Aucun
vrai socialiste ne peut accepter l'avortement.
Ceux
qui nient l'humanité de l'enfant s'appuient sur des préjugés
faciles à critiquer. II y a des gens qui regardent cette
question comme insignifiante. La campagne nationale pour l'avortement
en Grande-Bretagne s'active actuellement pour l'avortement sur
demande jusqu'à six mois. II est ainsi clair que ces gens
ne tiennent aucun compte du caractère humain de l'enfant
non né. Après tout, personne ne peut se convaincre
qu'un enfant non né, à 8 mois n'est pas un être
humain.
En
tant que socialistes, nous sommes convaincus que tous les êtres
humains devraient avoir des droits égaux et nous refusons
toute discrimination entre les membres de l'humanité. Or,
l'avortement est une des pires discriminations et ceci pour deux
raisons :
1)
II établit une discrimination à l'encontre de ceux
qui ne peuvent se défendre.
2)
II réduit à rien le plus fondamental de tous les
droits, le droit de vivre.
C'est
une hypocrisie que de dire : « je suis socialiste,
je refuse toute discrimination et toute oppression, mais j'accepte
l'avortement ».
Nous,
socialistes, nous croyons que la distribution des biens doit se
faire en fonction des besoins. C'est à cause de cela que
nous pensons que les vieux, les malades, les handicapés,
doivent être soignés, même s'ils ne peuvent
et ne pourront jamais payer pour ce qu'ils auront reçu.
Le fait qu'ils aient besoin de secours est une raison suffisante
pour qu'on leur fournisse. L'enfant à naitre a besoin des
soins que lui assure le corps de sa mère. Il en a besoin
pour se nourrir et s'abriter et sa mère est la seule personne
à pouvoir lui assurer ces besoins de base.
C'est
parce que nous croyons à la devise « chacun
doit selon ses moyens et chacun reçoit selon ses besoins »
que nous rejettons l'avortement.
Les
partisans de l'avortement prétendent que la femme est propriétaire
de son corps et que cela lui donne droit de refuser à l'enfant
d'user du corps de sa mèr- C'est l'argument "mon corps",
"mon choix". Aucun socialiste ne peut accepter pareil
raisonnement, qui place le droit de propriété avant
le droit à la vie.
Supposez
que quelqu'un ait lancé votre ceinture de sauvetage à
quelqu'un qui se noie, avez-vous le droit de la lui retirer parce
qu'elle vous appartient, alors même que vous savez qu'il
va mourir sans elle. Bien sur que non ! Et pourtant, c'est
exactement ce que disent les partisans de l'avortement : la mère
a le droit de contester à l'enfant l'usage de son corps,
alors même qu'elle sait qu'il va mourir s'il en est privé.
C'est
la philosophie de l'extrême droite ! C'est le contraire
du socialisme. Ceux qui raisonnent ainsi ont complètement
oublié le sens du socialisme.
Quelques
socialistes vont prétendre que si nous croyons que l'avortement
tue, nous n'avons que le droit d'empêcher les autres d'y
recourir. Ils disent que nous imposerions notre morale. Du coup,
nous sommes censés estimer que c'est quelque chose d'interdit.
Ils oublient simplement que les socialistes ont toujours pensé
qu'ils avaient le droit d'imposer leur morale aux autres. Après
tout, nous sommes convaincus que nous avons le droit de forcer
les gens à payer l'impôt pour assurer la subsistance
de ceux qui sont dans le besoin.
Si
nous voyons quelqu'un attaquer un enfant avec un poignard, est-ce
que les partisans de l'avortement s'attendent à ce que
nous restions coi, et laissions tuer l'enfant ? Admireraient-ils
notre tolérance ? C'est pourtant ce qu'ils nous demandent
en matière d'avortement. Le fait qu'ils fassent usage de
cet argument prouve qu'ils n'ont pas cherché un instant
à comprendre notre point de vue.
En
Grande-Bretagne, le Parti Travailliste a voté contre la
discipline de vote en matière d'avortement. En France,
par contre, tous les députés socialistes doivent
voter l'avortement. Ceci est mal. Si un socialiste croit que l'avortement
tue, il ne doit pas être contraint à le voter. Quand
un socialiste du respect de la vie est ainsi contraint, il est
contraint de se comporter en fasciste. Ceux qui ne reconnaissent
pas l'humanité de l'enfant avant la naissance ne devraient
pas attendre des membres du respect de la vie qu'ils votent pour
quelque chose qu'ils considèrent comme une sélection
par le meurtre.
Nous
sommes, dans un autre domaine, très conscients des difficultés
que la femme enceinte doit affronter. Nous pensons qui ces problèmes
doivent être abordés par une politique socialiste
qui aidera les femmes enceintes dans leur vie quotidienne.
De
toute évidence, pour certaines femmes enceintes, ces changements
sociaux viendront trop tard. C'est pourquoi nous soutenons les
organisations charitables qui apportent un secours et un soutien
aux femmes enceintes en difficulté.
Nous
ne pouvons accepter l'injustice comme solution à aucun
problème. II est toujours possible de trouver une alternative.
En pratique, la loi d'avortement en Grande-Bretagne n'a apporté
aucun secours à celles qui ont un problème social
réel. L'offre de l'avortement est une insulte à
ces femmes. Au lieu d'un logement adéquat ou d'un niveau
de vie décent, on offre aux pauvres l'avortement, parce
qu'il est moins couteux qu'une vraie réforme sociale !
Nous
avons la conviction que le socialisme radical est parmi les meilleurs
alternatives au meurtre de l'enfant, qu'il ne le justifie en rien
et c'est une raison de plus pour rejeter l'avortement.
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, novembre 1979
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