1ère
MOTION : Définition et mise en uvre d'une politique
familiale
Pour
mieux assurer la protection des intérêts de la famille
légitime ou adoptive ainsi que de la mère et de
l'enfant, le congrès demande la création d'un Ministère
de la Famille chargé de définir et de mettre en
oeuvre une véritable politique familiale avec tous les
pouvoirs et l'autorité nécessaire auprès
des autres ministres, pour faire prévaloir les mesures
indispensables à cette politique dans les multiples domaines
qui intéressent la mère, l'enfant et la famille,
notamment : prestations familiales, sécurité
sociale, logement, enseignement et éducation, fiscalité,
moralité publique...
2ème
MOTION : Information et éducation du public
Considérant que l'avortement est un meurtre, le Congrès
demande que l'État encourage les organismes et associations
privés et notamment les Associations familiales qui ont
pour but de :
1° informer le public, notamment les futures mères,
des dangers physiques, psychologiques et moraux de d'avortement,
et des solutions positives qui peuvent être apportées
aux cas individuels ;
2° former des éducateurs qualifiés pour répondre
aux problèmes posés, éduquer les jeunes et
les préparer aux responsabilités de la maternité
et du mariage. Dans un but d'information, l'Assemblée générale
recommande que soit dressé et publié l'inventaire
des organisations pouvant répondre à ces normes ;
3° développer l'information proprement démographique
soulignant la signification et les conséquences du vieillissement
de la population, et l'importance du problème du financement
des retraites qui exigent une population active suffisante qu'il
faut bien remplacer, ce qui n'est possible que par l'accroissement
de la natalité.
3ème
MOTION : Prêts d'installation aux jeunes ménages
Considérant que les données les plus récentes
de la génétique révèlent l'intérêt
qu'il y a, pour les foyers, à avoir leurs enfants très
jeunes ; considérant que l'installation des jeunes
ménages est la période la plus difficile de .leur
existence et qu'elle doit être facilitée ;
le Congrès propose l'institution de prêts d'installation
indexés aux jeunes ménages, sans intérêt,
remboursables en 10 annuités. En France, leur montant
serait de 30 000 F et ils seraient financés par les Caisses
de retraite (avec relai de l'État pendant une durée
maxima de 20 ans), toute naissance survenue moins de deux ans
après le mariage, et toute nouvelle naissance moins de
deux ans après la précédente, dans un délai
global de 10 années à partir du mariage, entraînant
l'attribution au jeune foyer d'une somme de 10 000 F
non imposable, compensée le cas échéant avec
tout ou partie des annuités restant dues à l'institution
de Prêt.
4ème
MOTION : Création d'un Fonds national de Secours aux jeunes
mères en détresse
Considérant qu'une fraction notable des avortements provoqués
sont le fait de jeunes mères abandonnées tant par
le père que par l'entourage ;
le Congrès demande la création d'un Fonds national
de secours aux jeunes mères en détresse, financé
par les Caisses de retraite (avec relai de l'État pendant
une durée maxima de 20 ans), permettant la prise en
charge immédiate des jeunes mires isolées ou abandonnées,
dès la délivrance du certificat initial de grossesse.
5ème
MOTION : Mesures sanitaires et sociales pour les mères
Considérant l'insuffisance tragique de l'équipement
social dans ce domaine ;
le Congrès demande la création d'un équipement
social approprié pour apporter une solution efficace et
rapide à cette carence, et plus particulièrement
l'aménagement des dispositions prévues dans ce domaine ;
le Congrès se félicite des mesures prises récemment
en France pour le renforcement de la protection médicale
des futures mères et le développement de la périnatologie
dont la méconnaissance est responsable de la plupart des
handicaps.
6ème
MOTION : Développement de l'adoption
Considérant que lorsque les conditions de l'adoption sont
réunies, l'adoption doit être envisagée dans
le seul intérêt de l'enfant sans faire acception
des liens du sang ;
considérant que tout enfant a vocation à s'épanouir
au sein d'un foyer accueillant et stable ;
le Congrès dénonce l'absurdité de la situation
actuelle où le nombre des demandes d'adoption dépasse
de beaucoup celui des enfants qui répondent aux normes
administratives et médicales pour être adoptés,
et où l'on sacrifie chaque jour des enfants qui pourraient
trouver un foyer ;
le Congrès proclame qu'il est .plus noble pour une femme
d'assurer, au besoin par l'adoption, le bonheur de son enfant
que de le sacrifier avant sa naissance ;
le Congrès demande que les formalités administratives
de l'adoption soient assouplies et que leur solution soit accélérée ;
le Congrès demande que les mères de famille qui
croient ne pas pouvoir assumer elles-mêmes la charge de
leur maternité, aient ainsi l'assurance que leur enfant
trouvera un foyer répondant à ses besoins, quel
que soit son état de santé ;
le Congrès émet le vu que l'intérêt
de l'enfant soit, dans tous les cas, préféré
à toute autre considération dans les conflits relatifs
à l'application de la législation sur la filiation
adoptive.
7ème
MOTION : Les foyers d'accueil
Le Congrès prenant acte des conclusions du Congrès
mondial de l'Adoption et du Placement familial de Milan ;
considérant qu'il importe d'élargir les possibilités
de sauvetage de l'enfant qui n'est pas privé, par ailleurs,
de tout lien avec sa famille naturelle, et de faciliter l'intégration
sociale et le développement intellectuel et affectif des
enfants vivant habituellement dans des orphelinats ou des communautés
publiques ou privées ;
demande le développement de l'institution du placement
familial et l'instauration d'un parrainage consacré par
une règle légale qui permette à des foyers
d'accueil d'assurer, d'une façon suivie, à l'enfant
un climat affectif et éducatif.
8èmeMOTION
: Le problème des handicapés
Considérant que le respect dû à la vie fait
partie des droits et des libertés de l'homme et du citoyen,
et des principes fondamentaux reconnus par les lois de nos États ;
considérant que ce respect interdit toute loi eugénique ;
considérant que les handicapés ne peuvent être
condamnés ni avant ni après la naissance ;
considérant que le sort misérable fait par la société
aux infirmes enfants et adultes conduit un grand nombre de mères
à envisager l'avortement par désespoir, le Congrès
demande le développement de l'aide financière aux
familles qui assument la charge d'un enfant handicapé,
et celui des institutions pouvant accueillir de tels enfants ;
le Congrès demande que la loi assure aux handicapés
une formation scolaire et professionnelle, une éducation
appropriée, et une protection sociale complète quels
que soient leur âge et leur état physique ou mental.
9ème
MOTION : Salaire maternel
Considérant que la maternité doit être reconnue
et honorée ;
considérant que les tâches multiples de la mère
de famille constituent une prestation de travail considérable
dont bénéficie directement la société,
et qu'il est juste que ce travail soit rémunéré ;
le Congrès demande l'institution d'un salaire maternel
égal pour toutes sans aucune discrimination d'âge
ou de ressources, égal au salaire minimum inter-professionnel
de croissance (financé par les Caisses d'Allocations familiales,
donnant lieu aux retenues de Sécurité sociale, et
pris en considération pour les diverses prestations maladie,
vieillesse, etc.), accordé à toute femme se consacrant
entièrement à l'éducation de son enfant ou
de ses enfants, depuis la naissance du ou des enfants jusqu'à
l'âge où l'enfant (ou le dernier d'entre eux) atteint
l'âge limite de l'obligation scolaire.
10ème
MOTION : Le niveau de vie des mères et des familles
Considérant que les familles, qui assurent seules d'avenir
du pays, ne doivent pas avoir un niveau de vie inférieur
à celui des citoyens qui n'ont pas de charges équivalentes,
considérant que les familles ont le droit à la parité
des niveaux de vie, à même niveau professionnel,
le Congrès demande :
1° Prestations familiales et sociales :
des allocations familiales égales pour tous, calculées
et indexées sur le salaire minimum de croissance, selon
des pourcentages qui varieront en fonction de l'âge des
enfants de 33 à 100 % et qui, de toute façon, doivent
rattraper le retard pris sur les salaires depuis au moins 15 ans ;
la possibilité de prolonger le congé de maternité
jusqu'à 6 mois et même 1 an, pour les femmes seules,
en continuant à percevoir des indemnités journalières ;
l'octroi ou le maintien du bénéfice de la Sécurité
sociale, pendant le temps où la mère interrompt
son travail pour élever son enfant ;
en cas de veuvage, l'attribution d'une pension de réversion
des allocations d'orphelin et le bénéfice de la
Sécurité sociale, tant qu'elle a des enfants à
charge ou si elle a eu cinq enfants ;
la possibilité de travailler à mi-temps pour la
mère de famille, tant qu'elle a .des enfants à charge
ou si elle a eu quatre enfants,
le développement des aides ménagères et des
aides familiales pour soulager les mères au moment des
naissances.
2° Fiscalité :
En matière d'impôts indirects, la réduction
du taux de la taxe à la valeur ajoutée pour les
articles de grande nécessité;
en matière d'impôt sur le revenu des personnes physiques,
une part entière pour chaque enfant dans le calcul du quotient
familial, au lieu d'une demi-part ;
application du quotient familial dans les taxes locales, les contributions
mobilières, les taxes à l'habitation ;
l'exonération du droit de mutation dans les transactions
immobilières relatives au logement des familles.
11ème
MOTION : La cotisation retraite équivalence-enfant
Considérant que les familles assurent directement et indirectement
le paiement des ¾ des cotisations retraites ;
considérant que les enfants, en devenant travailleurs,
fourniront 40 à 45 ans de cotisations de retraites qui
s'ajoutent à celles payées par les parents ;
considérant que les adultes sans descendants ne payent
que leur propre cotisation retraite ;
considérant que les ¾ des cotisations retraites
payées dans le pays dépendent ainsi des familles;
que cette situation constitue une injustice flagrante ;
qu'il est, en conséquence, indispensable que les adultes
sans descendants payent une cotisation retraite spéciale
(1) qui équivaudra à ce que paient les enfants des
autres pendant 40 à 45 ans ;
le Congrès demande l'institution de la cotisation retraite
équivalence enfant ;
le Congrès demande qu'une loi soit promulguée dans
ce sens.
12ème
MOTION
: Le logement des mères et des familles
Le Congrès constate :
qu'un logement est indispensable aux jeunes ménages, à
toute mère et à toute famille ayant charge d'enfant
et doit lui assurer une surface habitable suffisante dans des
conditions financières supportables ;
que le manque de logements indépendants ou de logements
suffisants est souvent une cause de dissociation de la famille
et un obstacle à la venue de l'enfant qui conduit parfois
à l'avortement ;
demande aux pouvoirs publics d'instituer une politique de logement
telle que les foyers qui se constituent ou s'agrandissent puissent
trouver un logement répondant à leurs besoins et
à leurs possibilités financières ;
le Congrès propose :
de réserver un certain nombre de logements à loyer
modéré pour les ménages nouvellement mariés
ou les mères seules avec l'attribution de l'allocation
logement lorsqu'il arrive un nouvel enfant ;
de prévoir davantage de logements de 5 pièces et
plus dans les programmes d'habitations à loyer modéré,
de rendre moins stricte l'attribution de l'allocation logement
lorsqu'il arrive un nouvel enfant ;
de prévoir la possibilité d'attribuer à une
même famille deux appartements lorsque celle-ci est nombreuse ;
d'accorder aux familles qui désirent faire construire ou
acquérir un logement des prêts dont le montant et
le taux d'intérêt tiennent compte du nombre d'enfants
et des remises de tranches de remboursement du prêt lors
de la naissance de chaque enfant.
13èmeMOTION
: Secrétariat international des mouvements pour le respect
de la vie humaine
Le Congrès décide la création à Strasbourg,
ville européenne, d'un secrétariat international
des différents mouvements européens pour le respect
de la vie humaine, chargé d'assumer l'échange d'informations
entre ses membres et l'étude d'une charte internationale
des droits de l'enfant à naître.
(1) Ce paragraphe est sensible pour certaines personnes
sans enfants qui réalisent mal la portée concrète
des cinq alinéas précédents. En gros, ces
alinéas expriment que le jeune travailleur qui commence
à cotiser pour la retraite en 1973 et qui ouvrira droit
à des pensions vieillesse vers l'an 2010, ne sera garanti
qu'avec parcimonie s'il n'existe pas, au XXIème siècle
de nombreux cotisants. Ce jeune travailleur assure mieux l'équilibre
futur des caisses, en mettant au monde des enfants que par ses
seules cotisations. D'où la mesure proposée ici.
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, mai 1973
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