Nous
lisons dans Valeurs actuelles du 26 décembre 1973,
n° 1930 les lignes suivantes sous le titre "Le livre
Brun"
Le
livre brun
En
1940, Heinrich Himmler, chef de la SS ne se doutait pas que la
Russie soviétique serait conquise per le Reich. Dans l'Intention
de la germaniser, il conçut un plan valable pour uns période
de trente ans après la fin de le guerre. Il en confia la
mise au point à un médecin de son entourage, le
Dr Wetzel. Celui-ci développe une « théorie
du génocide à retardement » pour amenuiser
la puissance biologique des Russes.
Voici
un extrait de ce document :
« Nous
devons suivre, dans ces régions de l'Est, une politique
démographique consciemment négative. Il faut par
tous les moyens de la propagande, en particulier par la presse,
la radio, le cinéma, par des tracts, brochures et conférences,
inculquer à la population russe qu'un grand nombre d'enfants
ne représente que de lourdes charges. Il faut Insister
sur les frais que nécessitent les enfants, sur les bonnes
choses qu'on pourrait se procurer avec l'argent qu'on dépense
pour eux. On pourrait également faire allusion aux dangers
pour la santé de la femme que peuvent représenter
les couches.
En
même temps, une propagande vaste et puissante en faveur
des produits anticonceptionnels doit être mise en uvre.
Une Industrie appropriée doit être créée
à cet effet. Ni la diffusion, ni la vente des produits
anticonceptionnels, ni l'avortement ne devront être poursuivis
par la loi. Il faudra faciliter l'ouverture d'Institutions spéciales
pour l'avortement, entraîner à cet effet des accoucheuses
ou des infirmières.
La
population aura d'autant plus fréquemment recours aux avortements
que ces derniers seront opérés avec soin. Les médecins
doivent y prendre part sans atteinte à leur honneur professionnel.
La stérilisation volontaire doit également être
recommandée par la propagande (...)
L'Académie
du droit allemand, la SS, le ministère pour les Territoires
occupés de l'Est travaillèrent également
dès 1940, sur des projets analogues de"génocide
à retardements", projets que l'on retrouve aujourd'hui
formulés en France par les partisans de l'avortement libre. »
On
est frappé par la similitude étonnante entre cette
politique et celle proposée, pour notre pays, par les partisans
de la légalisation.
Il
est évident que la politique pratiquée par Hitler
dans ces pays n'était pas faite pour leur bien.
Alors,
plusieurs questions se posent. Pourquoi MM. Messmer, Taittinger,
Poniatowski, proposent-ils à la France ce qu'Hitler voulait
imposer aux pays de l'Est européens occupés ?
Ce qu'ils proposent, en effet, dans leur projet, c'est non seulement
l'avortement libre (il suffit de l'assentiment de deux
avorteurs, assentiment évidemment toujours obtenu, et le
prétexte d'une maladie hypothétique même légère,
même purement morale survenant dans trente ans conséquences
lointaines pouvant toujours être trouvé
ou invoqué, ceci équivaut bien à l'avortement
libre) mais l'avortement encouragé (remboursement
par la Sécurité sociale, abolition de "la loi
de 1920", interdisant la propagande en faveur de l'avortement
et la provocation à l'avortement, ce qui veut dire que
cette propagande et cette provocation seront non seulement autorisées
mais massivement utilisées).
Pourquoi
MM. Messmer, Taittinger, Poniatowski s'acharnent-ils à
proposer à la France ce qu'Hitler voulait imposer aux pays
de l'Est européen occupés ?
Les
déclarations de M. Messmer après le rejet par le
Parlement de la loi M.T.P. et le renvoi de la question au printemps
1974 prouvent un véritable acharnement.
II
y a là une anomalie extraordinaire qui amène nécessairement
à de nombreuses questions.
II
n'y a pas de raison politique vraie au sens normal du mot politique.
Même
si MM. Messmer, Taittinger, Poniatowski parvenaient à faire
passer leur loi de suicide national, ou tout autre variante en
préparation et qui reviendra au même à
noter dés maintenant, car dans ce domaine il n'y a pas
de porte entrebâillée, la porte est ouverte ou fermée
c'est qu'ils auraient obtenu certes les voix de l'opposition
au Parlement pour faire voter leur loi (on l'a bien vu le vendredi
14 décembre elle ne peut passer que par l'appui de l'opposition),
mais ils n'obtiendraient pas pour cela une voix de plus dans
le pays pour voter pour les candidats de la majorité.
C'est une évidence politique. Jamais un sympathisant communiste,
un socialiste ou un P.S.U. ne voteront U.D.R. Donc, l'intérêt
de cette loi, pour la puissance dans le pays des élus de
la majorité, est nulle.
Alors
pourquoi le Gouvernement veut-il absolument faire une loi votée
par l'opposition contre sa majorité au risque de la couper
en deux ?
S'il
n'y a pas de raison politique au sens normal du terme, c'est qu'il
y a d'autres raisons.
La
décision de suspension des poursuites, d'abord par une
circulaire de ministère de la Justice du 30 juin 1971 confirmée
ultérieurement sur les ondes par les Ministres concernés
eux-mêmes, est un phénomène d'ingérence
de l'Exécutif dans le Judiciaire violation de !article
64 de la Constitution et le Législatif, dépasse
le cadre des problèmes d'opportunité, viole l'article
21 de la Constitution (article 21 :
le Premier Ministre dirige l'action du Gouvernement, il est responsable
de la Défense nationale, il assure l'exécution
des lois, et crée un précédent très
grave de vacance de la légalité). Les lois sont
appliquées jusqu'à ce que d'autres les remplacent
mais ne sont pas suspendues pendant les années que peuvent
durer les discussions. Cette décision éclaire cette
affaire d'un jour singulier.
Quelles
sont donc les raisons si puissantes qui poussent MM. Messmer,
Taittinger, Poniatowski às'acharner à appliquer
en France la politique imposée par Hitler dans les pays
de l'Est européen occupés, à violer pour
cela l'article 21 de la Constitution, àutiliser abusivement
la notion dangereuse et souvent discutable d'opportunité
et à créer un précédent qui pourrait
être appliqué è toutes les dispositions législatives ?
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, février 1974
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