Réunis
en Congrès à VERSAILLES les 16 et 17 NOVEMBRE 1974,
les délégués de LAISSEZ LES VIVRE,
venus de toutes les régions de France, ont décidé
de rappeler dans une déclaration solennelle les principes
fondamentaux de la vie en société, qui sont actuellement
gravement méconnus, de dénoncer les erreurs de l'État
à cet égard et de jeter les bases du renouveau que
les
Françaises et des Français appellent de leur vux.
LE
CONGRES DECLARE QUE :
a
chaque être humain doit être respecté
depuis le début de son existence biologique (c'est-à-dire
dés la conception) jusqu'à sa mort naturelle ;
b nul n'a le droit de supprimer la vie d'un de ses semblables ;
c aucune considération, qu'elle soit eugénique,
médicale, sociale, financière ou autre, ne saurait
justifier l'avortement ou l'euthanasie ;
d
la société qui doit protection à tous
ceux qui, pour quelque cause que se soit, notamment d'âge
de santé, d'isolement ou d'ordre économique, se
trouvent en situation de fragilité, a un devoir tout particulier
à l'égard des futures mères, de l'enfance
et de la famille. C'est en effet à sa source même
que la vie sociale doit être le plus soigneusement protégée.
RÉSOLUTIONS
1
Le Congrès dénonce l'actuelle politique anti-sociale
et anti-familiale de l'Etat Français, qui est cause d'injustice
et d'anarchie : cette politique net en danger la. vie même
de la Nation.
2
Le Congrès dénonce le refus du Gouvernement Français
de prendre les mesures sociales nécessaires pour permettre
à toute femme qui attend un enfant de le garder et de l'élever
dignement.
3
Le Congrès dénonce l'attitude du Gouvernement
Français qui, de façon illégale, laisse libre
cours à la propagande des avorteurs.
4
Le Congrès dénonce la violation de la Constitution
Française par l'Exécutif qui s'immisce dans l'exercice
du pouvoir judiciaire et paralyse l'action de la Justice, en suspendant
arbitrairement l'application de la loi qui a pour but de mettre
les avorteurs hors d'état de nuire.
5
Le Congrès rappelle, qu'aux termes de l'ART. 21
de la Constitution, le Premier Ministre responsable de
la défense de la Nation doit assurer l'exécution
des lois, et qu'aux termes de l'ART. 5 le Président de
la République doit veiller au respect de cette Constitution.
6 Le Congrès dénonce "l'hypocrisie"
qui consiste â déclarer qu'une loi est devenue inapplicable
alors qu'on a donné des ordres pour qu'elle ne soit pas
appliquée.
7
Le Congrès dénonce "l'hypocrisie", qui
consiste à soumettre au Parlement un projet de loi pour
légaliser la violation de la loi qu'on était précisément
chargé d'appliquer.
8
Le Congrès dénonce "l'Hypocrisie"
qui consiste d'une part à reconnaître que l'avortement
constitue un acte anormal, dangereux et non thérapeutique,
et d'autre part à le qualifier d'acte médical pour
tenter d'en faire supporter la responsabilité par le corps
médical.
9 Le Congrès dénonce le scandale de cette
politique de meurtre à l'essai proposé pour cinq
ans.
10 Le Congrès dénonce "l'hypocrisie"
qui consiste à qualifier d' "humaine" une loi
qui tue, et de "juste" une loi qui renverse le droit
et les valeurs essentielles de notre civilisation.
11 Le Congrès dénonce la manuvre
qui consiste faire pression sur le Parlement au moyen de sondages
d'opinion nécessairement trop sommaires et par conséquent
sans valeur.
12 Le Congrès proclame que les innombrables Français
et Françaises qui refusent l'avortement, et le disent,
représentent le vrai visage de la France.
13 Le Congrès s'étonne que le Gouvernement
de la France, au lieu de Combattre avec vigueur le vieillissement
déjà inquiétant de la population française,
s'apprête au contraire à l'aggraver délibérément
par l' avortement.
14 Le Congrès s'étonne que le Président
de la République, sous l'influence des thèses néo-malthusianiennes
américaines, prônées par le Club de Rome,
se fasse l'instrument d'une politique de malheur suicidaire pour
la France.
15 Le Congrès déclare que la, conjoncture
actuelle caractérisée par une récession,
s'ajoutant à. l' inflation, exige la relance des investissements,
ce qui est le seul moyen de sauver les entreprises et de résorber
le chômage.
16 Le Congrès affirme que les mesures sociales,
demandées par LAISSEZ LES VIVRE, en permettant aux
familles d'avoir des enfants et de les élever, contribueront
puissamment à cette relance des investissements, et à
l'assainissement du marché du travail.
17 Le Congrès rappelle que ces mesures sociales
et familiales, élaborées lors de son deuxième
Congrès et connues sous le non de "PROGRAMME DE STRASBOURG"
comprennent au premier chef :
le salaire maternel,
l'indexation des allocations familiales,
le fonds de secours aux mères en détresse,
les prêts aux jeunes ménages,
la formation des handicapés et inadaptés,
la valorisation de l'adoption,
la justice fiscale avec le quotient familial à part
entière.
18 Le Congrès proclame qu'avec S.O.S. FUTURES
MÈRES qui constitue déjà sur tout le
territoire national un vaste réseau d'entraide fraternelle,
ce programme social et familial ouvre la voie à' un véritable
épanouissement humain et à une vie heureuse pour
tous.
19 Le Congrès affirme que le pays demande à
ses dirigeants, non pas une loi malfaisante qui autorise le meurtre,
même avec des amendements, vraie loi de malheur, mais au
contraire une législation qui permette à chaque
être humain de vivre heureux, une loi de vie pour la France
et pour les Français.
20 Le Congrès proclame avec LAISSEZ-LES VIVRE
se lève sur le pays tout entier un souffle d'espérance.
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, novembre 1974
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