Rassemblement
de tous ceux qui veulent l'accueil fraternel de l'enfant à
naître et par conséquent l'aide à sa mère,
"Laissez-les Vivre" est essentiellement apolitique.
II nous faut inlassablement dénoncer l'erreur qui fait
passer la légalisation de l'avortement pour une position
progressiste de gauche et de son refus pour une attitude réactionnaire
de droite.
Mais,
comme tous les grands problèmes sociaux, l'avortement est
effectivement un problème politique. Nous luttons contre
une loi mauvaise et nous désirons son remplacement par
une loi positive en faveur de l'enfant.
Un
important aspect de l'activité de L.L.V. est donc l'engagement
politique. Mais cet engagement ne consiste pas à militer
dans un seul parti, à prendre position pour ou contre te
libéralisme ou le socialisme. II s'agit bien d'un choix
de société, mais le choix que nous faisons se situe
à un autre plan plus fondamental : quelle que soit la société,
elle doit respecter la vie, se fonder sur le.bien commun. Notre
engagement politique est un aspect de notre engagement pédagogique
: il s'agit d'éclairer électeurs et élus
sur la nocivité de l'avortement et la nécessité
d'une bonne politique familiale.
Un
membre de L.L.V., qu'il soit ou non engagé politiquement,
a donc un double devoir de dialogue, convaincre ceux dont il est
proche politiquement qu'ils doivent
refuser l'avortement au nom même de leurs principes, mais
aussi montrer aux adversaires que, de leur point de vue également,
l'avortement est inacceptable.
Le
libéralisme ne saurait être la liberté de
tuer et le refus d'une aide suffisante aux familles ; le socialisme
ce n'est pas préférer l'avortement à la justice
sociale ; l'eurocommunisme ce n'est pas de sembler ignorer la
lutte menée actuellement à l'Est contre l'avortement
en raison des conséquences désastreuses de sa légalisation.
Politiques de tous partis, unissez-vous au service de la vie contre
l'avortement.
La
clause de conscience reconnue théoriquement aux médecins
- et souvent si mat respectée dans la pratique -nous la
demandons pour les parlementaires. Est-il admissible que les partis
de gauche obligent une unanimité pour l'avortement qui
ne tient pas compte de la liberté ? Est-il admissible qu'une
fausse solidarité entraîne dans la majorité
présidentielle certains à voter contre leur conscience
et leurs engagements ?
C'est
un devoir civique pour tous les membres de L.L.V., non pas seulement
de s'engager localement dans la prévention de l'avortement,
mais d'exercer une surveillance politique sur les élus
afin que lois et institutions cessent d'être au service
de la mort. En aucun cas, on ne saurait admettre de fermer les
yeux et de considérer l'avortement comme un moindre mal
relativement à des options que l'on jugerait à tort
plus importantes.
Si
on veut que triomphent nos idées, il faut que le combat
politique pour la vie soit vraiment un effort commun de tous les
citoyens, quelles que soient leurs options politiques et que par
conséquent les militants de L.L.V. sachent ne pas confondre
leurs propres options avec celles du mouvement qui est politiquement
neutre sauf en ce qui concerne le respect de la vie.
P.
Chauchard
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, décembre 1978
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