L'Association
"Laissez-les-Vivre - SOS Futures Mères" se voulant
le rassemblement de tous les défenseurs de la vie est obligée
d'être neutre confessionnellement comme politiquement. Elle
ne prend pas parti dans les questions purement religieuses, n'organise
pas de manifestations religieuses et n'y participe pas en tant
que telle, bien qu'incitant ses membres de chaque religion (ou
non religion) à en organiser et à militer pour la
vie dans leur cadre confessionnel.
II
s'agit donc d'une neutralité positive où la tolérance
ne concerne que ce qui ne touche pas à la défense
de la vie.
"Laissez-les-Vivre"
est donc conduite à se réjouir de toutes les interventions
des responsables religieux ou athées, en faveur de la vie.
Plus encore, elle veut fournir des arguments à tout homme,
quelle que soit sa foi, à s'engager pour la vie et cela
d'abord au nom des valeurs humaines communes, mais aussi dans
la logique de sa foi chrétienne, musulmane, juive, boudhiste.
. . ou de son humanisme (celui-ci ne croyant qu'à la vie
terrestre, devrait plus encore la respecter).
Dans
notre pays chrétien très déchristianisé,
où la démocratie pluraliste exige de ne pas imposer
ses opinions, sa morale, on nous reproche notre soi-disant sectarisme
de chrétiens "camouflés". On laisse libres
les chrétiens de ne pas avorter, qu'ils laissent les autres
libres d'avorter. On sait combien de députés et
de chrétiens sont sensibles à ce faux argument.
Comme
vient de le dire si bien Jean Foyer « L'avortement
n'est pas une affaire de dogme » C'est la science
qui incontestablement aujourd'hui prouve l'existence de l'être
humain dès la conception et qui nous oblige à nous
interdire l'avortement. Ce fait s'impose à tous. II s'agit
donc de morale naturelle commune. Et il est étrange qu'une
pseudo-philosophie
puisse nier la nature humaine, ce en quoi l'homme diffère
de l'animal.
C'est
parce que l'Église catholique se fonde sur la morale naturelle
qu'elle peut proposer sa position de respect de la vie à
« tous les hommes de bonne volonté »
et c'est pourquoi nous pouvons nous réjouir de ses prises
de position et les diffuser sans manquer à notre neutralité
religieuse, comme d'ailleurs les positions des autres Églises.
Mais
aujourd'hui il y a des adversaires de la vie dans toutes les religions
comme hélas dans les humanismes athées et notamment
la franc-maçonnerie. Nous devons les combattre au nom de
la morale naturelle, mais aussi de leur point de vue religieux
ou humaniste.
Avec
C. Bruaire nous disons que le respect de la vie « ne
suppose pas un credo religieux, même si elle retrouve la
suscitation du christianisme ». Mais comme lui,
nous pensons que la religion « surdétermine
de son sens propre le vouloir et l'agir ». Aussi
prenons-nous position absolument contre ceux des religieux qui
pour s'adapter à leur temps et par fausse charité
et tolérance négative militent pour la liberté
de l'avortement demandant qu'on ne leur reconnaisse pas la liberté
de tromper les fidèles. Nous souhaitons aussi que ceux
qui défendent les principes ne soient pas tentés
de tolérer ce qui n'est jamais moindre mal et engagent
les fidèles dans une lutte positive de vraie charité
d'aide et de combat éducatif et politique pour la vie.
Car il ne s'agit pas au nom de principes légalistes moralistes
de manquer de charité en se contentant de demander des
sanctions inefficaces. Prier pour le croyant est fondamental,
mais ne suffit pas : il faut prier en agissant, en aimant dans
le concret.
Dr
P. Chauchard
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, octobre 1979
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