L'avortement,
problème linguistique? Problème pédagogique
essentiel. Je ne fais pas d'avortement, dit un avorteur. Je fais
des "régulations menstruelles" : pendant
la grossesse, la femme n'a plus de règles, c'est "anormal"
par rapport à la femme "normale", donc je la
guéris en lui faisant revenir ses règles. Au prix
de quoi ? Pas question. D'ailleurs l'avortement ce mot troublant
est devenu : interruption volontaire de grossesse :
IVG. Deux mensonges linguistiques : la grossesse n'est pas
interrompue, mais supprimée au prix d'un assassinat prénatal,
le vrai visage de l'avortement provoqué, et, en fait de
volonté libre, il s'agit de l'asservissement de la femme
à la propagande et à la peur. Il ne peut y avoir
de volonté lucide d'avorter, c'est une névrose,
une toxicomanie comme le suicide.
Il
ya plus de vèrité dans les tentatives variées
d'autres traductions d'I.V.G., comme Interruption d'une vie génante...
Avortement,
c'est simple autrefois: expulsion d'un ftus non viable,
donc de la conception à la viabilité ou on parle
d'accouchement prématuré. Aujourd'hui dans le mensonge
d'un avortement thérapeutique (un mot mensonger, car l'assassinat
n'est pas une thérapeutique) on peut avorter jusqu'au terme
de la grossesse, mais il faudra en plus tuer directement l'enfant.
Mais
on a aussi changé le sens du mot grossesse. La femme n'est
plus enceinte à la conception ou pourtant commence l'état
hormonal de grossesse. On dit que la grossesse commence à
la nidation, fixation dans l'utérus, vers le 6ème
jour après la conception. Donc avant s'il n'y a pas grossesse,
il n'y a pas avortement. Le tour est joué et ainsi les
abortifs précoces ne sont plus abortifs.
On
les qualifie non, ce qui serait, vrai d'antinidateurs, mais ce
qui est un comble, de contraceptifs intrautériens. C'est
le cas du monstrueux stérilet, cet irritant utérin
dont on cache le mode d'action. Tous les médecins disent
ainsi sans étonnement : contraceptif ce qui agit plusieurs
jours après la conception ! C'est une modalité
de contraception mécanique, ce qui évoque le diaphragme
comme s'il y avait analogie entre un obstacle vaginal à
la montée des spermatozoïdes utilisé librement
par la femme et cet appareillage fixe dans un organe interne fragile
dont l'action, dangereuse pour la femme, est abortive.
D'ailleurs
pour mieux rassurer, deculpabiliser (comme si on pouvait rassurer
"inconscient maternel par des mensonges) on ne parle ni de
ftus, ni d'embryon, on propose les mots scientifiques ignorés
de morula ou de blastocyste. Qui verrait un assassinat d'être
humain dans leur élimination ? Et dans un racisme
méprisant on se refuse à reconnaître la personne
humaine à son origine, la conception. Par quel impensable
miracle, la fixation dans l'utérus indispensable à
la survie, comme plus tard la naissance, serait-elle source de
l'individualité comme de la grossesse alors que le seul
début, la seule nouveauté est la conception.
Si
on peut aujourd'hui réaliser des conceptions in vitro
dont personne ne nie la nature humaine, on ne peut les fixer dans
l'utérus que si celui-ci a été préparé
à les recevoir dans un état hormonal de grossesse
préalablement provoqué artificiellement.
Un
aspect important de notre travail informatif : rétablir
le vrai et plein sens des mots en refusant les mensonges ou les
vérités partielles, tendant à nier le crime
abject de l'assassinat prénatal.
Dr
Paul Chauchard
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, décembre 1983
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