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Déclaration du conseil permanent de l'épiscopat
IMPRIMERaux catholiques de France

1) La loi sur l' "interruption volontaire de grossesse", entrée en vigueur le 17 janvier 1976 pour une période de cinq ans, reconnaît aux femmes qui a trouvent dans une situation de détresse la possibilité d'avorter à certaines conditions.

2) Les catholiques ne peuvent ignorer la doctrine constante de l'Église si fortement énoncée per le concile Vatican II et souvent rappellé depuis. Mais, dans les circonstances actuelles, les évêques de France croient nécessaire d'affirmer à nouveau, avec la pape et les épiscopats du monde entier : L'avortement est la suppression d'un être humain, un acte de mort, une faute grave. C'est un mal pour la société.

3) L'avortement est une souffrance pour tous. Nous n'ignorons pas le drame que vivent certaines femmes et certains couples enfermés dans let situations qu'ils estiment sans autre issue. Reconnaître ces situations et l'angoisse qu'elles entraînent ne permet pas pour autant de dire que dans ces cas l'avortement cesse d'être destruction de l'autre. Sans condamner les personnes, sans nous substituer aux consciences – le Christ ne l'a pas fait, – nous ne pouvons faillir au service de la vérité, aussi exigeante soit-elle.

4) Le réexamen prochain de la loi invite tous les citoyens à participer à des débats d'opinion qui engagent la conscience de chacun. Les catholiques ne sauraient demeurer muets et passifs. Nous intervenons en vertu de notre charge, après de nombreux échanges, en particulier avec ceux qui sont les plus concernés par l'application de cette loi : femmes, médecins, travailleurs sociaux, mouvements familiaux, etc.

5) Quatre ans après la mise en place de cette nouvelle législation, s'il est difficile de prouver que le nombre des avortements a progressé, tout porte à l'affirmer, et en tout cas il est évident que la conscience morale a régressé :

II s'agissait de répondre à des situations de réelle détresse.
En fait, beaucoup ont eu recours à l'avortement qui n'y auraient jamais pensé auparavant.
Des pressions sont exercées sur des femmes par l'opinion publique, l'entourage, le famille, le père lui-même, pour supprimer l'enfant, et cela parfois pour des raisons de simple convenance.

La loi prévoyait des entretiens pour informer et aider des femmes et des couples en difficulté.
En réalité, ces entretiens se déroulent souvent dans de mauvaise conditions et les conseillers, se voient réduits à donner uns signature. Ce qui laisse ainsi dans la solitude et le silence celles qui auraient besoin d'être écoutée et accroît le malaise de ceux qui étaient chargés de les accueillir.

La médicalisation a été voulue pour améliorer les conditions thérapeutiques des avortements naguère pratiqués dans la clandestinité.
Mais il est inacceptable de ramener aux seuls aspects médicaux, comme le fait cette loi, la solution d'un problème
qui engage les sentiments et la vie morale d'êtres, humains au plus profond d'eux-mêmes.
Par vocation, les médecins sont au service de la vie. Le corps médical porte, en fait, le poids d'actes d'avortement dont la décision appartient d d'autres. Leur rôle social en est dénaturé.

On en vient parfois à préconiser l'avortement comme un droit, sinon comme un moyen de contraception.
Ainsi, nous sommes les témoins d'une dégradation des mentalités ; un acte grave devient banal et, pour l'opinion, indifférent. II s'agit bien d'une régression morale à laquelle nous ne pouvons nous résigner. L'Église est consciente du devoir urgent d'éduquer, les jeunes générations notamment, au respect de toute vie humaine.

6) Pour lutter contre l'avortement, des solutions neuves et courageuses s'imposent. L'une d'elles est certainement le mise en œuvre d'une politique familiale plus audacieuse. Le soutien des mères en difficulté pour pallier les situations de détresse, la création de crèches et d'institutions pour les jeunes enfants, la reconnaissance sociale, voire financière, du travail éducatif de la mère et du père de famille, sont autant de mesures qui faciliteraient l'accueil de l'enfant.

Plus largement encore, le rôle des associations familiales dans la nation, leur responsabilité sociale, voire politique, devraient être mieux pris en compte. Ainsi le service d'éducation qu'elles rendent pour l'avenir de tous serait mieux reconnu par la collectivité.

7) Au-delà des dispositions législatives, il s'agit du vouloir vivre qui semble tragiquement perdu en de nombreux pays. Dans notre société programmée l'inattendu est redouté : on va jusqu'à lui refuser le droit d'exister. La naissance et l'éducation d'un enfant devraient être une raison de vivre et d'aimer, aujourd'hui des hommes et des femmes refusent cette responsabilité : une cote d'alerte est atteinte. Le recours d l'avortement est le signe de cette peur de faire vivre.

8) II y a pourtant des signes d'espoir : des familles, contre vents et marées, envisagent l'avenir avec confiance ; des mères célibataires trouvant la force de vivre pour l'enfant qu'elles ont accepté ; les foyers prennent en charge, dans le joie et la tendresse, les enfants privés de parents ; les initiatives positives sont prises ici ou là pour accueillir, aider les femmes en situation de détresse. C'est encore trop peu. Les chrétiens sont appelés aujourd'hui à un effort d'imagination et d'engagement : ils feront la preuve qu'un enfant peut toujours trouver sur son chemin quelqu'un qui l'aime. Notre fidélité à l'Évangile est en cause : le Christ est celui qui nous fait vivre.

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, juin 1979

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