Laissez-les-Vivre

Qui sommes-nous ?
Programme
Communiqués
Le "Courrier"
Publications
Diffusez vos idées
Adhérez
Liens
Archives

SOS Futures Mères

Qu'est-ce que c'est ?
Un cas SOS FM
Joindre une antenne
Aider SOS FM
Sa vie avant la naissance
Qu'est-ce qu'un avortement ?

DOCUMENTATION

Démographie mondiale
F.A.Q.

Nous contacter
AVORTEMENT ET MÉDECINE



IMPRIMERCe passé dont nous ne parlons jamais

« Ne voyez dans cette lettre que l'expression de mon amertume et de ma détresse. J'ai besoin, aujourd'hui, de parler à quelqu'un qui connaisse mon drame aussi bien que moi... Je ne vous rappellerai pas les circonstances de ce drame, ou plutôt de ces drames. Inutile de vous dire à quel point je souffre moralement chaque jour. Je ne me révolte pas contre ce que je considère, non pas comme une punition, mais comme un juste retour des choses... II ne se passe pas de jour sans que la pensée me hante que j'ai gâché ma vie.

Je ne peux pas m'empêcher de voir le lien évident qui existe, à mon avis, entre ma 2ème "opération" et mes difficultés présentes à me trouver dans une situation que j'ai voulu esquiver l'an dernier, mais à quel prix ! La 1ère de ces "opérations", d'un point de vue strictement médical, fut une réussite puisque, hélas, trois mois après, et à la première occasion, j'étais à nouveau dans les mêmes difficultés.

Vous dire que je regrette tout cela est une façon bien faible de m'exprimer. On ne revient pas en arrière...

Pourquoi est-ce que je vous écris tout cela ? Vous êtes le seul à qui je puisse en parler. Mon mari sait, bien sûr, tout ce qui s'est passé. II m'a épousée tout de même, car il m'aimait et m'aime toujours d'un amour qui ignore le mot même d'égoïsme. J'ai mérité de souffrir en attendant une joie qui mest toujours refusée. Mais lui? Son extrême délicatesse fait que nous ne parlons jamais du passé, selon sa propre volonté... II ne devrait pas souffrir. Et c'est moi, moi qui l'aime plus que tout, qui le fais souffrir.

Merci de me lire si patiemment... »

Cette lettre, écrite par une jeune femme mariée depuis six mois, montre les conséquences sérieuses d'un avortement qui a compromis, ou parait avoir compromis, la fécondité. La vie quotidienne paraït cependant tolérable. II y a tout lieu de s'en réjouir, d'autant qu'il n'en est pas toujours ainsi (en particulier dans les cas, si tragiques, où l'avortement survient chez une femme, déjà mariée, qui a trompé son mari.)

L'analyse minutieuse qui a été faite, ici, suggère que, même un vortement non compliqué, aurait pu être la source de peines dont il eut été difficile de trouver un confident.

Des relations préconjugales, même sans grossesse, ni avortement comme on en voit de plus en plus depuis la pilule, aurait d'ailleurs aussi posé quelque problème, puisque le mari, dans son "extrême délicatesse" entend bien qu'on ne parle plus du passé.

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères,septembre 1976

REMONTER EN HAUT DE LA PAGE