« Aider
la femme à assumer sa maternité. »
Tel
est notre moyen pour sauver l'enfant. Ce n'est pas le préjugé
nataliste rétrogade de gens attachés à une
institution périmée, la famille. C'est la reconnaissance
scientifiquement fondée du besoin familial humain. L'enfant
a besoin pour sa croissance équilibrée physique
et psychique d'une présence suffisante et des soins affectueux
de se mère. On nous dit que c'est une atteinte inacceptable
à son égalité avec l'homme, une limitation
dans ses engagements professionnels ou ses loisirs. D'où
le désir d'avoir le moins d'enfants possible, de les voir
élevés dans des institutions : l'enfant non désiré
échec de la contraception doit être avorté.
Une campagne insensée et suicidaire se développe
contre la maternité.
Suicidaire
pour le pays, certes, mais aussi suicidaire pour la femme niée
dans cette richesse, cette fonction essentielle d'elle-môme,
la maternité. Donner à la femme la phobie de l'enfant,
lui faire désirer l'avortement et l'avorter, cette soi-disant
libération de femmes qui veulent être des hommes
sensuels et irresponsables, ignorants, c'est la mutiler, la blesser
gravement dans le refoulement déséquilibrant de
son Inconscient maternel. Une femme heureuse de cet avortement
qu'elle a réclamé ne sait pas que son être
le plus secret désirait accueillir cet enfant et qu'il
se vengera en la rongeant, la déséquilibrant sans
qu'elle sache la raison de sa souffrance secrète. Singulière
ignorance des lois psychologiques par les avorteurs qui refusent
de reconnaître les vrais besoins inconscients que la science
précise.
La
femme n'est pas pourvue comme la femelle animale d'un instinct
maternel qui l'oblige à s'occuper de ses petits, mais elle
est, comme elle, mère dans sa chair : chaque mois la seconde
partie de son cycle est préparation à une éventuelle
maternité avec formation d'un berceau utérin éliminé
lors des règles en l'absence de fécondation. La
maternité fait partie de la féminité. Même
sans enfant ou sans s'occuper d'enfants, la femme est faite pour
rayonner une tendresse maternelle dans tous ses actes.
Ce
n'est donc pas une aide généreuse qui est donnée
à la femme par les avorteurs, mais un attentat contre sa
santé physique et psychique. L'aide véritable consiste
et c'est "S.O.S. Futures Mères"
à faire découvrir à la femme son vrai désir
de garder l'enfant en lui en donnant la possibilité, à
la guérir de son besoin morbide d'avorter en lui donnant
le désir et le droit de ne pas avorter et cela pas seulement
pour l'enfant, mais pour elle-même. Quand comprendra-t-on
qu'il est préférable pour la mère d'amener
son enfant à la naissance en le confiant à une suppléance
adoptive plutôt que de le tuer ?
Le
combat de "Laissez-les Vivre", c'est la vraie libération
de la femme. Une libération qui concerne l'homme le principal
responsable des avortements. II faut aider l'homme à être
père, à ne pas abandonner la femme qu'il a fécondée
ou à ne pas l'obliger à tuer leur enfant. La psychologie
moderne montre que l'enfant dés la naissance, et même
avant, a besoin d'une présence suffisante de son père
: l'homme lui aussi doit savoir réduire ses engagements
au service de l'enfant. La paternité, ce désir de
se continuer dans un être issu de soi qu'on a contribué
à élever fait aussi partie de la virilité
et lui donne son vrai visage, mais, moins charnelle que la maternité,
la paternité est trop ignorée en tant que besoin.
C'est à la femme d'apprendre à l'homme à
être père en collaborant et en respectant sa maternité.
SI pour aider la mère, il faut souvent suppléer
le père, le mieux est évidemment d'aider le père
à assumer et découvrir sa paternité.
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, octobre 1977
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