"S.O.S.
Futures Mères" a été créé
pour répondre aux nombreux appels téléphoniques
qui parvenaient au siège social de "Laissez-les Vivre".
Des jeunes femmes enceintes, mariées ou non, mais en difficulté,
apprenant l'existence de notre Association, trouvaient logique
de venir avec nous avec tout le poids de leurs problèmes,
insolubles à première vue.
Elles
savaient que « promouvoir la valeur spécifique
de toute vie humaine dès sa conception, et aider la femme
à assumer sa maternité » sont nos
objectifs essentiels.
Rapidement,
il a fallu structurer cette émanation concrète de
"Laissez-les Vivre" tout en la laissant informelle.
Elle plonge dans le clandestin, et la discrétion la plus
totale est à la base de toutes nos démarches.
Qui
vient à nous ? Des femmes de 15 à 45 ans, de
toutes conditions sociales, mais auxquelles la voie que nous offrons
débouche toujours sur la vie.
Les
visages douloureux, entrevus aux premiers contacts, se transforment
petit à petit et notre récompense est d'admirer
enfin ce sourire merveilleux et cette fierté de "l'attente"
que toute femme, quelle que soit sa situation est en droit d'avoir
et de manifester.
Joie
et Sécurité dans la maternité, voilà
ce que nous voulons obtenir. La joie, c'est à l'entourage
de la procurer; la Sécurité, c'est aux Pouvoirs
Publics de l'assurer.
Nous
sommes un pont entre ces jeuns: femmes, enfermées dans
un ghetto moral, rejetées plus ou moins par ceux ou celles
qui auraient pu ou dû les conseiller, et les organismes
existants, mais inaccessibles sans l'aide d'un guide solide. Ce
rôle est celui de nos Assis tantes Sociales qui l'assument
toutes bénévolement, avec un dévouement admirable.
Combien
alors sont émouvants ces appels téléphoniques
ou ces lettres nous apprenant la naissance d'un bébé
L.L.V. ! Tous les accablements sont oubliés : pour
s'occuper du cher petit être qui a poussé son premier
vagissement, on fera face.
Bien
souvent, on sera seule, mais, d'une part on se sent épaulée
par la grande famille de "Laissez-les Vivre", et, d'autre
part, une immense joie celle qui découle du triomphe
de l'amour maternel fait entrevoir mille possibilité
non perceptibles auparavant.
Au
lieu du goût amer que laisse toute destruction, c'est une
vie nouvelle qui commence lourde certes de responsabilités,
mais combien exaltante !
On
luttera s'il le faut. On est maman, et quoiqu'on fasse, ce mot
restera toujours le symbole du plus grand amour.
Geneviève
POULLOT
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, avril 1974
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