Surtout,
soyez charitables, disent nos adver-saires, ennemis théoriques
inefficaces de l'avortement. Et la charité envers l'enfant
assassiné ? ParIer de détresse quand un couple
assez riche refuse l'enfant par pur égoïsme, ou quand
c'est le mari, ou la femme, c'est se moquer odieusement de la
vraie détresse !
Il
n'en est pas moins vrai que la grossesse involontaire, en ces
temps de crise, peut mettre des couples pauvres dans une situation
qui exige l'héroïsme. D'autre part ce phénomène
naturel qu'est la grossesse et qu'on a bien raison de célébrer
comme une joie peut, ne serait-ce que biologiquement, mettre la
femme en situation de peur et d'anxiété, de mise
en état de sacrifice. Il est normal que la femme enceinte
soit la proie de la peur surtout si celui qui doit l'aider, le
père, se montre ignoblement déficient et irresponsable,
si la société ne jette pas sur elle un regard reconnaissant
et si elle ignore les mesures sociales qui peuvent l'aider.
Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères c'est la reconnaissance que
toute femme enceinte a des problèmes psychologiques qui
lui facilitent la tentation d'avortement d'autant plus qu'elle
est normalisée par sa légalisation et plus encore
par son remboursement. Une femme enceinte, c'est un être
fragilisé comme un candidat au suicide. Il ne s'agit pas
de l'aider à faciliter son suicide comme le fait un méprisable
livre, ignoble mine d'or pour ses auteurs, ici l'assassinat de
l'enfant, mais qui est le suicide de la maternité qui détruit
l'équilibre de la mère qui en reste déséquilibrée
pour la vie, même si elle en ignore, si on lui en cache,
la raison.
Reconnaissons
donc la détresse liée à la grossesse: aidons
le mari, co-responsable, à en prendre conscience et, s'il
est déficient, suppléons le LLV SOS FM
c'est la tendresse seul respect de la détresse. Non supprimer
par l'assassinat la cause de la détresse en oubliant la
détresse réelle de l'enfant à naîÎtre,
mais aider la femme à assumer sa maternité, même
si elle n'est pas capable de poursuivre après la naissance
et prend, ce qui est courageux, la douloureuse décision
de confier son enfant à qui en sera plus capable. Ainsi
SOS FM, le cur de LLV, ce cur raisonnable,
vu ce que la société nous dit de l'enfant et de
la maternité, ce n'est pas seulement un cur pour
sauver l'enfant, c'est un cur pour la mère, le respect
de sa maternité, seul moyen de sa santé psychosomatique
ultérieure. Il est normal que la grossesse mette la femme
dans la peur. C'est déplorable si cela la conduit au crime
d'avortement. « N'ayez pas peur »,
disait Jean-Paul lI ! à son intronisation. Ce n'est
pas un conseil moraliste. La peur devient positive quand on s'entraÎne
à lutter contre elle, à triompher des fausses imaginations
morbides, à remplacer le négatif par Je positif.
Les méthodes de contrôle cérébral nous
permettant de devenir lucides dans le calme et la joie (relaxation,
sophrologie, Vittoz, Yoga, Zen, rôle de l'harmonisation
par l'art), elles sont le moyen pratique pour la femme de rempla-cer
la peur de la grossesse, par la joie du dialogue avec son ftus,
la joie d'enfanter. Mais cela, elle ne le découvrira que
si nous le lui apprenons dans un dialogue sécurisant; une
relation cur à cur, cette valorisation de l'affectivité
humaine du cerveau droit non intellectuel par rapport au cerveau
gauche intellectuel du langage qui est la révolution humaniste
et moraliste de la nouvelle neurophysiologie scientifique.
Dr
Paul Chauchard
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, octobre 1984
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