En
novembre prochain, les députés devront voter pour
ou contre la reconduction de la loi Veil. II est essentiel que
vous rencontriez le député et même le sénateur
de votre circonscription (ou tout autre député avec
lequel vous seriez en relation) afin de lui exposer les conséquences
dramatiques de la loi Veil (1) et de l'encourager à adopter
une position extrêmement ferme en faveur de la non reconduction
de cette loi.
Vous aurez une heure pour le convaincre.
II faut donc que vous vous prépariez à répondre
aux quelques objections classiques du "député
moyen".
Pour vous y aider, nous avons répertorié cidessous
ces quelques objections et avons rappelé, vis à
vis de chacune d'elles, les arguments qui peuvent être utilisés.
Pour aborder dans de meilleures conditions l'entretien que vous
aurez avec un parlementaire, renseignez-vous le plus complètement
possible sur ses prises de positions passées (2).
Après l'entretien, transmettez-nous (3) une courte synthèse
des positions ou engagements exprimés par le parlementaire.
Liste
des objections classiques
I)
« Je suis personnellement pour le Respect de la
Vie mais un député n'a pas à imposer è
l'ensemble des Français les règles que lui dicte
sa conscience personnelle ».
Réponse : Le député a pour rôle
de voter les lois. La loi est le moyen par lequel la Société
protège les droits des plus faibles, de ceux qui sont les
plus incapables de faire respecter par eux-mêmes ces droits.
Ainsi en est-il du droit à la vie de l'enfant non encore
né.
II)
« Il n'y a pas de relation entre la baisse de la
natalité et la législation de l'avortement. La baisse
de natalité a commencé dès 1964 ».
Réponse : Ceci est inexact. C'est la fécondité
qui a commencé à baisser en 1964. Ceci très
lentement d'ailleurs. La natalité par contre est restée
stable jusqu'en 1972 (874 200 naissances en 1964, 875 100 naissances
en 1972). Elle n'a amorcé une première chute brutale
qu'à partir de 1973. Cette chute est indiscutablement (4)
liée au procès de Bobigny (Nov.72) qui est apparu
à l'opinion publique comme une légalisation de fait
de l'avortement. La seconde chute brutale est intervenue exactement
7 à 9 mois après le vote de la loi Veil (4).
III)
« Si le Parlement ne vote pas la reconduction de
la loi Veil, comment faire face au vide juridique ? ».
Réponse : II n'y aurait ni vide juridique, ni retour
à la trop fameuse "loi de 1920" qui n'existait
déjà plus en 1974.
L'article 317 du code pénal, suspendu pour 5 ans par la
loi Veil redeviendrait simplement applicable. Bien entendu il
y aurait lieu de développer en contrepartie une très
vaste et très ambitieuse politique d'accueil de la vie,
et de justice pour les familles (5).
IV)
« Il n'y a plus les troubles d'avant la loi Veil
manifestations pro-avortement, départ de femmes enceintes
pour l'Angleterre, décès de femmes avortées
clandestinement ... etc ».
Réponse : Les manifestations continuent, les partisans
de l'avortement réclament maintenant ale droits à
l'avortement, la suppression de toute restriction à ce
droit, le remboursement par la sécurité sociale.
Les départs pour l'Angleterre continuent. Les décès
continuent (6).
V)
« Il y a des femmes qui, quoi que l'on fasse et quelle
que soit la loi se feront avorter. Il est donc préférable
qu'elles le fassent dans de bonnes conditions médicales ».
Réponse : Avant la loi Veil, l'avortementpar véritable
"convenance personnelle" était beaucoup plus
rare qu'on ne le pense généralement.
Par contre, en déculpabilisant les avortements, la loi
Veil a multiplié ceux-ci et a surtout laissé le
champ libre à toutes sortes de pressions sur les femmes
(7).
VI)
« La loi Veil n'a pas augmenté le nombre
des avortements ».
Réponse : ceci est totalement faux (4).
VII)
« Il faut s'incliner devant l'évolution inéluctable
des mœurs et devant la volonté de la majorité
des Français ».
Réponse : Il ne s'agit pas d'une volonté
délibérée des Français, mais d'une
soumission inconsciente à des intérêts et
à des idéologies dont on connaît maintenant
l'origine (8).
VIII)
« Nous parlementaires, nous avons l'impression d'avoir
été berné car malgré les promesses
faites au moment du vote de la loi Veil, aucune véritable
politique familiale n'a été mise en place ».
Réponse : Eh bien, ne soyez pas bernés
une seconde fois. Votez non à la reconduction de la loi
Veil.
1)
voir le point sur l'avortement – Échec d'une loi,
2ème édition par le Dr Pierre Vignes
2) Pour tout renseignement, téléphoner au 749.46.44
3) Informations à adresser à M. Raoult 92500 Rueil-Malmaison.
4) Voir L'avortement en France. Bilan démographique
de la loi du 17/1/74 par Guillaume Paulmier.
5) Des propositions de loi sont sur le point d'être déposés.
Demandez àvotre député ou sénateur
de s'y associer.
6) Voir le tract "Loi Veil ?" et la brochure Échec
d'une loi.
7) Voir l'ouvrage J'ai la loi pour moi de Geneviève
Poullot.
8) Voir L'affaire Rockefeller, 2ème édition
par Emmanuel Tremblay.
© Laissez-les-Vivre
– SOS Futures Mères, novembre 1979
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