1ère
MOTION : DÉFINITION ET MISE EN UVRE D'UNE POLITIQUE FAMILIALE
Pour mieux assurer la protection des intérêts de la famille
légitime ou adoptive ainsi que de la mère et de l'enfant, l'Assemblée
générale demande la création d'un ministère de la Famille chargé
de définir et de mettre en uvre une véritable politique
familiale avec tous les pouvoirs et l'autorité nécessaire auprès
des autres ministres, pour faire prévaloir les mesures indispensables
à cette politique dans les multiples domaines qui intéressent
la mère, l'enfant et la famille, notamment : prestations
familiales, sécurité sociale, logement, enseignement et éducation,
fiscalité, moralité publique...
2ème
MOTION : INFORMATION ET ÉDUCATION DU PUBLIC
Considérant que l'avortement est un meurtre, l'Assemblée
générale demande que les Pouvoirs publics encouragent les organismes
et associations privés, et notamment les associations familiales,
qui ont pour but de :
1° informer le public, notamment les futures mères, des dangers
physiques, psychologiques et moraux de l'avortement, et des solutions
positives qui peuvent être apportées aux cas individuels ;
2° former des éducateurs qualifiés pour répondre aux problèmes
posés, éduquer les jeunes et les préparer aux responsabilités
de la maternité et du mariage. Dans un but d'information, l'Assemblée
générale recommande que soit dressé et publié l'inventaire des
organisations pouvant répondre à ces normes.
3ème
MOTION : MESURES SANITAIRES ET SOCIALES POUR LES MÈRES
Considérant qu'en France à ce jour, il n'existe que
97 maisons maternelles, comportant 2 873 lits pour les
mères célibataires et 1 882 lits pour les enfants, et
seulement 36 hôtels maternels comportant 867 lits pour
les mères célibataires et 882 lits pour les enfants,
considérant qu'il n'existe en France que 13 maisons
de repos spécialisées permettant l'accueil de 423 mères célibataires
et de 453 enfants, et qu'il n'en existe qu'une seule pour
mères de familles nombreuses,
l'Assemblée générale dénonce l'insuffisance tragique
de l'équipement social dans ce domaine au regard des 250 000 avortements
annuels en France,
l'Assemblée générale demande la création d'un équipement
social approprié pour apporter une solution efficace et rapide
à cette grave carence, et plus particulièrement l'aménagement
des dispositions prévues dans ce domaine par le VIe Plan,
l'Assemblée générale se félicite des mesures qui viennent
d'être annoncées pour le renforcement de la protection médicale
des futures mères et le développement de la périnatologie dont
l'application insuffisante est responsable de la plupart des enfants
handicapés.
4ème
MOTION : DÉVELOPPEMENT DE L'ADOPTION
Considérant que lorsque les conditions de l'adoption
sont réunies, l'adoption doit être envisagée dans le seul intérêt
de l'enfant sans faire acception des liens du sang,
considérant que tout enfant a vocation à s'épanouir
au sein d'un foyer accueillant et stable,
l'Assemblée générale dénonce l'absurdité de la situation
française où le nombre des demandes d'adoption dépasse de beaucoup
celui des enfants qui répondent aux normes administratives et
médicales pour être adoptés, et où l'on sacrifie chaque jour des
enfants qui pourraient y trouver un foyer,
l'Assemblée générale proclame qu'il est plus noble
pour une femme d'assurer, au besoin par l'adoption, le bonheur
de son enfant que de le sacrifier avant sa naissance,
l'Assemblée générale demande que les formalités administratives
de l'adoption soient assouplies et que leur solution soit accélérée,
l'Assemblée générale demande que les mères de famille
qui croient ne pas pouvoir assumer elles-mêmes la charge de leur
maternité, aient ainsi l'assurance que leur enfant trouvera un
foyer répondant à ses besoins quelque soit son état de santé.
5ème
MOTION : LES FOYERS D'ACCUEIL
L'Assemblée générale prenant acte des conclusions du
dernier Congrès mondial de l'Adoption et du Placement familial
de Milan,
considérant qu'il importe d'élargir les possibilités
de sauvetage de l'enfant qui n'est pas privé, par ailleurs, de
tout lien avec sa famille naturelle, et de faciliter l'intégration
sociale et le développement intellectuel et affectif des enfants
vivant habituellement dans des orphelinats ou des communautés
publiques et privées,
demande le développement de l'institution du placement
familial et l'instauration d'un parrainage consacré par une règle
légale qui permette à des foyers d'accueil d'assurer, d'une façon
suivie, à l'enfant un climat affectif et éducatif,
l'Assemblée générale demande que le Parlement soit
saisi d'une proposition législative en ce sens.
6ème
MOTION : LE PROBLÈME DES HANDICAPÉS
Considérant que le respect dû à la vie fait partie
des droits et des libertés de l'homme et du citoyen, et des principes
fondamentaux reconnus par les lois de la République,
considérant que ce respect interdit toute loi eugénique,
considérant que les handicapés ne peuvent être condamnés
ni avant ni après la naissance,
considérant que le sort misérable fait par la société
française aux infirmes enfants et adultes conduit un grand nombre
de mères à envisager l'avortement par désespoir, l'Assemblée générale
demande le développement de l'aide financière aux familles qui
assument la charge d'un enfant handicapé, et celui des institutions
pouvant accueillir de tels enfants,
l'Assemblée générale demande que la loi assure aux
handicapés une formation scolaire et professionnelle, une éducation
appropriée, et une protection sociale complète quelque soit leur
âge et leur état physique ou mental.
7ème
MOTION : POUR UNE ÉQUITABLE RÉPARTITION DES CHARGES DÉMOGRAPHIQUES
Considérant que la survie du pays dépend de son avenir
démographique,
qu'il existe deux catégories de citoyens, l'une assurant
cet avenir démographique et économique, l'autre ne le faisant
pas, et jouissant de ce fait en même temps d'un statut financier
hautement privilégié,
l'Assemblée générale proclame l'impérieuse nécessité
d'assurer l'égalité des niveaux de vie entre ces deux catégories,
afin que ceux qui assurent l'avenir ne soient pas spécialement
défavorisés et ceux qui ne l'assurent pas ne soient plus spécialement
favorisés,
elle rappelle que ce rétablissement ne peut être obtenu
par les moyens actuels même améliorés,
elle constate qu'il est difficile de demander de nouveaux
efforts aux catégories les plus surchargées,
elle demande que l'effort nécessaire au rétablissement
de cette égalité entre les citoyens soit obtenu par l'institution
d'un transfert social qui serait supporté par les catégories ayant
le moins de charges familiales,
elle demande que les ressources ainsi dégagées soient
reversées dans les dif-férents budgets de compensation familiale.
8ème
MOTION : LE NIVEAU DE VIE DES MÈRES ET DES FAMILLES
L'Assemblée,
considérant que les ménages chargés de famille et les mères
seules qui ont le courage d'élever personnellement leurs enfants,
assument une fonction essentielle pour l'avenir de la Société,
considérant que l'opinion publique est trop souvent
mal informée des problèmes que posent, dans une Société moderne,
le respect de la vie et la protection des valeurs familiales,
considérant que le niveau de vie des familles s'est
constamment dégradé depuis plusieurs années, par rapport aux conditions
d'existence des adultes célibataires ou sans charges de famille,
et disposant de ressources comparables,
considérant que l'égalité des citoyens devant les charges
publiques doit être établie au moyen de l'impôt, et non pas au
moyen de la modulation des prestations familiales,
considérant que toute politique familiale doit exclure
la notion d'assistance, et assurer au contraire, au regard de
besoins identiques, des moyens égaux pour la mère et l'enfant,
considérant le coût social, économique et financier
du placement de l'enfant en dehors du foyer maternel,
considérant qu'il importe de rendre à tous confiance
dans la vie, et tout spécialement à ceux qui sont appelés à en
assumer la charge,
l'Assemblée proclame la nécessité d'une politique familiale
dynamique et nouvelle, marquée par l'institution d'un nouveau
statut de la famille.
En conséquence,
l'Assemblée demande :
A)
Dans le domaine des prestations familiales
1° Des allocations familiales égales pour tous, calculées
et indexées sur le SMIC, selon des pourcentages qui varieront
en fonction de l'âge des enfants de 33 % à 100 % ;
2° Une allocation de présence maternelle et d'éducation remplaçant
le salaire unique, d'un montant égal à la valeur du SMIC, accordée
aux mères qui sont seules ou qui ne travaillent pas à I extérieur
du foyer et qui élèvent un enfant de moins de 6 ans, un enfant
handicapé; ou 4 enfants au moins.
3° Un statut social pour la mère comportant notamment :
a) La possibilité de prolonger le congé de maternité jusqu'à 6 mois
et même un an, pour les femmes seules, en continuant à percevoir
des indemnités journalières.
b) L'octroi ou le maintien du bénéfice de la Sécurité sociale,
pendant le temps où la mère interrompt son travail pour élever
son enfant.
c) En cas de veuvage, l'attribution d'une pension de réversion
des allocations d'orphelin et le bénéfice de la Sécurité sociale,
tant qu'elle a des enfants à charge ou si elle a eu 5 enfants.
4° La possibilité de travailler à mi-temps, tant qu'elle a des
enfants à charge ou si elle a eu 4 enfants.
5° Le développement des aides ménagères et des aides familiales
pour soulager les mères au moment des naissances, en cas de maladie
ou dans les familles nombreuses, ainsi que des haltes garderies
et des crèches.
B)
En ce qui concerne la fiscalité
L'Assemblée constate que le poids des impôts indirects qui
représentent les 2/3 de la charge fiscale globale, repose en grande
partie sur les familles en raison du nombre de personnes qu'elles
ont à leur charge, et est loin d'être compensé par les abattements
dus au quotient familial de l'impôt sur le revenu.
Demande, en conséquence, aux Pouvoirs publics :
en matière de contribution indirecte, de réduire le
taux de T.V.A. pour les articles de plus grande nécessité,
en matière d'impôt sur le revenu des personnes physiques,
de compter dans le calcul du quotient familial chaque enfant pour
une part au lieu d'une demi-part, tout au moins à partir de 14 ans
ou quand la mère est seule, d'appliquer le principe du quotient
familial en matière de taxes locales, de contributions mobilières
ou de taxe à l'habitation,
d'exonérer de droit de mutation les transactions immobilières
relatives au loge-ment des familles.
9ème
MOTION : LE LOGEMENT DES MÈRES ET DES FAMILLES
L'Assemblée constate :
qu'un logement est indispensable aux Jeunes Ménages,
à toute Mère et à toute famille ayant charge d'enfant, et doit
lui assurer un espace vital minimum dans des conditions financières
supportables,
que le manque de logements indépendants ou de logements
suffisants est souvent une cause de dissociation de la famille
et un obstacle à la venue de l'enfant qui conduit parfois à l'Avortement,
demande aux Pouvoirs publics d'instituer une politique
de logement telle que les Foyers qui se constituent, ou s'agrandissent,
puissent trouver un logement répondant à leurs besoins et à leurs
possibilités financières.
Propose, notamment :
de réserver un certain nombre de logements H.L.M. pour
les ménages nouvellement mariés ou les mères seules, avec attribution
de l'allocation logement,
de prévoir davantage de logements de 5 pièces et plus
dans les programmes H.L.M. de rendre moins stricte l'attribution
de l'allocation logement lorsqu'il arrive un nouvel enfant,
de prévoir la possibilité d'attribuer à une même famille
2 appartements lorsque celle-ci est nombreuse,
d'accorder aux familles qui désirent faire construire
ou acquérir un logement des prêts dont le montant et taux d'intérêt
tiennent compte du nombre d'enfants et des remises de tranches
de remboursement de prêt lors de la naissance de chaque enfant.
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, novembre 1971
|