l'enfermer dans l'indifférentisme moral. On pourrait donc dire, à cet égard, que le Libéralisme est, lui aussi, "intrinsèquement pervers" !

Ainsi les lois donneront-elles lieu à un laxisme général en vue de cet idéal qu'est la plus large satisfaction de la volonté populaire, notion récemment modernisée en France sous le nom de "décrispation"...

Toutefois, il y a des volontés populaires que le Libéralisme ne saurait tolérer, car – et ce n'est pas un mince paradoxe ! – la tolérance affichée par l'idéologie libérale se transforme rapidement en intolérance masquée mais déterminée dés lors que se diffusent des opinions non libérales. On l'a bien vu lors des débats sur l'avortement où tout fut mis en œuvre aux différents niveaux de l'État et de son administration, pour baillonner ou ridiculiser les défenseurs du droit à la vie, notamment au moyen des instruments de communication sociale.

En vérité, le Libéralisme, dans sa nature intrinsèque comme dans ses manifestations socio-juridiques, ne peut s'accommoder de la morale naturelle, tout en sentant le besoin de se légitimer de quelque manière. C'est la raison pour laquelle certains néo-libéraux ont entrepris l'élaboration de ce qu'ils appellent une "nouvelle morale", la "morale de l'espèce".

LA "NOUVELLE MORALE"

Cette "Nouvelle Morale" est apparue tout d'abord dans des recherches effectuées ou des propositions formulées par des savants de réputation mondiale ; elle a été ensuite adaptée et vulgarisée par des groupes de pression nationaux et internationaux, avant de trouver un commencement d'application dans les législations des États.

Ainsi, en 1963, le Professeur PINCUS, "le père de la pillule" suggérait, dans un congrès tenu à Londres, d'introduire des stérilisants dans l'eau et l'alimentation afin qu'il y ait des géniteurs privilégiés qui soient féconds.

Le Professeur CRICK, Professeur de biologie moléculaire à l'Université de Cambridge, Prix Nobel de Médecine, a déclaré dans un colloque : « L'homme a-t-il droit à la procréation ? Dans une éthique humaniste, je ne vois pas pourquoi ce serait un droit d'avoir des enfants ». Le même savant allait encore plus loin : « De nouvelles définitions légales de la vie et de la mort sont nécessaires si l'on ne veut pas que l'explosion démographique pose un problème de qualité autant que de quantité. Par exemple, on pourrait envisager une nouvelle définition légale de la naisssance, en repoussant la date deux jours après la délivrance. Cela permettrait d'examiner les nouveaux-nés qui ne sont pas des âtres humains au vrai sens du terme, et d'administrer l'euthanasie à ceux qui sont nés avec une difformité quelle qu'elle soit. La mort légale pourrait aussi se situer après 80 ans, date au-delà de laquelle les médecins pourraient se trouver exemptés de leur obligation d'essayer de prolonger la vie de façon coûteuse et souvent inutile. Mes idées ainsi exprimées impliquerait bien sûr une réévaluation complète de la vie humaine elle-même. Je ne crois pas un mot de ce point de vue traditionnel selon lequel tous les hommes sont nés égaux et sacrés ». Quant au biologiste français Jean ROSTAND, il a affirmé: « Je ne suis pas contre une eugénique qui empêcherait l'anormal de naître et même qui ferait des supernormaux ». (Les Nouvelles Littéraires, 19 mars 1970).

Enfin, l'été 1974 a vu la publication d'une déclaration de 40 personnalités favorables à l'euthanasie
les signataires (dont le Professeur MONOD, Prix Nobel de Médecine, et M. Sicco MANSHOLT, ancien Président de la Commission du Marché Commun) avouaient sans complexe : « Nous croyons que la Société n'a ni intérêt ni besoin véritable à faire survivre un malade incurable ».

Corrélativement à ces initiatives de scientifiques, des groupes de pression passés maîtres dans l'art de l'intoxication ont émis diverses propositions dites "sociales". Vraisemblablement pour faire écho aux propos du Docteur CALDERONE du Sex Information and Education Council of the United States pour qui « les bébés constituent une épidémie dangereuse », l'Association Américaine des Nations Unies a préconisé « un traité de prolifération des êtres humains » (cf. sa Revue Population du Monde).

La revue Le Médecin de France a révélé que dans certains pays on envisage l'amniocenthèse obligatoire pour détecter les mongoliens qui « reviennent très cher à la Société ». (cf. n° 329).

Aux États-Unis, on fait actuellement des recherches pour "rentabiliser socialement" les débiles mentaux en les transformant en robots pour des travaux dont les autres travailleurs ne veulent plus (cf. l'article du Professeur DUPEYROUX, Le Monde, 30 mai 1972).

En Afrique du Sud, des fonctionnaires du Ministère de la Santé ont imaginé des mesures de contraception et de stérilisation obligatoires pour faire diminuer la natalité des Noirs Bantous.

En Grande-Bretagne, .Sir KEITH Joseph, personnalité en vue du Parti Conservateur a préconisé un contrôle des naissances sélectif et autoritaire pour les classes pauvres afin d'enrayer la criminalité (cf. Le Figaro, 21 octobre 1974 ; Le Monde, 22 octobre 1974).

Et M. Sicco MANSHOLT, déjà partisan de la croissance zéro, a suggéré la pénalisation fiscale des familles nombreuses des pays de la C.E.E.

C'est à tort qu'on pourrait penser qu'il s'agit là d'opinions limitées dans leur audience et donc dans leur conséquences. Car, ces propos ici rapportés ne sont que quelques uns parmi un très grand nombre ; et la qualité de ceux qui les professent devrait suffire pour évaluer leur importance.

D'ailleurs, on voit, ici et là, un commencement d'exécution de ces funestes projets :

Aux Indes, où le Gouvernement a lancé une énorme campagne de stérilisation masculine en faisant miroiter aux candidats une petite rémunération ou un simple transistor !

En Grande-Bretagne, où un vaste "marché de fœtus" s'est établi entre avortoirs et laboratoires qui poursuivent en toute impunité leurs expérimentations sur les fœtus vivants !

Quant aux Organisations Internationales spécialisées dans l'aide au Tiers Monde, elles mettent le plus souvent l'adoption des méthodes du Planning familial comme condition à l'octroi de prêts financiers ou matériels, ainsi que le pratiquent déjà les États-Unis dans leur système d'aide bilatérale. L'O.M.S. elle-même, dont c'est la mission de combattre la maladie en défendant la vie humaine, met partout en œuvre des programmes de planning familial, en élabore un autre d'interruption de grossesse, intègre la stérilisation des hommes et des femmes dans les "soins sanitaires" et qualifie de "progrès social" les mesures punitives envers les familles nombreuses, ainsi qu'il ressort du dernier rapport du Directeur Général (cf. intervention de Mgr GERAUD, Docteur en Théologie et en Médecine, Observateur du Saint-Siège à Genève).

La philosophie de toutes ces expérimentations a, semble-t-il, été résumée dans cette conclusion tirée par le Docteur Claude PEYRET (député U.D.R. de la Vienne, initiateur au Parlement de la légalisation de l'avortement, décédé en 1975) qui s'est demandé s'il ne fallait pas, après tout, « asseoir la morale sur d'autres fondements ».

Parmi les groupes plus ou moins occultes qui ont aidé le Docteur PEYRET, le plus important est le mouvement G.R.E.C.E. (Groupement de Recherches et d'Études sur la civilisation Européenne). Après la parution du numéro de sa Revue Nouvelle École consacrée à l'Eugénisme, où on relevait des expressions évocatrices, telle que "Humanisme biologique", "aristocratie biologique", "nouvelle création", "surhomme"... le Docteur PEYRET écrivit : « je conserve ce document pour étayer la thèse que nous soutenons en matière de réforme de la législation sur l'avortement » (9). Pareillement, le Docteur TREMEAU déclara devant le Groupe U.D.R. de l'Assemblée Nationale que « le progrès de la médecine fait qu'à la sélection naturelle succédera de plus en plus la sélection artificielle ».

Lors du Colloque sur l'avortement et la contraception organisé en mars 1974 par le Grand Orient de France, un de ses dirigeants, François CORNELOUP, montra bien quelle était la nature profonde du tournant de société que la nouvelle législation allait introduire : « Pour être vraiment efficace l'aauvre à entreprendre ne devra pas se contenter d'être légale, elle devra être accompagnée d'une action éducative sur l'enseignement d'une Nouvelle Morale (...) elle entamera en fait une ère nouvelle, celle d'une société de qualité ». Donc on imposera une "Nouvelle Morale" à la majorité des citoyens qui ne la partagent pas, après avoir interdit à "leur morale" de s'exprimer par la loi ! (Cf. Georges NAUGHTON Le Choc du Passé, Éd. Garah, Paris 1975).

Voilà quelques illustrations de ce qui tend à devenir de plus en plus une "biopolitique" dont les composantes sont la stérilisation autoritaire, l'avortement eugénique, l'euthanasie périnatale, la délivrance par la mort, la planification biologique au profit de géniteurs sélectionnés ! Il ne semble pas qu'ils soient très loin de la réalité ceux qui ont parlé, à ce propos, d' "écofascisme".

Tout cela est-il exagéré ? Est-ce du domaine de l'impossible ? Est-ce le fruit d'un raisonnement par l'absurde ?

Non ! Tout cela, c'est aujourd'hui et ce sera demain, si nous n'y prenons pas garde ! Au début aussi l'expérience nazie n'a impliqué que des changements subtils, à peine perceptibles dans le comportement des médecins, dans la déontologie médicale et dans la législation nationale...

Notre temps se glorifie, à juste titre, d'avoir découvert les "droits inaliénables et sacrés de l'homme". II les a en effet découverts au long des siècles, et non pas inventés d'un seul coup. Les droits énumérés par exemple, dans la Déclaration des Droits de (Homme et du Citoyen, existaient bien avant d'être proclamés, et c'est bien ainsi que l'entendaient les hommes de 1789. De même pour la Déclaration Universelle des droits de l'Homme de 1948 et pour la Déclaration Universelle des Droits de l'Enfant de 1959. C'est donc qu'il y a bien des droits qui sont antérieurs à toute société humaine ou à toute codification législative ! Le rôle de la société se borne, en ce domaine, à s'efforcer de compléter la liste de ces droits fondamentaux, et surtout d'en assurer le respect et l'application ; loin d'en être la maîtresse elle en est la servante !

Or le premier de ces droits de l'homme, c'est sa vie ! Celui qui, à l'évidence, conditionne tous les autres. C'est un droit qui ne souffre aucune discrimination de race, de sexe, de couleur, de religion, d'opinion et surtout d'âge !
Ce premier des droits est aussi le premier des devoirs : celui du respect de la Vie !

Déceler les signes avant-coureurs d'une vaste entreprise de mort, dénoncer les violations criminelles de la dignité de la personne humaine, décider les hommes de bonne volonté à s'engager, à tous les niveaux, dans le combat pour l'Homme, telles sont nos tâches !

II ne s'agit pas d'imposer un point de vue, ni d'ériger en système une opinion. Le respect de la vie n'est pas un point de vue ni une opinion. II est un principe fondamental qui fait partie de ces valeurs universelles dont Paul VI disait qu'elles sont « comme la pierre touche d'une civilisation ; si on y porte atteinte, c'est l'homme lui-même qui est menacé ».

II s'agit de retrouver ce large consensus universel aujourd'hui disparu. II s'agit de rappeler qu'il y a des choses qui ne dépendent pas de l'homme car elles le dépassent et elles l'obligent. II y a des choses sacrées, inviolables, intouchables.

Même si cela n'est plus reçu, même si cela est mal accepté, notre rôle est de le répéter sans cesse et de l'expliquer « à temps et à contretemps » (Saint-Paul), car il ne sert à rien d'être dans le vent, il faut être dans la vérité.

Cette vérité, nous croyons que l'homme est capable de l'atteindre, de l'apprendre et de la comprendre car l'homme est un être raisonnable, capable donc de prendre conscience du bien que nous lui voulons.

Ayons soin, Mesdames et Messieurs, de ne point figurer au jugement de l'Histoire comme les artisans voire les complices d'une "société libérale avancée" qui s'avère être de plus en plus une "société avachie".

Joël-Benoît d'ONORIO
Assistant de Droit Public à l'Université d'Aix-Marseille III
Président régional des Juristes Catholiques de Provence

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères,  21 novembre 1976

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