Dans
ce monde de violence, LLV SOS FM, dans son
opposition à la violence psychique qui refuse à
l'enfant conçu son droit à être aimé
et à la violence physique qui le torture et le tue, se
situe dans le cadre des mouvements non violents. Nous nous étonnons
que beaucoup de non violents n'aient en rien compris la violence
que constitue l'avortement, malgré les efforts de J. Toulat.
Mais
cette tendre douceur qui nous engage dans la défense des
enfants à naître nous conduit à nous indigner
devant les partisans, les artisans les postulants et les tolérants
du "droit à l'avortement". La tentation est grande
de se livrer envers eux à la violence, ne serait-elle que
verbale. C'est ce que nous devons à tout prix éviter,
car cela justifierait les propagandes calomnieuses qui visent
à neutraliser notre action en nous présentant comme
des extrémistes sectaires et violents.
Nous
devons nous persuader pour en vivre et en témoigner que
toute violence physique ou psychique (supériorité
orgueilleuse, refus de dialogue, insultes. . .) est un signe de
faiblesse, d'impuissance et de peur, cette terreur affolée
qui fait parler de légitime défense devant l'enfant
qu'on a conçu, envisagé comme un intrus assassin
en puissance.
Qu'opposer
à cette faiblesse du violent, sinon la force du calme et
de la douleur, leur rayonnement apaisant ? C'est cela la vraie
non violence qui n'est en rien refus d'engagement et tolérance
envers le mal, champ livré à la violence. Combattre
violemment pour la justice a toujours abouti à l'échec
des révolutions, on le sait bien aujourd'hui. Les héros
d'aujourd'hui ce sont les Gandhi, les M. L. King, ceux qui ont
le formidable courage de tendre l'autre joue et non pas les sanglants
guerillos, futurs oppresseurs.
Nous
sommes dans tous les domaines un mouvement pédagogique
visant à enseigner une incontestable vérité
nous délivrant de tous 'es mensonges et de toutes les ignorances.
La pédagogie exige ce calme et cette lucidité qui
permet de convaincre l'interlocuteur en trouvant les arguments
valables dans chaque cas particulier. II ne s'agit pas d'imposer
son opinion, mais de la faire partager à partir même
de la vérité contenue dans l'opinion adverse. Oui,
il faut respecter la liberté de la femme et reconnaitre
sa détresse mais ceci conduit précisément
à une aide permettant d'éviter l'avortement.
"La
vérité, force de la paix" nous dit pour la
journée de la paix 1980 ce militant du respect de la vie,
Jean-Paul II, (. . ). « la vérité
qui est par excellence la forme pacifique et puissante de la paix
parce qu'elle se communique par son propre rayonnement en dehors
de toute contrainte », tandis que « la
violence baigne dans le mensonge et elle a besoin du mensonge ».
On
ne peut enseigner le vrai que si on est vrai soi-même, ce
qui n'est pas seulement vivre soi-même ce qu'on enseigne.
Le violent agressif ou fier de sa supériorité de
possesseur d'une vérité, qui, en fait, est un don
gracieux de lucidité, est en état de mensonge, avec
la vérité de son être. Revenir dans la vérité,
cet état optimum de mesure et de limite où on est
un homme parmi les hommes ni tyran, ni opprimé. C'est facile
d'être violent, c'est facile d'être un non violent
résigné et non engagé, ce qui est difficile
c'est de s'entrainer à être énergique dans
la douceur en refusant tension crispée et mollesse, apprendre
cette tendresse d'accueil qui seule est efficace. II faut apprendre
à se contrôler, se gouverner. C'est ce que permettent
en particulier, ces "petites voies de notre équilibre"
que sont les exercices Vittoz, un art de vivre .
Dr
Chauchard
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, mars 1980
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