Laissez-les-Vivre

Qui sommes-nous ?
Programme
Communiqués
Le "Courrier"
Publications
Diffusez vos idées
Adhérez
Liens
Archives

SOS Futures Mères

Qu'est-ce que c'est ?
Un cas SOS FM
Joindre une antenne
Aider SOS FM
Sa vie avant la naissance
Qu'est-ce qu'un avortement ?

DOCUMENTATION

Démographie mondiale
F.A.Q.

Nous contacter
LA LOI VEIL, SES PROLÉGOMÈNES & SES SUITES



IMPRIMERUn mauvais rêve

J'étais en vacances. Repos du corps, mais non de l'esprit, à cause de cette terrible menace suspendue au-dessus de millions d'innocents.

Et je me disais : « Pourquoi M. le Ministre de la Santé publique ne parle-til pas ? II connaît parfaitement la Constitution, son préambule, et même la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. II sait que le Droit de tout être humain à la vie, qui s'y trouve expressément proclamé, lui impose de répondre à tant de manifestations impudentes par une prise de position sans détour.

« Même si M. le Ministre ne va pas jusqu'à se placer sur le plan des Droits de la personne humaine, il lui revient de défendre le droit à la santé, qui doit être, autant que faire se peut, le bien de tous. Or, l'avortement tue, dans tous les cas, les enfants qu'il supprime : avec ou sans souffrance, on ne nous le dit pas. Et il tue aussi quelquefois la mère consentante.
« M. le Ministre sait que Santé publique ne se concilie guère avec mortalité infantile, anse ou post partum, et que pour réduire à la fois le nombre des enfants morts et celui de leurs mères, il suffirait de diminuer le plus possible le nombre des avortements. Mais sans doute M. le Ministre prépare-t-il une vigoureuse déclararion qui va faire blémir de dépit les 343 et rendre malades de désespoir les 247. »

Et, la nuit suivante, j'eus un rêve. Mon quotidien parisien publiait une lettre du Ministre BOULIN, dans laquelle il se déclarait fermement contre l'extension des cas légaux de cet affreux "avortement thérapeutique", que les progrès de la science ont ramené, statistiquement parlant (car, moralement, c'est autre chose) à un niveau très faible.
M. BOULIN, dont le Ministère s'est à très juste titre ému tout à tour des progrès de l'alcoolisme, de la drogue et du proxénétisme, se démarquait avec énergie des adeptes de la loi-remorque, lamentable reflet des mceurs du temps. Et il proclamait que la règle sociale devait être d'autant plus ferme et contraignante que les moeurs étaient relâchées ou barbares.

II révélait le coût de "l'opération finale", dont il s'était enquis auprès de son éminent collègue, M. le ministre du Travail et de la Sécurité sociale; et il s'inquiétait de savoir dans quel budget il faudrait inscrire les 40 ou les 160 milliards d'anciens francs que les officines prévues et leurs avorteurs patentés s'apprêtaient à recevoir chaque année de leurs patientes et des organismes de Sécurité sociale.

II affirmait que jamais en France on ne pourrait tuer impunément età découvert des enfants sans défense. La vue de ces corps mutilés, les plaintes, cet immense cri d'agonie, tout cela lui était insupportable. Et il appelait le Premier Ministre à partager son horreur pour le crime et sa confiance dans la médecine qui sauve.
Je m'éveillai. On frappait à la porte de ma chambre. On m'apportait, avec mon café, le journal de la veille au soir. M. BOULIN avait en effet écrit au Premier Ministre; et c'était pour se déclarer en faveur de l'avortement.

J'avais fait un mauvais rêve.

François Delibes

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, octobre 1971

REMONTER EN HAUT DE LA PAGE