|
Dans
certaines sociétés primitives, on n'hésite
pas à recourir à l'avortement et plus encore au
meurtre des nouveaux-nés pour supprimer des naissances
gênantes. Dans le cadre culturel il s'agit simplement de
retarder la réincarnation du grand père.
Nous
n'en sommes plus là. On n'est plus des sauvages. En sommes-nous
si sûrs, nous les citoyens de cette société
scientifique et technique si oublieuse d'essentielles valeurs
humaines mieux conservées ailleurs ? La civilisation c'est
le respect de toute vie humaine si pauvre, faible et infirme soit-elle.
Est-ce un progrès pour le Japon pour des raisons démographiques
fausses d'avoir renié le respect boudhique de la vie pour
adopter l'avortement occidental obligeant les avortées
à aller prier la nuit dans les sanctuaires d'hommage aux
enfants non nés ?
De
l'avortement de détresse à soulager par l'entraide,
nous en sommes arrivés à l'avortement totalitaire
d'État. C'est à l'État de décider
qui a le droit de vivre. Et cela en vertu de préjugés
idéologiques comme cette ignorance de notre premier ministre
qui déplore l'excès d'enfants de la France.
Le
pouvoir politique, hélas, donne la primauté aux
problèmes financiers et ne voit unilatéralement
que ce que coûtent les enfants, les malades, les infirmes,
les vieillards et plus encore les handicapés. D'où
la tentation (Attali) de les éliminer par euthanasie au
nom de la rentabilité. On ne voit pas ce qu'ils apportent
d'essentiel à la société. Ceux qui sont insuffisants
physiquement ou psychiquement sont souvent des surdouée
du coeur, la qualité humaine essentielle plus développée
chez les trisomiques à ce point de vue plus normaux que
les soi-disant normaux.
Ceux
qui dirigent le monde sont souvent des intellectuels enfermés
dans ce racisme des adultes qui se croient normaux alors qu'ils
ne le sont pas par une ignorance et des préjugés
qui les déshumanisent. Ils s'estiment donc le droit au
nom de leur soi-disant supériorité à tout
régenter obligeant ceux qu'ils disent inférieurs
à l'obéissance et à l'acceptation de leur
asservissement.
L'accord
de la vraie science et du christianisme donne au contraire la
primauté aux faibles, faibles par leur état déficient
et faiblesse des vrais forts qui reconnaissent leur faiblesse
et acceptent de prendre les faibles pour modèles.
Telle est la position de LLV – SOS FM. Nous sommes
la voix des sans voix, les innocents fœtus que nous voulons
défendre en quelque sorte syndicalement. Nous prêtons
notre voix à tous les menacés d'euthanasie pour
les aider à se faire entendre. Nous voulons les aider à
la reconnaissance de leur pleine valeur humaine. Et c'est précisément
en les aidant, les aimant, en les aidant à s'entraider
que nous les rendons plus rentables en les rendant plus indépendants,
plus normaux, plus efficaces parceque moins désespérés,
plus ainsi modèles d'espérance.
Où
était la civilisation dans notre meeting inaugural de la
Mutualité, dans les harpies agressives réclamant
l'avortement avec l'aide étrange des militants homosexuels
ou dans le courage de notre amie Denise Legrix « née
comme ça » sans bras ni jambes et plus valable
de par les efforts dus à son infirmité et qui avec
courage sut affronter le tumulte et le faire cesser ?
Dr
Paul Chauchard
© Laissez-les-Vivre
– SOS Futures Mères, juillet 1982
|
