Seize
ans de combat face à nos adversaires et, hélas,
face à certains de nos amis dont nous venons d'obtenir
justice, ce qui j'espère pourra mettre un terme à
ces scandaleuses disputes sous le regard étonné
des avorteurs.
Seize
ans d'échecs diraient certains, oublieux des enfants sauvés
par notre branche "SOS" et oublieux du fait que nous
représentons la voix nécessaire de la résistance
à l'horreur, à la légalisation de ce pire
des terrorismes, celui qui vise avant sa naissance l'enfant sans
défense, normal ou non. Comment s'étonner que des
jeunes femmes gauchistes se livrent à d'effroyables attentats,
puisqu'on les a habitués au pire : la destruction de leur
esprit maternel dans l'assassinat névrotiquement revendiqué
et autorisé du fruit de leurs entrailles.
Utopie,
dira-t-on, manque de sagesse politique. Comment demander à
CHIRAC qui est contre l'avortement à titre privé
(comme les autres, S. VEIL, M. PELLETIER en particulier)
de ne pas avoir peur d'une manifestation de milliers de femmes
assassins alors que nous n'avons pas le pouvoir d'en faire autant
pour la vie, bien que le vote de nos amis risque une fois de plus
d'être décisif.
Réclamer
l'abolition de la loi scélérate est un devoir de
conscience pour tous, chrétiens ou non. On ne peut se contenter
de la charitable dissuasion individuelle. Le problème est
politique et nous nous réjouissons du courage des parlementaires
pour la vie. Mais une tâche d'abord pédagogique,
convaincre tout le monde que dès la conception il ne s'agit
pas d'un être humain en puissance, mais d'un être
humain qui a un potentiel et un droit.
Défendre
l'enfant, c'est cela le refus de l'assassinat prénatal
qualifié étrangement, et faussement, d'I.V.G. ou
même de régulation menstruelle. On joue atrocement
avec les mots. A ceux qui refusent l'I.V.G. on répond qu'il
faut prévenir la grossesse et pour sortir de ces soi-disant
contraceptifs précoces agissant après la conception,
on créé le mot, apparemment plus juste de contragestif,
empêchant la grossesse car on distingue conception et grossesse,
faisant débuter la grossesse à la nidation, fIXation
dans l'utérus. Avant il n'y aurait ni enfant, ni grossesse
; affirmation fausse qui permet de jouer, au laboratoire, avec
les embryons conçus artificiellement, il s'agirait d'amas
cellulaires et il n'y aurait pas avant l'implantation de grossesse.
L'équipe de Béclère (Friedmann, Testard)
reprend la thèse Ribes-Roqueplo, de l'humanisation
par l'adoption parentale.
L'équipe
de Béclère : des militants de l'avortement à
la demande de la femme (mouvement M.L.A.C.), des anarchistes
de 1968, qui découvrent
que la liberté sans limites de la femme concerne aussi
celles qui ont un "irrésistible désir de naissance",
désir qu'il faut assouvir à tout prix dans une ivresse
prométhéenne de techniciens assoifés de gloire,
hésitant cependant devant les possibilités offertes,
appelant à d'étiques comités d'éthique,
au pluralisme inefficace s'il n'y a pas de vérité
objective et que la mère a tous les droits.
Testard
rappelle le début : c'est avec leur "sperme de qualité"
qu'ils ont fécondé in vitro des ovules prélevées
sur des femmes consultantes, créant ainsi leurs enfants-cobayes
destinés à la mort. De tels embryons dit Testard,
m'ont fait gamberger, en me donnant la preuve de ma fertilité,
mais surtout en me procurant des émotions exceptionnelles
et dérisoires à la fois, cet amas de cellules insignifiant
n'en étant pas moins son premier enfant (l'uf transparent,
p. 54-62).
Pourquoi
un tel besoin de fécondations in vitro, sinon à
cause de l'augmentation des cas de stérilité dus
aux infections sexuelles et à l'avortement, quand la femme
et l'homme ont séparé la sexualité et l'amour.
Des femmes stérilisées chirurgicalement pour jouir
sans pro-création demandent maintenant des enfants à
tout prix. La solution est évidemment dans la prévention
de la stérilité, non pas par la solution capitaliste
de réhabilitation du préservatif masculin, honni
du planning aux dépens de la pilule, ce qui fait
dire que ce préservatif est au service de la fécondité,
mais par le retour à la morale, à la chasteté
pré et extraconjugale, au mariage fidèle, à
la mise de la sexualité au service de l'amour. Le refus
de la névrose homosexuelle.
Avec
notre ami Jacquinot, nous luttons donc, au nom des droits
de l'embryon, contre des nouvelles procréations, mais ceci
est insépa-rable de notre combat contre l'avortement avant
comme après, la nidation et contre l'euthanasie peut-être
moins tentante, car elle pour-rait nous concerner.
Nous
exigerons toujours le retour à l'illégalité
de l'avortement de l'embryon in vitro comme in vivo,
mais ceci ne sera possible que par l'éducation du public,
et surtout des jeunes, si ignorants et par la prise en charge
des authentiques détresses sociales ou psychologiques qui
tentent la femme d'avorter. Mais aussi en développant toutes
les mesures politiques d'aide sérieuse à la maternité,
symbolisées par notre programme de Strasbourg toujours
remis à jour et dont notre dévoué secrétaire
général Tremblay propose l'explication plus
précise au cours des mois successifs de cette année.
Nous
resterons toujours en accord avec la vraie science, même
méconnue des scientifiques et des médecins, celle
du service de la promotion humaine, de la vie.
Dr
Paul Chauchard
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, janvier 1987
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