Laissez-les-Vivre

Qui sommes-nous ?
Programme
Communiqués
Le "Courrier"
Publications
Diffusez vos idées
Adhérez
Liens
Archives

SOS Futures Mères

Qu'est-ce que c'est ?
Un cas SOS FM
Joindre une antenne
Aider SOS FM
Sa vie avant la naissance
Qu'est-ce qu'un avortement ?

DOCUMENTATION

Démographie mondiale
F.A.Q.

Nous contacter
AVORTEMENT ET MÉDECINE



IMPRIMERMère après 40 ans

Une de nos adhérentes nous adresse la lettre suivante :

Messieurs,

C'est toujours avec plaisir que je lis les articles d'intérêt général du Courrier de Laissez-les Vivre.

Un médecin pourrait-il exposer les précautions à prendre, certes, mais surtout les espoirs quand une femme de plus de quarante ans va être mère. En effet, certains gynécologues sont décourageants ; et après ce que les spécialistes expliquent Il est difficile à des profanes d'opposer des arguments.

Avec mes vifs remerciements et ma gratitude pour tout ce que vous faites aussi courageusement.

Chère Madame,

Votre lettre est bienvenue, car elle suscite un message à plusieurs mamans que j'ai connues et à d'autres que je devine.
Vous me pardonnerez d'être bavard, mais la maman d'un certain âge a souvent l'impression d'être un cas singulier : elle arrive à la maternité en dehors du peloton des 20 à 30 ans. Et pourtant, si son cas n'est pas banal, il peut être exemplaire et l'on ne compte pas les films d'accouchements sans douleur dont la vedette porte des rides.

Car les rides témoignent d'une personnalité remplie. Moins disponible, mais plus affirmée. Les mamans de cet âge n'ont d'ailleurs pas toutes le même passé. II y a par exemple celle qui a été longtemps stérile et qui reçoit l'enfant du miracle. .Il y a celle qui s'est mariée tard. II y a le maman de grands enfants qui entre dans une nouvelle jeunesse, souvent aidée par les attentions prévenantes de ses aînés. II y a surtout les mères de famille nombreuse (une maternité, même non planifiée, n'est pas forcément redoutée). II y a même des femmes seules qui, percevant leur solitude, bravent le qu'en dira-t-on. II y a parfois l'infirme. II y a la femme qui a été malade. II y a aussi celle qui se remarie, celle qui vient de perdre un grand enfant.

Chacune aborde donc la maternité avec un passé différent. C'est une expérience singulière, imprévue. La grossesse, la naissance, l'enfant, seront pour la maman – et aussi pour le médecin – un voyage en terre inconnue, et c'est peut-être pourquoi l'un et l'autre ont peur.

Et pourtant, sur le plan médical, neuf fois sur dix tout ira pour le mieux. On n'est certes plus à l'âge le plus favorable car cet âge sa situe de bonne heure, de 20 à 25 ans, à l'âge de la vigueur, l'âge des champions.

Mais quels sont, au juste, les risques ?

II est certain, d'abord, qu'avec l'âge certaines femmes sont entrées, sans toujours le savoir, dans la maladie. Beaucoup ont encore des artères de vingt ans, mais pas toutes. Plusieurs ont pris de l'embonpoint. Quelques unes s'acheminent vers le diabète de la cinquantaine. Toutes approchent de ce tournant de la cinquantaine qui réserve à certaines personnes de mauvaises surprises.

II est donc important de ne pas négliger la surveillance prénatale ; je le dis, en particulier, aux mamans qui ont beaucoup d'enfants. Elles comptent bien que tout aille pour le mieux, comme par le passé. Mais leur utérus est spacieux et l'enfant peut fort bien s'y placer de façon atypique, même dans les derniers jours avant la naissance.

Dans un autre ordre d'idées, chère Madame, on vous a dit, et répété, le risque d'avoir un enfant mongolien (trisomie 21) et vous attendez mes explications sur ce point. Je pense qu'il s'agit d'une préoccupation nouvelle, entretenue par les mass media, et que ce risque connu depuis plus de cinquante ans, n'était guère mentionné, il y a dix ans encore, dans les livres de médecine. C'est un peu la propagande des avorteurs qui s'attaque aux mamans âgées. On voit pourtant des trisomies chez les enfants de mères toutes jeunes, et pas de façon exceptionnelle. Gardez donc, s'il vous plaît, votre calme devant les médecins pessimistes.

Quand l'enfant mettra, enfin, l'accouchement peut requérir plus d'interventions à votre âge. Mais une césarienne n'est pas une catastrophe ; une application de forceps faite comme il faut, n'a jamais fait le moindre mal à un enfant. Un conseil enfin, préparezvous à l'accouchement dit sans douleurs, à moins bien entendu qu'ayant enfanté il y a très peu d'années vous n'ayez aucun besoin d'être recyclée.

Ces dernières années, j'ai été très soutenu quand je suivais des patientes âgées, par la lecture d'une statistique où 23 femmes, de plus de 45 ans, avaient eu 23 enfants vivants, dont aucun n'était trisomique, et dont deux, seulement, pesaient moins de 2 500 g.

Je suis donc très rassuré pour dire, aux mamans qui art des rides, que leur enfant vivra, qu'il les rajeunira, et les fera entrer dans un monde merveilleux.

P. Vignes

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, juillet 1976

REMONTER EN HAUT DE LA PAGE