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HISTORIQUE DE LAISSEZ-LES-VIVRE – SOS FUTURES MÈRES



IMPRIMERNote doctrinale V : Le refus du malthusianisme

Mouvement d'amour pour tout enfant conçu, de sympathie active pour toute femme enceinte, "Laissez-les-Vivre" est favorable à la natalité. Cela n'implique nullement que nous soyons "natalistes", partisans d'une natalité sans frein. Mais cela implique de rétablir la vérité dans le domaine démographique. Pourquoi l'esprit contraceptif qui dit non à l'enfant, pourquoi l'avortement qui le tue, ce n'est pas seulement à cause de l'égoïsme : on en fait un devoir civique. Le monde serait trop peuplé et on nous décrit un avenir apocalyptique ou on ne pourrait tenir sur terre que debout éomme dans le métro.

Nous avons le devoir de dénoncer cette propagande mortelle insensée et mensongère qui n'est que la vieille perspective malthusienne (du nom du démographe anglais qui l'a formulée bien avant la croissance démographique actuelle). Un malthusianisme qui continue à venir des pays anglo-saxons, aujourd'hui l'Amérique, mais que la France du XVIIIème siècle a vécu avant Malthus. Elle a failli en mourir. Elle s'est sauvée et rajeunie vers la Libération grâce aux lois familiales et voici qu'elle recommence à mourir.

Comment accepter cette thèse stupide qu'il faut que l'Europe freine sa fécondité jusqu'à ne pas maintenir sa population autochtone sous le prétexte que le Bengladesh est surpeuplé ? "Laissez-les Vivre" est patriote et désire que la France continue : ce n'est pas du racisme que, tout en accueillant les étrangers qui s'assimilent, refuser qu'une France exsangue devienne par migration un pays asiatique ou africain ayant perdu son âme. Un pays qui tient sa place dans le monde sans domination c'est un pays qui reste jeune, qui renouvelle sagement sa population, en comprenant la nécessité de la vraie famille qui a au moins trois enfants et qui à côté des célibataires possède des familles nombreuses non par irresponsabilité mais par vocation. Pour que les vieillards soient heureux, il faut des jeunes, pour lutter contre le chômage, il faut un esprit jeune et créateur et non l'illusion malthusienne d'adapter la natalité à la demande économique.

Un pays jeune c'est un pays qui aide les autres à se développer dans le respect de la diversité des cultures. Mensonge raciste, sous son apparence généreuse, que d'imposer au tiers monde une réduction des naissances par contraception, avortement et stérilisation afin que les pays riches gardent leur richesse et leur puissance. Le développement ne passe pas par la limitation de la fécondité ; c'est l'inverse, l'enrichissement réduit la fécondité. Ce n'est pas de l'optimisme mais du réalisme de dire que la terre n'est pas trop peuplée : ce qui est mauvais c'est l'excès d'urbanisation. Devant le gaspillage et les pollutions de notre société industrielle, on demande une croissance zéro de malthusianisme économique qui serait une décroissance. Ce qu'il faut c'est une bonne croissance sage et réfléchie, une société de bonne consommation et bonne production où la modération dans un excès de richesse mortel permette une juste promotion des pauvres dans une recherche passionnée de l'optimum.

"Laissez-les Vivre" qui veut que chaque enfant conçu ait la meilleure vie possible ne demande pas seulement dans son respect de la vie le refus de l'avortement, mais la nécessité d'une fécondité généreuse qui précisément permettra cette amélioration de la vie.

P. Chauchard

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, octobre 1978